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2. DESCRIPTION DE LA PECHERIE

DONNEES SUR LES PECHES

La description des différentes pêcheries ayant déjà été effectuée dans de précédents rapports (FAO, 1983; 1985; 1986), on se contentera ici d'analyser la période actuelle (1980–1986).

POLOGNE

Les chalutiers polonais ont exploité les eaux sénégalaises en 1980 avec 13 chalutiers pélagiques type B23 et B18. L'effort de pêche s'est exercé essentiellement dans la région Casamance, principalement sur les stocks de sardinelles (80% des captures de 1977 à 1979), et secondairement sur les stocks de chinchards (Decapterus rhonchus et Trachurus trecae représentaient 8% des captures de 1977 à 1979). L'exploitation des eaux senégalaises a pris fin au cours du dernier trimestre 1980.

En 1980 et au début de 1981, les chalutiers polonais ont également exploité la division 34.1.3 au nord du Cap Blanc.

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE ALLEMANDE (RDA)

les chalutiers de la RDA exploitent uniquement les eaux de la Mauritanie. Pendant la période considérée deux types de bateaux ont exploité la région:

L'activité de ces deux flottilles était orientée principalement vers l'exploitation des stocks de chinchards (Trachurus trachurus, T. trecae et Decapterus rhonchus). Cependant les clupéidés (et principalement les sardinelles) ont vu leur importance croítre dans les captures pour atteindre 40% en 1984.

Il est à signaler également que dans le cadre d'une société marocaine qyelques calutiers de la RDA travaillent actuellement au Maroc. à la fois au chalut pélagique et au chalut de fond.

BULGARIE

les chalutiers bulgares ont exploité la division 34.1.3 (au large du Sahara Occidental en 1980 et au début de 1981, aprés un arrêt de la pêche en 1979).

De juillet 1982 à août 1983, cing chalutiers bulgares (2,500 TUB, 3,600 CV) ont également exploité les eaux mauritaniennes, principalement les stocks de chinchards.

IRAQ

Les chalutiers iraquiens ont dêbuté l'exploitation des eaux mauritaniennes en décembre 1980 avec quatre bateaux (type soviétique et équipages soviétiques, polonais et itaquiens). Sept licences de pê che ont été accordées depuis 1981 et 3600 CV). L'activaité de cette flottille est mal connue, principalement pour les bateaux de la catégorie 3.

CUBA

Cinq licences de pêche ont été accordées pour des chalutiers cubains en 1984 et 1985 par la Mauritanie. Ces chalutiers (2,634 TUB,4000 CV) ont en réaliteé exploité la région de février 1984 à septembre 1985 avec un effort de péche relativement faible en 1985.

NIGERIA

Duex senneurs (346 TUB, 1 210 CV) et un chalutier pélagique (1 000 TUB, 3600 CV) ont été signalés dans les eaux mauritaniennes en 1981. Ces bateaux n'ont pêche que quelques mois.

En 1985, deux licences de pêche ont été accordées par la Mauritanie pour des chalutiers nigérians (535 TUB, 2000 CV). Ces bateaux opérent depuis septembre 1985. En 1986, cinq licences ont été accordées aux nigérians.

ROYAUME-UNI

UN senneur a été signalé dans les eaux mauritaniennes en 1981. Ce bateau a effectué des essais quelques mois pour le compte d'une société mauritanienne.

BERMUDES

Il s'agit de groupe “Interpêche” dont le siége social se trouvait aux Bermudes. Le navire usine INTERPECHE était alimenté par une quinzaine de senneurs (35m, 250 TUB). Ce groupe a cessé ses activités fin septembre 1981. En 1980 et 1981 seuls le secteur mauritanien, ainsi que les parages immédiates du Cap Blanc ont été exploités. Cette flottille s'orientait traditionnellement vers les stocks de clupéides. Cependant en 1980 des captures importantes de chinchardes ont été effectuées (environ 100 000 t).

URSS

Au nord du Cap Blanc, la flottille soviétique a continué l'exploitation de la division 34.1.3 avec des chalutiers du type RTM-S (102 m, 3 800 CV), RTM-A (82 m, 2 350 CV), BMRT (85 m, 2 000 CV) et avec des senneurs SRTM (54 m, 800 CV). Cette pêcherie est multispécifique mais la sardine constitue l'espéce prédominante pendant la péndant la période de pic de production. Celle-ci représente 40–60% des captures des chalutiers et 95–100% de celles des senneurs (COPACE/PACE Séries 85/39,p. 8).

