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5. VULGARISATION

Comme il a déjà été dit, l'expert a passé le tiers de son temps en mission (annexe 2) wdans la région centre-ouest. Un contact régulier a été maintenu avec les équipes de Daloa et de Man; le lancement du nouveau cantonnement à Touba a été suivi de près ainsi que la prospection piscicole, la construction de la station d'alevinage et le choix du site pour les premiers étangs scolaires dans la région. A Gagnoa, par contre, il a été difficile de suivre la bonne marche du programme vu qu'il n'y avait qu'un seul encadreur.

Bien souvent les vulgarisateurs et la vulgarisation ne sont pas considérés en ce qui concerne la planification, l'emploi du temps des responsables et la disponibilité de crédits. Pour qu'un service de vulgarisation fonctionne, il faut une bonne gestion des stations d'alevinage et un bon soutien des vulgarisateurs.

5.1 STATIONS PISCICOLES/CENTRES DE DEMONSTRATION

La vulgarisation de la pisciculture pour l'approvisionnement en alevins destinée aux pisciculteurs privés dépend des stations d'alevinage d'Etat. Aucun privé n'est devenu producteur d'alevins à ce jour. Le marché pour la vente d'alevins vivants aux pisciculteurs serait assez lucratif dans les régions de grande production.

Les stations d'alevinage qui existent dans la région sont résumées au tableau 12. A la fin de 1982 ces stations ne produisaient que les 10 pour cent de leur capacité en alevins à cause du manque de bonne gestion, mais avec 6 stations, d'une superficie totale de 1,20 ha, il serait possible de produire une quantité suffisante d'alevins pour empoissonner 38,6 hectares d'étangs chaque année, soit 772 860 alevins (voir tableau 12).

A la fin de 1982, il y a eu 7,27 ha d'étangs intensifs suivis par les cantonnements dans les régions de Gagnoa, de Daloa et de Man (tableau 11). Jusqu'à ce que l'on cherchera à rendre les pisciculteurs indépendants à long terme, les stations d'alevinage continueront à produire des alevins pour les nouveaux fermiers piscicoles et serviront toujours de centres de démonstration et de recherche, possibilités qui ont besoin d'être plus exploitées.

Tableau 11
RECENSEMENT DES PISCICULTEURS ET ETANGS PAR ENCADREUR DANS LA REGION FORESTIERE - COTE-D'IVOIRE
(situation à fin 1982)
Région/postes EncadreurNombre de  pisciculteursETANGSBARRAGES
 NombreSuperficie en ares NombreSuperficie en ares
DALOA 1  (58)(59) (290,27)  (20)   (18 643,70)      
DaloaAgnès Debatto1722 137,03  2 19,00
GadouanNaimien Koffi1513 37,715500,00
BogadiaDjetto Nahannan10 9  47,50  3114,70
GAGNOA 2   (1)(15) (82,14)(2)   (76,00)
GaiberouaCélestín Dago1115 82,142  76,00
MAN 2  (75) (64)(354,38)(21)   ( 676,90)
TrokpadrouJean Gnate  5 6  48,57--   --
MahapleuNorbert Noutoua1213 51,121  40,00
BiankouRobert Deli  5 5 24,002199,50
SangouineAnatole Douh12 9 30,883123,00
DakoupleuT. Pierre Doueu1511 76,455111,40
DompleuBruno Goho1712 76,766149,00
Tieny-SiablyEmile Sehi 9 8  46,60  4 54,00
ABOISSO 2  (23)   (37)(170,49)  (7)      (626,10)         
YahouBasile Koabenan810 30,663 78,50
KoffikroAnerou Angran3 3   5,50----
AffienouEtienne Ble Doh614 81,003522,00
TaféréKoua Koffi610 53;331 25,60
TOTAL 167     175   897,2850   20 022,70     

1 Les chiffres entre parenthèses représentent les totaux pour le cantonnement entier (encadreurs et cantonnements)
2 Le recensement de ces cantonnements est incomplet en ce qui concerne les pisciculteurs encadrés par le cantonnement

