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4. PARAMETRES BIOLOGIQUES

4.1 Longueur totale - taille du manteau

Aucun résultat nouveau n'a été présenté. La norme actuelle recommandée par le Comité de mesurer les poulpes en longueur du manteau est désormais bien appliquée et les recommandations données dans les précédents groupes de travail s'appliquent donc toujours.

4.2 Relation longueur du manteau - poids

Cette relation a été calculée lors de chacune des campagnes hispano-marocaines pour les poulpes, les seiches et les calmars dans la zone nord (stock de Dakhla). Ces résultats sont donnés dans le tableau 8 et sur la figure 1. On note des variations saisonnières et géographiques importantes des paramètres a et b de la relation longueur-poids chez le poulpe, en relation avec des variations du facteur de conditions, lui-même lié, entre autres, à la ponte. Des résultats ont été présentés par Pereiro (1980) sur la relation longueurpoids du poulpe de Dakhla. Ces résultats obtenus sur un échantillon provenant d'une strate spatio-temporelle très réduite, montrent une grande variabilité de la relation longueurpoids, même dans une strate précise.

Le Groupe recommande d'analyser la variabilité interzones et intersaisons des différentes tailles de poulpes capturés durant les croisiéres hispano-marocaines.

Pour le stock sénégalais de seiche, une relation moyenne taille-poids a été obtenue:

Mâles p = 0,24 L2,74
(de 5 à 44 cm, n = 612)
Femelles p = 0,26 L2,75
(de 7 à 37 cm, n = 471)

p = poids frais en grammes.

4.3 Poids vif - poids éviscéré

Toutes les statistiques sur les céphalopodes sont remises en poids décongelé, les individus étant éviscérés avant leur congélation. Les facteurs de conversion entre poids frais et décongelé ne sont pas déterminés. La relation entre poids vif et éviscéré a été calculée par Hatanaka (1979) et reste valable.

Le Groupe recommande donc que ces facteurs soient déterminés et qu'en attendant l'obtention de ce résultat le fait que les statistiques de production concerne des individus éviscérés soit gardé à l'esprit.

4.4 Fécondité

Aucune donnée nouvelle sur la fécondité des céphalopodes n'a été réalisée dans la zone nord.

Le Groupe recommande que des études de fécondité soient entreprises lors des campagnes scientifiques dans les zones de Dakhla et du Cap Blanc (ainsi que sur la taille à la première maturité).

Dans la zone du Sénégal, une étude de féconditéde la seiche a donné le résultat suivant:

F =2,59 L1,77
(13 à 35 cm de longueur du manteau)
La taille L50 est de 13 cm
Une femelle de 13 cm pond 250 oeufs, une de 35 cm
pond 1 400 (soit 0,52 oeufs/g de poids).

4.5 Sex ratio et taille

De nouveaux résultats ont été obtenus lors des campagnes Maroc-Espagne pour les seiches, les poulpes et les calmars. Ces trois résultats sont donnés dans les tableaux 9 et 11. Ce résultat confirme le résultat classique de la disparition progressive des femelles chez les individus de grandes tailles (figure 2). On note une légère dominance des femelles chez les poulpes de moins de 10 cm. On note en outre une variabilité saisonnière géographique et bathymétrique du sex ratio en fonction de la taille. La comparaison de ces résultats obtenus en 1980 avec les résultats de Cort et Pérez Gándaras (1973) obtenus en 1972 pour le poulpe, révèle une différence sensible dans le sex ratio par âge, les grosses femelles étant sensiblement plus rares dans les campagnes de 1972 que dans celles de 1980. L'interprétation de cette différence est délicate. Cette différence peut être en relation avec le taux d'exploitation du stock qui a varié durant la période. Elle peut aussi être plus simplement expliquée par l'hétérogénéité de la distribution spatio-temporelle des tailles et des sexes qui fait que les résultats de ces deux séries de campagnes ne sont pas directement comparables ni représentatifs de la structure de taille des stocks.

4.6 Sélectivité

De nombreux résultats concernant le poulpe et le calmar ont été présentés par le Maroc (annexe 9) et par l'Espagne pour le poulpe (Ariz et Fernández, 1980). Ces travaux portent sur le stock de Dakhla. Ces résultats concordants ont été obtenus avec un chalut de type espagnol à mailles de 60 mm, engin en usage dans les flottilles actuelles. Les traits d'une durée de 30 mm sont plus brefs que les traits des pêcheurs professionnels qui durent en général plusieurs heures. Ces résultats sont représentés en annexe 9.

On constate une assez forte variabilité saisonnière de la sélectivité; dans tous les cas les résultats qui portent sur un nombre important de coupe de chalut, diffèrent sensiblement des résultats antérieurs présentés au Groupe de travail (Guerra, 1979).

Le Groupe a discuté de la meilleure méthode à employer pour déterminer la courbe de sélectivité. Du fait de l'asymétrie marquée des courbes de sélection chez le poulpe, le Groupe estime qu'un ajustement “à l'oeil” d'une courbe de sélectivité à l'ensemble des points observés est peut-être préférable à un ajustement logistique ou à un ajustement par la méthode de Gulland.

