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PROGRAMME ALIMENTAIRE MONDIAL

Huitième rapport annuel du Comité intergouvernemental

78. Le Conseil était saisi du huitième rapport annuel du Comité intergouvernemental (CIG) du Programme alimentaire mondial ONU/FAO au Conseil économique et social des Nations Unies et au Conseil de la FAO 1. Ce rapport porte sur la période allant du 14 mai 1969 au 15 avril 1970. Il se compose d'une brève note de couverture et des rapports sur les seizième 2 et dix-septième 3 sessions du Comité. Le rapport intitulé “L'aide alimentaire et les problèmes connexes pendant la deuxième Décennie du développement”, établi par le CIG pour donner suite à la résolution 2462 (XXIII) de l'Assemblée générale des Nations Unies sur l'aide alimentaire multilatérale 4, y est également joint.

79. En présentant le rapport, le Directeur exécutif du Programme alimentaire mondial (PAM) a noté que les engagements pour des projets de développement atteignent au total un milliard de dollars depuis la création du PAM en 1963. Les diverses contributions représentent environ 770 millions de dollars. Les dépenses courantes ont atteint la cadence de 150 millions de dollars par an et continuent d'augmenter rapidement. On a entrepris dans 83 pays 459 projets dont 71 sont terminés. Le montant total des ressources affectées à l'aide d'urgence atteint 90 millions de dollars.

80. Ces chiffres sont encourageants; mais, alors qu'en 1969 le programme avait engagé quelque 350 millions de dollars pour des projets de développement, on compte qu'en 1970 ces engagements ne dépasseront pas 190 millions, les estimations relatives aux engagements en 1971 et 1972 étant de l'ordre de 150 millions de dollars par an.

81. Selon le Directeur exécutif, ce fléchissement s'explique par le fait que les ressources du Programme prennent du retard par rapport au volume des projets qui lui sont ou lui seront vraisemblablement soumis. Si l'on ne parvient pas à accroître notablement les ressources du PAM, les plans de développement des pays bénéficiaires risqueront de s'en trouver retardés. Ce problème trouve son expression dans le rapport du CIG sur le rôle de l'aide alimentaire pendant la deuxième Décennie pour le développement, établi à la demande de l'Assemblée générale des Nations Unies (résolution 2462 (XXIII)) et dont celle-ci est actuellement saisie; ce rapport montre que le PAM serait parfaitement en mesure d'utiliser des ressources atteignant 300 millions de dollars par an. Le Directeur exécutif a appelé sur ce point l'attention de la deuxième Commission de l'Assemblée générale de l'ONU, en exprimant l'espoir que celle-ci approuvera les recommandations contenues dans le rapport.

82. Le Directeur exécutif a également relevé que le rapport du CIG insiste sur les sauvegardes qui sont nécessaires pour protéger les marchés mondiaux des produits alimentaires contre les formes nuisibles de l'écoulement des excédents. Le PAM est engagé à appliquer des méthodes d'aide alimentaire qui soient compatibles avec lesdites sauvegardes. Il a fait la preuve de sa capacité d'utiliser l'aide alimentaire à l'appui de projets sans perturber les marchés. De plus, il coopère étroitement avec le PNUD et les institutions spécialisées.

83. Le Conseil a accueilli avec satisfaction l'exposé du Directeur exécutif. Tous les orateurs se sont déclarés satisfaits de l'oeuvre du PAM, et certains membres ont souligné qu'ils auraient encore besoin de l'aide du PAM pour réaliser leurs plans nationaux de développement ou pour réparer les conséquences de catastrophes naturelles. Plusieurs ont fait état des besoins spéciaux auxquels il faut répondre de toute urgence au Pakistan et aux Philippines à la suite des calamités qui viennent de frapper ces pays. Au cours du dêbat, on a émis des suggestions visant à améliorer les moyens de faire face à de telles situations d'urgence. On a souligné que, puisqu'il fallait fournir plus qu'une aide alimentaire, la question devrait être débattue par l'ONU elle-même. Quelques membres ont émis l'avis que le PAM était mieux qualifié pour aider à la reconstruction que pour intervenir durant la phase initiale des secours d'urgence. D'autres membres n'ont pas partagé ce point de vue.

84. On a également avancé diverses suggestions touchant la possibilité de transformer le PAM en une banque mondiale des produits alimentaires, qui constituerait un débouché pour les denrées produites par des pays en développement comme par des pays développés, au moyen d'achats le cas échéant. Le PAM a été invité instamment à fixer un ordre de priorité et des critéres pour ses activités en liaison avec la deuxième Décennie du développement. D'autres membres ont élevé une mise en garde contre le risque de surcharger le PAM de fonctions diverses qui pourraient réduire son efficacité. Il a été demandé que le Programme s'efforce d'évaluer l'efficacité de son aide non seulement d'après le succès de tel ou tel projet, mais également d'après ses effets globaux sur le développement d'un pays. Dans sa réponse, le Directeur exécutif a dit que la question des priorités serait discutée à la dix-neuvième session du CIG. Quant à l'évaluation des projets du point de vue de leur effet global sur l'économie des pays, il estime qu'elle ne serait possible que dans le cas de très grands projets. En réponse à une question, il a précisé que, malgré la diminution des ressources disponibles, le Programme restait en mesure d'étudier les demandes d'aide á la reconstruction á la suite de catastrophes, comme par exemple aux Philippines.

85. Le Conseil estime qu'il faudrait faire plus largement connaître les objectifs du PAM aux gouvernements et qu'il convient d'aider ceux-ci de façon plus directe à identifier et á préparer les projets, afin que les pays de toutes les régions puissent bénéficier de manière plus rationnelle des ressources du Programme. Le Conseil prie le Directeur exécutif d'effectuer une étude en vue de simplifier le traitement des projets et de la lui soumettre á sa cinquante-sixième session.

86. Le Conseil prend note du huitième rapport annuel du Comité intergouvernemental du Programme alimentaire mondial.

1 CL 55/14.
2 WFP/IGC: 16/21.
3 WFP/IGC: 17/16.
4 WFP/IGC: 17/5-Rev.1.

Election de quatre membres du Comité intergouvernemental

87. Le Conseil élit les membres suivants au Comité intergouvernemental du Programme alimentaire mondial pour un mandat de trois ans à compter du 1 er janvier 1971 : France, République fédérale d'Allemagne, Nouvelle-Zélande et Uruguay.


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