Tableau 12
SUPERFICIES ET PRODUCTION D'ALEVINS DES STATIONS D'ALEVINAGE DANS LA REGION CENTRE-OUEST DE LA COTE-D'IVOIRE
VillesSite de la stationNombre d'étangsSuperficie des étangs en aresNombre d'alevins/an (production possible) 3
DaloaDaloa (ville)  829,09174 000
DaloaKibouo1017,76106 560
ManDompleu 1 1246,95281 700
ManKouibly 2 3 petits 3 grands3,0018 000
Touba   58,0048 000
GagnoaBarrage Sodeci1024,10144,600
TOTAL  128,90772,860

1 La construction continue mais 8 étangs sont presque finis et 4 autres restent à faire manuellement
2 Trois étangs seulement sont facilement exploitables mais avec de grandes fuites d'eau
3 La station produit 6 000 alevins/are/an, dont un tiers en étangs de ponte et les deux autres tiers pour le grossissement. Les étangs de ponte comprennent 68 géniteurs/are (3 femelles pour 1 mâle); ceux de grossissement contiennent jusqu'à 80 alevins/m2. Cette production requiert une alimentation intensive

Il est évident que les techniques piscicoles devraient être testées en pratique, ce qui serait faisable dans les stations et dans les étangs privés, les stations étant les centres de recherches. De plus, des stages pour pisciculteurs d'une brève durée (1 ou 2 jours) pourraient être organisés et il suffirait de mettre à la disposition des participants des moyens de transport adéquats.

La routine pour bien gérer ces stations devrait être bien définie et suivie de près.

Le responsable d'une station d'alevinage a en dotation un vélomoteur qui l'aide dans ses déplacements. L'alimentation journalière et le sennage des alevins, opérations qui sont effectuées tous les 15 jours, peuvent être achevée par lui et les manoeuvres de la station; il n'est donc toujours pas nécessaire d'avoir la camionette de service ni un personnel de bureau pour les travaux routiniers. Il faut dire par là que ce n'est pas les structures qui manquent mais un suivi de gestion correct.

5.2 L'ORGANISATION ET LES FONCTIONS DE L'ENCADREUR PISCICOLE DANS LA VULGARISATION

L'encadreur représente l'élément de base au cantonnement, au projet et au Service national des pêches et pisciculture. Il sort en mission selon un programme et des horaires bien définis (voir tableau 13). Ses visites s'effectuent hebdomadairement, à jours fixes et lesvillageois savent de pouvoir compter sur ses visites régulières. L'encadreur a 20 litres d'essence par mois (dont 10 en bons d'essence et les 10 autres litres (en argent) sont ajoutés à son salaire); ces 20 litres lui permettent de faire 600–700 km.

Tableau 13
SORTIES HEBDOMADAIRES EN VULGARISATION DANS LA REGION DE MAN-DOMPLEU
VillageLundiMardiMercrediJeudiVendrediSamediDistance en km
Manx     12
Gongouine x    30
Sensibilisation 1  x   15
Bogouine   x  40
Sensibilisation    x 15
Route Seguela carrefour Facobly     x28
Total(560 km par mois) 2    140

1 Sensibilisation = jours destinés à la prospection piscicole, la distribution des alevins, les vidanges et les imprévus
2 Pour faire 560 km par mois avec un vélomoteur qui consomme 3 litres d'essence aux 100 km, 16,8 litres d'essence par mois sont nécessaires

On exige beaucoup des encadreurs, comme il est démontré au tableau 14.

Malheureusement les cantonnements n'aident pas assez les encadreurs, lesquels travaillent seuls dans des régions très vastes. Un chef de cantonnement devrait avoir au moins deux contacts mensuels avec un encadreur (une fois chez l'encadreur sur le terrain et une fois au bureau à la fin du mois pour les comptes-rendus).