Le Groupe recommande de mener des études avec des traits plus longs qui seront ainsi plus représentatifs des conditions des pêcheries et des chaluts de maillages différents afin d'analyser la sélectivité de mailles supérieures à 60 mm.

4.7 Structure des stocks

L'hypothèse de travail adoptée précédemment pour les poulpes de la zone nord, admettant l'existence de deux stocks séparés dans la zone de Dakhla et dans celle du Cap Blanc, a été reprise par le Groupe de travail, aucun élément nouveau n'étant venu la contredire. Pour les seiches de la zone sud, les éléments présentés indiquent l'existence d'un stock unique, de la Casamance au Cap-Vert (annexe 10).

4.8 Croissance

Les données des fréquences de tailles des poulpes, obtenues lors des campagnes de recherche Maroc-Espagne n'ont pas permis à l'heure actuelle d'obtenir de nouvelles estimations de la croissance. Mais ces résultats semblent confirmer les estimations antérieures. Les résultats des futures croisières permettront peut-être, en particulier grâce à la classe recrutée en novembre 1981 qui semble très abondante, d'améliorer la connaissance dans ce domaine. Les hypothèses antérieures sur la croissance présentées lors des précédents groupes de travail sont donc conservées.

Une nouvelle estimation de la croissance de la seiche mâle de 0 à 25 cm dans la zone du Sénégal a été obtenue par la méthode de Petersen (annexe 10). La croissance est estimée à environ 2 cm par mois.

4.9 Mortalité

4.9.1 Mortalité totale

Les données de fréquence de tailles des poulpes, obtenues pour la flottille espagnole de 1976 à 1980, permettent potentiellement d'estimer la mortalité si l'on transforme les structures de prises par tailles en prises par âge. Cette méthode peut essentiellement être appliquée durant la période 1976 à 1979 pendant laquelle les chalutiers espagnols constituaient la principale flottille exploitant le stock de poulpe de Dakhla. Ce calcul a été effectué par la méthode d'analyse de cohorte proposée par Jones (section 5.2). Les Z ainsi calculés oscillent entre 2,33 et 2,96. Des courbes de captures par âge peuvent être aussi obtenues à partir des prises des bateaux de recherche qui, dans une certaine mesure, permettent d'estimer la structure d'âge de la population sous-jacente et donc le taux apparent de mortalité totale (Z = F + M). Ces vecteurs de prises sont représentés sur une échelle logarithmique à la figure 3. Les Z annuels calculés varient entre 1,50 (Garcia et Cabrera, 1968) et 2,84 (Pereiro et Bravo de Laguna, 1978). Ils sont estimés à un niveau intermédiaire en 1980 (Z = 1,88) et en 1981 (Z = 2,32). Le chiffre calculé lors de la croisière de 1980 est en fait comparable aux autres valeurs du fait que le Z a été calculé cette année sur des données provenant à la fois du Cap Blanc et de Dakhla, zones dans lesquelles les taux d'exploitation semblent trés différents (section 5).

4.9.2 Mortalité naturelle

Aucune information nouvelle n'a été soumise au Groupe de travail concernant la mortalité naturelle des céphalopodes. Le sex ratio par taille traduit généralement chez les céphalopodes une disparition des femelles chez les individus de grande taille. Pour les seiches et les calmars, diverses observations, dans la nature et en élevage, indiquent une mortalité massive des grosses femelles aprés leur ponte. Pour les poulpes, les preuves de cette mortalité due à la ponte semblent plus ténues et cette hypothèse demanderait à être confirmée (ou infirmée). Le taux de mortalité naturelle retenu pour les poulpes par le Groupe de travail est voisin de 0,5 (ou supérieur à cette valeur). Une telle mortalité naturelle, très supérieure à l'estimation de M = 0,2 retenue par Hatanaka (1979), est en effet logiquement acceptable dans le cas d'une espèce à faible durée de vie (même dans le cas des mâles) et à croissance rapide comme le poulpe. La relation entre Z total (calculé pour les 5 années 1967, 1972, 1976, 1978 et 1980 lors des campagnes de recherche) et de l'effort de pêche estimé durant les mêmes années indiquerait une valeur de M de l'ordre de un an. Cette estimation bien que d'un ordre de grandeur acceptable, est cependant douteuse par suite:

  1. de la nature des données et de la méthode de calcul de Z (calcul non stratifié par zone, couverture variable dans le temps et l'espace, etc.);

  2. de la forte variance dans les points observés (Figure 4) et en particulier du fait que l'estimation de M repose essentiellement sur l'estimation du Z calculé pour l'année 1967, ce point étant la seule valeur située dans la partie gauche du nuage de point, déterminant de ce fait pratiquement à lui seul l'intercept de la relation avec l'axe des mortalités et donc la mortalité naturelle.


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