Produits forestiers non ligneux


QUEL AVENIR?

RESUME

L'expression "produits forestiers non ligneux" (PFNL) utilisée dans le présent rapport, s'entend de biens et services marchands ou de subsistance destinés à la consommation humaine ou industrielle, provenant de ressources renouvelables et de la biomasse forestières et des probabilités d'accroître les revenus réels et les emplois des ménages ruraux. Ces produits proviennent notamment de l'utilisation de plantes pour l'obtention d'aliments, de fourrages, de combustibles, de médicaments, de fibres, de produits biochimiques, ainsi que d'animaux, d'oiseaux et de reptiles, de poissons dont on tire des aliments, fourrures et plumes. Le bois utilisé pour la fabrication d'objets d'artisanat est pris en compte, de même que les services rendus par la forêt sur pied, dont on tire les avantages tels que les revenus du tourisme et la sauvegarde de la biodiversité.

Une recherche bibliographique approfondie a révélé qu'il y a eu de nombreuses réunions et conférences dont les travaux ont porté sur les PFNL les plus importants au plan commercial (tanins, liège, térébenthine, champignons, etc.). Les activités domestiques, telles que l'obtention à des fins de subsistance d'aliments, d'articles d'artisanat, de combustibles et de fourrages ont été examinées de plus en plus près dans le cadre du Programme de foresterie communautaire.

La délimitation entre les forêts, l'agriculture et l'horticulture n'est pas nette, que ce soit au plan national ou au plan international. Il n'est donc pas étonnant que les intérêts des divers départements de la FAO pour les PFNL se chevauchent aussi. Par exemple, le Département de l'agriculture s'est intéressé à la mise en valeur d'essences sauvages de palmiers à huile, tandis que le Département des forêts s'est penché sur l'aménagement des ressources en vigogne au Pérou et sur l'élevage de crocodiles en captivité pour la production de cuir. Une coopération inter et intradépartementale peut assurer l'application de connaissances techniques à des problèmes spécifiques de valorisation des produits en fonction des besoins internationaux.

Parmi les principaux facteurs qui ont entravé par le passé la valorisation des PFNL, il faut citer les suivants:

1. Préjugés à l'encontre de l'utilisation des ressources sauvages.

2. Sous-évaluation du rôle des produits forestiers non ligneux dans l'économie nationale.

3. Méconnaissance du rôle des produits forestiers non ligneux dans la vie des communautés rurales.

4. Préjugés des agents de terrain et des chercheurs en faveur de produits qui demandent des techniques spécialisées, et au détriment des produits naturels, qui ne demandent souvent qu'un traitement simple.

5. Remplacement de ces produits dans l'industrie par des produits synthétiques pour abaisser les coûts.

6. Manque d'informations, mauvais accès aux textes relatifs à ce domaine et insuffisance de la formation.

Les principaux facteurs favorables à la valorisation des PFNL sont les suivants:

1. Détérioration des facteurs économiques intérieurs et extérieurs limitant les importations et donnant une importance croissante aux ressources naturelles locales.

2. Prise de conscience croissante des avantages à tirer de la valorisation des PFNL pour les économies nationales et locales et la conservation de l'environnement.

3. Nouveaux débouchés créés par le mouvement des verts dans les pays occidentaux et nouveaux marchés "ethniques" ouverts par la migration des populations.

4. Recherche croissante de nouveaux produits biochimiques pour la fabrication de médicaments et de produits industriels.

La commercialisation de nouveaux PFNL suppose l'existence sur le marché d'un créneau à occuper, soit en remplaçant un produit par un produit supérieur et/ou meilleur marché, soit en satisfaisant une demande qui était restée jusque-là non satisfaite. L'information sur les prix et l'infrastructure du marché est nécessaire pour assurer des revenus suffisants aux producteurs. Les divers fournisseurs peuvent se heurter à des problèmes financiers lorsqu'ils accroissent la production pour répondre à la demande de nouveaux marchés. Des modifications institutionnelles des droits de propriété peuvent être nécessaires pour éviter la surexploitation et l'épuisement des ressources.

Etant donné la grande variété de produits et autres éléments du contexte ayant des incidences sur les perspectives de valorisation, il est difficile de choisir en priorité une zone écologique donnée pour la valorisation des PFNL. Les forêts tropicales humides possèdent la plus grande variété de PFNL non exploitées. Quant aux zones arides et semi-arides, dont les ressources naturelles sont limitées, elles n'offrent pas de grandes possibilités, mais un effort concentré de mise en valeur de tout produit potentiel serait probablement fructueux. Les aliments, fourrages et médicaments figureront toujours en bonne place parmi les besoins de toute communauté, mais les efforts de mise en valeur des produits devraient donner la priorité aux sources non ligneuses qui ont toute possibilité d'améliorer les revenus et l'emploi, tout en fournissant aussi d'autres avantages pour la consommation locale.

La valorisation des PFNL est une tâche pluridisciplinaire qui suppose une étroite collaboration entre spécialistes au sein de la FAO et d'autres organisations internationales et nationales. On n'a pas suffisamment oeuvré pour renforcer les programmes communs relatifs à l'utilisation durable des principaux PFNL dans les institutions concernées. Ces efforts devraient maintenant être encouragés comme l'une des nombreuses approches de la conservation et de l'utilisation judicieuse des ressources forestières.