Tableau 14
FONCTIONS ET RESPONSABILITES DES VULGARISATEURS PISCICOLES
Connaítre la région et faire un croquis de la zone
Faire un recensement des cours d'eau et leur débit saisonnier
Effectuer des démonstrations de sensibilisation et de pratique
Faire de la prospection piscicole
Maintenir un programme régulier des sorties en vulgarisation
Former de nouveaux pisciculteurs
Obtenir des données sur le coût pour la construction d'étangs
Convaincre les pisciculteurs à ajouter régulièrement du compost dans les étangs
Convaincre les pisciculteurs à alimenter les poissons tous les jours
Convaincre les fermiers à vider leurs étangs après une période de production raisonnable (6 à 8 mois)
Garder un fichier à jour
Faire de la démonstration pratique aux pisciculteurs

5.3 ROLE DES MONITEURS DANS LA VULGARISATION

Avec la nouvelle politique du projet, les moniteurs peuvent faire fonction de vulgarisateurs et s'occuper d'un zone bien définie comme les encadreurs. Ceci ne diminuant pas pour autant leur grade et leurs fonctions. Il faut cependant tenir compte que les moniteurs ont souvent besoin de moyens de transport.

5.4 L'HABILLEMENT ET LE COMPORTEMENT DES VULGARISATEURS

Pour une approche correcte avec les villageois, les vulgarisateurs devraient s'habiller d'une manière simple et adéquate aux travaux pratiques. Les uniformes militaires sont à déconseiller car ils auraient un effet négatif sur les villageois, par conséquent, certains encadreurs et moniteurs portent des blouses de travail.

Certains vulgarisateurs se comportent d'une façon erronée, c'est pourquoi il faudrait qu'un bon encadreur puisse donner le bon exemple en participant personnellement à tous les aspects du travail, en évitant de donner des ordres car il ne faut pas oublier que le pisciculteur est volontaire et que la vulgarisation est un service gratuit.

5.5 EVALUATION DU SERVICE DE VULGARISATION

Un bon service cherche toujours à se perfectionner et ceci à tous les niveaux. Evidemment cela demande une certaine discipline de la part de la direction qui devrait déléguer des responsabilités précises de façon à ce que chacun connaisse ses propres tâches et posséder un équipement adéquat.

Pour cela il faudrait tenir une comptabilité du temps et de l'argent utilisés par chacun. Une telle gestion pourrait être très efficiente car, au fond, il suffirait simplement d'avoir une certaine autodiscipline et un certain esprit d'équipe.

5.5.1 Evaluation de la cellule de vulgarisation

Au siège du projet il existe une cellule de vulgarisation qui s'occupe des tâches suivantes: suivi de la vulgarisation dans la région de la savane; réception, analyse et documentation des rapports mensuels des encadreurs; assistance à l'organisation des stages de formation; présentation de certains cours de formation aux stages; rédaction de certains rapports.

Cette cellule est gérée par un homologue ivoirien au niveau d'assistant (cadre B, comme les chefs de cantonnement).

Il serait important de faire ici une évaluation du poste et du travail de l'homologue en ce qui concerne ses responsabilités. Il existe des lacunes quant à l'exemple donné aux stagiaires, à la rédaction et à l'analyse systématique et recherchée des rapports faits par les encadreurs. En ce qui concerne ces tâches, qui couvrent l'ensemble du champ d'action du projet, l'homologue manque parfois de perspicacité et donne souvent la préférence à sa zone natale (Man).

Il serait donc souhaitable d'affecter un cadre à ce poste important, lequel prendra en charge la formation. Il faudrait un ingénieur qui puisse collaborer avec tout le monde, surtout en ce qui concerne l'organisation et la gestion des stages. La formation pourrait être assurée par les deux experts du projet.

5.5.2 Evaluation de la prestation des vulgarisateurs

Un concours pour le meilleur encadreur de l'année a été lancé en vu de perfectionner et d'encourager le personnel mais il a rencontré quelques difficultés telles que procédure de sélection longue et coûteuse et examinateurs qui ont tenu à visiter toutes les zones d'action. Le gagnant pour l'année 1981 n'ayant pas donné un bon résultat, le concours n'a plus été organisé pour 1982.

Cependant, il semble important de donner un nouvel essort à ce concours afin d'encourager les vulgarisateurs (encadreurs et moniteurs) en proposant l'élimination de la subjectivité par une procédure ardue, laquelle semble être nécessaire. Comme déjà dit, il serait bon d'avoir un système de pointage objectif, basé sur le nombre d'étangs créés durant l'année en cours, les résultats de production obtenus, etc. (voir tableau 15). A la fin de l'année, le meilleur vulgarisateur sera celui qui aura obtenu le plus grand nombre de points, donc un tel système est avantageux parce qu'il est basé entièrement sur le mérite.

