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ANNEXE 3
Station Piscicole de Lébamba ‘Centre Ville’

La mission a visité la station piscicole de Lébamba le 29 janvier, en compagnie de M. H. Boutchanga, Brigadier des Eaux et Forêts, responsable de la station et de M. Dan Appe, Volontaire du Corps de la Paix.

1. Infrastructure

La station aurait été construite en 1955. Elle se trouve dans une concession appartenant au Gouvernement et gérée par le Ministère des Eaux et Forêts. La distance au centre ville est a peu près 800 mètres, direction nord-ouest.

La disposition de la station est indiquée en figure 3.1. Elle est composée de 11 étangs, dont un est complètement abandonné. La superficie des dix bassins en état d'être utilisée selon les responsables locaux est de 36.40 ares. La mission a estimé la surface totale de la station à approximativement 0.9 ha et la surface d'eau des dix bassins à approximativement 52 ares (ou 0,52 ha). Les surfaces individuelles sont marquées à la figure 3.1.

La prise d'eau est située dans un barrage marécageux qui est alimenté par la rivière Birondu. Il y a de l'eau toute l'année mais en 1976 les étangs se sont assèchés par manque d'eau dans la retenue.

Les étangs sont en dérivation et l'alimentation d'eau est individuelle. Les étangs n'ont pas de moines.

Au bord de la station il y a une petite maison pour le gardien. Il n'y a pas d'hangar pour stocker les outils, des engrais ou des aliments pour les poissons.

2. Budget de Fonctionnement

En principe le budget pour l'année 1979 devait couvrir le coût de cinq ouvriers, soit approximativement CFA.F. 2 100 000. Il n'y a pas eu de budget d'équipement.

3. Activités de la Station

Les étangs sont empoissonés avec les espèces suivantes:

Tilapia rendalli, T. macrochir, quelques T. nilotica et Heterotis. Actuellement la pisciculture est de nature extensive car on ne donne pas de nourriture aux poissons. Les poissons récoltés à la station sont utilisés surtout pour des fêtes. Depuis quelques années les activités d'alevinage ne se poursuivent plus. Dans le passé (1960–66) il y avait environ 200 étangs privés qui dépendaient de la station piscicole de Lébamba pour obtenir des alevins. De 1957 à 1959 Lébamba a servi de centre pour la formation des moniteurs, et il y avait au milieu des années soixante trois moniteurs affectés a Lébamba. Maintenant il n'y en a plus aucun. Il y a eu un essai d'élevage associé porcs-poissons. Cette tentative a failli a cause du manque de nourriture pour les porcs (le site de l'installation est marqué avec un ‘P’ à la figure 3.1).

4. Commentaires et Propositions

Malgré le manque de crédits, la station d'alevinage de Lébamba est relativement bien entretenue. La superficie sous eau de 52 ares, est amplement suffisante pour produire les alevins nécessaires à la remise en charge des 200 étangs ruraux qui existaient jadis (1966) dans la région, et qui sont à présent abandonnés. Si l'on arrivait à remettre ces étangs en production (environ 400 ares à raison d'une superficie moyenne de 2 ares/étang), il faudrait disposer d'environ 80 000 alevins pour les remettre en charge (2 alevins/m2 ou 200 alevins/are).

La population de Lébamba serait d'environ 2 000 habitants. Ils sont ravitaillés irrégulièrement en poisson de mer congelé et en viande de chasse. Comme ailleurs, ils trouvent dans le commerce des conserves de viande, et de poissons, et du poisson salé-seché du Pérou. Toutes ces denrées sont importées, alors que la station d'alevinage et des étangs privés des environs pourraient produire du poisson frais de qualité et apprecié de la population, à un prix de revient au-dessous de CFA.F. 500 à 600/kg que coûte le poisson de mer congelé.

Comme dans les autres régions visitées, la pisciculture rurale s'est arrêtée vers 1959–60, par manque d'alevins et d'encadrement.

Dans une première phase, la remise en production des 11 étangs (62 ares) de la station de Lébamba pourrait améliorer la situation alimentaire des habitants et permettrait d'envisager la relance de la pisciculture en milieu rural. Il faudrait pour cela mettre en oeuvre le programme suivant:

Le coût de ces travaux est repris ci-après:

remise en état étang No. 11 (10 ares) 45 homme/jours à CFA.F. 1 400  63 000
construction de 11 moines à CFA.F. 22 625/pièce249 000
remise en état case du gardien  50 000
 total362 000

Autres détails: voir chapitre ‘Commentaires et Propositions’ pour la station de la Peyrie à Libreville (voir Annexe 2).

Le programme de production (alevins, poisson de consommation et élevage associé, porcs-poissons) devrait être le suivant:

  1. alevinage dans les petits étangs (bassins nos. 1,5,7,8,9 et 10, soit 20.79 ares). Donner priorité à la production d'alevins de T. nilotica, dans les étangs nos. 7, 8 et 9, soit sur 10.46 ares. Production escomptée: 300 000 alevins/an. Alevins d'Heterotis niloticus, Clarias lazera et Tilapia divers, 53 000 alevins/an.

  2. production de poissons de consommation dans les cinq plus grands étangs (bassin nos. 2,3,4,6 et 11, soit 37 ares). Les étangs seront utilisés pour des polycultures (T. nilotica + C. lazera + Heterotis et éventuellement T. rendalli et T. macrochir) avec alimentation des poissons et fertilisation des etangs. Un élevage associé porcs-poissons sera installé sur l'étang No. 6 (10.56 ares) ou existait jadis une porcherie sur pilotis. Prévoir l'achat de 10 porcelets (densité: 1 porc/are sous eau). Comme il y aura un élevage chaque six mois, la production totale sera de 20 porcs/an. Prévoir une porcherie de 20 m2 (2 m2/porc) à CFA.F. 5 000/m2.

La production annuelle (année de croisière) et les recettes de la station piscicole de Lébamba sont estimées comme suit:

RecettesCFA.F.   
- alevins2 340 000
- poissons de consommation des polycultures
  100 kg de poisson à CFA.F. 600/kg
600 000
  
- élevage associé: 
 20 porcs à 60 kg = 1 200 kg à CFA.F. 600/kg vif720 000
 850 kg de poisson à CFA.F. 600/kg510 000
Total/an4 170 000
  
Frais 
- main-d'oeuvre1 310 000
- matériel et outillage184 000
- aliments pour poissons et porcs913 000
- achat 20 porcelets (de 10 kg/pièce) par an200 000
- fertilisants64 000
- transports200 000
Total/an2 871 000

Le bilan financier est favorable et la station de Lébamba pourrait avoir un bilan positif annuel de l'ordre de CFA.F. 1,3 millions.

Station piscicole de Lebamba

Croquis de distribution des etangs

Surface total (estimée) ≈ 0.94 ha
Superficie des bassins (estimée) ≈ 52.25 ares

FIGURE 3.1

FIGURE 3.1


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