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3. L'EVOLUTION DES CONNAISSANCES

Les décisions en matière d'aménagement se Prennent sur la base des informations concernant les secteurs de production (statistiques de captures, d'effort, autres données économiques) et la ressource (paramètres dynamiques, abondance, etc.). On décrira donc brièvement l'évolution des connaissances puis on identifiera le rôle joué par le COPACE.

3.1 STATISTIQUES DE PECHE

Elles étaient totalement inadéquates lors de la création du COPACE. Les données disponibles étaient largement incomplètes (tant en ce qui concernait les flottes non côtières que les pêches artisanales ctières) et leur ventilation par zones géographiques et par espèces et groupes d'espèces le plus généralement impropres à une évaluation des ressources et une estimation des niveaux d'exploitation. L'activité du COPACE a consisté à généraliser l'emploi du formulaire STATLANT, à en améliorer l'utilisation (cours de formation théorique, formation “sur le tas”, etc.) à exercer des pressions indirectes sur les pays non côtiers pour obtenir des données correctement ventilées. Le primier bulletin régionalde statistiques fut publié en 1976 et remis à jour environ tous les deux ans. Dès 1977 less données étaient suffisantes pour réaliser des évaluations approximatives par grandes divisions statistiques, pour l'ensemble du COPACE. Pour permettre un examen plus approfondi des problèmes posés, un Grupe de travail sur les statistiques de pêche fut réuni pour la première fois en 1979. Le Comité lui demanda de réviser la grille statistique en ètablissant des divisions plus fines se rapproachant le plus possible des zones éeconomiques exclusives, snas pour autant interférer sur les processus de délimitation des forntières maritimes.

En résumé, dès 1980, on a pu considérer que les statistiue de captures, collectées sur formulaires STATLANT 34 A étaient statisfaisantes à quelques exceptions près, en ce qui concernait leur disponbilité, couverture, et ventilation. En revanche, les données d'effort collectées sur formulaires STATLANT 34 B se révélainet totalement inadaptées pour l'évaluation des resources, en particulier dans le cas des stocks pélagiques côtiers. Un nouveau formulaire, propre au COPACE, pour la collecte des captures par unité d'effort (formulaire COPACE pour la déclaration des CPUE) fut préparé pour tourner la difficulté.

Dès 1980 le problème de statistiques de capture ne se posait plus au COPACE en terme de disponibilité ou de ventilation par grande division mais en terme de qulité, de fiabilité et de ventilation par zones économiques exclusives. Cette évolution étati logique compte tenu des changements intervnus dans le droit de la mer, mais les problèmes de fiabilité concernaient les données provenant aussi bien des flottes étrangères que riveraines (et plus particulièrement des flottilles artisamnales). Cette question devait être traitée à deux niveaux par le COPACE:

La collecte des statistiques est donc entrée en 1980 dans une seconde phase qui conduira, à terme, à refonte du système. L'amélioration que l'on peut attendre dépendra largement du contrôle que les pays côtiers avoir sur les sources statistiques, qu'elles soient nationales ou étranères.

Sous l'impulsion du projet COPACE et d'un petit nombre de laboratoires de la région, des statistiques socio-économiques commencent à être également collectées (notons au passage que bien que leur utilisation ait été jusqu'à présent le fait des “biologistes”, les statistiques de capture et d'effort sont des données économiques fondamentales caractérisant d'une certaine manière les intants et les exrrants du système pêche).

3.2 LES DONNEES BIOLOGIQUES ET L'EVALUATION DES RESSOURCES

Le tableau l résume la chronologie des réunions importantes (évaluation et formation) organisées dans le cadre du COPACE ainsi que des événements pertinents en matière d'aménagement, qui se sont dêroulés aillueurs dans le monde (cf. élément N° 6 du tableau 1). On note un accroissemnt considés des activités après 1976 principalement sous l'impulsion du “Project COPACE”. Les tableaux 2 et 3 donnent la chronologie détaillée des évaluations, espèces ou groupes d'espèces pour la région nord du COPACE (où existent de grandes concentrations monospécifiques) et par pays pour la région sud (Folfe de Guinée) où la nature multispécifique des exploitations rend difficile une approache monspécifique. On a pris en compte autant que possible toutes les évaluations réalisées dans la région, qu'elle qu'en soit l'origine (FAO, COPACE, laboratoire côtier, laboratoire étranger, coopérations bilatérales diverses, etc.) et mis l'accent principalement sur les conclusions utilisables pour l'aménagement.

