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3. FACTEURS HYDROLOGIQUES INFLUANT SUR LA REPARTITION DES ESPECES


3.1 L’upwelling
3.2 Les apports terrigènes

3.1 L’upwelling

L’évolution annuelle des températures de surface en un certain nombre de stations côtières de la région (Abidjan, Tema, Lomé, Cotonou, Lagos, Pointe Noire) est représentée sur la figure 1.

Fig. 1: Température moyenne annuelle de surface en différents points du golfe de Guinée

L’upwelling occupe saisonnièrement le plateau continental de la Côte-d’Ivoire, du Ghana, du Togo et du Bénin (juillet-septembre) d’une part et, d’autre part du sud Gabon à l’Angola (juin-septembre). Dans le secteur intermédiaire (Nigéria, Cameroun, Guinée équatoriale et nord Gabon) la couche superficielle chaude et dessalée est présente toute l’année. L’existence d’un upwelling saisonnier est le facteur le plus important jouant sur la répartition et l’abondance des stocks.

En saison froide les rendements obtenus au chalut sur la communauté des sparidés (Dentex angolensis par exemple) augmentent. Il n’est pas actuellement possible de savoir si l’upwelling induit réellement une remontée des espèces, ce qui est vraisemblable, ou s’il agit seulement sur la disponibilité des espèces qui sont alors en période de reproduction. Certaines observations indiquent que les espèces de la communauté à sciaenidés qui vivent pendant la saison chaude de 0 à 50 m sont refoulées a la cote en saison froide. Fontana (comm.pers.) signale alors au Congo la présence près du rivage, entre deux eaux, de Pseudotolithus senegalensis de grande taille chassant les jeunes sardinelles. Troadec (1971) montre la concentration à la cote des Pseudotolithus senegalensis en cette saison; il évoque aussi la possibilité d’une montée entre deux eaux, dés individus, consécutive à la baisse de la teneur en oxygène des eaux proches du fond pendant l’upwelling pour expliquer la diminution en Côte-d’Ivoire des rendements de Pseudotolithus senegalensis pendant la saison froide.

Des migrations de quelque importance ne sont rapportées par aucun auteur. Des marquages effectués en Côte-d’Ivoire par Troadec (1971) ont montré que les Pseudotolithus se déplaçaient apparemment peu parallélemment à la côte. Toutefois les observations de Beck (1974) qui a marqué au Togo en août 1973 plus de 4 000 poissons de chalut (dont environ 2 600 balistes, 200 Lethrinus et 800 Brachydeuterus) montrent (figure 2) un mouvement d’ensemble ouest/sud-ouest des poissons recapturés. Ceci pourrait s’expliquer par le retour vers le Ghana, en fin de saison froide, d’espèces qui auraient été entraînées vers l’est avec le développement de l’upwelling centré devant ce pays.

Fig. 2: Déplacements de quelques espèces démersales devant les côtes togolaises tels qu’indiqués par les expériences de marquage de Beck (1974)

Les changements de disponibilité connus pour de nombreuses espèces sont en général attribués à des variations du comportement, variations souvent liées à la reproduction dont le cycle suit celui des saisons hydrologiques.

3.2 Les apports terrigènes

L’influence des crues et de la décharge des fleuves n’a pas retenu particulièrement l’attention des auteurs sauf dans le cas de l’étude de la dynamique de Pseudotolithus elongatus (Le Guen, 1970) dans l’embouchure du Congo. Elle doit toutefois jouer un rôle important pour les zones d’estuaires, notamment dans le secteur Nigéria-Cameroun.


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