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IX- RECOMMANDATIONS

9.1- Recommandations Générales:

1o) Il est essentiel qu'aux experts et consultants soient asignés un homologue, non seulement pour leur faciliter les contacts et les guider sur le terrain, mais aussi afin de profiter de leur expérience et de participer à l'élaboration des rapports et des recommandations.

2o) Il faut, sur la base de la législation existante ou à créer, établir et mettre en application des mesures concrêtes ayant trait à la conservation et l'utilisation des eaux continentales, à travers la création d'une Officie Nationale des Eaux, organisme responsable de gérer toutes les activités (énergie, irrigation, pêche, récréation, eau potable etc…) ayant trait à cette ressource primordiale.

3o) La construction de petits barrages tel que proposée (ref. 17) constitue un programme ayant de réelles possibilités de succès dont les effets à long terme seront transcendentaux.

4o) Le Gouvernement doit développer une politique et une planification nationale appropriée pour la pêche et l'aquaculture continentales, surtout du point de vue de l'harmonisation des activités de développement auxquelles participent une ou plusieurs agences de coopération. L'assistance technique et la formation doivent être bien accordées aux besoins réels et priorisés.

9.2- Le Milieu Aquatique:

1o) Il est urgent d'étudier les effets de la contamination, surtout dûe aux détergents, des eaux au niveau rural et de les remédier.

2o) Il faut éviter et remédier moyennant protection et/ou reboisement, le déboisement des rivages de lacs, étangs et cours d'eau, ainsi que des têtes de source.

3o) Au Lac Péligre, il faudrait amener l'E.D.H. à éviter - ávec le plus grand soin possible - les baisses de niveau brusques et répétées du niveau du lac au moment de la fraie des carpes en avril et mai.

4o) Il est urgent d'établir un fichier limnologigue des eaux continentales (lacs, barraes, étangs, mares, rivières, estuaires) afin d'avoir une base sur laquelle orienter les objectifs contrêts du développement des pêches et de l'Aquaculture (espèces à introduire, effort de pêche, autres utilisations comme: la chase et le tourisme par ex.).

Il y a des institutions qui peuvent financer ces recherches (Universités aux E.U./Canada, par ex.).

6o) Dans le cadre de la protection du milieu et la gestion des ressources, l'étude de factibilité de reserves/parcs mérite considération(aussi dans un but touristique/pêche sportive). A l'étang Saumâtre, par ex., la zone N et NE présente un intérêt évident.

9.3- L'introduction d'Espèces Nouvelles et le (re) peuplement des Plans d'Eau:

1o) Lac Péligre: Il y a deux niches écologiques vides:

  1. Phytoplanctonophage.
  2. Carnivore de fond (se nourissant d'invertébrés surtout).

Il faut donc introduire:

(a) I.- Tilapia nilotica (il s'agit surtout de renforcer la population existente, introduite accidentellement).

N.B.- Il est recommandé de rechercher pour cette fin une lignée génétique la plus pélagique possible, soit provenant d'un des lacs Est-Africains, comme le lac Turkana (ex. Lac Rudolf) au Kenya ou du lac Kivu, au Zaire - Rwanda (sous espèce de T. nilotica).

II.- Le “silver carp” (Hypophthalmichthys molitrix), le désavantage étant que cette espèce ne se reproduira probablement pas et qu'il faudra repeupler continuellement.

Ces introductions pourraient se faire dès que possible. En deuxième phase (après 1–2 ans), on procèderait a introduire:

(b) Un carnivore, de préférence un silure. Espèces suggérées, qu'il faudrait étudier: Ictalurus punctatus (channel catfish) Auchenoglanis binotatus (d'Afrique) Clarias lazera ou C. mossambicus.

Les Sciaenidae comme Plagioscion (2 espèces de l'Amérique du Sud, et Aplodinotus grunniens des Etats Unis, quoique médiocres du point de vue qualité, ont l'avantage d'être aussi molluscivores.

A plus longue échéance, on pourrait également décider d'introduire le Black bass (Micropterus salmoides), après étude appropriée.

A part ces espèces, le Colossoma Sud-Américain (omnivore) sexe très approprié, s'adaptant bien aux lacs, mais cette espèce n'atteint la maturité sexuelle que dans sa 3ème année.

2o) Etang Saumâtre: Ici, trois niches écologiques importantes sont vides:

  1. phytoplanctonophage (pélagique)
  2. herbivore de fond
  3. carnivore de fond (surtout mollusques, crabes et petits poissons).

Les introductions recommandées sont:

(a) I.- Tilapia nilotica qui y existe déjà en très petit nombre et qui peut se reproduire dans les eaux saumâtres.

II.- Eventuellement, le “silver carp”, qui ne pourra pas se reproduire et dont la croissance pourrait être affectée par la salinité du lac, donc possibilité à étudier.

(b) I.- Tilapia rendalli, espèce herbivore qui occupe cette niche dans les lagunes saumâtres au Mozambique et s'y reproduit; ou T. melanopleura des zones côtières ouest africaines.