Tableau 15
PROPOSITIONS ET CRITERES OBJECTIFS DU CONCOURS POUR LE MEILLEUR VULGARISATEUR DE L'ANNEE 1
Nombre de nouveaux pisciculteurs+                   
Nombre de nouveaux étangs+                   
Nombre de résultats de vidanges valables+                   
Nombre de résultats de construction d'étangs valables+                   
Nombre d'étangs empoissonnés+                   
Nombre de pisciculteurs ayant payé les alevins à la livraison+                   
Nombre d'étangs abandonnés-                   
Total général 2                    

1 Vulgarisateur (encadreurs et moniteurs s'occupant de la vulgarisation)
2 Vulgarisation qui aura le plus grand nombre de points à la fin de l'année

5.5.3 Coût annuel d'un vulgarisateur et de l'encadrement d'un pisciculteur

Combien coûte un service de vulgarisation? Cette question devient très importante avec la crise économique; il est donc important que le projet cherche à monétiser toutes les activités afin de pouvoir mieux se justifier et devenir plus efficient. La direction du projet est la mieux placée pour s'occuper des frais généraux d'un service de vulgarisation.

Les coûts par an d'un vulgarisateur comprennent les données présentées au tableau 16. Il ressort de ce tableau qu'un vulgarisateur coûte par an FCFA 762 505 qui comprennent: 75 pour cent pour son salaire, 21 pour cent pour l'entreiten et l'essence de son vélomoteur, 3 pour cent pour l'amortissement de l'équipement et 1 pour cent pour les fournitures de bureau.

Il serait-bon que le projet, lors des prochains stages de recyclage des encadreurs, moniteurs et assistants, détermine le coût d'encadrement d'un pisciculteur pour lui permettre d'évaluer les vulgarisateurs.

Le tableau 17 donne la moyenne du coût pour l'ensemble du projet de formation d'un pisciculteur et d'un étang.

Tableau 16
COUT ANNUEL D'UN ENCADREUR
ElémentCoût annuel (FCFA)Pourcentage
Salaire annuel = FCFA 47 770/mois573 24075
Entretien et carburant vélomoteur (bons d'essence 10 litres plus 10 000 francs par mois)157 80021
Amortissement de l'équipement25 0903
Fourniture de bureau6 3751
Total par an762 505 
Total par mois63 542 

Note: L'annexe 5 donne les détails sur l'équipement

Tableau 17
RECENSEMENT ET ENCADREUR-MOIS DE SERVICE (DECEMBRE 1982)
a) Recensement
RubriquesNombreNbre./encadreur-mois de service
Pisciculteurs4771,56
Etangs7720,96
Superficie (ares)9 702    -
b) Encadreur-mois de service
 PromotionNombre d'encadreurs Mois de serviceEncadreur-mois de service total
1ère1432448
2ème1520300
Total2952748

5.5.4 Utilisation des moyens de vulgarisation

Bien que dotés d'un bon équipement tel que “flannelograph”, affiches, deux livrets de sensibilisation, viewmaster avec jeu de cartes disponibles en stéréo, machine à dispositives et projecteur de film à 12 volts, la grande lacune des encadreurs c'est qu'ils ignorent presque toujours l'utilisation de ces moyens de vulgarisation; lacune qui a fait l'objet de leurs stages de recyclage.

Afin de convaincre les villageois à mettre en pratique les techniques piscicoles, les moyens pédagogiques seraient très utiles et l'on devrait insister sur ce point dans tous les stages auprés des assistance et ingénieurs du projet.

5.6 L'UTILISATION DES MOYENS DE TRANSPORT PAR LES VULGARISATEURS

Pour assurer une meilleure utilisation des véhicules, ces derniers ne devraient pas utilisés que pour le service et pendant les heures de travail. Avec un tel système les coûts de carburant et d'entretien seraient fortement réduits et les véhicules dureraient plus longtemps. En dehors des heures de service ces véhicules seraient garés au bureau.

