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2. Problème de Développement et Problèmes Immédiats à Résoudre

2.1 Problèmes de Développement

Haiti confronte des problèmes de développement d'une magnitude difficile à comprendre par le monde extérieur. Les problèmes d'érosion aigüe, crée par une deforestation qui laisse seulement 6 % du teritoire boisé, le taux de croissance démographique gallopant qui produit une densité de population trés elevée d'environ 220/km2 et les problèmes foncièrs majeurs, ont produit une pression accentuée sur les faibles ressources du pays. Cette situation a amené USAID à commenter, “Peu des pays dans le monde confrontent une menace aussi serieuse pour leur survie d'une catastrophe écologique que Haiti. Surpeuplé, ses ressources sont surexploitées et des tendances vers une détérioration sont évidentes partout” (USAID, Haiti, Country Environmental Profile, 1986).

Le secteur pêche est peu développé avec seulement 35 personnes au Service des Pêches et Pisciculture (SPP) pour la pêche artisanale marine (1.500 km de côte) et la pisciculture; la pêche continentale manque d'encadrement, malgré environ 22.000 ha de lacs et riviéres (Figure 2). Il semble qu'il y a un peu de tradition en Haiti pour la pêche et historiquement le gouvernement a donnée peu du support au SPP (l'année fiscale 1987-environ $50.000 pour le personnel et rien pour l'equipement). A cause du manque de contrôle, les ressources de la “pêche” sont sur exploitées ou sans gestion en mer tant que dans les lacs. Les lois relatives à la pêche sont difficiles à appliquer dans ces conditions (Beurier, 1988). Faute du personnel et moyens, les données de base sur les captures et ressources sont trés limitées et douteuses. A part de l'appui de deux projets du PNUD/FAO, le SPP manque d'autres assistances; ceci en partie à cause du manque d'une politique bien definie pour le secteur et l'isolement des cadres et techniciens haitiens du reste du monde.

En ce qui concerne la consommation de poissons en Haiti, les captures de la pêche maritime s'eleve à environ 5.000 tonnes par an, auxquels s'ajoutons les 12.000 tonnes de poissons importés chaque année. Ceci donne une consommation de poissons per capita de 2.83 kg/an, ce qui est parmi les plus faibles dans le Caraibe. Faute de plan de gestion, de personnel et une exploitation incontrolée, il s'avère que les plans d'eau continentale ont une faible production d'environ 5 kg/ha/an, ce qui donne seulement encore 110 tonnes de poissons, une quantité insignifiante.

Face à cette situation générale, le sous-secteur d'aquaculture du Ministère de l'Agriculture des Ressources Naturelles et Développement Rurale (MARNDR) a établi, recemment, deux grands objectifs. Ils visent l) le développement dans 5 ans de 50 ha des bassins piscicoles, produisant 300 tonnes de poissons par an et 2) l'établissement d'un programme d'empoissonnement des 22.000 ha de plans d'eau continentale.

C'est dans ce contexte que le projet d'aquaculture a eu les objectifs de développement de l'économie haitienne ainsi:

  1. Augmenter la production nationale d'aliments riches en protéines animales
  2. Freiner l'exode rural.

Au fond, le projet devrait créer des conditions offrant des nouvelles sources de revenus monétaires aux ruraux et par ce bias aider à ralentir l'exode rural.

2.2 Problèmes Immédiats à Résoudre-Objectifs

Durant les 3,5 ans du projet HAI/84/010, deux phases distinctes sont ecoulées en fonction de la crise politique de Fevrier 1986. Les objectifs immédiats pour la première phase ont inclu l'aménagement de la ferme rizicole de Deseaux comme une ferme piscicole de démonstration commerciale. Cet objectif s'est révelé irréalisable à cause des problèmes fonciers dans la region de l'Artibonite liés aux évenements politiques. Ceci a produit les modifications suivantes dans les objectifs immédiats du projet:

OBJECTIFS IMMEDIATS - PHASE I - 29 MAI 1985 – 24 MARS 1986

  1. Amenagement des stations de Damien et Deseaux
  2. Relancement de la pisciculture familiale
  3. Recyclage et formation de 10 nouveaux techniciens piscicoles
  4. Introduction T. nilotica en milieu rurale comme espèce principale
  5. Introduction de la polyculture de T. nilotica avec T. mossambica et la carpe commune en milieu rurale
  6. Etudier la factibilité économique de la pisciculture et des elevages associés à trois niveaux: familial, artisanal et industriel, si possible.

OBJECTIFS IMMEDIATS - PHASE II - 25 Mars 1986 AU 30 Septembre 1988

L'abandon de l'objectif d'amenagement à Deseaux et la modification des autres objectifs de la maniére suivante:

  1. Remise en état de fonctionnement normal de la station piscicole de Damien, Siège du projet, de façon à la rendre capable de répondre aux besoins suivants:
    1. Production d'alevins à l'échelle massive,
    2. Formation et recyclage des cadres et du personnel intermediaires du secteur public et du secteur privé,
    3. constitution d'un stock de différentes souches pures,
    4. un centre de démonstration des techniques modernes piscicoles.
  2. Etablir 5 stations piscicoles “satéllites” cooperatrices avec les ONG
  3. Assurer l'importation de nouvelles souches de tilapias et de carpe miroir, afin de renouveler les souches de poissons dégénérées actuellement existentes dans le pays.
  4. Relancer la pisciculture familiale dans les zones où le SPP dispose d'agents de vulgarisation et dans les zones d'influence de stations satéllites.
  5. Former et recycler les cadres nécessaires à l'accomplissement des objectifs précédents par l'intermédiaire:
    1. de stages d'une durée totale de 8 semaines pour 10 agents piscicoles du service des pêches,
    2. de l'envoi de 2 cadres supérieurs à l'extérieur du pays sous forme de stage de longue durée (l an) et de voyages d'études de courte durée dans la région des caraibes s'adressant aux cadres responsables du SPP,
    3. des stages de courte durée au profit des techniciens des ONG travaillant dans les stations satéllites.
  6. Etudier la factibilité économique de la pisciculture et établir les dossiers économiques à trois niveaux: familial, artisanal et industriel si possible. Les études nécessaires tiendront compte de la possibilité de créer des élevages associés (porcs/poissons, volaille/poissons).
  7. Mettre au point des techniques de conservation de poissons adaptées aux conditions rurales haitiennes (salage, fumage).
  8. Effectuer un premier essai sur l'élevage de poissons en cages, ceci, toujours en tenant compte des disponibilités en personnel.
  9. (Collecte de données sur la pêcherie de l'Etang Saumatre)

Le projet a ajouté ce dernier objectif en Mars 1988 afin de commencer une activité de collecte de données de base sur la pêcherie de l'Etang Saumatre. A la fois, ceci a amené une meilleure utilisation des services d'un des techniciens affecté a Thomazeau (au bord du lac), ainsi que ceux d'un expert associé. De plus, ceci a aidé à la préparation du nouveau projet qui vise une écloserie (peut être à Thomazeau) l'étude, l'empoissonnement et la gestion de ce lac faisant 11.300 ha.


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