II.- Ctenopharyngodon idella, le “grass carp” qui ne pourra cependant pas s'y reproduire (à considérer éventuellement)

(c) En ce moment l'espèce la plus apte reste difficile à déterminer et il faut étudier plusieurs possibilités:

I.- Sciaenops ocellatus (“Red drum”) : un poisson présentant de nombreux avantages, qui en plus, est rouge, donc fácile à commercialiser, mais dont la reproduction en eau saumâtre n'est pas assurée.

II.- Un des silures africains ou asiatiques (euryhalins) ou Ictalurus punctatus, qui tolère la salinité, mais ne pourra pas s'y reproduire.

III.- Les espéces Plagioscion (Sciaenidae) Sud américaines, dont la qualité de la chair laisse à désirer.

IV.- Colossoma qu'il faudra reproduire artificiellement.

V.- Lutjanusjgriseus .............................. des mangroves.

VI.- Centropomus sp .............................. le “brochet”.

3o) Trou Caiman:

Comme pour les autres lacs, l'introduction de T. nilotica est recommandée étant donné que cette espèce, très adaptable, arrive après un temps plus ou moins long à déplacer le T. mossambica, dont la mauvaise croissance est notoire.

De plus, un silure comme l'lctalurus ou le Clarias (africain) s'adapterait très bien à ce milieu.

Pour d'éventuelles introductions ultérieures, il faudrait procéder à une étude plus poussée de la dynamique limnologique de cette mare.

4o) Etang de Miragoâne

Les niches vides ici concernent surtout:

  1. herbivore
  2. carnivore de fond.

Dans une moindre mesure, un poisson qui se nourrit du périphyton ainsi qu'une espèce carnivore de pleine eau et de surface, pourraient être introduits en 2ème phase.

Les espèces suivantes sont aptes pour ces niches:

(a) I.- Tilapia rendalli.

II.- Ctenopharyngrdon idella (mais reproduction en milieu naturel improbable.)

(b) I.- Clarias lazera ou mossambica ici il faut souligner que les mares du même type au Sahel constituent l'habitat préféré du clarias et sont très productives.

II.- l'lctalurus mérite également considération, surtout du fait qu'il est facile à obtenir.

En ce qui concerne les autres introductions possibles, T. aurea ou une lignée de T. nilotica originaire d'un système fluvial (moins pélagique) sont à consider pour utiliser le périphytor et le phytoplancton, ainsi que le Black Bass, comme prédateur.

5o) Dans les petits plans d'eau visités, on peut déjà stocker (en programme d'urgence) les espèces suivantes dès qu'elles seront disponibles.

a) Etang près de Anse-à-Veau T. nilotica (voir cependant recommandation 10.2–5)

b) L'Etang de Bois-Neuf T. aurea (déjà stocké, mais il en faut encore). Clarias ou lctalurus et éventuellement (après étude du phytoplancton) T. nilotica.

c) Bras morts de la rivière Artibonite (près de Pont-Sondé et près de Poirier, la rivière tournée): T. nilotica ou Silures (Clarias ou lctalurus.

d) Canal d'irrigation (de Pont Sondé à Poirier : T. aurea ou Silures (Clarias ou lctalurus).

6o) Une espèce molluscivore et carnivore intéressante pour l'introduction du lac Saumâtre surtout, qui mérite d'être considérée et étudiée, est la carpe chinoise noire : Mylopharyngodon piceus.

7o) Il faut mettre en application, dans la station d'aquaculture du Projet (Damien ?) un programme d'étude dirigé aux espèces nouvelles proposées pour les introductions. Parmi celles-ci, les Silures (Clarias, lctalurus), le Sciaenops ocellatus et la carpe noire méritent la priórité.

8o) Le Gobiomorus (“teta”) poisson apprecié par les consommateur, est une espèce prédatrice de contrôle dans les étangs ruraux à Tilapia possible (pour éviter le surpeuplement) qui mérite d'être étudié.

9.4- La Gestion:

Les mesures recommandées sont celles que l'on peut appliquer de manière réaliste et donc pas nécessairement les plus indiquées théoriquement.

1o) Lac Péligre:

a) Elimination des éperviers: on pourrait commencer par interdire leur usage pendant les mois d'avril et mai (saison de reproduction de la carpe), mais cela sera difficile à appliquer sur le terrain (nécessité d'inspection fréquente). Il est plus probable que le remplacement des éperviers= en donnant une certaine quantité, par ex. 200m, de filet dormant aux pêcheurs qui livrent leur épervier = en forme graduelle (sur une période de 6 mois par ex.). donnerait des résultats concrêts.

b) Règlementer la maille minimale des filets dormants à 65 mm (maille étirée). Ceci correspond à peu près aux mailles utilisées actuellement.

c) Introduire les “Kakabans” (ensemblés avec des matériaux locaux pour que les carpes y déposent leur frai et apprendre aux pêcheurs comment les construire, installer et déplacer selon les fluctuations du niveau du lac.

d) Règlementer les zones (profondeur surtout) et époque de pêche à la nasse, surtout entre octobre et décembre (sur base de la “maille”) ou l'espacement entre tiges utilisé actuellement sur celles ci) afin de réduire la capture des jeunes carpes.

e) Renforcer et développer l'Association des Pêcheurs (avec comme premier pas par ex., la constitution d'une association pour l'achat en commun -au prix de gros -des équipements et matériaux pour la pêche.

f) Etudier le rôle et l'éventuelle participation des marchandes dans le développement et la gestion du secteur pêche.

g) Associer, dès le début (du programme de développement ), les pêcheurs et les marchandes à toutes les activités, comme les introductions, la gestion, les études, la formation etc, de façon à les encourager à participer dans celles-ci et à assumer progressivement la gestion de la pêche sur le lac.

