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ANNEXE 5
Station Piscicole de M'Bigou

1. Infrastructure

La station de M'Bigou se trouve à 85 km au Nord-est de Lébamba. Selon les responsables locaux, la station aurait été construite en 1956. La station comprend 7 étangs appartenant aux Service des Eaux et Forêts, et 12 étangs privés. Voir Figure 5.1.

Les 7 étangs de la station occupent une surface totale d'environ 24 ares. Les bassins privés ont été abandonnés tandis que ceux des Eaux et Forêts sont entretenus. Ils sont tous sous eau et empoissonnés à des densités diverses seulement avec Tilapia rendalli et T. macrochir.

L'alimentation en eau est permanente et se fait en prise directe dans la rivière et l'eau est amenée à la station par un canal en terre d'environ 700 m de long.

Les entrées d'eau dans les étangs sont constitutées de tuyaux en bambou. Aucun des étangs n'a de système de vidange.

Les étangs ne sont pas fertilisés. Les poissons sont nourris aux feuilles et tiges de Pueraria janvanica et parfois aux feuilles de manioc. Il y a quelques années, quand il y avait des credits disponibles, la station de M'Bigou s'approvisionnait en son de riz en provenance de Tchibanga (185 km) ou de N'Dende (120 km).

Les vidanges des étangs sont irrégulières mais se feraient environ tous les cinq mois. Les poissons récoltés sont distribués gratuitement ainsi qu'une petite quantité d'alevins.

La station de M'Bigou ne dispose d'aucun bâtiment.

2. Budget de Fonctionnement

Pendant l'année 1979 la station a eu un budget de fonctionnement de CFA.F. 600 000, qui a été utilisé pour payer trois ouvriers qui ont ramassé de la nourriture pour les poissons (feuilles de manioc, etc.) et pour l'entretien des étangs.

3. Activités

A présent il n'y a pas d'activités à part un entretien limité des étangs. Jadis les étangs ont été exploités (1965–73).

La production rapportée est très basse, et ressemble à une pisciculture extensive plutôt qu'à une culture intensive. Les rendements obtenus sont en dessous de 500 kg/ha/an. Si les chiffres ne sont pas faussés par des vols de poissons ou par le braconnage, il est évident que les poissons n'ont pas été nourri correctement.

Il y a aux alentours de M'Bigou des étangs privés. Au centre-ville, il y a cinq bassins, chacun d'une superficie de 1 à 2 ares. Au abords de la ville un commerçant à un étang de 2,25 ares, qu'il n'exploite pas par manque d'alevins et à cause des vols de poissons. A Iméno Mbila, à 30 km de M'Bigou il y a 30 étangs. On ignore les conditions dans lesquels ils se trouvent. C'est évident que les activités de vulgarisation n'ont pas abouties à une implantation de la pisciculture aux environ de M'Bigou.

M'Bigou est une ville moins importante que Mouila, mais probablement avec plus d'habitants que Lébamba. Il n'a pas été possible d'obtenir une chiffre concordant sur l'importance de la population. La ville manque d'éléctricité et d'eau courante. Environ deux fois par semaine on y recoit du poisson de mer congelé en provenance de Libreville, fourni par un marchand qui les achète à Mouila. Ce poisson n'est pas toujours en bon état de conservation et les quantités livrées sont insuffisantes. Les consommateurs l'achètent car ils n'ont pas d'autre choix, mais ils préfèrent de loin le poisson frais d'eau douce.

4. Commentaires et Propositions

Le développement de la pisciculture dans la région de M'Bigou est souhaitable et possible. Si l'on relance vigoureusement la vulgarisation de la pisciculture dans la région, il est possible de remettre en production une cinquantaine d'étangs abandonnés. Dans ce cas, il est indispensable de fournir aux pisciculteurs des alevins d'espèces à croissance rapide tels que T. nilotica.