En Muaritanie (divisions 34.1.3 et 34.3.1), aprés un arrét de son activité en 1979, la flottille soviétique est de nouveau signalée en 1980 avec 20 bateaux qui ont obtenu des autorisations de pêche 67 000 t de pélagiques d'avril à début juillet 1980.

Aprés une nouvelle interruption, les chalutiers soviétiques sont de nouveau autorisés à pêcher dans les eaux mauritaniennes à partir de mai 1982. Ils ont cepentant stoppé la pêche de janvier à avril 1984. Actuellement 36 licences et pêche sont délivrées annuellement à la flottille soviétique. Il s'agit de bateaux de la catégorie 2 (RTMA-BMRT) et de la catégorie 3 (RTM-S). Il n'y a plus de senneurs soviétiques dans les eaux mauritaniennes.

La flottille soviétique n'exploite pas la région sénégambienne. Par contre, en Guinée Bissau, on retrouve des chalutiers pélagiques ainsi que des senneurs. Cependant l'effort de pêche de ces bateaux devient négligeable à partir de 1983.

GHANA

Il s'agit d'une flottille de senneurs basée à Banjul (Gamble) qui exploite les eaux de ce pays depuis 1973. En 1980 et 1981 cette flottille était composée de 7 et 6 senneurs respectivement. Il s'agit de bateaux de 33 m de long, de 300 CV et 113 TUB en moyenne. La durée des marées est en général trés courte 50% des sorties durant une journée. L'espéce cible de cette flottille est la sardinelle.

DANEMARK

Dans le cadre du projet Sénégal Seafood un chalutier senneur a prospecté les eaux sénégambiennes durant un an, avec pour principal objectif l'étude de l'abondance et de la répartition spatio-temporelle des clupéidés.

NORVEGE

Deux senneurs norvégiens ont été signalés dans les eaux mauritaniennes en 1981. Il s'agissait d'unités de 45–47 m, de 382–418 TJB et de 1 100 CV environ. Ces bateaux auraient très peu pêché; ils se seraient contentés de faire des essais de pêche uniquement.

ROUMANIE

Depuis 1980 la pêche roumaine ne s'exerce plus que dans les eaux de la ZEE mauritanienne. Huit licences de pêche sont accordées pour des bateaux de cette flottille. Actuellement ce sont des bateaux de la catégorie 3 (3 355 TJB, 3 880 CV) uniquement qui exploitent la région.

La pêche est orientée principalement vers l'exploitation des stocks de chinchards. Cependant l'importance des clupéidés dans les captures a augmenté de 1980 (moins de 10%) à 1983 (40%). Les Sardinella spp., diminuent par la suite et ne représentent plus qu'environ 30% des captures en 1985.

La capture totale de cette flottille a augmenté de 1984 à 1985. Cette augmentation est due, non pas à une augmentation de l'effort, mais à une augmentation de la PUE qui est passée de 29 à 42 t/jour de pêche. Les carangidés, qui représentaient 45% des captures en 1984, ont représenté 53% en 1985. Pour la première fois en 1985, Decapterus rhonchus a dominé dans les captures. Il est donc probable que la biomasse de Trachurus spp. a diminué tandis que Decapterus rhonchus a tendance à occuper la place des deux autres espèces. La présence massive de D. rhonchus est également une conséquence du rapprochement à la côte de la flottille roumaine. La pêche s'est exercée à la limite des 12 milles (fonds de 50 m environ au sud de Timiris, 30 m entre Timiris et Cap Blanc) tandis que les années précédentes l'effort de pêche s'exerçait plus au large (fonds de 100 à 200 m).

En ce qui concerne Scomber japonicus, cette espèce continue à représenter environ 5% des captures. On notera que pour la première fois les prises de maquereaux ont été plus importantes en 34.3.1. Dans le même temps les individus capturés en 34.3.1 ont une taille supérieure à ceux de la division 34.1.3. Il s'agit d'une situation nouvelle car généralement les captures de maquereaux étaient importantes au sud de la division 34.1.3.

En saison froide (décembre à avril) l'importance des carangidés diminue dans les captures au bénéfice de Sardina pilchardus.

