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2. DESCRIPTION PECHERIES

Les tendances marquantes des pêcheries de céphalopodes dans la zone nord du COPACE ont été analysées par pays.

2.1 Maroc

On note pour le Maroc une tendance nette à l'accroissement du nombre d'unités qui pratiquent cette pêche:

1972–1973 = 0
1975–1976 = 10
fin 1981 = une centaine environ (dont une vingtaine actuellement immobilisée)

Tous ces bateaux sont basés à Las Palmas et immatriculés au Maroc. Les bateaux sont tous congélateurs, de 200 à 800 TJB, d'une puissance motrice de 600 à 1 800 ch; ils sont pour les derniers acquis, de construction récente, d'origines espagnole, coréenne, japonaise et française. Ils sont gérés par des sociétés mixtes ou nationales, avec des equipages pour la plupart mixtes marocains, coréens et espagnols. Une cinquantaine de nouveaux bateaux doit prochainement s'intégrer dans cette flottille qui travaille presque exclusivement dans la zone située le long des côtes marocaines entre 23° et 25°N. Ces bateaux effectuent des marées de 40 à 45 jours pour les plus petits et de 60 à 75 jours pour les plus grands. Une flottille de petits chalutiers marocains classiques capture aussi une prise accessoire de céphalopodes (dans la division 34.1.1).

2.2 Espagne

Les pêcheries espagnoles recherchent les poulpes, les seiches et les calmars. La flottille est constituée actuellement de 195 chalutiers-congélateurs qui débarquent à Las Palmas. La puissance motrice moyenne de ces bateaux est de 810 ch, leur jauge brute varie de 100 à 400 tonneaux et ils ont une longueur moyenne de 32 m. Les marées durent 40 à 45 jours. Le nombre actuel d'unités est bien inférieur aux 290 bateaux qui pêchaient en 1979. Une partie de ces bateaux a en fait été transférée à des enterprises mixtes hispano-marocaines. La zone de pêche principale est comprise, comme pour les marocains, entre 23° et 25°N et localisée dans des zones limitées de concentrations des espéces cibles. En outre, au sein de cette zone de pêche “traditionnelle” des chalutiers espagnols, certaines fractions de zones côtières sont interdites et inaccessibles aux flottilles du fait de la réglementation en vigueur. On note dans la période récente une réduction de l'effort de pêche espagnol dans la zone sud (de 21° à 22°N) du fait de restrictions de pêche dans ce secteur. On notera que la flottille de chalutiers espagnols comporte un certain nombre de chalutiers-glaciers réfrigérés dont l'effort de pêche est, du moins en principe, orienté principalement vers des poissons, mais qui capturent une quantitité marginale de céphalopodes (2 pour cent du total d'après les statistiques espagnoles).

2.3 Corée

La tendance de la pêcherie coréenne a été examinée d'après les données présentées pour 1980 par la Corée, et celles récoltées à Las Palmas par le projet COPACE dans le cadre des recommandations du COPACE (Shimura, 1981). On note une différence importante entre ces données qui semblent ne représenter en fait qu'un petit échantillon. L'activité de la flottille coréenne est donc sans doute beaucoup mieux suivie à partir des données du COPACE. L'effort de pêche coréen est resté relativement stable durant la période récente (87 bateaux jusqu'en 1979) avec une légère baisse en 1980 (80 unités). En 1981, 96 chalutiers coréens ont débarqué à Las Palmas. Ces bateaux ont une jauge brute de 250 à 1 000 tonneaux avec un mode marqué (50 pour cent de la flottille) entre 310 et 400 tonneaux. Ces bateaux effectuent en moyenne des marées de 60 jours environ, soit plus longues que les chalutiers marocains ou espagnols en 1980: 60 jours pour un chalutier coréen. Ces chalutiers exploitent une vaste zone de 15° à 26°N en concentrant saisonnièrement leur effort de pêche dans certaines zones. Les nouvelles données remises par la Corée pour 1980, bien que très fragmentaires montrent bien qualitativement la distribution spatio-temporelle des prises par espèce de la flottille coréenne.

2.4 Japon

Le Japon, premier pays pêcheur de céphalopodes dans la région aux débuts de la pêcherie, a fortement diminué son activité en transférant son effort de pêche dans d'autres régions. Il conserve toutefois une certaine activité dans la zone du Cap Blanc.

2.5 URSS

L'URSS déclare des prises importantes de poulpes de 1975 à 1978 (de 6 000 à 9 000 t) en provenance de la zone 19° à 26°N. Les prises déclarées sont réduites en 1980 (2 600 t). Le Groupe de travail n'a pas disposé de documentation sur la flottille qui a effectué cette prise; il s'agirait d'une flottille basée à Nouadhibou dont l'effort de pêche s'est orienté temporairement vers les poulpes (comme l'indique le tonnage important de la prise). La baisse de la prise en 1980 est difficile à interpréter dans le détail par manque d'informations, mais est sans doute reliée à la baisse de cet effort de pêche orienté par l'URSS dans la région.

2.6 Sénégal

La pêcherie a commencé en 1973 avec des chalutiers sénégalais gérés par les armements mixtes sénégalo-japonais. Cette flottille capture surtout les seiches et les poulpes. La pêcherie artisanale s'est développée depuis 1975 et capture surtout les seiches et les calmars. La seiche est de loin la première espèce. On a actuellement une flottille de trois paires de chalutiers-boeufs glaciers et un chalutier-congélateur classique (5 unités en 1977). La flottille artisanale composée d'environ 300 pirogues motorisées utilise les casiers et les turluttes. Récemment, l'effort de pêche industriel se réduit, alors que celui de la pêcherie artisanale se développe. Seule la zone entre le Cap-Vert (15°N) et la Casamance (12°N) (à l'exception de la Gambie) est exploitée par les flottilles sénégalaises.

2.7 Pays divers

La Libye exploite de façon significative la zone entre 19° et 21°N depuis 1980 d'après Shimura (ce pays semble avoir commencé son exploitation dans le secteur en 1979). En 1980 on a noté 12 chalutiers libyens de 310 à 410 tonneaux, qui ont débarqué à Las Palmas d'où ils ont effectué 85 marées (10 bateaux libyens y ont débarqué en 1981).

L'Italie apparaît dans la pêcherie en 1980 avec 6 bateaux dont 4 unités de 750 à 1 000 tonneaux. La zone de pêche déclarée par cette nouvelle flottille est située au nord de 26°, mais cette déclaration apparaît douteuse. En 1981 cette flottille italienne basée à Las Palmas s'accroît et atteint 22 chalutiers.

Le Ghana garde dans le secteur une activité marginale durant la période récente (de 1 à 5 bateaux, 8 en 1981).

La Mauritanie a développé depuis 1980 sa flottille chalutière et 7 chalutiers mauritaniens ont débarqué 1 675 t de céphalopodes à Las Palmas en 1980. En 1981, 46 chalutiers mauritaniens de 200 à 400 tonneaux ont débarqué à Las Palmas.

La flottille de la Guinée n'exploite pas les céphalopodes. On note toutefois dans ce pays un accroissement des activités de certains pays étrangers qui exploitent accessoirement ces céphalopodes dans la région (nord de Conakry).


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