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Annexe 4

EVALUATION DES STOCKS DE MERLUS DANS LES DIVISIONS STATISTIQUES

34.1.3 ET 34.3.1 DU COPACE BASEE SUR LES DONNEES POLONAISES

(1966 – 1975) par A.Wysokinski, Institut des Pêches Maritimes Plac Slowianski 11, 72–600 SWINOUJSCIE, Pologne.

1. INTRODUCTION

Lors des deux réunions des Groupes de travail ad hoc sur les merlus de la zone nord du COPACE de Juin 1978 et Septembre 1980, il n'a pas été possible de s'exprimer sur des mesures d'aménagement à proposer pour ces stocks, faute de données statistiques et biologiques. Cette situation a amené le Groupe de travail sur l'évaluation des ressources (Dakar, Avril 1979) du COPACE, à recommander de continuer les recherches sur ces espèces et d'en compléter les statistiques.

Suivant cette recommandation, le présent document résume les données de base polonaises ainsi que des observations biologiques sur les merlus. Les résultats obtenus ont été comparés avec et complétés par les résultats antérieurs publiés dans les rapports des précédents Groupes de travail. Ils concernent la période 1966 – 1975 et les divisions statistiques 34.1.3 et 34.3.1.

Les problèmes suivants ont fait l'objet d'une attention particulière :

  1. La distinction de stocks et leurs répartitions géographique, verticale et saisonnière.

  2. Une série de statistiques des captures les plus probables a été préparée uniquement pour les besoins de l'évaluation des stocks.

  3. Les fréquences des longueurs, l'âge et la croissance de chaque espece, les sex-ratio et la plus probable structure d'âge des captures de quelques pays dans les divisions statistiques 34.1.3. et 34.3.1.

Il a été essayé en particulier d'expliquer la situation des stocks de merlus au moment des grandes fluctuations dansleur abondance et dans leurs captures. Le présent travail a pour but essentiel d'être utile pour le prochain Groupe de travail sur les merlus.

2. TAXONOMIE

Trois espèces de merlus peuplent les eaux de l'Atlantique Centre-Est : le merlu commun Merluccius merluccius (L. 1758), le merlu du Sénégal Merluccius senegalensis Cadenat 1950 et le merlu d'Afrique tropicale Merluccius polli Cadenat 1950 (dont le dernier est également connu sous le synonyme Merluccius cadenati Doutre 1960, selon Fischer et al., 1981).

D'après Maurin (1965) et nes propres observations, ces trois espèces sont caractérisées morphologiquement comme suit :

Merluccius merluccius : 49–52 vertèbres dont 6 cervicales : 9–11 branchiospines. Tache noire sur la membrane hyomandibulaire si présente très petite et diffuse. L'otolithe (sagitta) est élancé, la pointe postérieure bien aigüe, et le-bord crénelé presque droit (fig. 1).

Merluccius senegalensis : 53–55 vertèbres dont 6 cervicales ; 12–17 branchiospines. Une tache noire est toujours présente sur la membrane hyomandibulaire, elle est assez courte et diffuse. L'otolithe est trapu, et porte toujours un angle bien marqué sur son bord crénelé, l'extrémité postérieure est plus arrondie et située symétriquement (Fig. 1).

Merluccius polli : 55–57 vertèbres (Maurin 1965 : 54–58), dont 5 cervicales ; 9–12 branchiospines. Une grande tache noire sur la membrane hyomandibulaire qui s'étend jusqu'à l'otolithe les parties untérieures et postérieures sont semblables en largeur, la partie centrale plus étroite et les extrémités moins pointues.

3. REPARTITION ET DISTINCTION DES STOCKS

Concernant la répartition des merlus, les points suivants ont fait l'objet d'études polonaises menées dans la période 1966–1970 à bord des bateaux commerciaux et des navires de recherche dans les divisions statistiques 34.1.3 et 34.3.1 :

3.1 Composition spécifique des captures par zone géographique

L'identification des espèces a été basée sur des comptages individuels des vertèbres ainsi que sur l'apparence des otolithes pendant la lecture de l'âge. Le nombre des vertèbres a été étudié en fonction de la longueur du poisson pour quatre zones bien distinctes : 23°30–21°N, 21°–19°N, 19°–17°N et 17°–15°N. Les résultats obtenus sont présentés aux tableaux 1–3 et résumés au tableau 4.

Dans le secteur septentrional (23°30–21°N), M. merluccius et M. senegalensis ont été trouvés en proportions presque égales (respectivement 47 et 53 %).

Dans la zone entre Cap Blanc et Cap Timiris (21°–19°N), M. senegalensis était l'espèce prédominante (76 % des individus analysés), M. merluccius avait presque disparu (0,6 %), mais M. polli y constituait environ un quart des individus échantillonnés.

Entre le Cap Timiris et Saint-Louis, la composition spécifique a été similaire à celle trouvée entre 21° et 19°N (0,5 %, 82,5 % et 17 %).

Sur le plateau continental sénégalais (17°–15°N), M. merluccius n'a pas été trouvé. Les deux autres espèces, M. senegalensis et M. polli montraient les pourcentages suivants : 46,5 % et 53,5%.

Dans toute la zone prospectée (23°30'–15°N), les proportions ont donc été de : 8 % pour M. senegalensis et 22 % pour M. polli.

Ces résultats sont pratiquement similaires à ceux obtenus par le Groupe de travail sur le merlu (COPACE/PACE 78/9), où M. merluccius constituait 10 % et les deux autres espèces respectivement 70 % et 20 %.

On peut donc conclure que deux zones existent où il y a chevauchement de deux espèces : entre le Cap Juby et le Cap Blanc M. merluccius et M. senegalensis, et entre le Cap Blanc et le Cap Vert M. senegalensis et M. polli. Nord du Cap Juby l'espèce dominante est M. merluccius, tandis que M. senegalensis, bien que déjà trouvé près de Rabat (34°N) par Bravo de Laguna (1978) n'est trouvé régulièrement entre les profondeurs de 100–800 m qu'au sud du Cap Juby (28°N). De même, sud du Cap Vert, M. polli est pratiquement la seule espèce présente.

Très peu données sont disponibles sur les proportions quantitatives des espèces M. merluccius et M. senegalensis dans la zone entre Dakhla et Cap Juby, où existent des concentrations exploitables des deux espèces. Certains indices permettent toutefois de croire que leurs proportions soient similaires à celles trouvées dans le secteur voisin où la domination par M. merluccius accroît en allant vers le Cap Juby. Pour des besoins de l'évaluation des stocks il semble donc justifié de présumer que la limite septentrionale de la répartition des concentrations de M. senegalensis concide avec celle délimitant la division statistique 34.1.3 (Cap Bojador, 26°N). Les chercheurs soviétiques suggèrent toutefois de légers changements dans les limites d'extension de chaque espèce en fonction des changements dans les conditions de l'environnement.

