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3. METHODES

Cette étude sur les variations annuelles et saisonnières de l'abondance du Limnothrissa miodon du lac Kivu est basée sur l'analyse des données de captures et d'effort disponibles au Projet Pêche. On a considéré que les données de captures par unité d'effort (CPUE) disponibles au projet sont proportionnelles à l'abondance de la population de poissons comme elles le sont au lac Kariba (MARSHALL, 1988).

Pour cette analyse, les données sont constituées des débarquements journaliers de toutes les Unités Economiques de Pêche (UEP) trimarans ou catamarans, opérant sur le lac Kivu, allant de 12 UEP en 1980 à 72 en 1989. Si l'on considère que chaque UEP débarque en moyenne 15 fois par mois, c'est au départ environ 10000 données de capture journalières qui ont été examinées et traitées. Les TABLEAUX 1,2 et 3, donnent par centre de pêche les captures moyennes mensuelles par UEP, obtenues à partir de la base de données originale, ayant servi dans cette étude.

Les données pluviométriques de huit stations réparties autour du lac sur une période de 10 ans représentent une masse de 30000 éléments d'information résumés de la même manière au TABLEAU 4. A cela s'ajoutent les données de vent pour trois stations pendant un peu poins de deux ans soit 1800 éléments d'information.

Dès le début de la pêcherie en 1980 et jusqu'en, 1985, les pêcheurs vendaient la totalité de leurs captures dans les centres du projet (Gisenyi, Kibuye et Cyangugu), permettant une bonne estimation de la CPUE pendant cette période. Depuis 1985, les pêcheurs ont trouvé d'autres marchés et il est devenu plus difficile d'obtenir des valeurs de CPUE correspondant à la réalité. Un nouveau système d'estimation des captures : l'enquête KIVUSTAT a été mis en place en janvier 1990, mais les données n'ont pas été prises en compte dans cette étude.

Pour tenir compte et tenter de résoudre les problèmes liés à la représentativité des débarquements des unités de pêche, on n'a tenu compte que de celles qui avaient débarqué plus de 15 fois dans le mois. Des exceptions à ce critère de sélection ont cependant été faites pour la période avant 1985 pendant laquelle les unités de pêche ne vendaient pas en dehors du projet.

D'une manière générale on observe peu de différences entre les valeurs obtenues en analysant les données des unités sélectionnées et celles de l'ensemble des unités de pêche (FIGURE 5). Certaines unités de Cyangugu débarquent des quantités très élevées, mais seulement pendant une ou deux nuits par mois, on attribue ceci au fait que ces unités ont probablement débarqué les captures de plusieurs unités groupées sous le nom d'une seule. Les distorsion que l'utilisation de telles données aurait entraîné a été éliminée en ne sélectionnant que les unités ayant débarqué plus de 15 fois dans le mois.

La précipitation moyenne pour l'ensemble du bassin hydrographique a été estimée à partir de huit stations réparties autour du lac: Gisenyi, Murunda, Kibuye, Mubuga, Mugonero, Nyamasheke, Cyangugu et Lwiro. La pluviosité peut bien sûr être plus importante en certains endroits, notamment dans les montagnes du côté du Zaïre, mais les données des stations indiquées ci-dessus devraient donner une indication de l'ordre de grandeur de la variation d'une année sur l'autre.

La force et la direction du vent peuvent aussi être un facteur important de l'écologie du lac Kivu, en provoquant des sèches et en induisant des remontées localisées d'eaux du fond, les données de vent ne sont malheureusement disponibles que depuis 1988 et n'ont pu être correlées avec les CPUE car on ne disposait pas d'une série chronologique suffisante pour mettre des tendances en évidence (APPENDICE 1).


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