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6. REPARTITION ET MIGRATIONS


6.1 PROSPECTIONS ACOUSTIQUES
6.2 AUTRES ETUDES

6.1 PROSPECTIONS ACOUSTIQUES

Trois navires océanographiques, le N/O GOA (Angola), le N/O ANDRE NIZERY (Congo) et le N/O FIOLENT (COPACE) ont entrepris des campagnes de prospection acoustique dans la région.

Le N/O GOA. a effectué cinq campagnes en 1972 et en 1973 dans le secteur angolais. A ce jour, les résultats d'une seule campagne ont été publiés; ils contiennent des cartes de la densité relative de l'ensemble des espèces pélagiques confondues.

Le N/O FIOLENT a couvert au moyen d'un intégrateur d'écho (FAO, 1977) l'ensemble de la zone présentant un intérêt pour l'étude des stocks de sardinelle du secteur sud. Cette prospection a été faite en 1976.

Compte tenu du mélange des espèces présentes dans le secteur et de la difficulté de capturer des espèces pélagiques de petite taille telles que la sardinelle avec les engins de pêche utilisés pendant la campagne, il s'est révélé impossible d'évaluer la répartition et la biomasse par espèce. Par ailleurs, il n'a pas été possible de couvrir une zone de 25 milles de large le long des cotes de l'Angola. Les résultats concernant le reste du secteur sont donnés pour l'ensemble des espèces pélagiques.

Les résultats des recherches entreprises par le N/O GOA et le N/O FIOLENT ne peuvent donc être utilisés dans les présentes études.

Les résultats obtenus par le N/O ANDRE NIZERY sont consignés dans les rapports de l'Institut océanographique de Pointe Noire. Ghéno et Campos Rosado (1972) ont étudié ces résultats dont M'Fina a présenté le résumé suivant au Groupe de travail ad hoc.

Les plus importantes concentrations de sardinelles se trouvent dans les secteurs suivants:

a) entre le Cap Lopez et 3 °S, secteur dans lequel on pêche des appâts pour la pêche au thon;

b) au sud du fleuve Congo, de Cabeça da Cobra jusqu'à Luanda, voire parfois plus au sud encore, tout au long de l'année;

c) entre l'embouchure du fleuve Congo et Mayumba, notamment durant la saison froide.

Pendant la “courte saison chaude”, le poisson se disperse en très petits bancs qui, sur l'écran de l'écho - sondeur, apparaissent sous la forme de minuscules taches et qui peuvent être capturés à la senne coulissante même s'il est impossible de les repérer à la surface.

Au cours de la longue saison froide, la région autour de Pointe Noire est envahie par de fortes concentrations de S. aurita de grande taille; celles-ci ne donnent que de faibles traces sur l'écran, sans aucun rapport avec les excellents taux de capture réalisés par les pêcheurs de sardinelles locaux.

6.2 AUTRES ETUDES


6.2.1 Angola
6.2.2 Congo
6.2.3 Comparaison avec l'Afrique de l'Ouest

Les données dont on dispose ne permettent pas de décrire avec précision la répartition et les migrations des deux espèces de sardinelles dans la région Congo-Angola. La littérature consacrée à ce sujet contient un certain nombre d'hypothèses sur les migrations. On peut résumer comme suit ces hypothèses et les données dont le Groupe de travail ad hoc disposait à cet égard.

6.2.1 Angola

D'après les chercheurs qui ont travaillé dans la région c'est essentiellement dans le nord, pendant la saison froide, et dans le sud, pendant la saison chaude, que s'effectuent les captures de sardinelles en Angola. Il semblerait donc que les sardinelles se déplacent le long des cotes angolaises en direction du nord au début de la saison froide et dans le sud lorsque commence la saison chaude (Baptista, 1977; Troadec, 1964; Ghéno et Poinsard, 1969).

Apparemment, cette hypothèse n'est pas confirmée par les données sur les captures dont disposait le Groupe de travail ad hoc pour les deux espèces, par mois et par division statistique (voir tableau 2); en effet, la plupart des captures, aussi bien dans la Division 1.1 (nord de l'Angola) que dans la Division 1.2 (centre de l'Angola) sont faites entre octobre et mai, période qui correspond à la saison chaude. Malheureusement, les données relatives aux captures portent sur les deux espèces confondues et il n'existe que très peu de statistiques sur les fréquences de longueur que l'on pourrait utiliser pour déterminer les variations de la composition par longueur dans chacun des secteurs.

