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PROTECTION DES SEMENCES CONTRE LES INSECTES ET LES CHAMPIGNONS PAR FUNIGATION

Les semences doivent être exemptes d'insectes et de champignons, qui pourraient les endommager sérieusement et affecter leur faculté germinative. Il est préférable de les détruire complètement avant l'entreposage. Une étude sur les insectes parasites des semences de Prosopis a été rédigée dans le cadre du présent projet FAO/CIRPG (Johnston 1983). Nous passerons cependant brièvement en revue ci-dessous les parasites et maladies, et les méthodes de lutte.

Insectes

Les insectes de loin les plus abondants - en nombre d'espèces comme d'individus - les plus spécialisés et les mieux connus qui s'attaquent aux fruits des Prosopis sont les membres de la famille des Bruchidae. On connaît neuf genres de bruchidés infestant les fruits et les graines de Prosopis, dont trois parasites obligatoires des Prosopis. Le Tableau 4 présente une liste des bruchidés se rencontrant en Amérique du Nord et en Amérique du Sud, et de leurs Prosopis hôtes.

La Figure 3 montre un cycle biologique général de bruchidé sur un fruit de Prosopis.

On peut utiliser pour traiter les semences de Prosopis des poudres insecticides, qui sont soit des substances chimique actives, soit des substances inertes telles que feldspath, alumine, silice, dolomite et anhydrite, finement moulues.

Le bisulfure de carbone est un produit de fumigation couramment utilisé pour désinsectiser les semences de Prosopis. Trois autres produits, le bromure de méthyle, le paradichlorobenzène et la naphtaline, donnent également de bons résultats.

Pour la fumigation, on place les semences et l'insecticide ensemble dans un récipient hermétique pendant une durée n'excédant pas 24 heures. Il ne faut y procéder que lorsque la teneur en humidité des semences est inférieure à 12 pour cent, et la température inférieure à 30°C. Les semences doivent être aérées immédiatement après le traitement. De nombreux produits de fumigation étant dangereux à utiliser, les prescriptions du fabricant doivent être soigneusement respectées.

La fumigation des fruits de Prosopis avant extraction des graines peut aussi dans bien des cas être une méthode efficace. En traitant les gousses aussitôt après la récolte par le bromure de méthyle ou la Phostoxine, on tuera les bruchidés qui s'y trouvent, après quoi on pourra extraire des semences saines. Une congélation des gousses pendant plusieurs semaines à -20°C peut également réduire efficacement le nombre de trous de sortie de bruchidés.

L'emploi d'Orthene1, pulvérisé trois semaines après la floraison et ensuite à trois semaines d'intervalle, est utile pour empêcher les bruchidés de pénétrer dans les fruits non mûrs de Prosopis encore sur l'arbre.

Tableau 4

Bruchidés associés aux Prosopis

Genres et espèces de BruchidésEspèces de Prosopis hôtes
AMERIQUE DU NORD
Algarobius
 A. prosopisP. velutina, P. glandulosa ver. torreyana, P. articulata
A. bottimeriP. glandulosa var. glandulosa, P. reptans
A. sp. AProsopis spp.
A. sp. BP. juliflora
A. sp. CProsopis spp.
Neltumius
 N. arizonensisP. velutina
N. gibbithoraxP. pubenscens
Mimosestes
 M. protractusP. velutina
M. amicusP. velutina
AMERIQUE DU SUD
Rhipibruchus
 R. picturatusP. alba, P. affinis, P. caldenia, P. chilensis, P. elata, P. ferox, P. flexuosa, P. humilis, P. nigra, P. torquata
R. sp. DP. kuntzei
R. sp. EP. kuntzei
R. prosopisP. alpataco, P. chilensis, P. juliflora P. nigra, P. sericantha, P. stromulifera
Pectinibruchus
 P. longiscutusP. alba var. panta
Scutobruchus
 S. ceratioborusP. alba, P. alpataco, P. caldenia, P. chilensis, P. nigra, P. ruscifolia, P. strombulifera, P. torquata
S. sp. FP. alba, P. chilensis, P. hassleri, P. nigra, P. ruscifolia, P. torquata
S. gastoiP. tamarugo
S. sp. GP. argentina, P. alpataco
S. sp. HP. nigra
S. sp. IP. ferox
Acanthoscelides
 A. longiscutusP. strombulifera
A. sp. JP. caldenia
A. sp. KP. nigra
Amblycerus
 A. piuraeProsopis spp.
A. sp. LP. juliflora

Source: Kingsolver et al. 1977

Figure 3. Cycle billogique schématique d'un bruchidé sur un fruit de Prosopis: A. oeufs collés à la surface de la gousse ou introduits dans un ancien trou de sortie d'une génération précédente (trou circulaire de large diamètre); B. trous de pénétration des larves ayant perforé la gousse (gousse avec trous et oeuf x2 environ, larve au premier stade x15); C. section transversale d'un fruit montrant la galerie creusée jusqu'à la graine par la larve (agrandi environ 5 fois); D. larve se développant à l'intérieur d'une graine évidée (x4,5); E. nymphe occupant la chambre larvaire (le trou dans le tégument de la graine près de la tête de la nymphe est une partie de la galerie creusée vers l'endocarpe par la larve avant la nymphose, x4,5); F. adulte sortant par la galerie ainsi ouverte (x5).

Figure 3

Source: Pfaffenberger et Johnson 1976; Kingsolver et al. 1977 (redessiné)

1 Les noms commerciaux mentionnés dans le texte n'impliquent pas une préférence pour un produit commercial ou un autre, et sont seulement destinés à donner une indication sur le type de substance chimique recommandé

Champignons

La plupart des champignons nuisibles se développent et se propagent dans des conditions de forte humidité. Ils posent par conséquent relativement peu de problèmes sérieux dans les régions arides et semi-arides. Des semences qui ont été séchées jusqu'à un taux d'humidité de 10 pour cent ou moins, et ensuite placées dans des récipients bien étanches, sont généralement exemptes d'attaques de champignons.

En cas d'attaque cryptogamique, on utilise couramment des produits à base de souffre. Des solutions de formaldéhyde sont généralement utilisées avec succès contre des champignons ayant déjà infesté les semences.


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