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5. ANALYSE DES PRISES PAR UNITE D'EFFORT UTILISEES COMME INDICE D'ABONDANCE


5.1 Côte-d'Ivoire
5.2 Ghana
5.3 Togo

5.1 Côte-d'Ivoire

Lors du précédent Groupe de travail (ORSTOM, 1976), on avait obtenu une estimation satisfaisante des variations d'abondance en pondérant les cpue annuelles par un indice d'upwelling. Il n'a pas été possible de reconduire le calcul des cpue de ces dernières années par manque de données strictement comparables. De plus, il existe une tendance à l'augmentation de là puissance de pêche des sardiniers qui n'a pas été prise en compte (Chaali, 1977). Aussi a-t-on calcule deux indices d'abondance uniquement pour la période de restauration du stock et sans les pondérer par indice d'upwelling, celui-ci étant resté relativement stable de 1975 à 1978 comme nous l'avons vu.

- Le premier indice a été obtenu en divisant la prise totale des senneurs ivoiriens par leur effort total exprimé en heures de pêche;

- Le deuxième correspond à la moyenne des cpue par quinzaine et par secteur en supposant qu'un effort significatif existait dans toutes les strates (tableau 8).

On constate que le premier indice indique une augmentation de l'abondance dès 1976 alors que le second, plus représentatif, montre que l'augmentation n'est survenue que l'année suivante, comme l'indiquent les cpue des senneurs ghanéens (figure 4).

Afin de suivre dans le détail l'évolution spatio-temporelle de l'effort et des rendements dans la pêcherie, on a analysé les données disponibles par secteur et par mois, de 1967 à 1978. Des classes de cpue suffisamment large ont été utilisées dans la représentation graphique afin de rendre négligeables les biais introduits par l'augmentation de puissance de pêche et par le changement dans le mode de calcul de l'effort de pèche au cours de la période considérée (figure 5). Les résultats indiquent que:

i) l'effort de pêche s'est déplacé vers l'ouest ces dernières années et la couverture de la zone strictement ivoirienne s'est accrue durant la saison d'upwelling, comme nous l'avons vu;

ii) dans les eaux ivoiriennes la localisation des strates de fort rendement ne semble pas avoir changé de façon significative exception faite des deux années précédant l'effondrement;

iii) au cours de ces deux années des rendements élevés ont été enregistrés en face d'Abidjan au cours du premier semestre ce qui est inhabituel. Ceci est particulièrement net en 1972 où les sardiniers ivoiriens ont pu assurer leurs captures sans avoir à exploiter les eaux ghanéennes comme à l'accoutumé.

Il est donc très probable que la réduction de la zone prospectée en 1972 correspond à une augmentation de l'aire de disponibilité du stock et non pas une simple translation de cette aire vers l'ouest. Ceci est confirmé par les forts rendements obtenus à la même période dans les eaux ghanéennes par les flottes nationales.

(iv) Il est claire que l'effondrement du stock s'est produit brutalement fin 1972 et son recouvrement n'a commencé que fin 1976 et s'est accru ensuite progressivement. En effet, l'accroissement observé des prises par unité ne semble pouvoir être expliqué par une simple augmentation de disponibilités, l'upwelling n'ayant été que modéré.

5.2 Ghana

On dispose pour les senneurs d'une prise par unité d'effort annuelle obtenue en divisant leur prise totale par la somme des jours de pêche de l'ensemble de la flottille (tableau 9). Cet indice est biaisé par le fait qu'il représente mal les variations spatio-temporelles d'abondance mais traduit plutôt la concentration liée à l'effort de pêche et la disponibilité du poisson en fonction de l'intensité et de la durée de l'upwelling. Il aurait été préférable de calculer la moyenne des cpue mensuelles par secteur pour la période d'abondance maximum par exemple, mais les données n'étaient pas disponibles lors de la réunion.

Il est donc souhaitable à l'avenir de traiter les données par catégorie de bateau et de les regrouper par secteur et par mois. Bien que la cpue calculée ne puisse donc pas strictement indiquer des valeurs relatives d'abondance annuelle on peut estimer qu'elle représente la tendance générale de l'évolution du stock qui, après son effondrement de 1971, se reconstitue de façon notable depuis fin 1976 (figure 4).

Des données d'effort sont collectées par engin et par secteur pour la pêche artisanale, mais elles n'étaient pas accessibles pour le groupe qui recommande de les présenter dès que possible. Ces données sont de première importance car la pêche artisanale ghanéenne est majoritaire dans la région et de plus son analyse peut fournir des indications primordiales sur le recrutement.

5.3 Togo

On dispose des prises annuelles moyennes par jour de pêche de 1976 à 1978 indiquant une hausse brutale des rendements en 1978 (annexe 3). Toutefois, ces résultats sont difficilement interprétables du fait qu'ils ne prennent pas en compte l'augmentation probable du nombre d'engins ni leur diversité. Des recommandations similaires à celles émises pour la Côte-d'Ivoire et le Ghana ont été adoptées pour le Togo.


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