Département économique et social

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 perspectives alimentaires
No. 5 Rome, novembre 2003

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faits saillants

DONNÉES DE BASE SUR LA SITUATION CÉRÉALIÈRE MONDIALE

CRISES ALIMENTAIRES: MISE À JOUR 1/

Céréales

Céréales : Production actuelle et perspectives des récoltes

Céréales : Commerce

Céréales : Stocks de report

Céréales : Prix à l’exportation

Taux de fret maritime

Viande et produits carnés

Lait et produits laitiers

Graines oléagineuses, huiles et farine d’oléagineux

Sucre

Engrais

ANNEXE STATISTIQUE

NOTE SUR LES STATISTIQUES

Sucre

La production et les stocks excédentaires records continueront à exercer une pression à la baisse sur les coûts mondiaux du sucre pendant la nouvelle campagne de commercialisation

Les stocks excédentaires de sucre ont continué à gonfler pendant toute la campagne de commercialisation 2002/03, d’autant plus que plusieurs pays producteurs importants, en particulier le Brésil, ont eu une production record. Les cours mondiaux du sucre brut (prix de l’Accord international sur le sucre) ont fléchi sous l’effet des incertitudes du marché concernant des stocks de fin d’année beaucoup plus abondants que prévu, pour tomber à moins de 6 cents EU la livre pour la première fois depuis août 2002. Les estimations actuelles du volume final de production de 2002/03 confirment les révisions à la hausse de la production opérées par la FAO.

L’estimation la plus récente de la production mondiale de sucre en 2002/03 établie par la FAO s’élève à 147,1 millions de tonnes, soit 2,1 millions de tonnes de plus que la prévision établie en mai, essentiellement du fait d’une production record au Brésil, en Chine, en Inde et en Thaïlande (qui sont parmi les principaux pays producteurs de sucre du monde et parmi ceux qui ont le plus d’influence). Bien que la production record de sucre du Brésil ait été en grande partie pressentie par le marché, la production record des trois autres pays producteurs a peut-être abouti à une baisse plus prononcée des cours du sucre à court terme et de ceux du sucre issu de la nouvelle récolte. La révision à la hausse indique que le volume de production est actuellement fixé à 4,2 millions de tonnes de plus que la prévision de novembre 2002 et à 10,2 millions de tonnes de plus que l’estimation pour la campagne de commercialisation 2001/02, ce qui est plus significatif au point de vue des indicateurs de base du marché pour la nouvelle récolte.

Production et consommation mondiales de sucre

  Production Consommation
 2001/022002/0320022003
 (millions de tonnes, équivalent sucre brut)
MONDE 135,6 147,1 135,7 139,1
Pays en dé-     
veloppement 96,0 104,3 88,9 91,7
Amérique    
latine et41,543,024,324,8
Caraïbes    
Afrique4,94,97,27,4
Proche-     
Orient4,65,810,210,6
Extrême    
Orient44,550,247,248,9
Océanie0,40,40,10,1
Pays déve-    
loppés 39,6 42,8 46,7 47,4
Europe20,222,619,920,3
dont: UE(16,2)(18,3)(14,7)(14,9)
Amérique    
du Nord7,47,810,610,0
CEI4,03,710,611,2
Océanie4,85,31,31,5
Autres pays3,33,44,44,4
Source: FAO

La récolte record du Brésil est à l’origine de stocks plus abondants que prévu

S’il avait bien été prévu que la production du Brésil pouvait atteindre des records, les estimations finales dépassent les premières prévisions de production. Les rendements plus élevés que prévu, les conditions météorologiques favorables et les taux élevés d’utilisation de la capacité de transformation ont fait augmenter les stocks, en particulier dans la zone de production du centre sud. Les baisses signalées des prix de gros de l’éthanol au milieu de l’été témoignent de l’incertitude du marché sur la question de savoir combien de sucre serait orienté vers l’exportation, vers le marché interne du sucre ou vers la production d’éthanol. D’après certaines sources, la production sera davantage orientée vers le marché interne du Brésil qui peut être plus lucratif en raison de la faiblesse des cours mondiaux et de la récente appréciation du real par rapport au dollar EU. En revanche, certaines sources indiquent que les volumes d’exportation pendant la nouvelle campagne de commercialisation 2003/04 pourraient même être supérieurs de 1 million de tonnes à ceux de la campagne précédente. Les estimations établies en novembre par la FAO pour cette campagne de commercialisation écoulée confirment également les indications antérieures de production record en Chine et en Thaïlande et de production bien supérieure aux prévisions en Inde. Ces augmentations ont été plus que compensées par des baisses dans les Caraïbes, et notamment au Guatemala.

