La mission n'a pas pu visiter Mimongo. Les informations présentées ci-dessous ont été receuillies à Mouila où la mission a rencontré M. Alexandre Ebang, Brigadier des Eaux et Forêts, responsable de la station de Mimongo depuis 1976.
1. Infrastructures
La station aurait été construite en 1948 par le Service de l'Agriculture et reprise par les Eaux et Forêts vers 1954. La station comporte 9 étangs, dont 5 sont en eau et 4 abandonnés (la construction n'a pas été terminée). Les étangs en eau ont une superficie totale de 72.96 ares (17,96, 16, 15, 14 et 10 ares); ces bassins abandonnés ont une superficie de 45 ares (trois de 10 ares, un de 15 ares).
Les étangs ont été construits avec des moines en briques, mais qui maintenant ne fonctionnent plus.
La prise d'eau est tout près de la station, de l'autre coté de la route. Des buses passent en dessous de la route. Il y a de l'eau toute l'année.
D'après M. Ebang, la station actuelle pourrait être agrandie considérablement et l'on pourrait facilement construire une cinquantaine de nouveaux étangs (100 ares au total). Le terrain à aménager est marécageux, mais très fertile, comme l'était le terrain sur lequel ont a construit les étangs existants.
2. Budget de Fonctionnement
En 1979 la station n'a pas eu de budget de fonctionnement, uniquement les moyens de payer deux ouvriers. En 1976, par contre, le budget de la station permettait de payer cinq ouvriers. La station ne dispose d'aucun moyen de transport. A noter, qu'à part les salaires de deux ouvriers la station n'a aucun crédit permettant l'achat d'outils (pelles, brouettes, etc.) de matériaux d'entretien (planches et grilles pour les moines, ciment, etc.) et d'aliments pour poissons et fertilisants.
3. Activités
On a commencé l'élevage de T. macrochir, et T. melanopleura. Il n'y avait pas moyen de faire venir des alevins de T. nilotica et d'Heterotis niloticus de Libreville.
Comme il n'y a jamais eu de nombreux étangs privés aux alentours de Mimongo, la station n'a pas eu d'activités d'alevinage. Fin 1979 il n'y avait qu'un seul étang privé près de la station. Il y a eu un essai d'élevage d'un silure local. Des alevins de 20 cm ont été mis en étang et neuf mois plus tard les poissons n'avaient pas grandi et l'essai a été arrêté.
M. Ebang a construit un abri sur pilotis (12 m2) pour canards en vue d'un essai d'élevage associé ‘canards-poissons’, mais par manque de crédits, il n'a pu acheter ni les canards nécessaires à cet essai, ni les aliments pour volailles.
4. Commentaires et Propositions
La station de Mimongo se trouve dans une zone relativement peu peuplée (0.5 à 1 habitant/km2, (Bouquerel, 1976)) où jusqu' à présent la pisciculture en milieu rural ne s'est pas développée (un seul étang privé existant fin 1979), par manque de moyens et d'encadrement.
Mimongo aurait une population de 2 000 habitants. Une grande partie de la population du district de Mimongo et de la ville même est flottante et vit de la chasse. On pêche dans les rivières des petites quantités de poisson pendant toute l'année (surtout Gobius et Hemichromis). Parfois on peut acheter du poisson de mer congelé qui vient de Libreville (SAPAC). Les quantités commercialisées sont faibles et le poisson congelé, en plus ou moins bon état, se vend entre CFA.F. 550 et 600/kg.
La pisciculture ne s'est pas développée dans la région de Mimongo. L'on pourrait complèter les apports irréguliers de poisson de mer congelé par des apports de poisson frais en provenance de la station piscicole de Mimongo qui serait transformée en pisciculture commerciale. La station pourrait facilement produire 2 300 kg de poisson/an, une quantité qui vraisemblablement ne présenterait aucun problème de vente sur le marché local à un prix égal à celui de poisson congelé du mer.
Dans une première phase, l'exploitation intensive des 9 étangs existants (117,96 ares) à la station de Mimongo pourrait augmenter nettement la quantité de poisson présentée sur le marché de la ville, par la mise en oeuvre du programme suivant:
| (i) | remettre en état les 5 étangs sous eau (72,96 ares) et reconstruire les 5 moines | ||
| (ii) | débrousser et terminer la construction des 4 étangs abandonnés en cours de travaux (45 ares) et construire 4 moines | ||
| (iii) | reprise de l'exploitation, après vidange totale des 5 étangs sous eau et remise en charge des 9 étangs. Densité de mise en charge: 2 alevins/m2. Utilisation de compost aux doses habituelles (10 kg/are, tous les 15 jours) | ||
| (iv) | commencer un essai d'élevage associé ‘canards-poissons’ dans l'installation sur pilotis existante (10 canards/are). Prévoir l'achat des canetons et des aliments (ration à base de 90 pour cent de son de riz) | ||
| (v) | prévoir, aussitôt que possible, d'introduire T. nilotica à la station, ainsi que C. lazera. Prélever les alevins à la station de la Peyrie et les envoyer a Mimongo | ||
| (vi) | le coût des actions préconisées est détaillé ci-après: | ||
| CFA.F. | |||
| - | remise en état des 5 étangs + 5 moines | 145 000 | |
| - | terminer construction 4 étangs + moines | 200 000 | |
| - | achat de canetons + aliments | 47 000 | |
| - | main d'oeuvre (par an) | 888 000 | |
| - | matériel et outillage | 102 000 | |
| Total | 1 382 000 | ||
| (vii) | la production annuelle de la station de Mimongo est estimée comme suit: | ||
| - | 117 ares d'étangs × 20 kg de poissons/are/an (rendement 2 tonnes/ha/an), soit 2 340 kg de poisson à CFA.F. 600/kg) | 1 404 000 | |
| - | 30 canards de 1,5 kg = 45 kg vif à CFA.F. 1 000/kg | 45 000 | |
| Recettes totales | 1 449 000 | ||
| (viii) | les frais annuels de fonctionnement sont les suivants: | ||
| - | main d'oeuvre | 888 000 | |
| - | matériel et outillage | 102 000 | |
| - | aliments et fertilisants | 313 000 | |
| Total | 1 303 000 | ||
| (ix) | Bénéfice annuel: CFA.F. 1 449 000 - 1 303 000 = | 146 000 | |
