Page précédente Table des matières Page suivante


2. LA PECHE DANS LES LACS DU RWANDA

2.1 COMMENTAIRE GENERAL

La plupart des lacs peu profonds et très poissonneux dont les pêches semblent encore à une étape de développement très primitive sont exploités d'une manière efficace et parfois même surexploités (cf. tableau 1).

Tout lac a une production potentielle maximale représentée par la masse totale de poissons, de tous âges et de toutes tailles, qu'il est possible de pêcher sans compromettre de manière notable l'importance des captures à venir. Cette production potentielle (donnée ici en t/km2/an) est en rapport avec la profondeur de l'eau et sa richesse en matières chimiques. Il n'existe pas de procédé pratique et économique permettant de modifier cette production potentielle dans une parcelle d'eau dépassant quelques hectares. Toutes considérations relatives à l'amélioration des captures d'une pêche doivent tenir compte de ce facteur limitant imposé par la nature.

Le but du développement de la pêche au Rwanda doit être de parvenir à une exploitation rationnelle des ressources existantes, à un niveau qui garantisse des rendements stables pour l'avenir.

Les estimations relatives à la production et à l'exploitation ont été faites au moyen d'une hypothèse fondée sur les données théoriques disponibles, selon laquelle, pour assurer le maintien du rendement maximal possible dans des lacs du type considéré cinq pêcheurs par kilomètre carré et des prises de 12,5 t/km2/an sont les maximums permis.

2.2 LES LACS DU SUD-EST DU RWANDA

Sont considérés ici les lacs qui se trouvent au sud et à l'est de la capitale, Kigali. Il s'agit des lacs du bassin de la Haute Akagera dont font partie les rivières Akanyaru et Nyaborongo. Ils englobent les lacs: Birira, Cyohoha (nord), Cyohoha (sud), Gaharwa, Gashanga, Kodogo 1, Kirimbi, Mirayi, Musegera, Rugwero et Sake. Leur superficie totale est de 105 km2 et leur profondeur maximale varie entre 2,5 et 6 m. Les lacs Cyohoha (sud) et Rugwero sont divisés par la frontière du Burundi et seules les parties rwandaises sont prises en considération.

2.2.1 Description des pêches

La pêche sur le lac Rugwero est étudiée en détail à l'annexe 1.

La pêche dans ces lacs exploite des stocks de Tilapias (la plupart de T. nilotica, parfois de T. melanoplura) et les pêcheurs utilisent les pirogues monoxyles monoplaces Le poisson est vendu immédiatement au déchargement ou aux marchés voisins. En cas de faibles quantités débarquées le poisson est le plus souvent vendu frais, mais en cas de grandes quantités (p.ex., lac Rugwero) le poisson est conservé par fumage sur un feu allumé dans une fosse.

Le poisson est pris au moyen de filets dormants mis à la surface de l'eau et qui en réalité vont jusqu'au fond de ces lacs peu profonds. Les mailles utilisées sont de 89 mm (3,5 pouces), de 77 mm (3 pouces) ou quelquefois de 63,5 mm (2,5 pouces), mailles étendues. Le montage est par la longueur de 25 à 50 m et 50 pour cent. Des cailloux enveloppés dans des feuilles de bananiers sont utilisés comme poids et des morceaux de tiges de papyrus comme flotteurs. Il y a quelques pêcheurs à la ligne dans le lac Cyohoha (sud) et quelques nasses en vannerie.