Les observations présentées ci-dessus ne correspondent pas exactement aux limites de la distribution des merlus trouvés par Bravo de Laguna (FAO 1979a, p. 85). Elles sont néanmoins similaires aux résultats soviétiques, notamment pour l'année 1972 (FAO 1979a, p. 52). La limite septentrionale de l'aire de répartition de M. polli ainsi que la limite méridionale de celle de M. merluccius devrait à notre avis être situées au niveau du Cap Blanc. La limite méridionale de la distribution de M. senegalensis se trouve - selon prospection par chalutage du N/O “Professeur Bogucki” en Mai 1979 - au niveau du Cap Vert, étant donné que tous les merlus capturés autour de ce cap appartenaient à ce moment à l'espèce M. polli.

3.2 Distinction des stocks

L'aire de distribution relativement limitée et l'absence de variabilité dans les caractères morphologiques suggèrent que les merlus ne forment pas des unités infraspécifiques.

Quant à l'espèce M. merluccius, il y a une hypothèse (CIEM 1977) selon laquelle on peut distinguer dans les eaux européennes de l'Atlantique un seul stock unitaire sauf dans les eaux portugaises (secteur IX). Si cette supposition se confirmait, les M. merluccius des eaux portugaises, marocaines, des Açores, du Banc Conception etc. jusqu'à 21°N appartiendraient à d'autres unités.

A l'heure actuelle, il est impossible de se prononcer sur l'identité des stocks des côtes nord-ouest africaines. Il est néanmoins utile de noter ici la présence de jeunes M. merluccius (à partir de 8 cm) en même temps autour du Banc Conception (COPACE/PACE/78/9), entre Dakhla et Cap Juby (Bravo de Laguna 1982 d'après Domanevski et Stiopkina 1976) ainsi qu'entre Dakhla et le Cap Blanc où l'auteur a observé des juvéniles de 15–25 cm et quelques femelles qui venaient de pondre.

On ne devrait pas perdre de vue que le courant des Canaries pourrait théoriquement distribuer des oeufs et des larves de M. merluccius vers le sud. L'étude de la distinction des stocks mérite d'être continuée dans cette région.

3.3 Relation entre abondance et profondeur

Dans l'étude de la distribution géographique des merlus doit être incluse celle de leur répartition verticale et saisonnière. La figure 2 présente les données polonaises concernant la variation de l'abondance des merlus (toutes les espèces confondues) en fonction de la profondeur pour trois zones géographiques. Elles résultent de 829 coups de chalut de fond effectuées en 1967–1969 (Wysokinski et Porebski, 1972).

Entre Cap Bojador et Cap Barbas (26°–22°20'N), la plus grande abondance (moyennant 450 Kg/h) fut trouvée à des profondeurs de 250–320 m. Entre Cap Barbas et Cap Tmiris (22°20'N-19°45'N), les merlus sont plus dispersés aux différentes profondeurs. Leur densité est moins grande, mais il y a toujours une nette augmentation de leur PUE avec la profondeur. En dessous de 130 m, la PUE variait en moyenne entre 100 et 180 Kg/h. Entre Cap Tmiris et Cap Vert (19°45'N – 14°45'N) on a constaté que les merlus étaient plus abondants (300–350 Kg/h) à des profondeurs de 130 – 250 m.

Bravo de Laguna (1982) a trouvé des variations similaires dans la distribution du merlu en fonction de la profondeur et de la latitude, sans toutefois présenter des données chiffrées qui permettraient une comparaison avec les nôtres.

3.4 Relation entre taille et profondeur

Il est bien connu que les tailles des merlus dépendent de la profondeur à laquelle ils sont capturés. La figure 3 confirme ce phénomène pour les trois espèces de merlus confondues. Aüx profondeurs de 25–80 m on ne trouve que de juvéniles et immatures de 15 à 26 cm de longueur. Entre 130 et 250 m, on trouve également toutes les longueurs comprises entre 15 et 26 cm ; dans la zone la plus profonde, à partir de 250 m, le plus petit merlu trouvé a été de 35 cm. L'espèce M. polli semble préférer les zones encore plus profondes, comme indique le tableau 5 résumant les données obtenues lors de la campagne de prospection conjointe sénégalopolonaise. Les profondeurs de 160 à 500 m limiteraient la distribution verticale de cette espèce autour du Cap Vert. L'abondance et la taille augmentent régulièrement avec la profondeur jusqu'à la limite indiquée et à la température de 8°C.

3.5 Distribution saisonnière et déplacements

Très peu de données sont présentées en FAO 1979a sur les saisons de pêche du merlu. Selon les Soviétiques, la pêche du merlu s'effectue pendant toute l'année, mais les captures sont plus élevées pendant les mois de Juin – Août.

Dans les captures polonaises, effectuées aux profondeurs moyennes (généralement 100–300 m), où le merlu n'était qu'une espèce secondaire, les prises de celui-ci ont été plus grandes pendant les 6 premiers mois de l'année (tableau 6). Dans la division statistique 34.3.1 on a pu constater un déplacement saisonnier de M. senegalensis et M. polli vers les eaux plus profondes ou plutôt vers le nord à la fin du premier semestre. Ce déplacement est probablement lié à la périodicité du courant des Canaries et de l'upwelling (Rebert 1979). Dans la partie méridionale de leur habitat, entre St Louis et l'archipel des Bissagos on peut constater que les changements saisonniers dans l'abondance des merlus coincident en temps et en espace avec l'intensité du courant des Canaries (plus forte pendant la première moitié de l'année). Cette dépendance semble être confirmée par nos données sur les PUE polonaises par degré de latitude entre 12° et 16°N pour les années 1968–1971 (tableau 7). Ce tableau montre que le merlu disparait complètement de la région sud du Cap Vert à partir de mois de Juin pour réapparaitre en Janvier.

Les prospections par chalutage faites par l'URSS dans les eaux gambiennes mènent à des conclusions similaires (FAO 1979 b). D'après cette étude, le merlu (probablement M. polli et non pas M. senegalensis) constituait pendant les premiers trimestres de 1973 et 1974 5–6 % de la “biomasse minimum”. En Mai, leur contribution diminuait à 0,1 %, après quoi ils disparaissaient complètement pendant les 6 derniers mois de l'année.

Les migrations hypotétiques postulées pour expliquer les changements saisonniers observés dans l'abondance des merlus devraient être mieux connues pour les besoins de l'évaluation des stocks.