Lors du symposium sur l'océanographie et les ressources halieutiques de l'Atlantique tropical (Abidjan, octobre 1966) organisé par l'Unesco, la FAO et l'OUA, le point des connaissances dans la région fut fait, en particulier à la suite des programmes internationaux ICITA et GTS. On y notait un léger progès dans la compréhension des mécanismes de production et dans la descrition de l'environnement. A la suite du Guinean Trawling Survey, Longhurst (1969) présentait sa classification des peuplements de poissons et les premiers travaux de dynamique sur les scianenidés réalisés à Pointe-Noire (Congo) et au Nigéria étaient communiqués. Cependant, en dépit d'une description de certaines pêcheries, aucune évaluation des ressources ne fut présentée et l'état des stocks était largement inconnu, exception faite d'une évaluation des ressources du Nigéria per Longhurst des sciaenidés en Sierra Leone par Watts (1962).

Le symposium FAO/CIEM sur les ressources vivantes du Plateau continental Atlantique africain du détroit de Gibraltar au Cap Vert, 1968 (Letaconnoux et Went, 1970) fournit une documentation très importante sur les ressources de la région, leur distribution, leur biologie, leur exploitation, mais n'approtait encoure aucun élément nouveau concernant l'évaluation des stocks et leur état.

Dans ces conditions, et en l'absence de statistiques adéquates, le Groupe de travail CCRRM/CIEM qui s'est réuni en 1968 et 1969 n'arriva qu'à des conclusions provisoires de surexploitation concernant les merlus et les sparidés du COPACE Nord (considérés globalement), des langoustes de Mauritanie, et des sciaenidés du plateau continental du Golfe de Guinée. Ces diagnostics seront revus régulièrement par la suite. En 1970 sont réalisées les premières estimations du stock démersal de Côte-d'Ivoire et des stocks de crevettes de Côte-d'Ivoire et du Ghana.

Dès 1971 les travaux d'évaluations s'intensifièrent au Sénégal (sur les crevettes, les pomadasydes), au Congo (sur les sciaenidés et la pêche chalutière en général), dans tout le Golfe de Guinée sur les petits pélagiques (surtout les sardinelles). En 1972 des résultats importants étaient obtenus sur les sardines au Maroc, les sardinelles, les chinchards et les maquereaux dans le secteur Cap Blanc-Cap Roxo. De 1974 à 1977 un nombre toujours croissant de travaux furent publiées par les laboratoires nationaux les plus actifs de la région et les projets FAP (en Gambie, en Guinée, au Maroc), etc. Les techniques de prospection acoustique utilisées dés 1975 au Maroc devinrent d'usage courant dans tout le sectur nord du COPACE et occasionnellement dans le Golfe de Guinée après cette date. Il en résulta un accroissement fantastique des connaissances sur la distribution des stocks migrateurs et leur biomasse (la précision des évaluations de biomasse étant cependant ignorée) à partir de 1977. A partir de cette année le “projet COPACE” a organisé une serie intensive de Groupes de travail spéciaux (voir tableau 1) au cours desquels les connaissance ont été inventoriées, regioupées, affinées et éventuellement extrapolées a des zones ou stocks comparables. La masse des informations ainsi meses à la disposition de la région a été finalement utilisée dés 1978 dnas une série de synthéses lancées par la FAO, sur les pélagique côtiers (par Boely et Fréon, 1980), les démersaux (Domain, 1980"), les crevettes (Garcia et Lhome, 1980) et les ressources de la zone nord du COPACE (Belveze et Bravo de Laguna, 1980).

