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6. DONNEES BIOLOGIQUES


6.1 Données biologiques disponibles
6.2 Analyse des données biologiques

6.1 Données biologiques disponibles

6.1.1 Mensurations

Les seules nouvelles sont des données mensuelles (ou bimensuelles) de mensuration de sardinelles non extrapolées à la prise totale. Pour la Côte-d'Ivoire ces données concernent les captures des sardiniers durant la période de février 1978 à août 1979, et une campagne expérimentale de chalutage de fond en 1978 (tableaux 10, 11 et 12; figure 6). Les mensurations effectuées au Ghana correspondent uniquement aux captures de la flotte industrielle des senneurs d'un navire de recherche chalutier (tableaux 13, 14, 15 et 16; figure 6).

Les fréquences de tailles n'ont pas été extrapolées aux débarquements totaux des senneurs de la Côte-d'Ivoire et du Ghana, les données de prises mensuelles du Ghana n'étant pas disponibles lors de la réunion. La délégation ghanéenne s'est engagée à effectuer les calculs a posteriori; ceux-ci sont ajoutés en annexe 5.

On ne dispose d'aucunes nouvelles données de mensuration de sardinelle concernant les pèches artisanales (tableau 17).

6.1.2 Autres données biologiques

Les autres informations concernent seulement l'étude du zooplancton et de l'ichtyoplancton (larves et oeufs de S. aurita) effectuée sur la radiale de Tema de 1976 à 1978 (tableaux 18 et 19). Le nombre d'échantillons est faible particulièrement les deux dernières années.

Au Ghana, les données collectées permettant de calculer les rapports gonadosomatiques n'ont pas été traitées; en Côte-d'Ivoire leur collecte n'a commencé que récemment.

6.2 Analyse des données biologiques

6.2.1 Analyse des mensurations

Les données brutes de mensuration ne permettent pas d'entreprendre d'analyse des cohortes. L'évolution des tailles de captures échantillonnées des senneurs ghanéens (tableau 20) indique que, contrairement à ce que l'on peut s'attendre à observer dans ce cas, lors du recouvrement du stock les captures n'ont porté ni sur des juvéniles, ni sur des jeunes individus qui étaient capturés les années précédentes. Au contraire les tailles modales des classes d'âge les plus abondantes dans les captures depuis 1975 sont généralement supérieures à celles des 12 années précédentes (18 à 19 cm actuellement au lieu de 14 à 18 cm auparavant). Toutefois les données ne concernent que la pêche industrielle et il est probable que les pêches artisanales ghanéennes (seine de plage et filet poli ont dû capturer des jeunes recrues).

La comparaison des tailles modales des captures des senneurs du Ghana et de la Côte-d'Ivoire indique que dans ces derniers pays les poissons débarqués de juillet a octobre 1978 sont en moyenne plus grands de 2 cm (figure 6), ce qui correspond à une différence d'âge d'environ 9 mois si l'on utilise la courbe de croissance calculée par Marchal (1974). Ce phénomène est difficilement explicable si l'on admet l'unicité du stock ivoiroghanéen et le schéma habituel de migration (Ansa-Emmim in ORSTOM, 1976). Deux explications possibles ont été avancées par le groupe:

i) il s'agit d'un biais dans les mesures (toujours effectuées en longueur à la fourche au cm inférieur dans les deux pays ou d'une mauvaise fiabilité des données;

ii) il existerait une ségrégation entre les poissons capturés par les flottes ivoirienne et ghanéenne selon trois modalités possibles:

- l'exploitation de deux sous-stocks différents par les deux flottes qui, durant la période considérée ont travaillé dans les secteurs Bassam-Axim pour les Ivoiriens et Tema-Winneba pour les Ghanéens (hypothèse peu probable);

- l'explication de deux cohortes différentes dans les deux régions, bien que les captures soient effectuées par les mêmes engins et probablement dans les mêmes tranches bathymétriques. On notera à ce propos que le chalutier expérimental ghanéen opérant plus au large que les senneurs battant même pavillon, capture des individus plus grands que ceux débarqués par les senneurs des deux pays, ce qui correspond bien au schéma habituel de répartition bathymétrique de S. aurita;

- l'exploitation d'une même cohorte qui serait répartie dans deux régions et y aurait des lois de croissance différentes pour des raisons que l'on n'est pas en mesure d'expliquer actuellement.

6.2.2 Analyse des données de planctonologie

L'insuffisance de la couverture géographique de la prospection ne permet pas de tirer de conclusion sure, en particulier pour les données d'ichtyoplancton concernant S. aurita; pour cette espèce en effet, les études menées au Congo (FAO, 1979d) ont montré que la répartition spatio-temporelle des oeufs et des larves était très hétérogène et qu'il y avait une grande variabilité interannuelle de la localisation des concentrations. Malgré ces réserves, on a analysé les données disponibles: si elles étaient représentatives elles indiqueraient d'une part que la tendance à la baisse d'abondance du zooplancton observé de 1969 à 1975 ne s'est pas poursuivie (tableau 21) et d'autre part que la ponte serait restée à un bas niveau depuis 1974. Ce dernier point est en contradiction avec l'apparition dans la pêcherie industrielle ghanéenne en 1978 d'une forte classe d'âge, d'individus âgés d'environ 2 ans. La différence observée dans la localisation des oeufs et des larves de S. aurita suggère que la ponte aurait lieu près des côtes et qu'ensuite les larves se déplaceront vers le large entraînées par les courants. De plus les travaux récents au Ghana portant sur l'abondance des populations de phytoplancton, la production primaire et les mesures de chlorophylle ont montré que ces paramètres variaient dans le même sens que l'intensité de l'upwelling (Anang, communication personnelle).

6.2.3 Recommandations pour les études biologiques

Le Groupe recommande fortement que:

i) des mensurations régulières soient effectuées ou poursuivies pour toutes les pêcheries dans les trois pays concernés et que les fréquences des échantillons soient extrapolées a la prise totale avant les réunions;

ii) la collecte des données biologiques sur la reproduction soit entreprise et surtout qu'il y ait un suivi permanent de ce travail afin d'éviter l'existence trop fréquente de séries incomplètes et souvent inutilisables; le minimum à effectuer est l'étude des rapports gonadosomatiques;

iii) la poursuite des études d'ichtyoplancton soit associée à une couverture plus large des périodes et surtout des zones de reproduction;

iv) il serait souhaitable d'étudier les relations entre l'abondance des espèces de phytoplancton et l'alimentation des juvéniles de S. aurita.


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