2o) L'Etang Saumâtre:

a) Permettre l'utilisation de bâteaux pour la pêche.

b) Etudier comment l'aiguille (Strongylurus notatus) pourrait être exploiter; utilisation et techniques de capture.

c) Règlementer la maille des filets dormants -à la dimension minimum en usage à présent (65 mm maille étirée) -sauf pour le filet de surface éventuellement à utiliser pour la capture des aiguilles.

d) Promouvoir le regroupement des pêcheurs dans une quelconque forme d'association dans un but de développement, de coordination d'activités (par ex., l'acquisition d'équipements) et de vulgarisation (y compris l'information complète sur toutes les activités entreprises par le gouvernement/projet(s) et leur association à ceux-ci).

e) Etude d'une technique de capture productive pour le Cichlosoma, présent en grand nombre et de bonne taile dans les eaux plus profondes. par ex. petit chalut ou senne danoise.

3o) Le Trou Caiman:

a) Etudier la pêche sur le lac afin de réunir les données de base nécessaires pour établir des mesures de gestion adéquates.

b) Promouvoir le groupement des pêcheurs en association comme pour les autres lacs.

4o) Les Etangs de Miragoane:

Comme pour le Trou Caiman, il faut réunir dans un premier temps les données sur lesquelles on peut baser un programme de gestion et de développement rationnel.

5o) Une mesure d'hygiène pour améliorer la qualité du poisson sur les marchés et réduire les pertes, sera la fixation (en accord avec les vendeuses) d'une heure-limite après laquelle le poisson devrait passer à la saumure (de qualité acceptable). De même l'utilisation de feuilles de bananes (vertes) par ex., pour étaler et recouvrir les poissons devrait être divulgué d'urgence comme un premier pas.

6o) Il faut executer une etude socio-economique afin de definir les mesures de gestion pour les pecheries continentales, applicables dans les conditions actuelles et leur evolution future.

7o) Il est recommmande: que le produit de l'octroi des licences de pêche passe directement dans une caisse de développement de ce secteur, assurant ainsi une source de revenus qui sera reinvesti dans celui-ci.

9.5- Le Developpement des Pêches et de l'Aquaculture sur les Lacs.

1o) Partout il y a nécessité d'améliorer les équipements et la technologie:

a) Les embarcations (surtout urgent à l'Etang Saumâtre).

b) La motorisation de celles-ci: au Lac Péligre au moins pour la récollecte du poisson (les marchandes, si elles s'organisent, pourraient être pourvues d'un bâteau avec hors bord pour écouler le poisson vers les divers marchés).

c) Les engins de pêche: principalement le montage et l'entretien des filets dormants.

d) La manipulatin (hygiène), le transport, l'emballage et le traitement du poisson.

2o) L'Etude et l'éventuelle introduction d'autres techniques appropriées (comme par ex. pour la capture et l'utilisation de l'aiguille sur l'Etang Saumâtre, l'installation de Kakabans pour reproduire les carpes, etc.).

3o) Expérimentation (de préférence dans le lac Péligre) de la pisciculture (Tilapia) en cages flottantes, principalement dans le but de déterminer si l'on peut obtenir des rendements économiques interessants en relation avec le coût et l'obtention des aliments d'origine locale.

En une phase ultérieure, si les premières expériences s'avèrent positives, on pourrait passer à la détermination de la factibilité à plus grande échelle (industrielle) avec importation de certaines composantes des aliments nécessaires.

Sur l'Etang Saumâtre, des sites adéquats existent le long de la côte NNE (près de l'île et dans l'extrémité S.E. du Lac (près de Malpasse).

4o) Il faut élaborer et appliquer sur le terrain, en priorité, un programme de formation et de vulgarisation pour les pêcheurs et les aquaculteurs, surtout dans les buts de technification et d'organisation de ceux ci, afin qu'ils puissent, à moyen ou long terme, être capable de gérer eux-mêmes les ressources dont ils tirent profit.

5o) Etudier la factibilité technique et économique d'exploiter l'aiguille (Strongylurus) du la Saumâtre pour l'alimentation animale, surtout pour la préparation des aliments destinés à l'aquaculture.

6o) Dans les plans d'eau de faible étendue, il faut déterminer, avant l'empoissonnement:

a) Les conditions de base requises pour la survie (présence d'assez d'02 par ex., après le cycle nocturne de déoxygénation; de fonds aptes pour la reproduction (dans le cas de tilapia) et la croissance des espèces à introduire.

b) Les niches écologique existentes et les espèces les plus aptes à remplir celles qui sont vides.