A partir de 1982 on peut considérer que toute les connaissances accumulées ont été, à peu de choses près, exploitées pour une meilleure évaluation des ressources. Les progrès ultéeurs ne peuvent provenir que des travaux en cours et dépendent donc étroitement des efforts de recherches actuels et on doit souligner que la production d'informations scientifiques et la mise à jour des évaluations sont la responsabilité des pays côtiers. Les mises à jour des évaluations se ralentissent sensiblement, ce qui à terme créera le malaise ressenti au sein du Comité de l'aménaemnt réuni à Dakar en juin 1982 pour sa quatirème session (cf. Introduction).

3.3 DISCUSSION

En matière de statistiques, l'action du Sous-Comité s'est traduite par une amélioration très sensible de la disponibilité des statistiques, de leur ventilation par espèces et division statistiques et par la préparation régulière de Bulletins détaillés régionaux. Suivant les changements du droit de la mer il a été déclenché un processus de révision de la grille statistique du COPACE pour se rapprocher d'une subdivision par zones économiques exclusives (le frein essentiel à cete action étant l'absence de délimitation formelle de nombreaux domaines maritimes maintenant placés sous juridiction nationle).

Le problème de la disponsibilité des données étant largement réglé, le Sous-Comité s'est penché sur le problème de leur qualité (fiabilité) ce qui l'a conduit à aborder les problèmes de la surveillance et du contrôle des pêche étrangères ainsi que celui de la collecte des données des pêcheries locales. Il a pour cela conduit à organiser des consultations techniques, des groupes de travail ad hoc, des cours de formation, des démonstrations pratiques. Il a recommandé des actions vigoureuses pour la collecte des statistiques dans le cardre des accords de pêche.

Enfin il paraît avoir usé dans ce domaine de toutes les ressources dont il disposait, travaillant parfois à la limite de son mandat, qui délimite une fonction exclusivement consultative.

Dans le domaine de l'évaluation des ressources il a orienté les travaux dans les directions privilégiées suivantes:

Dans cette tâche il a été efficacement secondé par le “project COPACE” qui a mobilisé les fonds nécessaires à cet accroissement des activités.

Il faut cependant se grader d'être trop optimiste car à travers ce très court exposé des progrès réalisés en matière de connaissances de base, on s'aperçoit que les statistiques ne sont dovenues réellement utilisables (au niveau des divisions statistiques) que vers 1977–78, date à laquelle les évaluations ont fait des progrès considérables bien qu'encore insuffisants dans de nombreux cas. Au cours des Groupes de travail ces statistiques de base n'ont parfois pas été “interprétées” por tenter d'effectuer les évaluations à l'échelle du stock (ou de la pêcherie unitaire) mais ceci est loin d'être le cas général. A l'heue actuelle, les facteurs limitants en matière d'aménagement, qui découlent de la quilitéou de la quantité des données de base, sont les suivants:

Les résultats disponible en matière de niveau d'exploitation des stocks concernant de nombreux pays ne sont pas toujours assez précis pour motiver les autorités nationales chargées de l'aménagement. Le pouvoir de résolution des analyses effectuées est souvent faible et la direction des pêche d'un pays est peu disposée à entreprendre un aménagement parfois difficile sur la base d'un document d'intérêt t régional indiquent que l'ensemble de la division statistique concernée semble surexploitée par l'ensemble des pays concernés.
Les résultats disponsibles peuvent cncerner souvent un nombre limité d'espèces dans une région où il existe un bien plus grand nombre d'espèces d'intérêt commercial. Des généralisations ont été faites mais là ecore la précarité des conclusions n'incite pas les autoriés à des actions d'envergure.
La vitesse d'acquisition des données nouvelles est insuffisante dans certaines zones du COPACE et les mises a jour des évauations ne sont souvent pas assez fréquentes compte tenu du fait que l'on a affaire à des espèces à vie courte dont les variations d'abondance d'une année à l' autre ne sont pas négligeables. En realite ce jugement ne doit pas etre généralisé car il existe des secteurs ou des stocks ou les mises à jour sont correctement et régulierement effectuees (sardines du Maroc, cephalopodes de la région nord du COPACE, pecheries du Sénégal, de Cote-d' Ivoire, peche chalutière du Nigéria, etc.).

