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6. PROJETS EN COURS

Grâce à la collaboration précieuse des chefs de cantonnement, beaucoup de travail a été fait pendant l'année à Daloa, Man et Touba. Certains projets demandant un suivi particulier, ont été discutés ci-après.

6.1 ETANGS SCOLAIRES

Huit chantiers d'étangs scolaires ont été établis pendant le séjour de l'expert (voir tableau 18) dans les cantonnements de Daloa, Man et Touba. Le FISE a financé tous ces chantiers pour la somme de FCFA 400 000. Le but serait de créer trois étangs de 15 ares de superficie totale près d'une école primaire. Les élèves seraient amenés à participer aux petits travaux de construction et devraient s'occuper de la gestion des étangs. Pour les grands travaux de construction des digues, une équipe d'ouvriers a été embauchée sous contrat. A travers les démonstrations données par le vulgarisateur, les élèves, leurs parents et les maîtres d'école reçoivent une formation pratique en pisciculture. De plus, les étangs servent pour les cantines scolaires.

Tableau 18
SITUATION DES ETANGS SCOLAIRES FINANCES PAR LE FISE A LA REGION CENTRE-OUEST
Site 3 Distance du centre (km)% achevé mai 1983Empoissonnés mai 1983Nom du responsable
VillageCentre
CaillouDaloa12100ouiGondo 1 
GadouanDaloa40 75nonNaimen 2 
IssiaDaloa40 30nonDjetto 2 
DompleuMan10 50nonGoho 2 
DingouinMan42 40nonDeli 2 
ZonneuMan60   0nonNoutoua 2 
BangoloMan50   0nonDoua Tia 2 
TienkoTouba12 30nonAttobra 1 

1 Moniteur
2 Encadreur
3 Gagnoa n'est pas retenu un site

L'inspecteur et le chef de cantonnement tiennent la comptabilité pour la construction des étangs; A Caillou, ces derniers ont été terminés et empoissonnés à la fin de 1982 (voir tableau 18).

6.2 DALOA

A part les trois chantiers d'étangs scolaires à Caillou, Gadouan et Issia, d'autres importants projets sont en cours dans la région de Daloa.

6.2.1 Formation

Quatre stages de recyclage ont eu lieu à Daloa (tableau 8). La région de Daloa, où il existe deux stations d'alevinage, un programme de vulgarisation assez bien suivi, plus d'excellents locaux, a été proposée pour des stages futurs.

6.2.2 Lancement de la pisciculture à l'usine de café (UTPA)

Quelques mois avant le départ de l'expert, le directeur de l'usine de café de Daloa a exprimé le désir de construire quelques étangs pour une quarantaine de personnes. Cette opportunité a été saisie par le cantonnement.

Le site disponible sur le terrain de l'usine n'était pas idéal pour les étangs à cause du sol sablonneux, néanmoins, un “étang d'essai” de 3,5 ares a été construit avec l'assistance technique du cantonnement. Le colmatage de l'étang a été effectué avec du fumier de boeuf frais, étalé à l'intérieur des digues entières et si ce projet réussit, on prévoit déjà la construction d'un grand nombre d'étangs.

Cet exemple pourrait avoir un effet positif à échelle nationale car depuis que toutes les usines ont un forage d'eau, il serait possible de construire des étangs là ou les conditions du sol sont limitēes (en débit d'eau); en tenant compte que le débit d'entretien s'élève à environ 3,45 m3 d'eau/are/jour (4 1/sec/ha).

6.2.3 Gbokora (une ferme piscicole coopérative)

Le village de Gbokora se trouve à 3 km au nord de Daloa, sur la route de Vavoua. Sa population est de 362 habitants. Il existe, à l'ouest du village, un bas-fond de plusieurs hectares et un marigot, qui débite au mois de mars (fin de la saison sèche) 15 litres d'eau par seconde. Une vingtaine de membres de la coopérative (GVC) ont accepté de participer à la création d'une ferme piscicole de 1 à 2 hectares.

Ce projet demande un effort de collaboration avec le Projet agricole Péri-Urbain du Ministère de l'agriculture et le Project piscicole du Ministère des eaux et forêts. Le PAPU forme les villageois pour le GVC et des agriculteurs et le cantonnement piscicole assure le côté technique de l'opération.

Le document du projet (annexe 1) a été fait par M. Patrick Rosset (volontaire du Progrès), assisté par l'expert-piscicole.

Un devis de FCFA 7 748 500 a été proposé aux investisseurs (le FED en particulier) pour la création de 2 hectares d'étangs, pour les systèmes de canaux d'alimentation et de vidange d'eau, pour la construction d'un magasin et la maison du gardien (12 m x 5 m) et pour l'équipement et le matériel nécessaires. Une étude pédologique de l'endroit a été effectuée par la SATMACI et la topographie complète du site a été achevée par le cantonnement et M. Rosset.

Afin d'encourager les villageois, le PAPU a financé la construction d'un étang de démonstration de 3 ares dont les travaux ont été terminés en avril 1983. Le GVC a, en outre, procédé au nettoyage d'un hectare. Même si le projet, du point de vue technique et pratique a progressé, l'intérêt que les villageois portent au PAPU reste faible.

Le FED devrait financer ce projet afin que le gros oeuvre puisse démarrer. Le sol étant marécageux, les travaux devraient se faire manuellement.