Ceci constitue les mesures minamales à prendre dans le cas du programme d'urgence de repeuplement de plans d'eau à mettre déjà en application, dans le but d'éviter des échecs coûteux).

7o) Consernant la sensibilisation des communautés de pêche, dans le contexte socio-économique actuel, la première priorité est d'assurer la présence suivie sur le terrain des agents du Service (vulgarisateurs et enquêteurs).

8o) Le développement de la pisciculture en enclos dans les mares/étangs est une mesure qui mérite d'être appliquée dès que possible.

La récupération et l'utilisation des déchets du poisson (vicères etc.) en pisciculture/élevage (porcs, poulets) à niveau local mérite une étude, principalement dans une phase ultérieure, lorsque le développement aura créé des centres de pêche/points de débarquement fixes.

9.6- Le support Institutionnel.

Ceci est la principale responsabilité du gouvernement qui doit veiller à développer une politique saine et ouverte pour la protection du milieu et des ressources aquatiques, une stratégie dynamique de développement économique et sociale du secteur pêche/aquaculture, et une gestion rationnelle, le tout basé sur une loi - cadre permettant la flexibilité requise pour règlementer un secteur très mobile et des institutions très présentes sur le terrain, surtout au niveau de la vulgarisation/formation.

Il faut donc:

1o) Un service de pêche/aquaculture avec ses différentes sections, pouvant opérer de façon autonome et dotée des moyens financiers, matériels et du personnel qualifié nécessaire.

(Ceci est déjà en partie un fait accompli).

2o) Une loi-cadre concernant le milieu aquatique, les ressources, la pêche/aquaculture et ses activités connexes (traitement, qualité, commercialisation, services, taxation etc.) ainsi que les procédures technico-administratives (régissant l'organisation, le crédit, la vulgarisation, par ex.).

3o) Une politique et une stratégie de développement ayant des objectifs précis, une planification bien coordonée (surtout du point de vue de l'assistance externe, projet etc.), et une gestion flexible et cohérente.

4o) Sur plusieurs lacs, il faudra étudier la factibilité d'y installer dès que possible des petits centres de pêche (réf. 4) dotés de certaines infrastructures (magasins de matériaux et équipements, pour la vente à prix favorable, aux pẽcheurs, par ex. pour commencer) qui pourront progressivement étendre leurs services à d'autres activités (conservation du poisson sur glace, provision de transport vers le marché par ex.,), Ceux-ci serviront de point focal pour développer des points de débarquement fixes où les pêcheurs iront se concentrer, ce qui facilitera les activités (la commercialisation surtout). Une condition sine qua non est le choix du site soit fait avec les pêcheurs, afin qu'il soit à leur convenence, sinon on aura vite un autre éléphant blanc dans le désert.

Il faudra probablement 2 centres au lac Péligre, pour commencer; au lac Saumâtre (dans le N) et un à Miragoane. Les vulgarisateurs opéreront à partir de ces centres.

5o) Le Service des Peches doit jouir d'une certaine autonomie (décision surtout) dans le cadre de ses attributions, pour éviter les lenteurs bureaucratiques.

6o) Il faut assurer une gestion et comptabilité claires dans le Service des pêches, avec un seul budget, bien établi et un seul canal de palements (et non pas la confusion actuelle, avec le budget de fonctionnement provenant de plusieurs sources et les paiements émanant de même). Le paiement correct et régulier des salaires est essentiel si l'on veut garder des gens capables et bien motivés.

9.7 PROGRAMMES RECOMMANDES

1.- Programme de Collection de Données et Statistiques

A.- Limnologie:

1o) Stations:

Pour tous les petits lacs/étangs, une station limnologique suffit (y compris au Trou Caiman).

Pour les Etangs de Miragoane: Deux stations (une dans chaque mâre).

Pour le lac Péligre: Trois stations (une dans chacune des parties hautes, médianes et basses du lac respectivement).

Pour l'Etang Saumâtre: Six stations (une dans chaque zone telle que définie dans le rapport de M. Winfield (ref: 41).

2o) Fréquence:

Pour les petits plans d'eau: mensuelle.

Pour les plus importants (Miragoane, Péligre et Etang Saumâtre): bi-mensuelle.

Ceci, pendant un cycle complet d'un an.

3o) Analyse:

Un total de 24×11 + 12=276 échantillons (soit: 24 échantillonages annuels pour 11 stations et 12 pour le Trou Caiman) d'eau devront être analysés au minimum. Il faudra y ajouter x échantillons provenant des petits plans d'eau à étudier.

Ces analyses doivent être faites en partié sur le terrain ( paramètres physiques surtout et certaines chimiques ou biologiques, à moins de fixer ces éléments pour analyse ultérieure en laboratoire).

4o) Fichier limnologique (voir annexe 1):

La présentation des données au moyen d'une fiche pour chaque plan d'eau étudié permet de les résumer, comparer et retrouver très rapidement. Ce fichier peut être transposé sur ordinateur pour l'élaboration de modèles dynamiques.