Pour relancer la pisciculture, il est donc nécessaire de remettre en état de fonctionnement la station piscicole de M'Bigou. La mission propose donce la mise en oeuvre du programme suivant:

(i)reprise de l'exploitation, après vidange totale et mise à sec des 7 étangs existants (24 ares). Durant la mise à sec, curer et réaménager les étangs et construire 7 moines
(ii)conserver les reproducteurs et alevins de T. rendalli et T. macrochir et utiliser les alevins pour remettre en charge les étangs de production (2 alevins/m2)
(iii)utiliser les étangs Nos. 4, 6 et 7 d'une superficie totale d'environ 3 ares comme étangs de reproduction et d'alevinage et y stocker les reproducteurs T. rendalli et T. macrochir (25 mâles et 25 femelles/are). L'étang No. 5 (3 ares) servira d'étang de grossissement des alevins
(iv)utiliser les étangs Nos. 1, 2 et 3 (21,12 ares) comme étangs de production (poissons de consommation pour la vente)
(v)aussitôt que possible, enquêter auprès des propriétaires des 12 étangs privés abandonnés (environ 15 ares) pour savoir s'ils désirent les remettre en production ou pas. Dans la négative la station de M'Bigou pourrait récupérer les étangs définitivement abandonnés et les remettre en état pour y faire de l'alevinage
(vi)introduire à la station, aussitôt que possible, des alevins de T. nilotica en provenance de la station de la Peyrie et les stocker, soit dans les étangs abandonnés, après leur remise en état, soit dans un des étangs d'alevinage. Ces alevins seront gardés comme futurs reproducteurs
(vii)prévoir la fertilisation des étangs en utilisant du compost et des engrais chimiques aux mêmes doses que celles prévues pour la station de la Peyrie. Le compostage des étangs reviendra à environ CFA.F. 260/are/an (dose de 10 kg de compost par are tous les 15 jours). L'application des engrais chimiques reviendra à environ CFA.F. 2 420/are/an, prix rendu Mbigou
(viii)l'alimentation artificielle des poissons sera à base de son de riz en provenance de N'Dende (117 km de M'Bigou) ou de Nyali (142 km). Il faut prévoir annuellement 5 t de son de riz à CFA.F. 35/kg rendu M'Bigou soit CFA.F. 175 000
(ix)les coûts de la remise en fonctionnement de la station de M'Bigou sont détaillés ci-après:
  CFA.F.
 - remise en état des 7 étangs et construction de 7 moines190 000
 - remise en état des étangs privés abandonnés150 000
 - matériel et outillage80 000
 - construction d'un magasin-bureau (20 m2)700 000
 Total1 120 000
(x)la production annuelle de la station de M'Bigou (24 ares) est estimée comme suit: 
 - alevins: 500 kg × CFA.F. 900/kg450 000
 - poissons de consommation: 21 ares × 30 kg/are/an = 630 kg à CFA.F. 600/kg378 000
 Recettes totales828 000
(xi)les frais annuels de fonctionnement sont les suivants: 
 - main d'oeuvre permanente (1 ouvrier à CFA.F. 40 000/mois)480 000
 - matériel et outillage80 000
 - aliments175 000
 - fertilisants6 240
 Total:741 240
 Bénéfice annuel = CFA.F. 828 000 - 741 240 =  86 760
(xii)Si l'on peut récupérer et remettre en fonctionnement les 12 étangs privés et abandonnés situés le long du canal d'amenée d'eau de la station (15 ares supplémentaires) pour y faire de la production, il faudrait prévoir un ouvrier en plus (CFA.F. 480 000/an) pour une production additionnelle d'environ 450 kg de poisson, valant CFA.F. 270 000, à un prix de vente de CFA.F. 600/kg. Dans ce cas le bilan serait le suivant:
 -recettes: CFA.F. 828 000 + 270 000 1 098 000
 -dépenses:  
  - frais de fonctionnement741 240 
  - l ouvrier supplémentaire480 000 
  - fertilisation et alimentation complémentaire pour 15 ares 162 000 
  Totaux1 383 2401 098 000

Dans ce cas le bilan se solderait par une perte de CFA.F. 285 240.

 
 Station Piscicole de Mbigou
 
 Etangs de la station
 
 No.Ares 
 18.20 
 25.40 
 34.50 
 40.50 
 53.02 
 61.16 
 71.30 
  24.08 
 FIGURE 5.1
 FIGURE 5.1

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