CAP-VERT

La flottille de pêche capverdienne est composée d'une flottille artisanale et d'une flottille dite industrielle et semi-industrielle. La flottille artisanale est composée de 1 170 barques de 4 à 6 m, motorisées ou non, opérant à partir de 75 points de débarquement. Pour la capture des petits pélagiques côtiers, elles utilisent essentiellement des sennes de plage qui sont au nombre de 109. La flottille industrielle est composée de petits canneurs de 9 à 20 m de long dont l'activité est essentiellement orientée vers la pêche au thon, mais qui capturent pour en faire des appâts, des petits pélagiques au moyen des sennes de plage ou de sennes tournantes dont cinq sont actuellement en activité. En dehors de la saison du thon, les plus grands des canneurs s'orientent vers la pêche à la langouste tandis que les plus petits se recyclent dans la pêche aux petits pélagiques côtiers.

La description caractéristique des sennes de plage utilisées au Cap-Vert se trouve dans Hanek et al. (1984).

Deux espèces représentent l'essentiel des captures de petits pélagiques au Cap-Vert. Sur la totalité de la série historique 1981–1985, les Decapterus spp., ont représenté 55% des captures, le Selar crumenophthalmus 43% et les Sardinella maderensis 2%.

MAROC

La flotte de pêche marocaine est artisanale et assez vieille; elle s'est développée au Maroc depuis une quarantaine d'années. Elle est constituée par des senneurs (51,8%), des chalutiers (26,5%) et des sardiniers-chalutiers (21,7%). C'est une flotte constituée de bateaux en bois chargeant leurs captures dans des cales non isolées et non réfrigérées. La jauge brute moyenne est de 53,1 TJB pour les sardiniers, de 54,2 TJB pour les chalutiers, et de 54,14 TJB pour les sardiniers-chalutiers (Tableau 3, p. 133, COPACE/TECH/83/27).

En fait, 72,8% des sardiniers, 81% des chalutiers et 69,6% des sardinierschalutiers pêchent dans la zone traditionnelle Safi-Essaouira-Agadir (32°30N–29°30N). Dans cette zone plus de la moitié du nombre des bateaux est basée au port d'Agadir.

Si l'évolution en nombre est peu sensible, par contre la taille des bateaux s'accroît de 1973 à 1983 par remplacement progressif des petites unités par des plus grandes (38,94 TJB à 53,1 TJB en moyenne pour les sardiniers).

Les sardiniers utilisent des sennes tournantes et coulissantes pour la capture de petits pélagiques. La longueur des sennes varie entre 350 et 700 m et la chute entre 40 et 164 m selon les régions où l'engin est utilisé, la taille étant plus importante dans le nord que dans le sud. Le maillage est relativement homogène.

L'ouverture à la pêche du nouveau port de Tantan (Zone B, cf. fig. 1, COPACE/TECH/83/27) en fin 1981 a permis à une partie de la flottille marocaine d'aller exploiter la zone B dès l'automne (8% du total de la flottille sardinière).

Le chinchard pêché à la senne et au chalut commence à prendre une importance considérable dans les captures marocaines. Cette augmentation peut s'expliquer par la diminution des rejets de cette espèce qui trouve de plus en plus de débouchés sur le marché intérieur marocain. Les plus fortes prises de cette espèce ont été enregistrées en 1977 et 1978; en 1984 elles ont baissé par rapport aux années antérieures.

Les captures de maquereaux continuent à prendre une importance de plus en plus considérable en enregistrant le plus grand chiffre jamais atteint de 127 348 t en 1984. Plus de 80% des captures de cette espèce se font à partir du port d'Agadir.

SENEGAL

Les chinchards et les maquereaux ne constituent l'espèce cible d'aucune pêcherie exploitant les poissons pélagiques. Seul le chinchard jaune représente un tonnage non négligeable mais son pourcentage dans les prises annuelles reste toujours inférieur à 5% des prises totales de pélagiques. Le Trachurus trecae et le Scomber japonicus restent inférieurs à 1% des captures tandis que le T. trachurus reste confidentiel dans les débarquements.

Le fait saillant de la pêcherie sénégalaise est le désarmement depuis 1983 d'une grande partie de la flotille des sardiniers dakarois. Seuls quatre sardiniers parmi les plus petits présentaient une activité soutenue au début de 1986. On assiste d'autre part sur la petite côte du Sénégal à un remplacement progressif dans la pêcherie artisanale des sennes tournantes par des filets maillants encerclants, phénomène lié à la raréfaction des Sardinella aurita dans cette zone; des conséquences sur les captures de Decapterus rhonchus vont donc probablement en découler.

Un senneur ghanéen en 1982 et un en 1984 ont été signalés dans les eaux sénégalaises.


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