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7. ETABLISSEMENT D'UN PLAN DIRECTEUR POUR LA PISCICULTURE CONTINENTALE

7.1 INTRODUCTION

La pisciculture en lagune n'est pas envisagée ici; non pas qu'elle doive être négligée, mais parce qu'elle a toujours été dirigée par un autre organisme.

Suivant la Direction de la pisciculture et de la pêche continentale son objectif vise à“faire produire totalement les protéines animales d'origine aquatique par les Ivoiriens, de créer ainsi des emplois de pêcheurs et pisciculteurs, d'améliorer le pouvoir d'achat des ruraux et de réduire jusqu'à la supprimer l'importation de poissons”.

Pour réaliser cet objectif très ambitieux le rôle dévolu à la pisciculture est la réalisation de 1 500 ha de sites piscicoles avec, en corollaire, la formation d'encadreurs piscicoles et la production des alevins nécessaires.

Les moyens actuellement en place sont:

7.2 PHILOSOPHIE DU PLAN DIRECTEUR

Ce plan directeur a pris les objectifs généraux établis par la DPPC, les a élaborés et les a projetés sur la période 1984–1990.

Avec la volonté nécessaire on devrait arriver par étapes successives, à l'installation définitive de:

-   1 500 ha d'étangs pouvant produire6 750 t de Tilapia marchands
- 89 500 m3 de cages produisant3 160 "  "      "             "

soit une production totale en fin de période de 9 910 t

La valeur de cette production pour l'année 1990, sur la base de 400 FCFA/kg pour le poisson d'étang et de 500 FCFA/kg pour le poisson de cage, est de 4 280 milliards FCFA (valeur 1983).

L'alimentation du poisson en cage étant plus coûteuse, le prix de revient de ce poisson est supérieur à celui du poisson d'étang. Le poisson de cage est destiné aux marchés urbains; le poisson d'étang à l'autoconsommation et aux marchés ruraux.

7.2.1 Pisciculture semi-intensive en étangs

Le plan pour l'extension de la pisciculture semi-intensive en étangs prévoit l'installation progressive d'unités de production de diverses surfaces de manière à intêgrer un ensemble équilibrant les diverses possibilités d'investissements et exploitant au maximum les possibilités du terrain.

Dans les premiers temps le plan prévoit l'utilisation des réserves d'eau existantes et, ultérieurement si nécessaire, l'utilisation ou la création de nouveaux barrages.

Pour permettre une planification généralisée, ce plan est exprimé en termes de quatre unités de surface. En réalité cette division n'est peut-être pas précise mais elle représente un niveau de gestion.

Unitées de 10 hafermes d'état, de sociétés, gros investisseurs privés, GVC.
1 haGVC, gros investisseurs privés, élevages associés, fermes intégrées.
0,25 haPetits groupements de privés, complexes scolaires, pisciculture artisanale, élevages associés
0,05 haPrivés (à grouper pour des réalisations ultérieures), activités complémentaires à des ensembles.

Il va sans dire que ces nouvelles unités doivent être créées dans l'optique de développement rural, ce qui sous-entend que chaque projet devra envisager, avec les directions intéressées, les possibilités de création d'autres spéculations d'agriculture ou d'élevage.

NOMBRE D'ETANGSSURFACE(HA)
Types d' unités (ha)1010,250,05à créer par antotal
Production (t/an)5051,250,15
1983-  15     40   600               55
1984-+10 25+ 25    65+  4001 000      36,25         91,25
1985+11+25 50+175  240+  6001 600    108,75  200
1986+12+50100+260  500+  8002 400165  365
1987+24+75175+5001 000+1 2003 600280  645
1988+26+75250+5001 500+1 3004 900285  930
1989+28+75325+5002 000+1 3006 2002851 215
1990+210   +75400+5002 500+1 3007 5002851 500
Nombre total unités 10  4002 5007 500 1 500
Prod. ann. optimum(t)5002 0003 1251 125 6 750

7.2.2 Pisciculture intensive en cages

Le plan ci-dessous envisage l'installation de cages pour l'élevage de Tilapia nilotica dans les diverses retenues hydro-électriques ou agro-pastorales existantes, prévues ou à créer; ceci en tenant compte des marchés urbains et périurbains.

D'après l'avis de M. Campbell (Consultant FAO), trois types d'unités de production sont préconisées de manière à ménager, comme pour la pisciculture en étangs, des possibilités pour plusieurs types de pisciculteurs ou d'investisseurs.