Le gonflement des stocks va probablement être à l’origine d’un nouvel effritement des prix

Les pressions à la baisse qui s’exercent sur les cours mondiaux du sucre brut vont très probablement persister pendant une bonne partie de la campagne 2003/04. Les multiples confirmations d’accroissement de la production dans ces pays ont fait tomber les prix au jour le jour de l’Accord international sur le sucre (AIS) à une moyenne de 6,05 cents EU la livre (jusqu’au 15 octobre 2003). Les prix mensuels de l’AIS s’élevaient en moyenne à 5,98 cents EU la livre en septembre, tombant à leur niveau le plus bas depuis août 1999, lorsqu’ils avaient atteint leur niveau le plus bas depuis quatorze ans. Les prix de l’AIS s’élevaient en moyenne à 6,79 cents EU la livre entre juillet et octobre 2002; pendant la même période de 2003 (juillet à octobre) les prix ont baissé, s’élevant en moyenne à 6,43 cents EU la livre. Les prix mensuels de l’AIS se sont élevés en moyenne à 8,64 cents EU la livre en 2001 et 6,89 cents EU la livre en 2002. L’excédent mondial considérable à la fin de l’année pourrait entraîner un effritement ultérieur des prix, qui pourraient tomber au niveau de 1999, lorsque le prix annuel moyen de l’AIS était tombé à 6,27 cents EU la livre.

La consommation, stimulée par la croissance économique, ne va pas nécessairement améliorer immédiatement la situation des stocks mondiaux

La FAO prévoit que la consommation mondiale de sucre atteindra 139,1 millions de tonnes en 2003, soit un taux annuel de croissance de 2,5 pour cent, stimulé par une croissance économique plus forte que prévu, en particulier au Proche-Orient et en Extrême-Orient. La croissance de la consommation devrait rester dynamique en Extrême-Orient, atteignant un taux prévu de 3,6 pour cent en 2003, sur la base d’une croissance annuelle du PIB dépassant 5 pour cent et d’une croissance démographique de l’ordre de 1,5 pour cent dans la région. La croissance de la consommation au Proche-Orient pourrait également dépasser 3,5 pour cent, tandis que l’on attend un léger fléchissement du taux de croissance pour l’Amérique latine et les Caraïbes. Pour l’ensemble des pays en développement, la croissance prévue s’établit à 3,3 pour cent en 2003. En ce qui concerne les pays développés, le taux de croissance estimatif s’élève à 1,5 pour cent, soit un taux un peu plus élevé que celui des dernières années, essentiellement sous l’effet d’une croissance plus forte de la consommation dans la CEI, et notamment dans la Fédération de Russie où le secteur de la transformation des produits alimentaires poursuit son essor vigoureux. Cependant, étant donné que les prix intérieurs sont bas dans ce pays, cette croissance ne va pas nécessairement se traduire par un appui à court terme à l’accroissement des importations, en particulier avec une production intérieure accrue de sucre. Il y a eu une nouvelle baisse de la croissance de la consommation aux États-Unis, sous l’effet conjugué de la tendance à une alimentation à faible teneur en hydrates de carbone dans les industries alimentaires et de la poursuite du déplacement des usines fabriquant des produits contenant du sucre vers le Canada ou le Mexique.

Les achats potentiels des pays du Moyen-Orient pourraient soutenir à court terme les cours du sucre. Cependant, la faiblesse des cours mondiaux n’a pas donné lieu à des achats de la Chine ou de la Fédération de Russie, même si ces deux pays ont une production intérieure beaucoup plus élevée que l’on ne pensait il y a quelques mois. De surcroît, tout soutien au marché découlant d’achats à court terme sera limité, dans le meilleur des cas. On sait que la Chine ne réalisera pas le contingent tarifaire d’importations annoncé de 1,76 million de tonnes car la différence entre les prix intérieurs et les cours mondiaux du sucre reste trop faible pour stimuler les importations, et ce sera encore probablement le cas pour la nouvelle campagne de commercialisation. En outre, le secteur du sucre de la Fédération de Russie continue à faire pression pour obtenir une réduction du contingent tarifaire d’importations en raison de la production intérieure accrue. Par conséquent, malgré les possibilités à court terme d’achats et les réductions des contingents de production de sucre de l’UE qui pourraient limiter quelque peu le marché du sucre raffiné pour cette région, le bilan estimatif de fin de campagne de l’offre et de la demande pour 2002/03 indique que le marché mondial pourrait connaître le même grave déséquilibre qu’en 1999, lorsque les cours mondiaux se situaient entre 5 et 6 cents EU la livre.

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©FAO, 2003