Evolution des recettes d’exploitation
Le Tableau 8 montre l’évolution des recettes d’exploitation. De 1990 à 1993 la grande diminution des recettes d’exploitation est principalement due au changement intervenu lors de la révolution du 26 mars 1991 caractérisé par l’incivisme des populations. On peut noter entre autres l’adoption en 1996 du Schéma Directeur du Secteur Développement Rural, la mise en application des nouveaux textes forestiers au niveau local, régional et national qui ont amené le Service des Eaux et Forêts dans une situation toute particulière de redéfinition de ses missions.
L’augmentation enclenchée à partir de 1994-1996 s’explique par l’adoption des nouvelles lois et différents textes d’application du Décret 422 et le renforcement du contrôle forestier en partenariat avec les populations.
Tableau 8 L’évolution des recettes d’exploitation 1988 – 1999 (en FCFA)
Années |
Sous-secteur |
||||
Forêts |
Chasse |
Pêche |
Divers |
Total |
|
1988 |
137.554.175 |
924.435 |
44.669.000 |
6.538.800 |
189.686.105 |
1989 |
130.236.045 |
848.315 |
44.198.275 |
6.966.225 |
182.248.858 |
1990 |
135.360.115 |
739.465 |
42.363.415 |
6.610.425 |
184.623.420 |
1991 |
83.264.375 |
741.500 |
22.353.200 |
3.425.575 |
109.784.700 |
1992 |
68.574.865 |
970.080 |
19.846.000 |
2.313.875 |
91.904.820 |
1993 |
63.697.955 |
1.343.165 |
13.665.500 |
1.564.625 |
80.273.245 |
1994 |
66.109.220 |
4.052.995 |
22.033.675 |
2.478.155 |
94.834.045 |
1995 |
99.445.235 |
5.503.175 |
34.925.925 |
2.549.500 |
142.423.435 |
1996 |
111.279.020 |
6.532.550 |
36.503.500 |
2.219.000 |
156.534.070 |
1997 |
95.125.107 |
4.734.320 |
29.333.750 |
1.625.000 |
130.820.177 |
1998 |
84.316.594 |
5.313.285 |
22.007.000 |
1.334.125 |
112.970.959 |
1999 |
127.709.719 |
18.599.285 |
1.009.000 |
2.640.000 |
149.958.004 |
Source : Rapports annuels - Direction des Eaux et Forêts.
Le Tableau 9 montre l’évolution des recettes de transaction. L’importance du niveau des recettes de transaction pendant les années 1988, 1989 et 1990 s’explique par la tendance marquée sur la répression des infractions, ainsi que les montants trop dissuasifs des amendes.
A partir de 1991, on note une baisse drastique des recettes de transactions liée à la relecture des textes forestiers dont la conséquence a été la diminution du niveau des amendes. De plus les agents forestiers n’étaient plus portés sur la police forestière.
Tableau 9 L’évolution des recettes des transactions 1988 – 1999 (en FCFA)
Années |
Sous-secteur |
||||
Forêts |
Chasse |
Pêches |
Divers |
Total |
|
1988 |
171.235.507 |
2.554.375 |
2.408.025 |
752.795 |
176.950.702 |
1989 |
138.377.880 |
1.578.750 |
2.621.625 |
457.750 |
143.036.005 |
1990 |
123.400.310 |
1.699.375 |
2.338.800 |
664.600 |
128.103.085 |
1991 |
43.398.395 |
607.500 |
1.135.125 |
638.675 |
45.779.695 |
1992 |
11.302.025 |
777.750 |
1.029.940 |
620.330 |
13.730.045 |
1993 |
7.550.760 |
411.750 |
9.491.425 |
425.590 |
17.906.525 |
1994 |
6.046.250 |
348.750 |
475.875 |
1.261.535 |
8.132.410 |
1995 |
11.950.125 |
1.174.500 |
1.691.815 |
842.230 |
15.658.670 |
1996 |
18.518.335 |
748.750 |
413.375 |
140.125 |
19.820.585 |
1997 |
6.038.625 |
150.000 |
317.500 |
537.000 |
7.043.125 |
1998 |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
1999 |
22.750.863 |
611.250 |
535.315 |
23.597.428 |
47.494.856 |
Source : Rapports annuels - DNEF, DNRFFH et DNCN.
Le Tableau 10 montre l’évolution des recettes forestières (recettes d’exploitation + recettes des transactions).