6.2.2 Congo

L'examen des données sur les captures, les captures par unité d'effort de pêche et la fréquence de longueur des captures de chaque espèce dans le secteur congolais a conduit les chercheurs travaillant dans la région aux conclusions suivantes:

a) S. aurita

Le volume des captures par unité d'effort d'individus adultes de cette espèce (plus de trois ans) augmente de façon spectaculaire au cours de la “longue saison froide” ainsi qu'au cours de la “courte saison froide” et diminue considérablement au cours de la “longue saison chaude” et de la “courte saison chaude”. Les chercheurs en ont donc émis l'hypothèse que les individus adultes arrivent dans le secteur de Pointe Noire au début de chaque saison froide et disparaissent au début de chaque saison chaude (Ghéno et Campos Rosado, 1972; Bouchereau, 1976). L'examen de la composition des captures par longueur (annexe 3) et notamment des données relatives a la période écoulée depuis 1970 semblerait confirmer ce schéma.

Le Groupe de travail ad hoc n'a malheureusement pu disposer de suffisamment de temps pour analyser de manière plus approfondie les taux de capture par catégorie de taille ou par classe d'âge; qui plus est, les données contenues dans la littérature consacrée a ce sujet ne permettent pas de vérifier ces conclusions. Toutefois, on gardera en mémoire que les variations des taux de capture peuvent être imputables non seulement aux migrations mais encore a des modifications de la vulnérabilité, par exemple quand le poisson se déplace en bancs. La saison froide correspondant aussi à la saison de frai, on peut s'attendre a des modifications de la vulnérabilité du poisson.

D'après Baptista (1976), la sardinelle commence a se déplacer au large, dans le sens nord-sud, à la fin de la saison froide ou au début de la saison chaude; elle fait son apparition au large des cotes centre et sud de l'Angola en septembre ou en octobre. Après le mois de février, elle commence à remonter vers le nord mais cette fois dans les eaux côtières. Ces déplacements pourraient expliquer les variations saisonnières des captures enregistrées dans ce secteur.

Il ne semble pas que les captures saisonnières de juvéniles appartenant a cette espèce obéissent a un schéma bien défini, ce qui signifie peut-être que ces individus restent un certain temps dans les zones d'alevinage. On a pu observer des variations considérables du taux de capture d'une saison a l'autre, mais la période correspondant aux captures les plus importantes varie d'une année a l'autre et d'un secteur a l'autre et n'est pas clairement liée a une saison donnée (Ghéno et Campos Rosado, 1972; voir aussi l'annexe 3 du présent rapport).

Les rares données dont on dispose sur les compositions par longueur dans le secteur angolais montrent qu'il existe des concentrations d'adultes dans cette zone; mais ne suffisent pas a définir les fluctuations saisonnières et annuelles.

b) S. maderensis

Il n'existe aucune preuve de l'existence d'importants mouvements migratoires des poissons juvéniles ou adultes, appartenant a cette espèce. D'après certains chercheurs angolais, S. aurita et S. maderensis ont toutes deux une migration nord-sud, mais cette constatation pourrait être essentiellement fondée sur l'observation de S. aurita, d'autant que les statistiques des captures fournies par les services angolais ne font aucune distinction entre les deux espèces.

6.2.3 Comparaison avec l'Afrique de l'Ouest

Une comparaison avec les faits qui se produisent en Afrique de l'Ouest et dont les stocks du secteur Congo-Angola pourraient refléter l'image, soutiendrait l'hypothèse que S. aurita adulte se déplace beaucoup le long des cotes et que la migration de S. maderensis est moins étendue.

A la lumière des observations faites par divers spécialistes sur les variations saisonnières des prises de spécimens de grande et petite taille de chacune des deux espèces en différents lieux des cotes du Congo et de l'Angola, ainsi que des conclusions qu'on peut en tirer concernant les migrations saisonnières nord-sud, le Groupe de travail ad hoc estime qu'il n'a pas été en mesure, compte tenu du temps réparti, de passer en revue la totalité des données disponibles sur ce sujet et qu'il serait de la plus grande utilité de confier à un chercheur ayant accès à l'ensemble des données existantes la charge d'entreprendre une étude exhaustive de la totalité des faits observés dans ce domaine.


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