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8. RESUME ET DISCUSSIONS

Les données nouvelles soumises aux deux réunions (Casablanca et Dakar) montrent que les prises totales de sardine dans la division 34.1.3 ont été, au cours de la présente décennie, de beaucoup supérieures a ce que l'on avait pu penser a la première réunion du Groupe spécial. Il a fallu de ce fait reprendre les évaluations. En outre, les informations disponibles ont démontré que de profonds changements étaient intervenus dans le régime hydrologique du secteur depuis le début des années 1970, changements affectant notamment l'intensité de l'upwelling dans la division 34.1.3. Simultanément, des modifications étaient également observées dans la limite de répartition sud, dans le taux de croissance ainsi que dans la taille et le recrutement apparent des concentrations de sardine présentes dans la division 34.1.3. Les statistiques (prise et effort de pêche) suggèrent également que des modifications profondes sont survenues dans la répartition de la sardine entre les zones A et B. Il est vraisemblable que ces changements biologiques sont lies aux fluctuations du régime d'upwelling. Il est tout aussi probable qu'une évolution inverse se produise au cas ou le régime hydrologique reviendrait à l'état antérieur.

En tout état de cause, ces fluctuations naturelles compliquent fortement l'évaluation de l'état d'exploitation du stock de sardine. L'analyse des cpue et des efforts n'a été possible que pour une série de données relativement courte se rapportant a la zone C. Cette analyse suggère que, dans la mesure ou ce stock serait distinct des concentrations que l'on pêche dans les zones A et B, les prises seraient dans cette zone voisines du potentiel. Les analyses de cohortes, encore imprécises par suite des carences dans les statistiques de capture et des déterminations d'âge, conduisent à des conclusions très comparables.

Fig. 9 - Application d'un modèle de Beverton et Holt aux concentrations de sardine dans la zone C: courbe de production par recrue pour différents âges de première capture et valeurs de M

1) mortalité par pêche au cours des dernières années, estimée a partir de l'analyse des cohortes 0.975-76; groupes d'âge III a V)
Pour les secteurs A + B, la comparaison des prises totales et des estimations de biomasse tirées de prospections acoustiques couvrant la plus grande partie des secteurs A et B suggère que le taux de mortalité par pêche (qui, en situation d'équilibre, est égal a la prise divisée par la biomasse moyenne annuelle des individus de taille exploitable) serait modère. Quoique, il faut le souligner, les estimations acoustiques puissent inclure une proportion appréciable d'individus inférieurs a la taille de première capture - d'autant plus que le recrutement a la pêcherie paraît s'opérer de façon très progressive (figures 3, 6 et 10) et que, donc, l'on ne puisse avancer aucune estimation sure du taux de mortalité par pêche à partir de ces seules données, il semblerait que l'exploitation du (ou des) stock(s) présent(s) dans ces zones n'ait pas encore atteint le niveau de production maximale. Les analyses de cohorte, effectuées lors de la réunion de Dakar, ne sont guère plus sures mais aboutissent, indépendamment, à des conclusions tout a fait du même ordre.

Ces observations, ainsi que celles relatives au changement probable dans la distribution des concentrations de sardine entre les zones A et B (Section 7) suggèrent que le déclin récent des captures subi par la pêcherie marocaine ne serait pas du à une pêche excessive mais serait essentiellement a mettre au compte de phénomènes naturels.


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