4. DESCRIPTION DE LA PECHERIE

La pêche polonaise dans la région du COPACE a été effectuée par différents types de bateaux.

Les premières captures ont été réalisées par des bateaux du type B-20, remplacés ensuite par des chalutiers autonomes des types B-23 et B-18. Dans les années 1970–1980 la flotte a été complétée par des chalutiers du type B-29 adaptés spécialement pour la pêche pélagique. Les caractéristiques techniques de ces bateaux sont présentées au tableau 8.

Dans la période 1966–1975, le bateau du type B-23 était le type le plus utilisé. Il peut donc être considéré comme le type de bateau standard pour la pêche polonaise dans la région du COPACE.

Lors des premières années (1962–1966) quand la pêche étaient encore libre en dehors de la zone de 3 milles marins de la côte, la flotte polonaise s'orientait principalement sur la pêche au chalut de fond des sparidés. Dans les années suivantes (1966–1972) et après la détection de grandes ressources pélagiques, elle a commencé à exploiter les stocks de maquereaux et de chinchards qui auparavant n'étaient ni exploités, ni connus. A cette époque a eu lieu un changement partiel de cible vers les espèces pélagiques étant donné que les chaluts pélagiques et de fond étaient utilisés alternativement. Ces deux chaluts avaient un maillage minimum d'environ 40 mm.

La pêche pélagique s'est développée au fur et à mesure de la modernisation du chalut et des instruments de détection acoustique. Le merlu n'était alors qu'une espèce accessoire dans les captures, qui constituait 0,5 –2,5 % des captures totales selon les statistiques officielles (tableau 9). En réalité, ces pourcentages étaient plus élevés car environ un quart des captures était constitué de jeunes merlus destinés directement à la production de farine. Ils n'étaient pas commercialisés et n'apparaissent donc pas dans les statistiques officielles.

Il s'en suit que les statistiques des pays appliquant des normes de qualité de poisson nationales, par exemple une longueur minimum (dans la pêche polonaise d'environ 25 cm), sous-estiment vraisemblablement les captures de merlus.

Les captures polonaises ont été réalisées dans les divisions statistiques 34.1.3 et 34.3.1, jusqu'à une profondeur d'environ 350 m. A partir de 1972/1973, la majorité des flottes étrangères ont quitté la division 34.3.1 pour aller pêcher sur le plateau continental du Sahara. C'est à ce moment qu'a commencé, grâce à l'efficacité des chaluts pélagiques modernes des pays de l'Europe de l'Est, l'exploitation de l'un des plus abondants stocks pélagiques de la région du COPACE, la sardine saharienne (stock “C”). C'est alors que le merlu a disparu dans les captures polonaises. Il apparait de nouveau en 1976 après la signature d'un accord de pêche entre le Sénégal et la Pologne. Les quantités de merlus capturées étaient cependant négligeables car presque tout l'effort de pêche était dirigé vers les sardinelles en utilisant le chalut pélagique.

L'évolution de la pêcherie des autres pays est-européens peut être considérée comme similaire à celle de la Pologne décrite ci-dessus.

5. INDICES D'ABONDANCE

La nature accessoire du merlu dans les captures de quelques pays parmi lesquels la Pologne, dans les divisions statistiques 34.1.3 et 34.3.1 du COPACE, diminue considérablement l'utilité des données disponibles sur l'effort de pêche, qui était dirigé principalement vers d'autres espèces. La valeur de l'effort de pêche comme indice absolu du taux d'exploitation du stock est en outre limitée par le fait que trois espèces de merlu existent dans la zone dont les captures sont rapportées sous un nom commun. En outre, de grandes variations sont enregistrées dans l'abondance des différentes générations. Ces raisons nous ont amenés à considérer que les données d'effort polonaises - exprimées en jours de pêche du bateau standard B-23 - ne correspondent ni aux captures de merlus par an, ni par mois.

Par contre, on a choisi comme unité d'effort le nombre de jours de pêche, selon les journaux de bord des B-23, pendant lesquels des merlus ont été réellement capturés en quelconque quantité. Les données ainsi obtenues sur les captures (en tonnes), les efforts (jours) et les PUE sont résumés au tableau 10. En figure 4, ces mêmes données sont comparées avec les PUE des plus grands bateaux portugais (> 500 TJB).

Il est intéressant de noter qu'à partir de 1969 les tendances dans les PUE polonaises et portugaises sont les mêmes. Ces tendances dans les les PUE polonaises sont bien visibles dans chaque division statistique. Les séries de données sont interrompues quand la pêche au merlu fut suspendue : en 1973 dans la division 34.3.1, en 1974 dans 34.1.3 et en 1976 dans 34.1.1. Le rapport entre les valeurs extrêmes des PUE polonaises et portugaises est presque égale (2,5 - 3x) dans les divisions statistiques 34.1.3 et 34.3.1. Une valeur minimum était enregistrée en 1970, des maximums en 1972 – 1974. Vu toutefois le nombre très limité de données à partir desquelles ces PUE sont calculées, ces valeurs n'ont qu'un caractère indicatif.

De la figure 4 ressort que dans la division 34.3.1 où prédomine M. senegalensis l'abondance montre un cycle régulier, avec des pics successifs en 1966, 1969 et 1972. Un cycle analogue apparait dans l'abondance de M. merluccius dans la division 34.1.1, avec un décalage de 4 ans entre deux maximums successifs : 1966, 1970, 1974 (voir également FAO 1981, annexe 4). Les données marocaines, espagnoles, portugaises et polonaises confirment que dans la division 34.1.1 ce stock a connu un maximum en abondance en 1974.

Dans la division statistique 34.1.3 où coexistent M. merluccius et M. senegalensis dans des proportions égales, de tels cycles ne sont pas visibles, bien qu'en figure 4 on puisse distinguer de plus grandes abondances en 1969 et 1973. Ces observations sont complétées par les résultats des prospections par chalutage soviétiques (FAO 1979 a, Annexe 6, Tableau 17), selon lesquelles l'abondance des merlus était plus grande en 1972 et en 1975. Il est donc possible que des cycles d'abondance d'une périodicité de 3 – 4 ans existent également en division 34.1.3.