Un exemple de fiche limnologique est annexé à ce programme (Annexe).

B.- Pêche:

Comme les lieux de débarquement sont variables ou même pratiquement inexistants et les heures de pêche également variables (lac Péligre), il faudra en général récolter les statistiques sur la pêche (effort et production) de manière ad hoc pour chaque plan d'eau.

Pour tous les petits plans d'eau (ayant moins de 10 pêcheurs par exemple) il est recommandé d'enregistrer toutes les données de tous les pêcheurs présents (actifs) le jour de la visite.

Pour les plans d'eau moyens comme Miragoâne et Trou Caiman, on peut se contenter de sélectionner 5 à 10 pêcheurs par visite sur la base du “premier venu”, et selon les heures de débarquement au lieu principal (près de l'exutoire pour le grand Etang de Miragoâne et rive N pour le petit étang ainsi que rive N (Thomazeau pour Trou Caiman). Dans le cas des pêches communes, comme au Trou Caiman, où plus de 70 pêcheurs peuvent participer (entre 1 – 3 groupes), il faudra recenser la totalité de l'effort et des captures. De plus, il faudrait envisager de déterminer (à l'avance si possible afin d'y assister) la fréquence de ces pêches, car elles permettent de récolter des données très fournies en peu de temps. Dans ces cas, il faudra probablement sous échantilloner les captures pour les données biologiques (poids individuel, longueur, sexe etc…).

Pour les grands plans d'eau (Lacs Péligre et Saumâtre), le système d'échantillonage à l'hazard doit être appliqué, avec cependant certaines modifications dûes aux circonstances particulières de la pêche en ces lieux.

a) Etang Saumâtre:

Etant donné le faible nombre de pêcheurs (ref: 41) actuels (environ 40); leur concentration en quatre zones (dont les zones IA, côtes N et NE, près de Nan Tête Source; IIA, côtes NE en frontière avec la République Dominicain, et IIB, côtes S et SE constituent les principales); les débarquement principaux surtout à N au Tête Source et au Camp entre Ganthier et Fond Parisien et le fait que les pêcheurs au filet maillant et nasses sont au nombre de 4 et 2 respectivement; que les pêcheurs à la ligne (avec Piperit) opèrent tous dans le Nord, près de Nan Tête Source, et sur trémail dans le camp au S.; il faudra échantillonner de la manière suivante:

- Une fois par semaine:

  1. - Pêcheurs au filet maillant: au moins 2, si possible les 4.
  2. - Pêcheurs à la nasse: les 2.
  3. - Pêcheurs à la ligne (avec ou sans piperit): au moins 2, si possible 5.
  4. - Pêcheurs au tremail: 2 (au N) et 2 (au S), si possible 5 dans chaque localité.
  5. - Pêcheurs au drap: 2 (dans deux zones de pêche).
  6. - Pêcheurs à chambre à air (ligne) au Sud et Sud-Ouest: 2.

On aura donc:

- Quatre jours par semaine:

Echantillonnage au N (aux environs de Nan Tête Source) pour les pêcheurs des groupes I à V, selon le système du “premier venu” sauf les pêcheurs à la nasse.

- Un jour par semaine:

Echantillonage au S. (au Camp et près de la Source - Fond Parisien).

Les points exacts de débarquement peuvent varier ainsi que les heures (quoique généralement dans la matinée, sauf pour les pêcheurs aux filets maillants qui s'éloignent beaucoup plus). L'enquêteur doit donc veiller à être présent au moment approprié du fait de ces irrégularités, ce qui ne lui permettra pas toujours d'effectuer un choix au hazard. Il devra donc aussi veiller à découvrir s'il existe une certaine régularité ou corrélation entre pêcheur et lieu exact où il pêche, ainsi qu'avec l'heure de son retour, afin d'éviter d'échantilloner toujours les mêmes.

- Définition de l'Effort:

Dans sa forme la plus simple, pour chaque technique de pêche, nous avons: Une unité d'effort UE = 1 jour (équivalant à une sortie) de pêche avec filets maillants (1 bâteau, un pêcheur, 100m de filet). Si le filet est plus ou moins long, il faut multiplier par la portion correspondante, par ex: filet de 60m: × 0.6 filet de 135m: × 1,35 pour calculer l'effort; s'il y a plus d'un pêcheur dans un même bâteau, il faut diviser par le nombre de pêcheurs pour obtenir l'effort. Par exemple, l'effort d'une journée de pêche avec 2 pêcheurs, 1 bâteau et 180m de filet = 1×1,8 : 2 = 0.9 UE.

Pour la pêche avec d'autres engins, on procède de la même façon.

1 UE=1 jour de pêche avec 1 ligne + 1 piperit + 1 pêcheur.
1 UE=1 jour de pêche à la ligne depuis le rivage.
1 UE=1 jour de pêche au tremail, divisé par le nombre de pêcheurs.
1 UE=1 jour de pêche au drap, divisé par le nombre de pêcheurs.
1 UE=1 jour de pêche à la nasse avec une nasse par pêcheur (comme ils en ont en général plusieurs, il faudra multiplier).

