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Chapitre 4
LA RECHERCHE ET L'ENSEIGNEMENT AQUACOLES

4.1 RECHERCHE AQUACOLE

A l'échelon national, l'organisation des recherches aquacoles est centralisée dans le Bureau National des Produits Aquatiques dont dépendent directement les instituts scientifiques de recherche des produits aquatiques (Tableau 12). Six de ces instituts (IPA) étaient opérationnels en mai 1980 comme suit (Figure 3):

  1. pour le domaine maritime principalement:

  2. pour le domaine continental principalement:

Un septième centre était en cours d'organisation à Shanghai, sous le nom d'Institut des Recherches Technologiques.

En plus de ces instituts des produits aquatiques à caractère national, il en existe de nombreux autres, soit provinciaux (par exemple IPA de la Province Liaoning à Lüda), soit municipaux (par exemple IPA de Shanghai), qui possèdent une assez grande autonomie.

Des recherches aquacoles sont également conduites dans des fermes expérimentales de l'Etat, dans des instituts de recherche de l'Académie des Sciences de Chine (Academia Sinica), dans des universités nationales ou provinciales et dans des collèges agricoles/halieutiques, ainsi qu'au niveau même de la production, dans les fermes d'Etat et certaines brigades spécialisées de communes populaires.

Les recherches aquacoles sont généralement des recherches de nature appliquée, dirigées vers la résolution de problèmes pratiques liés aux rendements piscicoles. Cette politique de la recherche est conforme au slogan philosophique encourageant “la recherche scientifique à servir la production”, en combinant théorie et pratique, recherche et production, efforts intellectuels et manuels. Les mérites des recherches académiques ne sont cependant pas totalement ignorés dans le cadre d'un développement à long terme.

Récemment, une haute priorité a été accordée aux efforts scientifiques et technologiques des instituts en vue d'assister à la réalisation du programme ambitieux des Quatre Modernisations1 d'ici l'an 2000. Lors de ses visites de centres de recherche, le groupe d'étude a été particulièrement impressionné par l'optimisme et l'enthousiasme de leur nombreux personnel, face à ce soudain accroissement de l'intérêt et du support officiels des autorités centrales et régionales.

1 Modernisation de l'agriculture, l'industrie, la défense nationale et la science/technologie

Trois instituts scientifiques ont été successivement visités à Guangzhou (IPA du Zhu Jiang), à Wuhan/Hubei (Institut des Recherches en Hydrobiologie - Academia Sinica) et à Shanghai (IPA de Shanghai), où les programmes d'activité ont été présentés et discutés.

4.1.1 Institut des Produits Aquatiques du Zhu Jiang

Cet Institut a fait partie jusqu'en fin 1978 de l'IPA Nan Hai. Depuis janvier 1979, il en est devenu indépendant, son programme d'activité étant entièrement dirigé vers les eaux continentales (Figure 8). Le personnel compte 210 personnes (58 techniciens, 30 administratifs, 122 ouvriers), dont le célèbre Professeur Zhong Lin, “père” de la reproduction induite des carpes chinoises (1958) et Directeur adjoint de l'Institut. L'IPA comprend l'Institut proprement dit (subventionné) et trois centres de production piscicole (autofinancés). Le groupe d'étude a pu visiter l'Institut et le centre piscicole principal (soit 20 ha), équipés de 70 étangs (soit 14 ha en eau). Situés en zone climatique subtropicale, la température de l'eau y permet l'élevage de carpes chinoises 11 mois par an. La pluviosité y atteint en moyenne 1 600 mm d'avril à septembre.

L'Institut a trois objectifs principaux: recherche scientifique, production et formation. A cet effet, il possède des sections scientifiques, trois centres de production et un centre de formation.

Actuellement, il existe cinq sections scientifiques, dont les programmes de recherche se concentrent sur les sujets suivants:

  1. Pisciculture: reproduction induite.

  2. Ichtyopathologie: prévention et contrôle des maladies courantes.

  3. Ressources halieutiques continentales: inventaire des espèces du Bassin du Xi Jiang et du Zhu Jiang en particulier (260+ spp.); recherche des espèces d'intérêt économique; augmentation de leur taux de reproduction et de leur production.

  4. Génétique piscicole: sélection d'hybrides inter- et intra- spécifiques en vue de l'amélioration des rendements piscicoles.

  5. Information scientifique: formation et vulgarisation.

Figure 8

Figure 8. Une partie des installations piscicoles de l'Institut des Produits Aquatiques du Zhu Jiang, Guangzhou, Guangdong

Deux autres sections scientifiques sont en cours d'organisation pour la technologie des pêches et la prévention des pollutions, les pollutions industrielles en particulier.

Les centres de production pratiquent un système cultural intégré, produisant poisson, porcs, lait, riz, légumes, fruits et fourrages verts. Le système cultural piscicole est semi-intensif et se base sur la polyculture. La production moyenne y atteint 6–7,5 t/ha de poisson de consommation.