6. STATISTIQUES DE CAPTURES

Les statistuques officielles des captures de merlus (M. merluccius et Merluccius spp.) par pays sont données au tableau 11 et à la figure 5 pour la période 1965 à 1979. L'analyse de ces données permet de faire les remarques suivantes :

  1. Les prises totales jusqu'à l'année 1969 et en partie jusqu'en 1972 semblent être sous-estimées, notamment à cause d'une moins bonne couverture des statistiques espagnoles ainsi que d'une sous-estimation des captures polonaises et très probablement celles des autres pays est-européens (comme expliqué ci-dessus, au chapitre 4). Sur la base de ces considérations, on peut estimer très grossièrement que les prises totales de merlus ont été sous-estimées d'au moins 25 % dans la période 1965 –1972 (pour l'Espagne jusqu'en 1969), sauf au Maroc.

  2. Par rapport à la période précédente, les captures de merlus ont augmenté quelques fois dans la période 1972/73 – 1976/77, à cause notamment des plus grandes captures soviétiques. Une comparaison de l'évolution des captures de merlus par tous les pays sans l'URSS et l'Italie (dont l'Italie a suspendu la pêche en 1974) et celles de l'URSS séparément est présentée au tableau 12. Concernant les si grandes captures soviétiques dans les années 1972–1977 nous avons quelques réservations. Il manque les possibilités de faire une vérification quelconque, mais nous estimons que quelques corrections s'imposent. Nos réserves se basent sur le fait que la flottille soviétique a quitté en 1972–1973 les fonds de pêche mauritaniens riches en merlus et s'est déplacée vers la plus petite zone du Sahara (34.1.3). En plus, dans les rapports de quelques réunions du COPACE (FAO 1979 a, 1979 b, 1981), on peut trouver des observations des représentants de l'URSS confirmant notamment que :

    1. A partir de l'année 1975, les bateaux de pêche soviétiques n'utilisent que la senne et le chalut pélagique.

    2. Ces bateaux n'effectuent pas une pêche spécifique du merlu sauf dans la période de leur plus grande abondance en Juin-Août.

    3. La flottille soviétique se concentre sur la capture des espèces pélagiques et que le merlu n'est qu'une espèce secondaire.

    4. L'effort de pêche total des navires de pêche soviétiques n'a guère varié entre 1965 et 1976, c'est-à-dire dans la période des grandes captures du merlu.

      D'autre part, il est évident que quelques très fortes classes d'âge de merlus ont été responsables d'une augmentation de la biomasse et des prises totales entre 1972 et 1976. Ceci est confirmé par diverses observations dont la majorité ont été qualitatives, y compris celles des prospections par chalutage de l'URSS (RTM Belogorsk) entre 1972 et 1975. Ainsi, le taux d'accroissment du stock entre 1972 et 1976 semble être le plus important indice de correction disponible pour déterminer les captures historiques les plus probables du merlu.

      Pour trouver une solution définitive à ce problème on propose d'une part d'accepter la suggestion soviétique selon laquelle “l'augmentation des prises de merlu sur le plateau continental de l'Afrique nord-occidentale en 1971–1975 s'explique par l'augmentation de sa population” (FAO 1979 a, Annexe 6) et d'autre part de prendre en considération les déclarations soviétiques citées ci-dessus concernant les activités limitées de la pêche au merlu de ce pays. Ensuite, il est suggéré d'essayer de vérifier les captures soviétiques sur la base de l'évolution des captures des autres pays qui à leur tour sont en accord avec le taux d'accroissement en abondance établi sur la base des données portugaises et en partie polonaises.

  3. Le déplacement de la majorité des flottilles étrangères en 1972/73 de la division statistique 34.3.1 vers les eaux sahariennes a dû changer considérablement la composition spécifique des captures de merlus. D'après les données citées ci-dessus, la proportion de M. merluccius et de M. senegalensis est d'environ 1 : 1 nord de la parallèle de 21°N. Tenant compte du fait qu'une partie des captures provient toutefois de la région du Cap Blanc, où prédomine M. senegalensis (75 %), l'on peut estimer que, de 1973 à 1977 les prises totales de merlus dans ces deux divisions statistiques étaient composées d'au moins 25 % de M. merluccius, 70 % de M. senegalensis et 5 % de M. polli.

    Prenant en considération tous les éléments de correction évoqués ci-dessus, les statistiques des captures présentées au tableau 11 ont été corrigées, sauf celles du Maroc et de l'Espagne à partir de 1970. Les estimations, pour les années 1965–1979, résultant de ces corrections, sont, par espèce, présentées au tableau 13 pour toute la zone du COPACE.

7. AGE ET CROISSANCE

L'âge des merlus a été déterminé par la lecture des otolithes. Pour cette étude, on disposait au total de 798 otolithes de M. senegalensis, de 126 otolithes de M. polli et de seulement 70 otolithes de M. merluccius. Les otolithes disponibles avaient tous été prélevés entre les mois de Septembre et de Mai dans la période 1966–1970. Pour combler les trous dûs au manque d'échantillons, pour certains mois, nous supposons que :

  1. Le taux de croissance dans la période 1966–1970 n'ait pas été sujet à des variations interannuelles,

  2. Les échantillons des otolithes, quoique non représentatifs pour en déduire la structure en âges de la population, soient suffisamment nombreux pour pouvoir établir des paramètres moyens de croissance pour cette période,

  3. La relation taille-âge (selon l'équation de Von Bertalanffy), calculée pour chacune des trois espèce de merlus, puisse être utilisée comme clé de transformation de fréquences de longueurs (considérées représentatives) en composition par classes d'âge des captures commerciales.

  4. Sauf en quelques cas bien précis, l'ensemble d'une zone opaque et d'une zone hyaline sur l'otolithe représente la croissance du merlu pendant une année. Dans la majorité des cas, le premier anneau sur l'otolithe n'a pas été compté car il est généralement déposé lors du passage à la vie démersale du jeune merlu. La structure des otolithes des individus plus âgés est souvent difficile à interpréter car leur opacité augmente avec la taille. La détermination de l'âge de ces individus est donc approximative

Les résultats de la lecture des otolithes sont présentés par espèce aux tableaux 14, 15 et 16 sous forme de clé taille-âge. Y sont également indiquées les longueurs moyennes correspondant à chaque âge. Pour M. senegalensis et M. polli, les données longueur-poids figurent aussi sur les tableaux.

Les paramètres de croissance, la relation âge-taille, ainsi que les coefficients a et b de l'équation P = a . Lb (poids en grammes et taille en centimètres) peuvent être trouvés aux tableaux 17 et 18. Faute de données sur M. merluccius on a été obligé d'utiliser les valeurs de Loo et a et b figurant dans le rapport CIEM (1977). Le tableau 19 résume la relation âge-poids pour les trois espèces de merlus.