Finalement, il faut relationner ces efforts avec les engins différents en une seule unité de base. Cela ne peut se faire correctement qu'une fois établi la productivité moyenne pour chaque engin (voir tableau 5). Des résultats exposés on peut déduire, provisoirement (car il faudra encore reformer ceci) qu'une UE de pêche à la ligne (choisi pour présenter le moins de variabilité) = 1,8kg par jour par pêcheur. Ceci donne pour les autres méthodes de pêche:

Ligne= 2,8kg = 1UE/jour
Filet= 1,32 : 2,8 = 0,47UE/jour
Nasse= 1,87 : 2,8 = 0,67UE/jour
Drap= 1,54 : 2,8 = 0,55UE/jour
Tremail= 0.88 : 2,8 = 0.31UE/jour

En outre, il faut prèvoir l'étude de la commercialisation dès que le niveau de la pêche dépassera le stade de subsistance existant actuellement.

b) Lac Péligre:

Etant donné le caractère très particulier de l'activité de la pêche ici (ref: 38), la vente s'effectuant sur le lac, au fur et à mesure des captures, il a fallu développer une approche totalement nouvelle et pourtant, assez simple pour permettre une couverture statistique minimale valable avec des moyens (financiers et personnel) réduits.

En premier lieu, il faut recenser pêcheurs, marchandes, pirogues, engins et marchés:

Pêcheurs:~250 (1985) ~500 (1988).
Marchandes:~ 1417 (1985) ? (1988) (Ref: 38)
Pirogues:~560
Engins:-Filets maillants.
 -Nasses
 -Lignes
 -Eperviers
 -Tremails
Marchés:-Important ~8 (1985)
 -Petits (locaux)
 -Fréquence (jours de marché par mois).

A ce stade, il faudra aussi définir la jonction du lac (3 zones), ensuite, échantillonner à différents niveaux et à l'hazard:

 - Les pêcheurs
 - Les marchandes
 - Les marchés

Tout ceci, dans un cadre spacial et temporel; ce qui permettra de définir l'unité l'effort (comme pour l'étang Saumâtre) et de déterminer l'effort total, la capture et les variations saisonnières, moyennant un suivi semoral au niveau de la pëche et de la commercialisation. L'intégration de toutes ces données, après un cycle complet d'un an, permettra de déterminer la productivité du lac (dans les conditions limno-biologiques et d'exploitation durant cette période).

Sur cette base, une gestion rationnelle de la ressource pêche peut être élaborée.

En se basant sur la configuration de la distribution des captures (fig.), on peut établir un système d'échantillonnage minimum par enquëteur, ce qui permettrait de donner une couverture minimum statistique suffisante avec 3 enquêteurs sur le lac pendant un an. Pour chaque semaine et par enquêteur, on aura:

  1. Deux fois par semaine: suivi d'un pêcheur choisi au hazard = capture par pêcheur (UE et CUE) selon l'engin.
  2. Une fois par semaine: Un suivi d'une marchande, choisi au hazard = capture commercialisée par marchande (ou unité de commercialisation = UC).
  3. Une fois par semaine: recensement d'un marché local choisi au hazard (nombre de marchandes, quantité/marchande (achetée à un nombre x de pêcheurs), quantité totale (par espèce) etc…
  4. Une fois par semaine: Recensement sur un grand marché choisi au hazard (mais sans répéter le même marché durant un mois donné).

Ce système permettra l'échantillonnage de 104 pêcheurs, 52 marchandes et jours de marchés locaux et importants durant l'année pour chaque enquêteur. Cela est suffisant pour déterminer: les captures moyennes/pêcheur/an.

- La CUE/pêcheur/an et par engin.

- La standardisation de la CEU (en relationnant les CEU/engin, comme pour l'Etang Saumâtre).

- La quantité achetée et commercialisée en moyenne par chaque marchande et la détermination d'un comité de commercialisation UC à relationner éventuellement.

- La quantité totale de poisson commercialisée provenant du lac et des circuits.

- Une estimation de la quantité auto-consommée.

- L'effort total en relation avec la CUE, avec les captures totales et la CUE afin de déterminer s'il y a surpêche ou non.

2.- PROGRAMME D'ASSISTANCE AUX PECHEURS.

2.1- Sensibilisation:

Ceci doit constituer la base du développement de la pêche continentale. Sans la participation, en connaissance de cause, des pêcheurs, l'amélioration (par le stockage) et la gestion des ressources ne pourra pas réussir. Ce processus doit inclure:

1o) information complète aux pêcheurs sur tout le programme de recherche, introduction, développement (vulgarisation) et gestion (règlementation) concernant le(s) plan(s) d'eau où ils opèrent.

Ces séances d'information doivent être ouvertes à tous (y compris les pisciculteurs, paysans, commerçants, agents du gouvernement etc.). Il faut que l'on puisse y poser des questions auxquelles il faudra répondre en toute franchise (même si c'est pour dire que l'on ne sait pas -pour cela, on fait de la recherche précisément !). Il faut, par exemple, parler des coûts des programmes, du budget disponible, ne jamais cacher les difficultés et leur faire comprendre que leur participation aux solutions est appréciée.