Le centre de formation conduit des stages piscicoles destinés aux pays asiatiques depuis 1975, en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO). En avril 1980, le septième stage piscicole (12 stagiaires de 4 pays) était en cours, ce qui portera à 117 le nombre total des techniciens asiatiques formés à ce Centre et représentant 10 pays. Le programme de formation associe étroitement la théorie à la pratique ainsi qu'en témoigne la répartition suivante des 374 heures de stage: théorie 32%, pratique 20%, visites 24%, discussions 12%, examens/révisions 6% et imprévus/libres 6%. La durée du stage originellement de six mois a été ensuite progressivement réduite à quatre mois et à trois mois.

4.1.2 Institut des Produits Aquatiques de Shanghai

Faisant anciennement partie de l'IPA Dong Hai, cet institut scientifique municipal est devenu autonome depuis 1978. Il emploit 139 personnes dont 49 chercheurs et techniciens (Figure 1). Il se subdivise en un musée, trois laboratoires de recherche et deux bureaux de supervision (administration et recherche).

Le musée, établi en 1958, possède en collection 1 500 spécimens des 2 500+ espèces de poisson (dont 800+ d'eau douce) connues de Chine.

Les laboratoires de recherche et leurs programmes d'activités se résument comme suit:

  1. Ressources halieutiques: études des ressources naturelles et des milieux; augmentation de ces ressources naturelles (introduction de crabes, mullets, alevins de carpes); élevages lacustres en cages; réglementation de la pêche; amélioration des espèces cultivees en eau douce (sélection, hybridation); contrôle de l'introduction des espèces exotiques.

  2. Technologie de l'aquaculture en étang: accroissement du rendement piscicole (vers 15–22,5 t/ha); alimentation artificielle (tendance vers des aliments plus complets surtout pour les carpes noires afin de conserver les mollusques pour l'alimentation humaine); amélioration de la qualité des poissons; maladies des moules perlières.

  3. Pisciculture industrielle: développement de la pisciculture industrielle urbaine (systèmes intensifs soit ouverts, soit à recyclage partiel ou complet); contrôle des facteurs d'environnement afin de réduire la durée des élevages (par exemple en eau réchauffée d'usine hydro-électrique).

4.1.3 Institut des Recherches en Hydrobiologie de l'Academia Sinica

Créé à Shanghai en 1950 et transféré en 1954 à Wuhan (Hubei), cet important institut scientifique compte actuellement 250 chercheurs/techniciens et 150 administratifs et ouvriers piscicoles (Figures 9 et 10). Outre une ferme piscicole de 6,67 ha, l'Institut comprend six laboratoires de recherche comme suit:

Figure 9

Figure 9. Une partie des installations piscicoles de l'Institut des Recherches en Hydrobiologie, Wuhan, Hubei

Figure 10

Figure 10. Briefing et discussion générale par le Prof. Yan Dashu, Directeur adjoint de l'Institut des Recherches en Hydrobiologie, Wuhan, Hubei

  1. Ichtyologie: musée contenant environ 100 000 échantillons dont 95% des 800+ espèces de poisson d'eau douce de Chine et 150 spécimens-types.

  2. Génétique: reproduction induite et physiologie; hybridation.

  3. Ecologie aquatique: accroissement de la production piscicole des lacs et réservoirs; contrôle des poissons ichtyophages en réservoirs.

  4. Algologie: taxonomie, écologie, physiologie et génétique des algues d'eau douce; culture de cyanophycés en rizières comme source d'azote.

  5. Biologie des pollutions aquatiques: pollutions (surtout industrielles), écologie et toxicologie.

  6. Ichtyopathologie: enquêtes/recherches sur les parasites pathologiques; étude des virus; concentration des recherches sur les alevins de pisciculture et la prophylaxie; utilisation de plantes locales.

4.2 ENSEIGNEMENT ET FORMATION AQUACOLES

Suite à la récente décision du Gouvernement central chinois de réaliser les “quatre modernisations” d'ici la fin de ce siècle, la nécessité d'avoir un nombre suffisant de chercheurs scientifiques, de technologistes de haut niveau et de techniciens qualifiés est désormais reconnue à tous les échelons administratifs. La formation scientifique et technique de ce personnel est considérée comme essentielle.

Le groupe d'étude n'a pas eu l'occasion de visiter les universités des produits aquatiques, placées sous le contrôle technique du Bureau National des Produits Aquatiques (Tableau 12) et situées par exemple à Shanghai, à Zhanjiang (Guangdong) et à Xiamen (Fujian). Les études y durent quatre ans et l'étudiant peut choisir entre trois sections (pisciculture, pêche ou traitement des produits aquatiques). Deux sections supplémentaires sont actuellement à l'essai (construction navale et electronique).

D'autres universités, non spécialisées en produits aquatiques, possèdent une section aquacole, par exemple les universités agronomiques et les universités maritimes.

De nombreuses écoles techniques de niveau secondaire offrent également une formation spécialisée en pêche et en aquaculture.


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