En général, il semble que les paramètres obtenus sont satisfaisants. La valeur du coefficient K de l'équation de Von Bertalanffy de 0,06 à 0,07 est proche de celle trouvée ailleurs pour les autres espèces de merlus. Pour M. polli ce coefficient est un peu plus élevé, ce qui s'explique par un métabolisme plus intensif chez les espèces méridionales. D'autre part, ce coefficient semble être légèrement surestimé chez M. merluccius en le comparant à celui de M. senegalensis.

8. REPRODUCTION, SEX RATIO

Les observations sur la reproduction et le sex ratio présentées ci-dessous ne concernent que M. senegalensis. Elles couvrent la région de 15°N à 23°30'N et la période 1967–1970.

La période de reproduction de M. senegalensis s'étend d'Octobre à Février/Mars avec un maximum en fin Novembre - Décembre. Des individus à gonades vidées ou à moitié vidées ont été trouvés au bord du plateau continental à des profondeurs de 100–250 m. On a observé que la ponte s'effectuait à différentes latitudes entre 18–23°N et notamment :

La ponte se déroule comme celle décrite pour le merlu argentin (M. Hubbsi) par Wysokinski (1977). Les mâles se concentrent d'abord sur les lieux de ponte où ils attendent les femelles. Ces dernières s'approchent ensuite pour pondre leurs oeufs et se retirent aussitôt, tandis que les mâles restent plus longtemps sur les lieux de ponte. Ainsi les mâles dominent toujours en nombre. Au tableau 20 est présentée la composition en âge, sexe et stade de maturité d'une concentration de poissons trouvée sur ces lieux, qui confirme les conclusions susmentionnées.

L'évolution du sex ratio dans les captures polonaises entre les mois d'Octobre et Mai ressort du Tableau 21. Ces données permettent de conclure que le sex ratio réel dans la population toute entière de M. senegalensis est égale à 1 : 1. Plus compliquée est la relation entre âge/taille et sex ratio (tableau 22) des merlus.

La prédominance des mâles pendant la saison de reproduction complique l'interprétation des structures en âges de la population. Dans tous les échantillons polonais les mâles ont constitué 70 % et les femelles 30 % des prises totales de merlus. Ceci s'explique par le fait que les échantillons n'ont été prélevés qu'aux mois de Septembre à Mai ainsi que par la profondeur relativement faible à laquelle les pêches ont été effectuées.

Les données obtenues montrent que la durée de vie des merlus mâles est plus courte que celle des femelles. Les plus vieux mâles rencontrés avaient 8 ans d'âge. Tous les mâles ont atteint la maturité sexuelle à l'âge de 4 ans. La durée de vie maximale des femelles est de l'ordre de 10–11 ans. A partir de l'âge de 7 ans, elles dominent donc de loin. La maturité sexuelle (100 %) intervient à l'âge de 5 ans.

9. FREQUENCES DES LONGUEURS

Les tableaux 23–28 résument les fréquences des longueurs (totales) résultant des mensurations effectuées sur les merlus en 1966–1970 et 1972 dans les divisions statistiques 34.1.3 et 34.3.1. Elles sont présentées par mois, par an et par division du COPACE pour l'ensemble des espèces de merlus et pour les deux sexes combinés. Ces observations ne couvrent pas tous les mois, ni même tous les trimestres des années indiquées. Elles ont été obtenues de façon irrégulière et parfois même sporadique au cours de missions scientifiques à bord des bateaux commerciaux (1967, 1968, 1969, 1972) ou des bateaux de recherches (1966, 1970). Malgré cette non-périodicité dans les prélèvements, l'échantillonnage pour les fréquences de longueurs a été effectué de telle façon que les résultats peuvent être considérés comme représentatifs pour les captures totales.

En général, la flotte polonaise a pêché sur des fonds de 100–300 m où le merlu constituait à peine 4,4 % de la prise totale et où prédominaient des poissons de taille relativement petite.

Au tableau 29 nous présentons les données soviétiques sur les fréquences des données des merlus pour les années 1970–1975. Comme nous les avons obtenues en les recalculant de la figure 8 de l'annexe 6 (p. 62, FAO 1979a ), elles n'ont ici qu'une valeur approximative. Nous estimons que ces données peuvent néanmoins être bien représentatives de la structure des captures soviétiques car les échantillons proviennent de la région du Cap Blanc où plupart des merlus était pêchée.

Il est intéressant de noter qu'une bonne concordance existe dans leurs fréquences de longueurs, pour les deux années (1970 et 1972) pour lesquelles des données polonaises et soviétiques sont disponibles. En effet, dans la période 1970–1975 tous les merlus dans les captures de l'URSS étaient inférieurs à 60 cm. Ces constations permettent de présumer que ces deux pays pêchaient aux mêmes profondeurs et dans la même zone méridionale où prédominent les espèces M. senegalensis et M. polli.

La série historique (1967–1975) des fréquences de longueurs pour les captures polonaises et soviétiques est présentée au Tableau 30. Il est à noter que, pour les années 1970 et 1972, les données polonaises et soviétiques sont combinées.

Selon les indications des chercheurs espagnols et portugais, les merlus constituent environ 50 % des captures totales de ces pays. Elles ont par conséquent dû être pêchées à de plus grandes profondeurs, où la taille moyenne des merlus est plus grande. La plus grande taille des merlus dans les captures portugaises est effectivement plus grande : 83 cm, contre 60 cm pour la Pologne et 60 cm pour l'URSS. Il est également probable que les Portugais et Espagnols pêchent plutôt dans la division statistique 34.1.3, où la grande espèce M. merluccius contribue à l'augmentation de la taille moyenne.

10. COMPOSITION PAR AGES DES CAPTURES

Malgrè la très grande importance de telles données détaillées pour une évaluation correcte des ressources, il n'a jusqu'à présent pas été possible de séparer les differentes espèces, sexes et âges à l'intérieur d'une classe de tailles. Quelques relations quantitatives obtenues dans les précedents chapitres peuvent néanmoins être utilisées.

A titre d'essai, nous avons d'abord transformé les fréquences de longueurs en compositions par âge, en utilisant des paramètres de croissance supposés constants pour toute la période étudiée. Cette méthode conçue par Wiktor (1973) est détaillée au tableau 31. Elle a permis d'estimer la composition en âges des captures polonaises et soviétiques ensemble (Tableau 32) et les captures portugaises séparément (Tableau 33). ).

Les conclusions suivantes ont ainsi été obtenues :

  1. Les captures portugaises consistent en merlus plus âgés (3–6 ans en majorité) que les captures soviétiques et polonaises où dominent les individus de 2–4 ans.