Etablir une relation de confiance entre la communauté des pêcheurs et les agents du projet (enquêteurs, vulgarisateurs est le premier et le plus important pas vers une gestion et un développement rationnels. Le suivi doit être assuré, et il faudra probablement discuter avec les pêcheurs pour établir un calendrier de ces réunions informatives.

2o) Elaboration de feuillets informatifs sur divers thèmes: Les poissons; leur biologie (nourriture, reproduction, mouvements, croissance principalement); pourquoi on introduit des espèces (le concept de niches écologiques); la ternification de la pëche (amélioration des engins, des bâteaux, l'introduction de méthode nouvelles, la mécanisation, la manipulation du produit et l'hygiène, le traitement, le transport et la commercialisation, la gestion de ressources, la protection du milieu etc.

3o) Présence sur le terrain: des agents - vulgarisateurs munis des moyens minimum requis (bicyclettes, bâteaux, matériaux de démonstration etc.) pour agir de façon efficace. Le pêcheur doit sentir qu'il est encadré par un service d'appui auquel il a accès de manière continue.

2.2- Technification:

Toujours avec la participation des pêcheurs, développer la technologie et méthodologie de la pêche, de la manipulation et de traitement du poisson; avec les marchand(e)s, la commercialisation (ainsi que manipulation/traitement):

I.- Amélioration des bâteaux:

  1. Etudier les améliorations possibles dans les embarcations existentes (surtout les pirogues).
  2. Introduire d'autres types de bâteaux (koralins; petits voiliers, pour l'Etang Saumâtre) de type traditionnel, utilisés en mer.
  3. Etudier la factibilité économique de bâteaux moderne (en fibre, par ex.) et mécanisables pour Péligre et E. Saumâtre, de 3 – 5m.

II.- Mécanisation:

  1. Petits moteurs horsbord du type Seagull pour les koralins, petits voiliers, bâteaux modernes (aussi en combination avec l'usage de voiles).
  2. Tambour haleur manuel pour senne (danoise).

III.- Amélioration des engins de pêche:

Toute modification des engins existants et introduction de nouveaux doivent être étudiées expérimentalement afin d'en déterminer les spécifications les plus aptes (par ex. mailles/taille poisson recherché) et la meilleure méthode d'utilisation. Ceci doit se faire avec le concours des pêcheurs, en leur laissant utiliser l'engin expérimental sur leurs lieux de pêche, avec droit d'en garder la capture, après enregistrement. Il faut en priorité: améliorer la qualité et l'entretien des filets maillants; déterminer la maille la plus apte pour la capture des cichlosoma à l'E. Saumâtre (par filet dormant) et éventuellement introduire une senne (danoise ou tournante) pour sa pêche en eaux plus profondes (au large); si l'aiguille peut trouver un débouché économique, elle peut être facilement pêchée, près des côtes avec des sennes vérandas, légères, à petites mailles.

N.B.- Il ne faut pas modifier les autres engins, ni les encourager: masses, épervier, tremails et draps. Au contraire, les trois derniers devraient être progressivement éliminés, car ils causent beaucoup de dégâts, surtout aux poissons juvéniles (on pourrait à la rigueur permettre le drap pour la capture des cyprinodontes et poéciliidés). La substitution de ceux-ci par d'autres (filets maillants, par ex.) doit cependant précéder leur interdiction.

  1. Lignes à main: introduction des bouchons (flotteurs)
  2. Filets dormants: montage et lestage corrects entretien (réparation) - autres modifications.
  3. Sennes (type senne danoise et senne tournante): introduire éventuellement après expérimentation.
  4. Senne véranda pour la capture de l'aiguille (expérimenter).
  5. Eventuellement (après introduction des prédateurs de fond) introduire les palongres (lignes de fond).

IV.- Amélioration de la manipulation et de l'hygiène. Ceci est essentiellement un travail de vulgarisation éducatif partant sur:

V.- Traitement (salaison, fumage etc.)

VI.- Commercialisation:
Infrastructure de marché (collecte, transport, points de vente).

2.3- Organisation des Communautés de Pêcheurs:

Durant le programme de sensibilisation, les vulgarisateurs devront démontrer aux pêcheurs (et aux marchand(e)s) les avantages d'une association sous quelque forme que ce soit: c'est-à-dire, essentiellement:

I.- Acquisition de pouvoir socio-économique, soit:

II.- Pouvoir acheter leurs équipements/matériaux, en gros, à meilleur prix.

III.- Se responsabiliser de la gestion du secteur pêche où ils opèrent, veillant à l'application des règlements, à maintenir un nombre stable de pêcheurs, (évitant la surpêche) etc.

IV.- Pouvoir exercer un contrôle sur les prix du poisson (négociant en groupe avec les intermédiaires, par ex.)

Une association légalement constituée peut amener une amélioration considérable au niveau de vie du pêcheur, mais implique évidemment de responsabilités, à partager entre tous.

Une fois constituée, une association doit participer pleinement, au niveau de décision, dans la gestion rationnelle des ressources et le développement des activités de secteur, avec l'assistance (technique) du service des Pêches continentales.