On s'aperçoit, au vu des résultats obtenus, qu'il existe en fait deux vitesses de développment dans la région du COPACE qu'il convient d'appréhender si l'on vent éviter des généralisations hâtives. On doit distinguer un groupe de pays côtiers dont les ressources haliequtiques sont importantes, où existent des laboratoires plus ou moins bien organisés, une expertise nationale en développment croissant et où la pêche et les accords de pêche jouent un rôle majeur dans l'économie. Ces pays progressent assez vite (au moins dans leur approche des pêches industrielles) compte tenu des contraintes auxquelles ils doivent faire face et des échéances à respecter.

Il existe par ailleurs un groupe de pays aux ressours halieutiques limitées, où le rôle écomique de la pêche est secondaire face à une agriculture ou des ressources minérales (pêtrole) importantes. Ils manquent en générale de ressources humaines qualifiées, sont surtout concernés par les pêche artisanales (maritimes ou lagunaires) dont l'analyse est difficle. Par voie de conséquence, la masse critique n'est pas att3einte et les progrès des connaissance y sont lents.

De cette distinction il découle qu'il existe vraisemblablement éganement un COPACE “à deux niveaux” en ce qui concerne les besoins et la mise en oeuvre de l'aménagement. On pourrait superficiellement associer à ces deux niveaux respectivement le COPACE nord et le COPACE sud (Golfe de Guinée) mais il existse dans ces deux secteurs des exceptions notables.

Il est important de noter qu'au cours des 16 dernières années dans la zone du COPACE il ne s'est pas produit d'effondrement majeur dans la région du COPACE ayant eu des effects néfastes sur les économies des pays côtiers comme cela s'est produit dans de nombreuses autres régions riches en ressources halieutiques du monde (Pérou. Californie, Afrique du Sud-Ouest, etc.). La plupart des stocks pélagiques sont considérés comme intensivement à pleinement exploités. Les ressources démersales profondes du Golfe de Guinée sont sous-exploitées. On reconnaît que les premiers phénomènes de surexploitation des ressources démersales côlitères du Golfe de Guinée n'étaient que localisés à des zones restreintes. Les sparidés de la région du COPACE nord ont vu leur abondance décroître trés sensiblement et il est vraisemeblable que la pêche intesive des années soixante-dix en soit au moins partiellement responsable mais le remplacement apparent de cette ressource par des céphalopodes de grande valeur commerciale a fait passer cette surexploitation au second plan. Les maquereaux sont déclarés surexploités mais il s'agit d'une pêche très mal connue des pays côtiers, sur une espèce fugace et à disponibilité vairbale. Dans ces conditions le diagnostic de surexploitation doit être considéré avec prudence. Les merlus sont également réputés sureexploités (depuis 1950 pour le merlu blanc). Ils apparaissemnt certainement capturés trop jeunes avec une maille trop petite si les seuls critères biologiques sont considérés, mais lorsque les crières socio-économiques sont pris en compte, le problème posé devient extrêmement complexe et ne sera éventuellementrésolu que très progressivement. Le seul effondrement notable est celui des sardinelles de la région Côte-d'Ivoire/Ghana/Togo. Il est maintenant admis qu'il s'agit d'une ressource soumise à des variations naturelles importantes et le probléme posé est celui du contrôle de l'effort de pêche dans une pêcherie artisanale dynamique sur une ressource fluctuante. Il n'existe pas à l'heure actuelle de technique efficace et aisément applicable de régulation pour ce type d'exploitation.

Efin l'état des stocks lagunaires est très mal connu et les baisses de production observés sont attribuées à une modification de l'environemtn (au Bénin) ou à une sur-exploitation spontanée (lagune Ebrié, Côte-d'Ivoire) our consécutive à un programme de développement (Lagune Aby, Côte-d'Ivoire).


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