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4. DESCRIPTION DES PECHERIES


4.1 Flottes de pêche
4.2 Statistiques disponibles
4.3 Rendements obtenus
4.4 Taille des crevettes capturées

4.1 Flottes de pêche

Plusieurs flottes exploitent les stocks étudiés:

STOCKS

FLOTTES

COTE D’IVOIRE

Ivoirienne, occasionnellement libérienne;

GHANA

Ghanéenne et sporadiquement ivoirienne et béninoise;

TOGO

Pas d’information, pêche négligeable;

BENIN

Occasionnellement béninoise et ivoirienne;

NIGERIA

Nigériane, camerounaise et occasionnellement béninoise et ivoirienne;

CAMEROUN

Camerounaise, nigériane;

GUINEE EQUATORIALE

Pas d’information;

GABON

Prospection gabonaise en 1969. Stock inexploité depuis;

CONGO

Prises incidentes par la flotte chalutière congolaise.

4.2 Statistiques disponibles

4.2.1 Côte d’Ivoire

Les statistiques de prise et d’effort existent pour la Côte d’Ivoire depuis l’origine de la pêcherie; en particulier les captures effectuées par la pêcherie artisanale sont approximativement connues (Tableau 2). Jusqu’en 1968, la crevette n’était exploitée que par des chalutiers classiques, dont certains la cherchaient particulièrement pendant la bonne saison. A partir de 1969, uns exploitation crevettière spécialisée s’est développée. De juin 1969 à juin 1970, l’effectif de la flottille passe de 3 à 23 bateaux; pour des raisons diverses le nombre de bateaux diminue après 1970 et, depuis la fin de 1975, l’effectif est stabilisé à 6 unités de 380 CV.

Parallèlement la pêcherie artisanale en lagune est restée embryonnaire et limitée à la lagune Aby jusqu’en 1966. Elle s’est développée dans les trois lagunes à partir de 1967. L’effort de pêche a augmenté très rapidement jusqu’en 1974 et semble s’être stabilisé depuis. Les données sont regroupées dans le tableau 2.

Tableau 2

CAPTURES REALISEES EN COTE D’IVOIRE PAR LA PECHE CREVETTIERE EN MER ET LA PECHE ARTISANALE EN LAGUNE

Année

Mer

Lagune

TOTAL

1955

15

1001

115

1956

20

100

120

1957

20

100

120

1958

35

100

135

1959

90

100

190

1960

55

100

155

1961

20

100

120

1962

15

100

115

1963

?

100

?

1964

160

100

260

1965

150

100

250

1966

160

100

260

1967

170

3202

490

1968

?

340

?

1969

490

290

780

1970

620

310

930

1971

710

620

1330

1972

480

480

960

1973

460

520

980

1974

280

630

910

1975

390

780

1170

1976

480

630

1110

1977

460

620

1080


1 Valeur estimée.
2 Début d’industrialisation de la pêche lagunaire.

4.2.2 Ghana

Les statistiques de capture ont pu être reconstituées depuis 1967. Elles concernent les pêcheries industrielles et artisanales. La séparation par espèce n’a pas toujours été possible mais il faut noter que, contrairement aux antres pays, l’espèce dominante est la petite crevette côtière Parapenaeopsis atlantica. Le stock de P. duorarum n’a eu qu’une existence fugace liée à l’ouverture artificielle et temporaire de la lagune de 1967 et 1969. Les statistiques disponibles sont regroupées dans le tableau 3. Aucune mesure d’effort n’est disponible.

Tableau 3

PRISES DE CREVETTES AD GHANA DE 1967 A 1976

Année

P. duorarum

Mélange1

TOTAL

1967

0

240

240

1968

0

250

250

1969

40

570

610

1970

190

280

470

1971

0

470

470

1972

20

580

600

1973

80

400

480

1974

90

700

790

1975

10

410

420

1976

10

730

740


1 Comprenant surtout l’espèce P. atlantica.

4.2.3 Togo

Les fonds de pêche situés au large du Togo sont extrêmement réduits et il n’existe pas de pêche crevettière notable (débarquements inférieurs à 5 tonnes par an).