  2. La composition en âges des captures montre de grandes fluctuations interannuelles, particulièrement celle calculée à la base des données polonaises et soviétiques. Ces fluctuations s'expliquent par l'apparition de plus fortes ou plus faibles générations ainsi que par les changements fréquents des lieux de pêche des flottilles polonaises et soviétiques. Quelques générations ont néanmoins été prédominantes pendant des années consécutives, par exemple les merlus âgés de 3–5 ans en 1967 qui sont restés les plus nombreux groupes en 1968 et 1969. Egalement, les classes de 1968 et surtout 1969 se sont montrées exceptionellement riches.

  3. La composition des captures portugaises est, par contre, beaucoup plus stable. Il semble donc que la structure en âges des captures portugaises et espagnoles soit mieux caractérisée par les données portugaises et que les captures de ces deux pays doivent être analysées ensemble.

11. AGE DE RECRUTEMENT ET DE SELECTION

Au cours de l'année, trois vagues de jeunes merlus apparaissent dans les captures démersales : en Mai (à 9–10 cm de longueur), en Juillet (12–16 cm) et en Octobre (14–20 cm). Le moment de leur première apparition dans les captures du chalut de fond et leur taille de 9–14 cm suggèrent un âge moyen de recrutement de 0,5 an. De mêmes valeurs ont été trouvées par Wysokinski (1982) pour le merlu du Cap (M. capensis). Selon cet auteur, ce recrutement du merlu coincide avec le déplacement des jeunes merlus de la zone pélagique au fond.

Dans les prises de chaluts à une maille minimum de 40 mm, les jeunes merlus ont une taille comprise entre 14 et 20 cm lors de leur première apparition dans les captures. Cette taille correspond à peu près à l'âge d'un an. Puisque la plupart des chalutiers ont utilisé ce maillage de 40 mm, on peut estimer à un an l'âge de sélection des trois espèces de merlus.

Cet âge de sélection correspond avec les résultats des études sur la sélectivité des différents types de chalut pour le merlu européen réalisées dans le cadre du programme conjoint de recherches hispano-marocain (Belvèze et al 1981). Selon ces études, les tailles de rétention de 50 % dans des maillages de 34 et 39 mm sont de 13 et 15 cm respectivement, à un âge légèrement inférieur à 1 an.

12. TRAVAUX FUTURS

Les données de base disponibles à présent permettent l'utilisation de quelques méthodes d'évaluation des stocks. Tout d'abord il semble que le modèle de production ne peut malheureusement pas être appliqué faute de données fiables sur l'effort de pêche. D'autre part, l'application d'un modèle analytique est possible selon deux alternatives :

Procédé A

  1. Adopter les statistiques des captures par espèce présentées au tableau 13 après d'éventuelles corrections.

  2. Pour les divisions statistiques 34.1.3 et 34.3.1, séparer les espèces de merlus dans chaque classe de longueur en utilisant les proportions dans les captures polonaises données au chapitre 3. Réunir les nombres de M. merluccius de ces divisions avec ceux de la division statistique 34.1.1.

  3. Transformer pour chaque espèce les fréquences de longueurs en composition par âge en utilisant les paramètres de croissance et la méthode de transformation proposée au chapitre 10.

  4. Pour chaque espèce, calculer le nombre de poissons dans les captures et dans le stock, estimer les autres paramètres comme la mortalité par pêche etc. par des méthodes classiques (VPA, Beverton, et Holt par exemple).

Cette première méthode était celle envisagée auparavant par l'auteur. Elle est néanmoins discutable car la clé pour la séparation des espèces dans chaque classe de longueur est basée uniquement sur les proportions dans les captures polonaises. Elle devrait d'abord être approuvée ou corrigée par les chercheurs des différents pays effectuant la pêche du merlu au large.

Procédé B

  1. Utiliser les statistiques officielles (avec ou sans correction des captures soviétiques) par division et par groupe d'espèces (Division 34.1.1 - M. merluccius ; Division 34.1.3 + 34.3.1 - Merluccius spp).

  2. Préparation des données, basée en partie sur les données fournies dans le présent rapport (par exemple fréquences de longueurs transformées en âges), séparément pour M. merluccius et Merluccius spp. Pour cette dernière catégorie, on devrait utiliser les paramètres de croissance établis pour M. senegalensis sans toutefois essayer de séparer les données par espèces. Les nombres de Merluccius spp capturés dans les divisions statistiques 34.1.3 + 34.3.1 devraient être déterminés séparément pour la pêche spécialisée (Espagne, Portugal) et pour les captures des autres pays où le merlu n'est qu'une espèce secondaire. Pour ce faire, on devrait utiliser les données sur la composition par âge présentée dans la présente étude.

  3. Evaluation de deux stocks : M. merluccius dans la division statistique 34.1.1 et Merluccius spp dans les divisions 34.1.3 + 34.3.1, où le stock est composé en réalité de trois espèces. Cette évaluation se déroulerait de la même manière que celle décrite au point 4 du Procédé A. Finalement, le choix entre procédés A et B est au prochain Groupe de travail ad hoc sur les merlus.

13. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Belvèze, H., J. 1981 Bravo de Laguna et R. Goñi, Sélectivité des chaluts sur le merlu (M. merluccius) et la crevette rose (Parapenaeus longirostris) dans la zone nord du COPACE. FAO.Fish.Rep. (244) : 110–127

Bravo de Laguna, J., 1982 Distribution and abundance of demersal resources of the CINECA region. Rapp.P.-v. Réun.Cons.int.Explor.Mer 180 : 432–446

CIEM, 1977 Rapport du Groupe de travail sur le merlu. Nantes, 1976 CIEM CM 1977/G 3, 36pp.

Domanevsky, L.N., et M.V. Stiopkina, 1976 The peculiarities of the distribution and the first estimation of abundance of the major groundfish species on the Northwest Africa Shelf /ICES CM 1973/G : 3, 10pp.

FAO, 1979a Rapport du Groupe de travail ad hoc sur les merlus (Merluccius merluccius M. senegalensis, M. cadenati) dans la zone nord du COPACE. COPACE/PACE SERIES 78/9 : 93pp.

FAO, 1979b Report of the Fourth Session of the working Party on Resource Evaluation of the Fishery Committee for the Eastern Central Atlantic.FAO Fish. Rep. (220) : 200pp.

FAO, 1981 Report of the Fifth Session of the working Party on Resource Evaluation of the Fishery Committee for the Eastern Central Atlantic. FAO Fish. Rep. (244) : 127pp.

Fischer, W., G. Bianchi and W.B. Scott, 1981 FAO Species Identification Sheets for fishery purposes, Vols 1–7, pag.var.