6.2.4 Vulgarisation

La région de Daloa a trois encadreurs, dont une femme pour les alentours du centre (tableau 11). Un moniteur est chargé d'une partie de la zone afin de mieux collaborer avec les villageois. Si l'on pouvait fournir des moyens de transport (vélomoteurs), en pourrait affecter deux agents pour les visites à Lobo et Vavoua, ces villages étant rarement visités.

6.3 GAGNOA

Situé à 130 km de Daloa, Gagnoa offre beaucoup de potentiel pour la pisciculture, mais à cause des conditions locales, le programme a peu avancé et certains problèmes freinent le développement pour les raisons suivantes:

Le chef de cantonnement, bénéficiaire d'une bourse d'études au Japon, a certainement les connaissances et l'expérience techniques voulues pour une bonne prestation et cherche à faire de son mieux.

6.4 MAN

Man représente le plus grand champ d'activité avec sept encadreurs sur le terrain (tableau 11). Quatre chantiers d'étangs scolaires sont en cours (tableau 18), une ferme piscicole est presque complétée et la construction d'une station d'alevinage en cours (tableau 12). C'est en ce moment la région la plus active.

L'ancien responsable a créé une situation stagnante à cause de certains problèmes avec le personnel et les travaux; la nouvelle équipe de responsables a par contre apporté une meilleure organisation dans la région.

6.4.1 Volontaire des Nations Unies

L'affectation d'un volontaire des Nations Unies, de nationalité zaïroise, en avril 1983, a amélioré la situation gestionnaire de la zone. L'expert l'a aidé à trouver un logement et, en commun accord avec le chef de cantonnement et la direction du projet, un programme de travail semestriel a été établi (annexe 1). Vu ses bonnes connaissances en construction d'étangs et en vulgarisation, sa collaboration sera précieuse dans la région de Man.

6.4.2 Stations d'alevinage à Dompleu et Kouibly

La station d'alevinage se trouve à 10 km à l'est de Dompleu. Les travaux de construction ont commencé en 1978 mais elle est restée inachevée et depuis ce temps elle n'a qu'un seul barrage et trois petits étangs. Un bulldozer n'étant pas disponible, on a eu recours au travail manuel, ce qui a coûté plus de 10 millions de francs.

Cette situation a beaucoup ralenti la vulgarisation dans la région car peu d'alevins étaient disponibles. Néanmoins, en 1983, une mise au point des contraintes budgétaires et la disponibilité d'un bulldozer ont débloqué la situation et la construction de huit étangs (au moyen de bulldozer) a été complétée en avril 1983 mais étant donné que le conducteur manquait d'expérience en construction d'étangs, il aurait fallu 1 000 hommesjours de travail manuel pour que la station (de 50 ares et de 12 étangs) puisse devenir fonctionnelle (ce problème est traite dans une note technique en annexe 1).

Une autre station d'alevinage se trouve à Kouibly, à une quarantaine de kilomètres à l'est du centre. Cette station comprend 5 barrages (difficiles à vider) et 3 étangs de 1 are chacun lesquels ont de grandes fuites d'eau faute de terre sablonneuse. Ces étangs pourraient devenir fonctionnels grâce au colmatage des digues des petits étangs.

6.4.3 Dakouigouné

Une ferme commerciale est presque terminée dans le village de Dakouigouiné, situé à 80 km de Man, versDananê. Un barrage et 7 étangs d'une superficie exploitable d'un hectare ont été creusés au moyen d'un bulldozer qui a travaillé 103 heures. L'équipe de Man doit faire un rapport détaillé sur ces travaux. Néanmoins il reste beaucoup de travail manuel à faire.

L'Ambassade du Canada a fait don à deux fonctionnaires du village d'une somme de 3 millions de francs pour la création de cette ferme. Il faut dire cependant que ces fonctionnaires n'habitent pas le village et qu'ils devraient donner la ferme en gestion à des villageois lesquels se trouveront devant deux grands obstacles techniques: (1) l'approvisionnement alimentaire et (2) la commercialisation du poisson. A cet effet, il serait donc souhaitable que le gestionnaire fasse un stage pratique organisé par le projet à Korhogo, par exemple.

Le cantonnement de Man fait de son mieux pour suivre tous ces projets malgré la pénurie d'essence et les problèmes de véhicules. Un fichier (annexe 7) est tenu à jour par les responsables en ce qui concerne l'utilisation du bulldozer et la main-d'oeuvre d'un chantier de construction d'étangs.

6.5 TOUBA

Le cantonnement de Touba a été créé en janvier 1983 et déjà à la fin de 1982 le chef, assisté de l'expert, a effectué des visites de prospection à la recherche de sites favorables. Une ancienne petite station d'alevinage (abandonnée depuis vingt ans) a été choisie pour le lancement rapide de la vulgarisation dans la région, et dès que les crédits ont été alloués, le chef de cantonnement a commencé l'aménagement de la station avec deux étangs, ensuite il en a créé cinq de 8 ares, il a porté à terme les travaux d'un barrage en béton et d'un canal d'alimentation d'eau de 200 m de long ainsi que d'un magasin/maison pour le gardien; tout cela en trois mois. La station se trouve à 13 km à l'ouest du centre.

A la même période, un site pour les premiers étangs scolaires a été trouvé à Tienko, qui se trouve vers l'est du centre. Ce nouveau cantonnement fonctionne bien malgré la vieille camionette affectée au projet laquelle devrait être remplacée incessamment. Le personnel est constitué d'un chef et de deux moniteurs dynamiques. Vu la richesse en eau dans la région et l'intérêt que la population porte à la pisciculture, l'affectation immédiate de 1 ou 2 encadreurs serait souhaitable sinon nécessaire.


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