Les pêches des petits lacs du sud-est du Rwanda semblent n'avoir que peu d'importance, aussi bien du point de vue commercial qu'à l'égard de leurs conséquences sur les stocks de poissons. En effet, les captures journalières sont rapidement vendues et absorbées par les régions voisines des lacs. L'examen du tableau 1 nous révèle qu'ils sont pour la plupart exploités de manière adéquate et, dans quelques cas, surexploités. La superficie totale de ces lacs du sud-est du Rwanda est de 105 km2 et leur rendement d'environ 1 000 t de poisson chaque année. Les lacs sont pêchés en moyenne par 7,4 pêcheurs au kilomètre carré alors que l'on admet qu'un lac tropical peu profond peut soutenir une pêche artisanale de 5 pêcheurs par kilomètre carré au maximum pour que le niveau des prises maximales se maintienne an après an. Le tableau 1 indique que le lac Birira est actuellement sous-exploité, tandis que le lac Murago est sous la pression d'une pêche intense qui conduira à une réduction des prises dans l'avenir. Les autres lacs de ce groupe semblent être exploités à un niveau acceptable.

2.2.2 Recommandations en vue de l'exploitation rationnelle de ces pêches

Quelles mesures peut-on prendre pour assurer l'exploitation optimale de ces lacs. Le but de toute action dans ce sens est de garantir le rendement maximal de poissons ainsi que le maintien de ce rendement pendant les années à venir (prises maximales équilibrées). Les exigences locales et la demande du marché indiquent que la taille des poissons ne joue pas un grand rôle tant que le total des prises est maintenu. Un poids donné de petits poissons a effectivement la même valeur nutritive que le même poids de grands poissons. Comme toute mesure restrictive prise dans ce but devra être effectivement respectée, il importe qu'elle soit modérée.

La façon la plus facile de réduire la pression de la pêche consiste à diminuer le nombre des pêcheurs. Le tableau 1 indique le nombre optimal de pêcheurs pour chaque lac. La taxe communale que les pêcheurs acquittent déjà pour avoir le droit de pêcher, devrait pouvoir être utilisée dans ce but. Il est plus difficile de limiter la taille des mailles des filets utilisés; cependant la réglementation de la taille des mailles ne semble pas nécessaire car les pêcheurs individuels ne peuvent pas beaucoup augmenter le nombre des filets qu'ils emploient. Dans une pêcherie en cours de reconstitution des facteurs économiques inciteront les pêcheurs à utiliser des filets à mailles plus grandes, plus rentables, au fur et à mesure que grandit la taille moyenne des poissons.

En appliquant les mesures simples mentionnées ci-dessus, dont le premier effet sera une réduction de la quantité des poissons offerts sur le marché, les stocks des lacs accroîtront rapidement et un approvisionnement constant en poisson sera garanti.

La fermeture saisonnière de la pêche ou la diminution des lieux de pêche sont des mesures trop difficiles à faire respecter; elles n'ont que peu de valeur pour la conservation des stocks, et sont néfastes à l'économie de la communauté locale. La longueur des lignes des filets utilisés est limitée automatiquement dans le système de pêche en pirogue monoplace.

1 Sur quelques cartes officielles le lac Kidogo est mal nommé Murago. Murago et Rumira sont des synonymes. Dans ce rapport les noms corrects sont employés.

Tableau 1

LES LACS AU SUD-EST DU RWANDA EVALUATION DE LEUR EXPLOITATION ACTUELLE (DONNEES DE 1973)

LacSuperficie km2Pêcheurs observésNombre optimal de pêcheursTaux d'exploitation %Prises estimatives t/an
Birira    5,4   6  27    22*       70*
Cyohoha (N)    6,0  55  30183     40
Cyohoha (S)    6,3  65  31208     40
Gaharwa  26,3  26  11226     10
Gashanga    2,3  13  11113     30
Kidogo    2,2   8  11 73     40
Kirimbi    2,3  15  11131     20
Mirayi    2,3  17  11148     20
Mugesera  39,2± 325  196166   300
Murago    2,2  42  11    382**         10**
Rugwero  20,0100100100   250
Sake  14,3100  71140   180
Total104,8772521 1 010

* A cause du niveau assez bas des pêches (sous-exploitation) sur le lac Birira, l'estimation des prises est probablement trop élevée.