Maurin, C., 1965 Les merlus des mers européennes et nord-ouest africaines. Rapp. P.-v. Réun.Cons.Int.Explor.Mer. 18 (2) : 215–220

Rebert, J.P., 1979 Aperçu sur l'hydrologie du plateau continental Ouest Africain de la Mauritanie à la Guinée. COPACE/PACE SERIES 78/10 : 92–97.

Wiktor, J., 1973 Une simple méthode pour calculer la composition par classes d'âges d'une population de poissons à partir de la courbe de longueurs. Symposium 20ème anniversaire Inst. Pêches Marit., Div. Swinoujscie. Osrodek Wydawniczy MIR, Gdynia : 27–31 (polonais).

Wysokinski, A., 1977 Biologie et ressources des merlus argentins. Studia i Materialy, MIR. B (40) : 53–146 (en polonais)

Wysokinski, A., 1982 Essai d'application de l'analyse des longueurs modales pour la détermination de la croissance du jeune merlu (Merluccius capensis) Colln.Scient.Pap.int.Comm.SE.Atl.Fish. 9 (2) : 343–352.

Wysokinski, A., et J. Porenski, 1972 Distribution des plus importants poissons sur le plateau continental de l'Afrique du Nord-Ouest. Studia i Materialy MIR, B (26) : 1–71 (en polonais).

TABLEAU 1. Freéquence des longueurs des merlus on fonction du nombre de vertibres par zone géographique pour la période 1967–1970
Les chiffres 53, 54 … indiquent les nombres de vertèbres, a - la présence de 6 vertèbres cervicales, b - la présence de 5 vertèbres cervicales.
 15°–17°N17°–19°N19°–21°N21°–23°30'
Lt5354555657Total5354555657Total5354555657Total49505152535455Total
cm  ab     ab     ab           
9   1  1        1    1        
10    1 1        1    1        
1               2    2        
2    1 1        2    2        
3   1  1        2    2        
4  23  5        111  3        
511 1  3       1  11 3 11    2
6 1    1   2316 2 41 7  11   2
7           22415 63 15 352   10
8     11   2  2113 117211    4
9   41 5   12 313 1  5 154   10
20   33 6    41512    3  6122 11
1   3317    1 1 21   3  6 31 10
2   11 21 112218 3    3  11 13
3   31 4   1113 1    1 16 13112
4    3 3 3 11 5 2    2 1211117
527 18 181112218         2    2
6    112 31 3 7 1    1   1  12
7 2 1  3                      
81     1252 1 10 2    2    11 2
9 1  1 212    3           11 2
30       433   1012    3     1 1
1 1  1 2 22   4 3    3        
2 11   221    3 2    2 1    1
3 2    2 42   6451   10    1  1
41 1   215    636    9        
5       23    5 1    1   1   1
612    3 21   3 51   6        
7       251   812    3 1     1
8       173   11 1    1    2114
9 2    2321   6            1 1
40 21   3121   42     2  1    1
1       312   6           2  2
2 1    115    6               
3 11   212    3            112
4        1    1               
5 1    1 1    1        1 112 5
6 1    1 2    2            2 2
7        1    1               
8        2    2            1 1
9        2     2              
50 1    1                      
1        11   2               
2         1   1               
3        11   2            213
4        2    2            112
5       12    3               
6      1    1                 
7        1    1               
8        1                    
9        1    1            1 1
68                      1     1
Total6276222538929732511227167166071361103210391315237109
Tableau 2. Nombre de merlus en fonction des nombres de vertèbres par zone géographique, 1967 – 1970
Résumé du tableau 1 - a : 6 vertèbres cervicales, b : 5 vertèbres cervicales
EspèceM. merlucciusM. senegalensisM. polliTOTAL
N° de vertèbres49505152535455/a/55/b/5657 
RégionNombre d'individus210391315237--- 
21°–23°30 N            
 Total N°6445-109
  58,741,3-100
RégionNombre d'individus----166071361 
19°–21°NTotal N°-8320103
 -80,619,4100
RégionNombre d'individus----29732511227 
17°–19°N            
 Total N°-12740167
 -76,024,0100
RégionNombre d'individus----627622253 
15°–17°NTotal N°-395089
 -43,856,2100
RégionNombre d'individus21039126518144465311 
15°–23°30'NTotal N°64294110468
 13,762,823,5100

Tableau 3. Fréquence de longueur par espèce et par zone géographique. Distinction des espèces selon la forme de l'otolithe. M.m = M. Merluccius, M.s = M. senegalensis, M.p. = M. polli
Lt23°30'–21°N21°–19°N19°–17°N17°–15°N
cmM.mM.sM.pTot.M.mM.sM.pTot.M.mM.sM.pTot.M.mM.sM.pTot.
9     1 1      11
10     4 4      11
1     3 3      --
2     9 9      11
3     2 2      11
4 3 3 617      33
523 5 437  11  22
621 3 19928 426  11
7106 16 131932 -11  22
845-9 17118 123--77
9104-14 18-18-437--99
2067-13-6-6-134--1010
164-10-7-7--11-41014
221-3-11-11--44-549
374-11-10-10-134-6511
443-7-10-10--44-538
522-4-9-9-369-11819
611-2-9-9-527-628
7-----9-9-----617
8-2-2-14-14-6-6-4-4
9-2-2-18-18-5-5-213
30-1-1121-22114-15----
1-----15-15-2-2-112
2-----21 22-6-6-1-1
3-1-1-19524-11-11-2-2
4-----20727-14-14-2-2
51--1-11617114-15----
6-----121022-12-12-3-3
711-2-151227-14-14----
8-4-4-131528-16-16----
9-3-31162037-11-11-2-2
4011-2-91120-11-11-2-2
1-3-3-415-10-10-1-1
2-----516-7-7-1-1
3-3-3-235-5-5-2-2
4-4-4-538-6-6----
515-61146-6-6-1-1
6-3-3-----3-3-1-1
7-4-4-----3-3----
8-3-3-112-3-3----
9-2-2-1-1-3-3----
50-----1-1-2-2----
111-2-----3-3----
2-1-1-4-4-3-3----
3-4-4-----2-2----
4-3-3-----3-3----
5-1-1-1-1-2-2----
6-----1-1--------
7---------1-1----
8----------------
9-----1-1-1-1----
60-1-1-1-1--------
1-----2-2-1-1----
811-2------------
9-----1-1--------
Total6298-1603402133538221932253-6873141
38,761,3-1000,674,724,71000,886,612,6100-48,251,8100

