Les aspects fondamentaux qui caractérisent le lac Idi Amin sont les suivants:
les eaux du lac sont partagées entre le Zaïre et l'Ouganda. Le Zaïre dispose d'une superficie de 1.630 km2, qui représente 73% de la superficie totale. Il faut noter que la partie ougandaise ne contient que des eaux d'une profondeur de 40 m au maximum, alors que les eaux de grande profondeur, qui doivent être considérées comme moins productives, se trouvent dans la partie zaïroise du lac;
ce lac se trouve à l'intérieur de deux parcs nationaux: le Parc national de Virunga du côté zaïrois et le Queen Elizabeth National Park du côté ougandais;
le potentiel de l'ensemble du lac Idi Amin est estimé à 15.000–16.000t par an. En 1989, deux études effectuées du côté zaïrois et ougandais1 sont parvenues aux mêmes conclusions, à savoir que les ressources piscicoles du lac sont exploitées à leur capacité maximale, ne permettant que sous certaines conditions une augmentation modeste de la production par l'exploitation des ressources des eaux profondes au Zaïre.
Ces trois aspects du lac Idi Amin nécessitent la mise en oeuvre de mesures précises d'aménagement afin d'aboutir à une exploitation rationnelle des eaux du lac et à l'harmonisation des politiques de développement des pêcheries et des parcs nationaux.
Les recommandations de la mission sont les suivantes:
renforcer la coopération bilatérale avec l'Ouganda par la création d'un Comité permanent, l'organisation de rencontres périodiques, des échanges d'information, la réalisation d'une étude bio-économique pour l'adoption de mesures communes d'aménagement;
surveiller les zones de mise en réserve et les frayères;
rendre impraticable la pêche à la senne de plage par l'immersion d'obstacles lourds dans les zones protégées;
rendre effectif le contrôle sur les activités de pêche;
élever l'amende pour la pêche illégale;
former les agents du DAFECN en statistique, en vulgarisation et traitement du poisson au centre de Kinkolé;
équiper de manière adéquate les agents du DAFECN;
créer un Comité de surveillance de la COPEVI, composé de l'IZCN, des représentants des pêcheurs et du Département de l'environnement;
avec les réserves exprimées dans les conclusions, conseiller et superviser le démarrage des activités de pêche de la COPEVI;
essayer d'obtenir un financement pour la COPEVI dans le but de relancer ses services en faveur des pêcheurs;
conditionner ce financement à un contrôle direct du bailleur de fonds sur la gestion de ces services.
Les recommandations de la mission concernant les pêcheries du lac Mobutu sont les suivantes:
réhabiliter la piste qui relie Bunia à Kasenyi pour désenclaver les pêcheries du lac;
renforcer la coopération bilatérale en réalisant une convention pour la libre exploitation du lac, en réalisant une étude conjointe sur les ressources piscicoles, en instituant des rencontres périodiques ainsi qu'un comité permanent et en général, par l'adoption des mesures communes d'aménagement des pêcheries;
réaliser des projets de développement dans les deux parties du lac, afin de créer une homogénéité technique sur les deux côtés qui facilitera la réalisation d'accords d'aménagement;
relancer la pêche semi-industrielle dans les eaux profondes en utilisant des “baleinières” pour augmenter la production et pour renforcer les associations de pêcheurs;
améliorer la qualité du poisson traité pour mettre en valeur la production locale;
lancer une production de Lates fumé au niveau artisanal par l'utilisation de fours améliorés et tester la possibilité d'une production semi-industrielle;
associer les femmes aux propêches;
réorienter le projet de pêche lac Mobutu dans le cadre des projets retenus;
augmenter le nombre d'agents du DAFECN et les équiper de manière adéquate;
former ces agents dans les thèmes coopératifs, en statistique et en traitement au centre de Kinkolé.
