par
Ann et Geert Vanderstichele
PROTOS
En 1978 on a commencé avec la pisciculture à Fort Liberté. Vu la situation économique assez précaire de la station, on a voulu intégrer d'autres activités agricoles. Récemment on a introduit l'élevage associé: des cochons et des poules qui fertilisent les étangs dont l'eau arrose un jardin et la rizipisciculture.
Dès le début, la station était un centre de vulgarisation de la pisciculture. Maintenant, les intéressés à l'élevage de tilapia et de carpe peuvent aussi y apprendre les nouvelles techniques de l'élevage associé.
La station de Fort Liberté a une superficie totale de + 4,5 ha, dont 4 ha sont réservés pour l'élevage des poissons, 3300 m2 pour la rizipisciculture (avec Tilapia nilotica) et 1000 m2 pour un jardin maraicher (en préparation). II y a 3 porcheries sur les digues (dont une en construction) avec 16 porcs et 7 porcelets. Un poulailler se trouve au-dessus d'un étang (sur poteaux).
Les espèces suivants sont elevées à Fort Liberté.
le Tilapia nilotica
le T. mosambica (qui entre les étangs mais qui n'es pas voulu)
le T. aurea (depuis quelques mois)
la Carpe commune et la Carpe miroir
le brochet (Centropamus sp, le mullet (Mugil sp.) et le saval (Tarpon atlanticus) qui viennent de la lagune (+ 0,5% du nombre total des poissons).
Autrefois, on a nourri le tilapia avec la paille de riz, à un taux de 60 – 80 kg/ha/jour; pour les carpes on avait l'avoine gâtée.
A cause des problémes actuels avec la nourriture des cochons, on manque de paille de riz depuis quelques mois. Maintenant, on ne donne que des déchets de bétail : chaque semaine on va chercher du fumier de cochons chez les paysans (+ 500 kg/ha/semaine). Les porcheries du projet alimentent 2 étangs (à rato) de respectivement 22 cochons adultes et 143 cochons de 50–60 kg par ha ; mais les travailleurs distribuent les déchets de ces porcheries sur differents étangs. Un poulailler (à rato de 780 pondeuses par ha), construit au dessus de l'eau, fertilise cet étang avec déchets de poule et les pertes d'aliments. Récemment, on a installé des compostières remplies d'herbes sèches, dans quelques étangs.
La production de la station piscicole varie entre 2000 et 3000 kg / ha / an (résultats avant l'élevage associé). Les chiffres suivants donnent les résultats des pêches contrôle de mai à septembre 1987. (Les pêches contrôle sont faites avec un épervier qui ne prend que plus ou moins 3% des poissons stockés dans les étangs).
- Croissance moyenne journalière (g / jour / poisson)
| Espèce Poisson | Alevinage (3 à 4 alevins / m2) | Grossissement (1 poisson / m2) |
| T. aurea | 0,68** (#4) | -- |
| T. nilotica - global | 0,13 (#4) | 0,35 (#5) |
| - sans porcherie | 0,13 (#3) | -- |
| - avec porcherie | 0,14* (#1) | -- |
| T. mossambica - global | 0,19 (#9) | 0,26 (#7) |
| - sans porcherie | 0,17 (#8) | 0,21 (#6) |
| - avec porcherie | 0,35* (#1) | 0.57 (#1) |
* même étang
** (#n) : n = nombre d'étangs
- Reproduction - alevinage de T. auréa***
• 2 étangs pêchés (3 à 4 mois après stockage): 4110 kg / an / ha
• Croissance moyenne : 0,85 / jour / poisson
+ production d'alevins (faible).
*** stockage de 2 alevins / m2 (le 25 mai 1987) qui se reproduisent maintenant
Les problèmes de la station de F.L. sont assez nombreux.
Nécessité de pompage
D'abord on a construit les étangs sur un terrain marécageux, sans pente. Cela implique qu'on est obligé de vider les étangs à l'aide d'une pompe à l'eau.
Manque d'oxygène
A cause du manque de pente du terrain, il n'y a pas assez d'oxygène dans l'eau qui alimente les étangs. On ne peut que fertiliser les étangs avec une quantité de déchets assez limitée.
Prix de poissons
La concurrence des poissons de mer réduit le prix des poissons de la station.
Herbes aquatiques nuisibles
Le Ceratophyllum demersum, pousse dans plusieurs étangs, donne assez de problèmes. Une solution possible est l'introduction de la carpe herbivore.
Reproduction des carpes
La reproduction des carpes est faite avec ‘kakabans’. Elle donne assez de difficultés: pendant 8 années elle n'a été réussie que 4 fois.
Espèces de poissons non désirables
Il y a beaucoup de T. mossambica dont on n'arrive pas à empecher l'intrusion dans les étangs. Le croisement de T. mossambica avec le T. nilotica ou le T. aurea cause une dégénérescense de ces éspèces.
alimentation pas assurée
L'approvisionnement de nourriture n'est pas assurée: on en manque pour les poissons, les porcs et les poules.
Pertes de poissons
Une grande quantité des poissons stokés (35 à 45 %) disparaît à cause de vol et de prédateurs.
Manque d'une gestion d'auto financement
Jusqu'à maintenant, la station n'a pu fonctionner sans aide exterieure. Les entrées des activités ne donne même pas assez pour payer les 11 travailleurs permanents. Une telle station a besoin d'un agronome pour la gérer.
Une tâche assez importante de F.L. est la vulgarisation de la pisciculture. Les intéressés peuvent y suivre une session de formation de 3 jours. Après cette session, on fait la prospection du terrain et on suit les stagiaires pendant leur expérience dans l'élevage des poissons. On a remarqué qu'un stage ne suffit pas et on a commencé des stages de recyclage!