** A cause du niveau de pêche assez haut (surexploitation) sur le lac Murago, l'estimation des prises est probablement trop élevée; les prises de chaque pêcheur par unité de surface sont probablement plus faibles que l'estimation.

2.3 LES LACS DE L'EST DU RWANDA

On traitera ici des lacs qui se trouvent le long de la vallée de la rivière Akagera, du côté rwandais de la frontière Rwanda-Tanzanie. Dans le Parc national à Akagera, se trouvent les lacs Chuju, Hago, Ihema, Kajumbura, Kisanju (nord), Kisanju (sud), Kivumba, Mihindi, Muhari, Ngerenke, Rukira, Rwakibare, Rwanyakizinga et le groupe du Sekana. Au sud de la limite du Parc se trouvent encore les lacs Nasho, Rwehikama et Rwampanga. Leur superficie totale est d'environ 180 m2 et leur profondeur maximale pareille à celle des lacs mentionnés à la section 2.2.

Les évaluations ci-après sont faites sur la base d'une correspondance personnelle avec le Dr Robert Kiss de l'INRS Butare, et des études publiées. Théoriquement, on ne pêche pas dans les lacs qui se trouvent dans le Parc national, bien qu'un braconnage considérable se fasse à partir de la rive tanzanienne de la rivière. Les trois lacs au sud du Parc sont pêchés mais les diffícultés du terrain sont telles qu'il a été impossible d'évaluer l'importance de ces pêches.

2.3.1 Production potentielle

En utilisant les hypothèses décrites à la section 2.1, le tableau 2 nous donne une indication du potentiel théorique de la pêche de ces lacs. Leur superficie de 180 km2 correspond à une production potentielle d'environ 2 260 t par an. Les pêches exigeront environ 900 pêcheurs auxquels pourront s'ajouter 400 hommes employés dans la préparation et le transport du poisson. Aux prix de détail actuels, la valeur de ces prises est approximativement de 90 400 000 FRw par an. Sur cette production totale, 1 730 t par an environ proviendront des lacs situés à l'intérieur du Parc national et 530 t des lacs se trouvant hors du Parc, au sud.

2.3.2 Recommandations pour une exploitation rationnelle de ces pêches

Il est probable que le développement agricole de cette région, qui amènera un accroissement de la population, des voies d'accès et des marchés, provoquera le développement de la pêche dans les lacs au sud du Parc de la même façon que dans ceux du sud-est du Rwanda (cf. section 2.2). Le système en vigueur sur le lac Rugwero (cf. annexe 1) se développera et se révélera efficace; c'est un système relativement simple, fondé sur l'emploi d'une nombreuse main-d'oeuvre et exigeant peu d'investissements. Il est peu probable que l'on ait un excédent de poisson suffisant pour justifier un système de transport/conservation nécessaire pour approvisionner les marchés éloignés. Les prises maximales équilibrées totales des lacs Nasho, Rwahikama et Rwampanga sont d'environ 50 t par an.

Les mesures nécessaires pour garantir le niveau maximal équilibré des prises seront similaires à celles considérées à la section 2.2. Un effort doit être fait pour limiter le nombre des pêcheurs de chaque lac au nombre indiqué au tableau 2. Encore faut-il souligner que les mesures prises devront être respectées.

Les lacs situés à l'intérieur du Parc national posent un problème particulier. Le développement de la pêche dans ces lacs entraînera la constitution de petites communautés à l'intérieur du Parc par les pêcheurs, les personnes qui s'occuperont de la préparation et du transport du poisson. Le commerce du poisson exigera la libre circulation de ces personnes dans le Parc, ce qui est contraire aux principes de la conservation de cette région. La décision d'ouvrir ces lacs à l'exploitation devra être prise après avoir considéré d'une part la valeur des prises (estimée à 1 730 t par an) et d'autre part les dégâts qui pourront être causés à cette ressource naturelle unique. Le développement de ces pêches dépend donc du plan d'ensemble du développement de cette région. La réglementation de ces pêches devra suivre les mêmes lignes que celles de lacs semblables.