Une relation de confiance réciproque doit être développe dès le début, tout devant être expliqué (et re-explique) et démontre à chaque pas, surtout avec des pêcheurs qui se méfient et n'ont même pas confiance entre eux (vols, etc). Ceci est une tâche ardue et de longue haleine, qui va requérir beaucoup de patience et de doigté psychologique.

2.4 Application des Reglements:

Dans une pêcherie artisanale opérant au niveau de la subsistance, comme c'est le cas ici, il n'est généralement pas possible d'appliquer une règlementation de l'effort de pêche (nombre de pêcheurs, basiquement), ni des caractéristiques des engins, afin d'optimiser les captures au niveau du RMS (rendement maximum soutenu), ne fut-ce que pour la simple raison que les pêcheurs n'ont pas la capacité économique d'opérer autrement qu'ils ne font déjà (cas de l'utilisation des éperviers, par ex.).

Après avoir procédé à l'identification des contraintes (techniques, économiques et sociaux) qui empêchent la pêcherie de se développer, on doit planifier une gestion rationnelle progressive qui, parallèlement à l'assistance technico-économique et sociale (organisative principalement), permet à celle-ci de développer des alternatives (usage d'engins différents, par ex.) qui, d'une part mènent vers une meilleure rentabilisation de l'activité et d'autre part, permet la récupération et la protection des ressources.

Concrètement, prenant le cas du filet maillant par ex.: Les filets actuels sont mal montés, pleins de trous, ont des mailles de tailles diverses, sont mal lestés (non pas parce qu'ils utilisent des pierres, mais le poids est mal reparti etc.). Le résultat est que pour un effort donné, le filet pêche mal et le pêcheur aura tendance à s'orienter vers de plus petites mailles et à pêcher les juvéniles, ce qui est mauvais pour le stock.

En lui fournissant des matériaux dont les spécifications sont bien adaptées au milieu et aux poissons à capturer (la grosseur du fil et même sa couleur peuvent influencer ici), le pêcheur, malgré qu'il devra investir du temps et du travail dans le montage/entretien des équipements, se voit bénéficier d'une capture plus abondante et de meilleure qualité (poissons plus grands) pour le même effort (duré de sortie).

Les recommandations faites maintenant sont basées précisément sur ce genre de raisonnement, et même si elles paraissent dérisoires, constituent l'amorce d'une gestion saine, dont le développement doit continuer progressivement. Lorsque le pêcheur comprend le pourquoi d'une restriction et en voit le bénéfice direct pour lui, il accepte et dès lors sera plus facilement prêt à en accepter d'autres.

Il faut surtout, dans le cas du lac Péligre où il paraît effectivement exister une surpêche biologique, prendre en considération en première phase d'un programme de redressement le concept du rendement maximum économique (RME) et non pas l'RMS. De plus, souvent celui-ci s'avère être encore en-dessous du RMSO: (Réf. 21). Du RME, on passe par ailleurs au concept de rendement maximum social (RMS) qui n'est qu'une modification du RME, surtout dans le sens où cela introduit des considérations sociales qui régissent le degré ou la vitesse et fréquence avec laquelle on introduit la règlementation. Tout ceci doit être étudié (enquête socio-économique, du genre de celle faite pour Miragoane (Réf. 23) mais avec des objectifs plus amples et plus dirigés vers la gestion.

2.5 Evolution du Personnel requis pour complémenter le programme.

Ceci a été résumé dans le tableau 6 ci-après:

Tableau 6. - Personnel Technique nécessaire pour le développement des pêches continentales.

DésignationNiveau/DescriptionNbre.Affectation
Chef de ServUniv. ou école de pêche (niveau sup.)  1Port-au-Prince
EnquêteursEcole tech. (pêche, traitement, commercialisation, statistiques, limnologie)  3 Péligre
  2E. Saumâtre
  1Trou Caiman (et Petits Lacs du N.)
  1Miragôane (et Petits Lacs du S.)
 Total partiel  7 
VulgarisateursEcole tech. (pêche, traitement, commercialisation, Technique de vulgarisation)  2Péligre
  1E. Saumâtre
  1Trou Caiman (et P. Lacs du N.)
  1Miragoane & P Lacs du S.)
 Total partiel  5 
ContrôleurEcole Tech. (pêche, contrôle de qualité, pollution, gestion des ressources)  1Port-au-Prince
Personnel de SupportSecrétaires, chauffeurs, etc.  5Port-au-Prince ou autre, selon nécessité.
 Grand Total17 

Remarques: Ceci est un minimum requis et il serait recommandable d'avoir aussi un limnologiste/biologiste, au moins pour un an pour établir la base sur laquelle va se développer le secteur continental.

Il faudra aussi prévoir plusieurs consultants dont le plus important est un consultant (deux mois) en socio-économie pour exécuter l'étude même dans le programme (Mme. Julie Sutphen, de l'Interamerican Foundation, Washington, pourrait peut-être se charger de cette mission ou recommander quelqu'un).

Un consultant en techniques de pêche sera également utile (trois mois).


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