4.2.4 Bénin, Nigéria, Cameroun

La fraction la plus importante du stock est située autour du delta du Niger. L’ensemble de la région est exploité par les flottilles des trois pays riverains et il n’a pas été possible de ventiler les captures par zones de pêche avec une précision suffisante pour pouvoir traiter séparément les différents stocks unitaires probablement présents dans ce secteur.

Tableau 4

PRISES DE CREVETTES REALISEES DANS LE SECTEUR S’ETENDANT DU BENIN AU CAMEROUN


1970

1971

1972

1973

1974

1975

1976

1977

NIGERIA1

912

1345

1245

1359

2021

2139

2213


CEMEROUN2

(295)4

859

1018

972

1114

1001

882

831

BENIN3

3

47

218

465

502

237

4


TOTAL

(1210)4

2251

2481

2796

3637

3377

3099



1 Données Bayagbona (1976).
2 Données Everett (1978), corrigées par le Groupe de travail.
3 Données COPACE (1976).
4 Données incomplètes.

Il n’est pas impossible que les captures enregistrées dans le tableau 4 contiennent une faible proportion d’espèces voisines (P. atlantica et P. longirostris).

4.2.5 Gabon

Seules sont disponibles les données concernant la prospection réalisée au Gabon en 1969 par un seul navire (Fontana et Bâ, 1972). Treize tonnes de crevettes étêtées ont été capturées, le stock est resté inexploité depuis.

4.2.6 Congo

Les captures de P. duorarum y sont pratiquement nulles (quelques tonnes), et les prises artisanales très limitées (quelques centaines de kilos).

4.2.7 Angola

Bien que des rendements intéressants aient été obtenus sur certains fonds, il ne semble pas exister d’exploitation spécialisée.

4.2.8 Remarques

Excepté pour la Côte d’Ivoire, les informations concernant la pêche artisanale sont partout inexistantes. Cette pêche est cependant vraisemblablement développée au Bénin, au Nigeria et au Cameroun.

4.3 Rendements obtenus

4.3.1 Côte d’Ivoire

Les rendements les plus élevés sont obtenus de mai à octobre et atteignent 11 kg/h (crevettes étêtées, navire normalisé de 250 CV); ils sont minimaux de janvier à mars: 6 à 8 kg/h (Figure 3a, Garcia, 1977). De 1970 à 1975 les rendements ont oscillé entre 140 et 290 kg/jour. Pendant la première année d’exploitation, en 1969, les rendements avaient atteint 435 kg/jour.

4.3.2 Ghana

Selon Jones (1970), un rendement de 370 kg/jour a été obtenu en moyenne sur l’année 1969 au cours des premières prospections commerciales. En 1969 des captures de plus de 1,5 t/jour ont été obtenues en février/mars par un navire de 1 200 CV. Les rendements obtenus par la flottille ivoirienne ont oscillé entre 6 et 16 kg/h en 1970 et entre 4 et 10 kg/h en 1971 Après 1971 et à la suite de la fermeture de la lagune de Keta, les faillites successives des armements crevettiers laissent supposer que les rendements sont fortement touchés. En 1970, les rendements les plus élevés ont été obtenus de mars il juillet et, en 1971, de juillet à novembre (Figure 3b).

4.3.3 Togo

La flottille ivoirienne a prospecté très occasionnellement les fonds togolais entre août 1970 et mars 1971. Les rendements enregistrés sont les suivants (en kg/h de crevettes étêtées, pour un crevettier normalisé de 250 CV):

Août 1970

11 kg/h

Septembre 1970

7 kg/h

Octobre 1970

8,8 kg/h

Mars 1971

4,9 kg/h


Fig. 3 - Variations saisonnières de l’indice d’abondance pour différents fonds de pêche

4.3.4 Bénin

Des rendements de 5 à 7 kg/h (crevettes étêtées, navire de 250 CV) ont été obtenus entre novembre 1970 et mars 1971 par la flottille ivoirienne. Des rendements de 3 à 10 kg/h ont été réalisés dans le dernier trimestre 1971.

4.3.5 Nigéria

Les premières prospections effectuées en 1963 par le navire de recherche KIARA ont permis d’obtenir des rendements de 90 à 500 kg/h (valeurs maximales). Ces résultats concernent en réalité un mélange de P. duorarum et de P. atlantica. Les prospections effectuées en 1970 par deux navires commerciaux de 25 m ont permis d’obtenir des rendements variant de 3 à 51 kg/h (crevettes entières) (Bayagbona et al., 1971).