Un tel système semble difficile à appliquer dans le contexte ivoirien là où le privilège d'utiliser les voitures de service comme voitures personnelles existe pour plusieurs fonctionnaires. Néanmoins, une meilleure gestion des véhicules est à mettre au point. Il est proposé qu'une étude soit faite à ce sujet et qu'un programme d'utilisation soit établi pour chaque véhicule ainsi qu'un budget pour l'essence.

Il faudrait qu'une évaluation de l'utilisation des vélomoteurs soit faite, car les encadreurs se plaignent du fait qu'ils doivent supporter les frais de carburant et d'entretien dépassant les 10 000 francs accordés à cet effet.

Un autre problème est lié au fait que plusieurs encadreurs utilisent rarement leurs vélomoteurs car ils ont peur de les conduire, devenant ainsi dépendants d'une autre personne et par conséquent n'étant pas en mesure de maintenir un contact régulier avec les pisciculteurs. Le même problème existe quant à l'emploi du temps du programme des sorties en vulgarisation.

Il serait opportun que l'on mette les encadreurs en mesure de prendre des leçons de conduite afin qu'ils puissent se déplacer avec leurs vélomoteurs; ils seraient à l'essai pendant une période de 2 mois et si à la fin des deux mois ils ne répondent pas aux conditions requises, il seraient licenciés.

5.7 SENSIBILISATION DES VILLAGEOIS POUR DE GRANDS TRAVAUX

Le personnel du projet aide les villageois dans la construction des fermes piscicoles, des étangs scolaires et d'autres unités importantes telles que l'élevage de poisson en cages. Ces projets demandent beaucoup d'argent et de temps mais ceci n'est pas toujours évident aux promoteurs.

Les banques et les investisseurs surveillent de près les fermes piscicoles, lesquelles sont gérées par des coopératives de villageois. Il est évident que la rentabilité et le succès de ces projets auront leur effet sur l'avenir de la pisciculture en Côte-d'Ivoire.

A cette fin et à la recherche continue de chances de réussite, le projet devrait sensibiliser les villageois concernés. Trop de villages acceptent n'importe quelle assistance extérieure sans tenir compte des conséquences. La création d'une ferme piscicole nécessite beaucoup de main-d'oeuvre et de temps matériel pour avoir des chances de réussite.

Les villageois devraient être aménés à accepter pleinement le projet et ceci, grâce à une sensibilisation longue et minutieuse.

Il faut signaler en outre que le concept des coopératives n'a pas encore fait ses preuves en pisciculture. Travailler pour la collectivité du village est une idée qui ne semble pas encore effleurer les villageois. Donc, les premières propositions à faire de gestion des fermes, c'est que chaque famille puisse gérer entièrement un certain nombre d'étangs (1 ou 2); les étangs d'alevinage et la collecte d'aliments seraient gérés par l'ensemble du village. Former les villageois dans cet esprit est une tâche qui incombe aux vulgarisateurs.

5.8 L'ENCADREMENT DES PISCICULTEURS “INTELLECTUELS”

Un des problèmes rencontrés par les vulgarisateurs concerne l'encadrement des “intellectuels”. Certains fonctionnaires n'habitent pas le lieu d'exploitation et plusieurs refusent de suivre les conseils des vulgarisateurs.

Souvent les fonctionnaires construisent un étang (géré par leur jeune frère) dans leur village natal. Ce genre d'étang est assez bien construit, vu les moyens et l'intérêt du fonctionnaire dans ce genre d'entreprise mais, malheureusement le “jeune frère” ou gestionnaire de l'étang ne porte pas d'intérêt vu que son travail n'est pas rémunéré; l'étang est alors abandonné, envahi par les mauvaises herbes, une partie du poisson est volée et l'autre, mal nourrie, reste naine. Que faire dans une telle situation? Il faudrait donc:

  1. Une meilleure sensibilisation par des démontrations spectaculaires de pêche ou de vidange;

  2. Un programme présenté sous forme de “guide” ou de “marche à suivre”;

  3. Un contact régulier avec le fonctionnaire, même par lettre, afin de le tenir au courant des progrès de son étang et du poisson.


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