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DEUXIEME PARTIE - MISE AU POINT DES SPECIFICATIONS ET DES LIMITES CRITIQUES DES ELEMENTS DE CLASSIFICATION


A. FACTEURS AGRONOMIQUES
B. AMENAGEMENT
C. MISE EN VALEUR ET AMELIORATION DES TERRES
D. CONSERVATION DE LA NATURE ET PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT
E. FACTEURS SOCIO-ECONOMIQUES


Les facteurs qui jouent un rôle déterminant dans le degré d’aptitude d’une unité de terre à un type d’utilisation ou à un système d’exploitation donné sont appelés “éléments de classification”. Le Tableau 12 du Chapitre 4 répertorie les facteurs que l’on peut utiliser comme “éléments de classification” en fonction de leur incidence sur:

A. Les cultures (facteurs agronomiques touchant les rendements ou la production)
B. L’aménagement
C. La mise en valeur ou l’amélioration des terres
D. La conservation des ressources et l’environnement
E. Les conditions socio-économiques
Dans cette deuxième partie, nous allons examiner successivement chacun des 32 facteurs du Tableau 12 et leurs interactions en cinq Sections A, B, C, D et E reprenant les titres figurant ci-dessus. On a conservé les préfixes alphabétiques des 32 éléments de classification du Tableau 12; c’est pourquoi la Section B commence par le facteur 14, la Section C par le facteur 19, etc.

Le but de cette deuxième partie est de faciliter les décisions à prendre pour franchir les étapes 3 à 5 du Protocole décrit au Chapitre 3, à savoir:

i. Quels sont les facteurs qui ont un rôle déterminant dans la classification?

ii. Quelles sont les limites critiques qui correspondent le mieux, pour chaque élément de classification, aux conditions nécessaires et limitatives d’un type d’utilisation donné pour les niveaux d’aptitude s1, s2, s3, n1 et n2? Ces limites critiques constituent les spécifications reportées dans le formulaire 1, selon la description faite aux Etapes 4 et 5.

Il est recommandé de commencer par spécifier ces limites critiques facteur par facteur. Au cours de l’évaluation, le nombre des facteurs à l’étude diminuera progressivement ou bien leurs effets seront additionnés pour obtenir des estimations des rendements, de la production, ou en tant que coûts et avantages. Comme on l’a expliqué au Chapitre 6, il est indispensable, une fois qu’on a établi les coefficients de classement des différents facteurs ou groupes de facteurs, d’en évaluer les interactions (voir Section 6.2) ainsi que l’“importance” (voir Section 6.3) de chaque facteur ou interaction, considérations qui doivent toujours intervenir quand on décide la classe d’aptitude (S1, S2, S3, N1 ou N2) qui convient à une combinaison unité de terre/type d’utilisation. Il n’y a donc pas nécessairement adéquation entre les limites critiques de tous les éléments de classification précédemment répertoriés et les spécifications des classes d’aptitude des terres. Certains facteurs peuvent se révéler être d’une importance primordiale et d’autres être relégués au rang d’éléments non classificateurs. Une terre S1 devra donc avoir un coefficient de classement s1 pour le ou les facteur(s) le(s) plus important(s), mais des coefficients inférieurs (s2, s3 ou même n1) seront acceptables si, au stade final de l’évaluation, ces mêmes facteurs ne sont plus considérés comme déterminants.

Dans les premiers stades de l’évaluation, il importe que les limites critiques soient considérées comme l’angle des besoins et limitations des systèmes de culture, d’irrigation et d’aménagement à l’étude. Les cultures exigent une certaine quantité de rayonnement, des températures adaptées, un approvisionnement continu en eau et éléments nutritifs, un environnement propice au développement des racines, des conditions convenables d’irrigation ou de récolte, de mécanisation, de maturation après-récolte, etc. Inversement, les cultures sont diversement limitées en raison de leur vulnérabilité ou de leur tolérance à un excès d’eau, de sels, ou à certaines toxicités, carences, ravageurs, gelées, orages, etc. Les méthodes d’irrigation (surface, aspersion, goutte-à-goutte) ont, de même, leurs besoins et limitations propres, tout comme les systèmes d’aménagement (manuels ou mécanisés). Il importe de décider quelles sont les conditions nécessaires à la limite de l’utilisation des terres qui jouent un rôle classificateur.

L’approche qui fait intervenir les besoins et limitations amènera l’évaluateur à réfléchir aux caractéristiques des terres et aux intrants ou améliorations qui seront nécessaires pour assortir le mieux possible les conditions des terres et leur utilisation. Il pourra alors dégager les caractéristiques, intrants et améliorations qui, de par leur incidence sur les besoins et limitations de l’utilisation des terres, s’appliquent le mieux et influent le plus. Pour des raisons de simplicité, on pourra ensuite abréger le processus en dressant la liste des spécifications de classe qui sont à la fois rationnelles et utilisables en tant que mesure physique et économique de la classe d’aptitude des terres.

Quand on met au point les limites critiques de chaque facteur qui deviendront des spécifications de classe, il ne faut pas perdre de vue les implications que recouvre la traduction en termes économiques des éléments physiques que sont la productivité, les intrants et les améliorations apportées aux terres. Il faut, dans la mesure du possible, déterminer de façon détaillée les avantages et les coûts qui vont de pair avec les différents facteurs. Dans la pratique, on peut utiliser, au tout début d’une évaluation, les coefficients de classement s1, s2, s3, n1 et n2 pour indiquer les niveaux de production et les avantages et coûts de la mise en valeur. Les données quantitatives qui seront rassemblées au fil des études permettront d’affiner ces indications.

La définition des termes s1, s2, s3, n1 et n2 a été donnée dans le Tableau 13.

La liste des 32 facteurs examinés dans les pages suivantes quoiqu’exhaustive, ne doit pas être regardée comme immuable. L’évaluateur doit se sentir libre de modifier ou de regrouper les facteurs selon les nécessités d’une évaluation donnée. Ce faisant, il devra veiller à ne pas prendre en compte un même aspect deux fois sous des rubriques différentes. La répartition ou le regroupement des facteurs observés dans la deuxième partie répondent à des raisons de commodité uniquement dans la pratique, les interactions peuvent se révéler très importantes. Il faut en tenir compte et les manipuler à bon escient.


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