De 1970 à 1974, la pêcherie crevettière de Lagos obtient des rendements compris entre 200 et 250 kg de crevettes entières par jour d’absence du port. La flottille ivoirienne a obtenu en 1971 des rendements compris entre 7 et 20 kg/h (crevettes étêtées, navire de 250 CV). En 1973, les rendements réalisés de mai à décembre ont varié de 6 à 16 kg/h. Les rendements sont minimaux de septembre à avril et maximaux de mai à août (Figure 3c).

4.3.6 Cameroun

De 1970 à 1977, la flottille basée à Douala a obtenu sur les fonds qu’elle exploite des rendements compris entre 120 et 675 kg/jour de mer (crevettes entières). Les rendements mensuels moyens pour la période 1970/1976 sont minimaux d’octobre à mars (245 à 350 kg/jour) et maximaux d’avril à septembre (420 à 520 kg/jour) (Figure 3d).

4.3.7 Gabon

Les rendements au Gabon sont maximaux d’avril à août (environ 20 kg/h, crevettes étêtées, navire de 650 CV) et minimaux de septembre à mars (10 à 14 kg/h) (Figure 3e).

4.4 Taille des crevettes capturées

4.4.1 Côte d’Ivoire

Trois séries de données sont disponibles:

- L’histogramme annuel des captures réalisées par un bateau de recherche au cours de prospections systématiques réalisées en 1966/67 et 1969/70 pendant une année complète au large de Grand-Bassam. Le mode des mâles est compris entre 28 et 30 mm (longueur céphalothoracique). Les femelles comprises entre 30 et 40 mm sont les plus abondantes (Figures 4 et 5).

- L’histogramme annuel des captures des crevettiers professionels en 1973. Le mode des mâles se situe à 27 mm et celui des femelles entre 20 et 30 mm. Le résultat de l’exploitation intensive du stock après 1969 apparaît nettement dans le rajeunissement des captures, lequel est plus perceptible chez les femelles (Figure 6).

- La structure des captures d’un armement ivoirien (SICRUS) par catégories commerciales pour le dernier trimestre 1970 et les années 1971 et 1973. On note une forte baisse d’abondance des crevettes de grande taille (U15) et l’augmentation simultanée des petites (51 à 70) en 1971, année où l’exploitation atteint son maximum (Figure 7).


4.4.2 Nigéria (Figure 8)

D’après Bayagbona et al. (1971) le mode principal des mâles capturés est proche de 30 mm, celui des femelles est voisin de 42 mm. En réalité l’histogramme disponible porte sur un mélange de mâles et de femelles; aussi est-il difficile d’être très précis.

Fig. 4 - Polygone de fréquence de taille des crevettes capturées sur le fond de pêche de Grand-Bassam (Côte d’Ivoire) en 1966-67 par le chalutier de recherches “Reine Pokou”

Fig. 5 - Polygone de fréquence de taille des crevettes capturées sur le fond de pêche de Grand-Bassam (Côte d’Ivoire) en 1969-70 par le chalutier de recherches “Reine Pokou”

Fig. 6 - Polygone de fréquence de taille des crevettes capturées sur l’ensemble du plateau ivoirien par la flottille crevettière d’Abidjan en 1973.

Fig. 7 - Structure des captures débarquées par la SICRUS par catégories commerciales (crevettes étêtées) en Côte d’Ivoire (données Garcia, non publiées)

Fig. 8 - Distribution de fréquence de taille de P. duorarum au Nigeria (d’après Bayagbona et Afinowi, 1971)

Fig. 9 - Pourcentage des différents calibres dans les prises au Gabon (Fontana et Ba, 1972)

Fig. 10 - Evolution de la taille moyenne des femelles de P. duorarum dans les lagunes de Keta et de Sakumo (Ghana)

4.4.3 Gabon (Figure 9)

Les seules données disponibles sont celles de Fontana et Bâ (1972) sur le stock vierge du Gabon, On note un pourcentage très faible de petites crevettes (5 à 10 pour cent) et un pourcentage élevé de grosses (20 à 50 pour cent suivant la saison).


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