Tableau 10 L’évolution des recettes forestières 1988 – 1999 (en FCFA)
Années |
Recettes d’exploitation |
Recettes de transaction |
Total |
1988 |
189.686.105 |
176.950.702 |
366.636.807 |
1989 |
182.248.858 |
143.036.005 |
325.284.863 |
1990 |
184.623.420 |
128.103.085 |
312.726.505 |
1991 |
109.784.700 |
45.779.695 |
155.564.395 |
1992 |
91.904.820 |
13.730.045 |
105.634.865 |
1993 |
80.273.245 |
17.906.525 |
98.179.770 |
1994 |
94.834.045 |
8.132.410 |
102.966.455 |
1995 |
142.423.435 |
15.658.670 |
158.082.105 |
1996 |
156.534.070 |
19.820.585 |
176.354.655 |
1997 |
130.820.177 |
7.043.125 |
137.863.302 |
1998 |
112.970.959 |
0 |
112.970.959 |
1999 |
149.958.503 |
47.494.856 |
197.453.359 |
Source : Rapports annuels - DNEF, DNRFFH et DNCN.
Les taxes perçues sur le bois à l’occasion de l’exploitation du domaine forestier sont reparties selon le Décret No 98-402/P-RM (voir le Tableau 11).
Tableau 11 Répartition des taxes d’exploitation
Affectations |
Quantité suivant l’origine du bois |
||
Incontrôlée |
Orientée |
Contrôlée |
|
Budget de l’Etat |
60 % |
35 % |
15 % |
Travaux d’aménagement et d’entretien des massifs forestiers |
- |
30 % |
45 % |
Contrôle forestier |
35 % |
15 % |
10 % |
Communes Rurales |
- |
5 % |
10 % |
Chambres régionales d’agriculture |
- |
5 % |
10 % |
Remise aux agents forestiers |
5 % |
10 % |
10 % |
Source : Décret No 98-402/P-RM.
Il faut noter qu’une part des taxes d’exploitation est versée au compte de l’Etat. Les ristournes destinées aux travaux d’aménagement et d’entretien des massifs forestiers, ainsi que celles destinées au contrôle forestier sont versées dans deux comptes séparés dont les modalités de gestion sont définies par arrêté conjoint du Ministre chargé des finances et du Ministre chargé des ressources forestières
Cette répartition est maintenue jusqu’à l’adoption de nouvelles lois (notamment la Loi 95-004) qui se caractérise par des innovations importantes :
• la répartition du domaine forestier de l’Etat entre trois propriétaires (Etat – Collectivités Territoriales – Particuliers) ; et
• l’organisation de l’exploitation (contrôlée, incontrôlée et orientée).
Le premier texte d’application de cette loi était le décret d’application (Décret No 98-422/P-RM) fixant les taux de répartition des taxes perçues à l’occasion de l’exploitation du bois. Ce décret a été adopté à un moment où beaucoup de points relatifs à la Décentralisation demandaient d’être clarifiés.
C’est ainsi que des difficultés d’application ont été signalées en 1996 lors de l’adoption des lois sur la décentralisation. En effet, les dispositions du décret prévoyaient la répartition des recettes d’exploitation entre l’Etat –les Collectivités Territoriales et les Structures Rurales de Gestion de Bois (SRGB).
Dans l’article 4 de la Loi 95-003 du 18 janvier 1995, les SRGB sont des organisations de producteurs ruraux agrées par l’Etat. L’article 14 de la même loi leur donne mandat d’exploiter du bois. Elles se présentent alors comme des organisations à but lucratif, donc de véritables coopératives.
La difficulté d’application du Décret No 98-422/P-RM résidait : - dans le fait qu’il était difficile de concevoir l’octroi des ristournes aux SRGB, qui n’existaient pas (surtout en matière de comptabilité du trésor public) encore moins les villages riverains des massifs forestiers de l’Etat. Au terme de l’article 8 de la Loi 95-003 les SRGB doivent entretenir et participer aux travaux de régénération des massifs forestiers qu’elles exploitent. Aussi la Loi 96-050 du 16 octobre 1996 portant principe de constitution et de gestion des domaines des Collectivités Territoriales, dispose en article 14 que les Collectivités Territoriales peuvent déléguer à un village, fraction ou quartier la gestion de leur domaine.
En replacement du Décret No 95-422 du 06 décembre 1995, il a été ainsi adopté le Décret No 402 du 17 décembre 1998 qui prévoit les dispositions suivantes :
• séparation des taux de taxe des produits issus des forêts naturelles et des plantations ;
• fixation du taux en fonction de l’origine des produits, des catégories de diamètre et en fonction (de la nature du bois de service ou d’œuvre) ;
• élimination des SRGB dans la répartition ;
• incitation de l’exploitation de type contrôlée et orientée ;
• création du fonds d’aménagement ;
• hausse du taux de la taxe dans l’exploitation incontrôlée ; et
• motivation des agents forestiers et autres structures.
Il faut signaler qu’avant la signature du Décret No 98-402/P-RM, c’est à dire avant 1998, les taxes de transaction étaient reparties comme suit :
• 75 % des recettes sont versées au profit de l’Etat ; et
• 25 % comme ristournes aux indicateurs et aux agents forestiers.
Le service forestier conserve une partie (25%) des taxes de transaction comme ristournes accordées aux indicateurs et aux agents forestiers à titre de motivation et d’incitation.