Tableau 4. Composition spécifique des captures de merlus par zone géographique, basée sur les nombres de vertèbres et la forme de l'otolithe.
EspèceM.merlucciusM.senegalensisM. polliTotal
Sous - zonesNoNoNoNo
 d'individusd'individusd'individusd'indiv.
23°30'–21°N        
d'après les vertèbres6458,74541,3--109100
d'après les otolithes6238,79861,3--160100
Total12646,814353,2--269100
21°–19°N        
d'après les vertèbres--8380,62019,4103100
d'après les otolithes30,640274,713324,7538100
Total30,548575,715323,8641100
19°–17°N        
d'après les vertèbres--12776,04024,0167100
d'après les otolithes20,821986,63212,6253100
Total20,534682,47217,1420100
17°–15°N        
d'après les vertèbres--3943,85056,289100
d'après les otolithes--6848,27351,8141100
Total--10746,512353,5230100
Total        
d'après les vertèbres6413,729462,811023,5468100
d'après les otolithes625,778772,723821,61087100
Total1268,1108169,534822,41555100
Tableau 5.
Distributi verticale de M. polli dans la région du Cap Vert en Mai 1979.
 Pofondeur en m.
 100–200200–350350–600600–1000
Pourcentage de traits dans lesquels des merlus étaient présents87,5100800
Prises de merlus, Kg/h16,219,643,60
Longueur totale en cm, limites10–25-19–46-
moyennes17,1-32,9-
Température °C15–1712–148–12-
Tableau 6 - Prises moyennes (en tonnes) des merlus, par mois et par zone géographique, dans la pêche polonaise 1968–72
MoisJanFevMarAvrMaiJuinJuilAoûtSepOctNovDec
Sous - zones 
26°–21N8,665,132,81,90,10,90,46,71,70,21,7-
19°–21°N5,12,10,335,63,40,210,45,10,10,60,14,7
17°–19°N14,93,45,931,311,50,30,30,1-0,1-5,4
17°–14°N3,13,34,25,61,70,40,1-----
Tableau 7. Prise moyenne mensuelle de merlus par unité d'effort (Kg par heure de chalutage) d'un bateau polonais du type B - 23, par degré de latitude N, pendant la période 1968 - 1971.
MoisJanFevMarAvrMaiJuiJuilAoûtSepOctNovDec
Latitude N 
15° – 16°47221725148000----
14° – 15°006520------0
13° – 14°2950126600---0--
12° – 13°-000--------

Tableau 8.
Caractéristiques techniques des bateaux polonais pêchant dans la zone du COPACE entre 1962 et 1979.
Type de bateauPuissance CVTJBLongueur
B-201 37579761,2
B-231 6001 00569,4
B-182 2502 49687,3
B-292 5001 48175,4

Tableau 9.
Captures totales et annuelles de merlus (en tonnes) par la flottille polonaise, par division statistique.
 Division StatistiquePrise TotalePrise de merlueffort totalespèce cible
Année  tonnes  
 1.320 580158  maquereau
19673.122 982312  chinchard
 Total43 5624701.1 sparidés
 1.325 842155 1 324maquereau
19683.16 22731 262chinchard
 Total32 0691860,51 586sparidés
 1.321 268617 1 310chinchard
19693.120 312426 1 106maquereau
 Total41 5801 0432,52 416 
 1.311 6323 861chinchard
19703.119 36032 1 927maquereau
 Total30 992420,12 788 
 1.18591,7 77 
19711.320 97241,4 1 175chinchard
 Total32 07453,30,161 920 
 1.16 0722   
19721.313 94843 873chinchard
 3.115 37773 595maquereau
 Total35 3971180,31 468 
 1,16 1993,5 309sardine
19731.325 857131,9X 1 237chinchard
 Total34 340135,40,41 546 
 1.18 6424,2 463sardine
19741.327 9704,1 1 088chinchard
 Total36 6128,30,01 551 
 1.18 9113 292 
19751.389 3795 2 818sardine
 Total92 29080,03 110 
 1.3111 51253 3 586sardine
19763.111 36918 577 
  122 881110,04 163 
19771.3154 584110,05 403sardine

X dont 49 tonnes provenant de la division 34.1.2

Tableau 10. Prise du merlu (c), effort correspondant (f), exprimé en jours de pêche d'un chalutier B-23 et CPUE )c/f) d'après les journaux de bord. c en tonnes.
Annee
Latitude
oN
 19661967196819691970197119721973197419751976
26 – 30 C    7,09,637,212,410,8 
Div.34.1.f-----2812361015 
1            
25 –26C  0,3   7,80,33,24,5 
 f  1   2134,5 
 C/f  0,3   3,90,31,11,0 
 C     3,0 0,60,8  
24 –25f     1,6 12  
 C/f     1,9 0,60,4  
 C  1,2 0,3  0,21,7  
23 –24f  3 1 11   
 C/f  0,4 0,3  0,21,7  
 C6,23,74,11,40,35,4 7,5   
23 –23f644716,6 1   
 C/f1,00,91,00,20,30,8 7,5   
 C7,35,75,835,50,62,34,731,4  0,4
21 –22f9871012617  1
 C/f0,80,70,83,60,61,10,81,8  0,4
 C0,811,448,81,80,71,27,06,4  1,6
20 –21f218241225,56  2
 C/f0,40,62,01,80,350,61,31,1  0,8
 C 2,92,90,97,79,05,530,2   
19 –20f 33161038   
 C/f 1,01,00,91,30,91,83,8   
TOTALC14,323,763,139,69,620,925,076,65,74,52,0
34,1.3F173342191122,216,53564,53
 C/f0,8410,7181,5022,0840,8720,9411,5152,1880,95010000,677
 C3,015,817,07,57,29,950,6   5,6
18 –19f5162066914   4
 C/f0,61,00,8501,31,21,13,6   1,4
 C21,910,52,113,53,37,89,2   5,4
17 –18F10739368   6
 C/f2,21,50,71,51,11,31,2   0,9
 C0,31,7 1,52,35,19,4   0,4
16 –17f13 1353   1
 C/f.0,30,8 1.50,81,03,1   0,4
 C 0,90,2 0,53,35,1    
15 –16f 11 245    
 C/F 0,90,2 0,30,81,0    
 C    3,20,31,6    
14 –15f    211    
 C/f    1,60,31,6    
 C 0,20,1  1,4     
13 –14f 11  2     
 C/f 0,20,1  0,7     
TOTALC25,229,119,422,516,527,875,9   11,4
34.3.1f16282516162731   11
 C/f1,5751,0390,7761,4061,0311,0302,448   1,036
GRANDC39,552,882,562,126,155,7110,5113,818,115,3 
TOTALf336167352777,259,5711619,5 
CECAFC/f1,1970,8651,2311,7740,9670,7211,8571,6031,1310,785 


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