Unités de3 500 m3,avec cages de50 à100 m3 de capacité
"700 m3"25 m3"
"100 m3"25 m3"

NOMBRE DE CAGESVOLUME (m3)
Types d'unités m33 500700 100 à installer par antotal 
Production t/an  120 24  4
1983-                    3  2  2 300
1984 + 5             8+ 4              6 3 900  6 200
1985-+10           18+14            20 8 40014 600
1986+1          1+10           28+20            4012 50027 100
1987+1          2+10           38+30            7013 50040 600
1988+1          3+14           52+30          10016 30056 900
1989+1          4+14           66+30          13016 30073 200
1990+1          5+14           80+30          16016 30089 500
Nombre totalunités    5    8016089 500
Prod. ann. optimum (t) 6001 920640 3 160

7.2.3 Estimation provisoire des investissements

La prévision des investissements pour la réalisation du plan directeur est très difficile à établir pour la construction des unités d'étangs. Les coûts d'installation d'étangs varient beaucoup suivant les terrains et suivant les modalités de réalisation (volumes de terres à déplacer, terrassements manuels ou mécanisés, étangs isolés ou en batterie (voir Miller, MS.). Dans le tableau ci-dessous les coûts sont estimés sur les bases suivantes pour les diverses unités d'étangs:

10 ha30 000 000 FCFA
1 ha4 000 000 FCFA
0,25 ha375 000 FCFA
0,05 ha75 000 FCFA

Pour l'établissement des unités de cages, les prix sont plus simples à établir et mieux connus. Suivant Campbell, on doit les estimer à un total de 4 000 FCFA/m3.

Si les étangs sont bien construits il ne faut pas compter d'amortissement, tandis que les cages ne durent qu'un maximum de 5 ans.

Les prix du tableau suivant sont donnés en millions de FCFA.

Estimation du coût des investissements en millions FCFA (valeur 1983)
AnnéesUnités étangsUnités cagestotal
1983---
198479 37515 60094 975
1985240 62533 600274 225
1986387 50050 000437 500
1987637 50054 000691 500
1988645 0009,2 + 65,2 = 74 000719 400
1989645 00015,6 + 65,2 = 80 800725 800
1990645 00033,6 + 65,2 = 98 800743 800

7.2.4 Estimation des besoins en poissons d'empoissonement 1990

La production de Tilapia nilotica est prévue par l'utilisation à cent pour cent de alevins mâles. La ponte et le prégrossissement se feraient en étangs, le sexage manuellement ou mécaniquement.

Les besoins maximum sont estimés à, 90 millions d'alevins, soit 45 millions d'alevins mâle

Cette quantité d'alevins peut être produite dans 100 ha d'étangs, ceux-ci étant compris dans le total de 1 500 ha.

7.2.5 Estimation des besoins en aliments 1990

Pisciculture semi-intensive (étangs)

Utilisation d'aliment ternaire en poudre, composé de sous-produits agro-industriels: sons et farine basse, tourteaux et farine de poissons (QN = 3).

Quantités à prévoir: 17 000 t pour la production de 5 625 t/an.

Pour certaines petites unités il faut prévoir une alimentation à base d'aliments divers d'origine très locale pour une production d'environ 1 125 t.

Pisciculture intensive (cages)

Les Tilapia nilotica élevés en cages seront nourris avec des aliments composés complets en granulés à teneur de 25 à 30% de protéines. Avec un QN de 2, il faut compter 6 500 t pour obtenir une production de 3 160 t.

7.2.6 Estimation des productions optimum et valeur du poisson produit

AnnéesProduction en tonnesValeur du poisson produit en millions FCFA (valeur 1983)
Etangs Cages 
198321580126
1984356216250,4
1985840512592
19861 5859521 110
19872 8651 4321 862
19884 1602 0082 668
19895 4552 5843 474
19906 7503 1604 280

Les calculs ci-dessus ont été établis en comptant le prix du poisson d'étang à 400 FCFA/kg et celui du poisson de cage à 500 FCFA/kg (valeurs 1983).

7.3 PROJECTION DES BESOINS EN PERSONNEL EN 1990

Le personnel prévu ci-dessous pour les travaux d'encadrement et de réalisation de pisciculture serait capable d'exécuter le programme de 1990 et, par la suite une bonne expérience étant acquise, de recruter, former et suivre de nouveaux pisciculteurs sans augmentation de nombre.

Les besoins en personnel sont estimés sur la base des réalisations prévues sur le terrain et en remontant “à l'amont des étangs” suivant les nécessités d'encadrement préconisées par le projet.