2.4 LES LACS DES AUTRES REGIONS DU RWANDA

En plus des lacs peu profonds et très productifs du sud et de l'est, le Rwanda possède quatre grands lacs où les pêches sont moins importantes. Ce sont les lacs Muhazi, Bulera, Luhondo et Kivu. Une prospection détaillée des pêches de ces lacs n'a pas été faite dans le cadre de ce projet, et les commentaires suivants ne constituent que des directives valables dans la situation actuelle.

2.4.1 Le lac Muhazi

Le bassin de ce lac est une vallée située au nord et à l'est de la capitale Kigali; sa superficie est de 34,1 km2, et sa profondeur moyenne voisine de 14 m; il se trouve à l'altitude de 1 450 m. Ce lac, plus profond que ceux du sud-est, est encore de faible profondeur, mais la pêche au filet maillant ne s'est pas développée. Quelques pêcheurs utilisent des lignes pour attraper une petite quantité de Tilapia nilotica de taille moyenne que l'on trouve au marché à Kigali. Les raisons de l'absence de pêche dans ce lac sont difficiles à donner et il serait utile que l'importance des stocks de poisson soit identifiée par une pêche exploratoire.

Tableau 2

LES LACS DE L'EST DU RWANDA: POTENTIEL DE LEUR EXPLOITATION

LacSuperficie (km2)Nombre optimal de pêcheursPrises potentielles maximales équilibrées (t/an)
Dans le Parc national   
Chuju     0,2   1       *
Hago   16,1  80   210
Ihema   71,9360   900
Kajumbura     0,2   1       *
Kisanji (N)     0,4   2       *
Kisanji (s)     0,3   2       *
Kivumba     9,2  46   110
Mihindi   10,8  54   140
Muhari     0,6   3       *
Ngerenke     1,3   6     20
Rukira     0,5   2       *
Rwakibare     3,7  18     50
Rwanyakizinga ± 20,0100   250
Sekena (groupe)    1,3   6     20
Total136,56811 730
Hors du Parc national   
Nasho  13,0  65   160
Rwahikama  21,1105   260
Rwampanga    9,0  45   110
Total  43,1215   530
Total pour tous les lacs179,68962 260

* Prises maximales équilibrées inférieures à 10 t/an: le total pour tous les petits lacs est de 30 t.

2.4.2 Les lacs Bulera et Lohondo

Ces deux lacs sont profonds et se trouvent en altitude.

Bulera: superficie 52,8 km2, profondeur maximale 174, altitude 1 862 m

Lohondo: superficie 26,1 km2, profondeur maximale 68 m, altitude 1 764 m.

Le lac Bulera alimente une petite activité de pêche centrée sur la prise de siluridés au moyen de nasses en vannerie posées dans les lagunes marécageuses et les baies peu profondes. Ces poissons sont enfilés sur des bâtons, fumés et vendus sur les marchés locaux.

Le lac Lohondo est le domaine d'une coopérative de pêcheurs de Rumera. Elle consiste en 55 pêcheurs qui prétendent exploiter toute la superficie du lac avec des filets maillants de 89 mm (3,5 pouces) et 101,5 mm (4 pouces) maille étendue. Bien que cette coopérative ne donne pas l'impression d'être très active, on peut supposer qu'elle fournit entre 50 et 100 t par an au marché de Ruhengeri, principalement des Tilapia, bien que quelques Haplochromis soient pris par des lignes et des filets à mailles de petite taille.

2.4.3 Le lac Kivu

Ce lac présente un cas particulier car c'est la plus grande nappe d'eau du Rwanda avec 1 000 km2 d'eaux territoriales rwandaises sur une superficie totale de 2 699 km2 (profondeur maximale 489 m, altitude 1 463 m). De cette superficie totale une bande côtière peu importante est productive; elle est l'objet d'une pêche de Tilapia et d'Haplochromis au filet maillant. L'importance des prises est difficile à évaluer car une grande partie est vendue au Zaïre. Les prises rwandaises sont probablement d'environ 100 t par an (un rapport FAO/UN de 1970 estime les prises annuelles à 83 t). Devant le peu d'espèces de poissons vivant dans le lac Kivu, l'introduction d'une espèce qui s'alimente et se reproduise en eau libre comme le “Lumpu” (Limnothrissa miodon) ou le Ndakala du lac Tanganyika (Stolothrissa tanganicae), a été suggérée; elle pourrait avoir comme conséquence un accroissement considérable des prises. Ces introductions sont traitées ci-après.

2.5 INTRODUCTION D'ESPECES NOUVELLES

On a beaucoup parlé de la possibilité d'introduire de nouvelles espèces de poisson dans les lacs du Rwanda dans le but d'améliorer leur productivité. Face au risque de conséquences néfastes imprévues pour les populations de poisson ou l'éventuelle incapacité de s'établir des espèces introduites, les plus grandes précautions sont nécessaires avant d'autoriser une telle introduction. En général les dépenses nécessaires pour les études écologiques, la capture, le transport et l'introduction des poissons dans le nouveau milieu ne sont pas compensées par un accroissement immédiat de la production. L'introduction de Lumpu (Limnothrissa miodon) ou de Ndakala du lac Tanganyika (Stolothrissa tanganicae) dans le lac Kivu ferait exception à cette règle. Il y a dix ans, des recherches ont été faites (Capart 1959; Collart 1960) et il n'existe apparemment aucune raison pour que ces espèces ne puissent être introduites dans le lac Kivu. Des efforts doivent être faits pour expliquer l'insuccès des premiers essais d'introduction. Un projet devrait être envisagé dans ce but avec l'accord du Gouvernement du Zaïre.

Capart, 1959, et Collart, 1960, ont estimé que l'introduction de ces espèces dans le lac Kivu augmentera les captures jusqu'à 30 000 t/an. Cependant, des estimations plus récentes fondées sur des facteurs morpho-édaphiques donnent des prises potentielles d'approximativement 3 000 t/an pour toute la superficie du lac.

2.6 LA PECHE DANS LES LACS: RESUME DES RECOMMANDATIONS

2.6.1 Les mesures nécessaires pour le maintien des prises au maximum équilibré

La mesure la plus simple et la plus efficace est la limitation du nombre des pêcheurs autorisés à exploiter chaque lac. Les tableaux 1 et 2 démontrent les chiffres optimaux. La réglementation sur la base de la taille des mailles des filets, la longueur des filets, la clôture saisonnière de la pêche, la désignation d'endroits de pêche gardés, etc., ne sont pas nécessaires et difficiles à faire respecter.

2.6.2 Amélioration des conditions des pêches

Voir annexe 1 pour les conseils concernant l'amélioration des pêches du lac Rugwero. Des améliorations analogues devront être envisagées pour toute nouvelle pêche importante qui pourra se développer dans l'avenir, notamment sur les lacs au sud du Parc national d'Akagera.

2.6.3 Exploitation de ressources nouvelles

Il y aurait intérêt à entreprendre un programme de pêche exploratoire sur les lacs Muhazi, Bulera et Luhondo dans le but d'évaluer les stocks exploitables existants et de trouver la façon la plus efficace de les exploiter.

2.6.4 Introduction des nouvelles espèces

Des essais devraient être entrepris en coopération avec les Gouvernements du Burundi et du Zaïre pour le transfert de Stolothrissa tanganicae (Ndakala) ou de Limnothrissa miodon (Lumpu) du lac Tanganyika au lac Kivu afin d'y établir des populations de ces poissons.


Page précédente Début de page Page suivante