Rappel:

A1 Ingénieur expérimenté, spécialisé en pisciculture (étang et cage)
A2 Ingénieur technicien expérimenté, spécialisé en pisciculture (étang et cage)
B1 Technicien supérieur expérimenté, spécialisé en pisciculture (étang ou cage)
B2 Moniteur expérimenté, spécialisé en pisciculture (étang ou cage) Encadreur diplôme d'une école d'encadrement de pisciculture

7.3.1 Encadrement direct des piscioulteurs partiellement expérimentés ou nouveaux

7.3.1.1 Pisciculture semi-intensive en étangs

  1. Encadrement des pisciculteurs au moins partiellement expérimentés

    Suivant les normes recommandées par le projet il faut compter:

    En 1990 il faudra suivre 8 unités de 10 ha

    325"    1 ha
    2 000"0,25 ha
    6 200"0,05 ha

    Total nécessaire: 17 cadres A2/B1 et 145 encadreurs.

  2. Création des nouvelles unités, sensibilisation et installation de nouveaux pisciculteurs

    Normes PNUD/FAO: - un cadre A2/B1 pour 5 unités de 1 à 10 ha,
    ou 30 " 0,25 ha,

    - un bon encadreur pour 2 unités de 1 ha,
    ou 10 " 0,25 ha,
    ou 24 " 0,05 ha

    En 1990 il faudra suivre 2 unités de 10 ha
    75"    1 ha
    500"0,25 ha
    1 300"0,05 ha

    Total nécessaire: 20 cadres A2/B1 et 96 encadreurs.

  3. Au total la pisciculture en étang exigera donc en 1990: 37 cadres A2/B1 et 241 encadreurs pour le suivi des opérations

7.3.1.2 Pisciculture intensive en cages

  1. Encadrement des pisciculteurs au moins partiellement expérimentés

    Normes projet PNUD/FAO: - un cadre A2/B1 pour 12 unités de 700-3 500 m3
    - 1 encadreur 15 " 100 m3

    Il faudra suivre en 1990: 4 unités de 3 500 m3
      66 " 700 m3
    130 " 100 m3

    Soit un total de 7 cadres A2/B1 et 9 encadreurs.

  2. Encadrement des pisciculteurs nouvellement installés

    Normes projet PNUD/FAO: - un cadre A2/B1 pour 6 unités de 700-3 500 m3
    - 1 encadreur 5 " 100 m3

    Il faudra suivre en 1990: 1 unité de 3 500 m3
    14 " 700 m3
    30 " 100 m3

    Soit un total de 3 cadres A2/B1 et 6 encadreurs.

  3. Le suivi de la pisciculture intensive en cages nécessitera donc, en 1990, un total de 10 cadres A2/B1 et de 15 encadreurs

    7.3.1.3 Besoin total en personnel pour le suivi de la pisciculture en 1990

    Le besoin total en personnel de terrain, pour le suivi de la pisciculture (étangs et cages) à prévoir en 1990 sera donc de 47 cadres A2/B1 et de 256 encadreurs.

7.3.2 Encadrement du personnel terrain

  1. Une équipe de 10 à 15 responsables sur le terrain (encadreurs ou cadres A2/B1) doit être contrôlée et appuyée par des responsables et groupés en ce qu'on nommera ici des “secteurs”.

    Les secteurs devraient comporter: un chef de secteur (A2/B1) et deux adjoints (B1/B2)

    Chacun de ces secteurs devrait disposer d'une station relais d'alevinage, du matériel pour la construction des cages ou des étangs et d'un magasin d'aliments.

  2. Quatre ou cinq secteurs formeraient ce qu'on nomme ici une “zone”, composée de:

    Chaque zone devrait disposer d'une station d'alevinage principale. Elles devraient avoir la capacité et la possibilité de préparer les études de projets, disposer des engins de terrassement nécessaires aux moments des réalisations (aide d'une équipe centrale, de société d'état, des T.P.).

  3. Le pays serait couvert par cinq zones (nord, ouest, centre-ouest, centre-est); la région sud, principalement lagunaire, ne faisant pas ici partie de l'organisation “Pisciculture continentale”.

Remarques:

Ce type d'organisation “à l'amont des étangs” demanderait en 1990 le personnel de suivi et de planification suivant: -5 A1/A2, 22 A2/B1, 39 B1/B2, et 5 B2.

7.3.3 Conclusion

Le personnel total, nécessaire en 1990 pour la réalisation du plan proposé ci-dessus s'établira comme suit:

TacheNiveau cadreA1/A2A2/B1B1/B2B2Encadreurs
Tâche cadre     
Encadrement étangs-37--241
Encadrement cages-10-- 15
Suivi et planification522395-
Total569395256

7.3.4 Estimation des frais de fonctionnement et des salaires

Les frais de fonctionnement et les salaires (valeurs 1983) sont estimés aux valeurs suivantes, pour l'année 1990:

Fonctionnement:Véhicules, mobylettes120millions FCFA
 Fonctionnement véhicules100 
 Matériel, équipement100 
Salaires:Journaliers100 
 Fonctionnaires358 
  770 

Ces frais représentent 18% de la valeur marchande des poissons produits.


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