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3 - Besoins d'aide


Il y a un énorme éventail de produits et de situations socio-économiques locales qui influent sur les possibilités de valorisation des PFNL. Il est donc difficile de choisir en priorité telle ou telle zone écologique pour qu'elle bénéficie de cette valorisation. On trouvera ci-après un examen de certains facteurs en jeu, ainsi qu'une description des avantages que l'on aurait en axant le programme respectivement sur les zones arides et semi-arides, subhumides et humides.

3.1 Lorsqu'on recommande des régions devant bénéficier en priorité d'une aide, il faut se demander si les besoins locaux sont cohérents avec la politique du gouvernement. L'un des facteurs dont il faut tenir compte est l'origine de la demande d'aide à la valorisation d'un produit forestier, la question de savoir si cette demande tient à un besoin perçu par les administrateurs, par les communautés locales, par les deux ou par aucun des deux (autrement dit, si d'autres intérêts ont stimulé cette demande). Les administrateurs devraient aussi consulter les communautés bénéficiaires et les organisations intermédiaires potentielles afin d'identifier les priorités.

Les administrateurs peuvent aussi devoir tenir compte d'autres considérations économiques nationales commerciales concernant la mise en valeur d'un produit particulier. L'aide au développement d'un produit devrait viser à l'obtention d'une amélioration significative de la prospérité d'une communauté locale grâce à la création d'emplois et à l'amélioration des revenus et des conditions de vie. Même lorsque la récolte durable de PFNL est viable et réalisable, les possibilités d'obtention d'avantages significatifs par les utilisateurs des terres peuvent être incertaines (Flint, 1990).

3.2 Au sein des services consultés de la FAO, on estime généralement que les régions arides et semi-arides, notamment les zones d'altitude, devraient bénéficier en priorité d'une amélioration des systèmes de production de subsistance. Etant donné que les ressources naturelles et leur potentiel sont limités dans ces zones, pratiquement toutes les formes de valorisation devraient apporter des avantages, en particulier pour la fourniture de produits de première nécessité - aliments, fourrages, combustibles et médicaments.

Cependant, bien que l'Afrique subsaharienne ait été, conformément à ce critère, distinguée comme la région qui a le plus besoin d'aide, on peut se demander si la mise en valeur des PFNL serait financièrement réalisable dans la plus grande partie de la région sahélienne. Il existe toutefois des possibilités dans la région soudanienne, immédiatement au sud du Sahel, ainsi que dans le Kalahari et dans la Corne de l'Afrique. L'amélioration des fruits du Ziziphus (voir section 4.2), de Vitellaria paradoxa et de Parkia spp. pour la production d'aliments devrait être envisagée comme une priorité possible de valorisation de produits.

Ziziphus au Niger

La caatinga au Brésil et la puna andine sont d'autres zones arides qui ont un grand potentiel de valorisation des produits forestiers non ligneux, en particulier pour l'obtention de fourrages et de plantes médicinales. Les projets de terrain de la FAO dans ces régions sont axés sur le développement rural par la promotion de l'emploi, par les agriculteurs, d'essences ligneuses polyvalentes. Des instituts nationaux du Pérou sont engagés, avec l'aide de la FAO, dans des programmes de conservation des essences forestières polyvalentes et de leur utilisation rationnelle dans les zones d'altitude des Andes.

3.3 Les forêts ombrophiles tropicales ont le plus grand éventail de PFNL non exploités, et certaines communautés sont entièrement tributaires de ces produits. Bon nombre de fruits sauvages commercialisés dans les capitales régionales brésiliennes sont inconnus en Europe et en Amérique du Nord, et pourraient être exportés. Des ONG locales ayant des liens avec les mouvements internationaux en faveur de l'environnement et des droits de l'homme et des chefs d' entreprise progressistes (mai 1990) étudient déjà ces possibilités et elles ont récemment obtenu une aide de la FAO pour établir des priorités de valorisation des PFNL par l'intermédiaire de l'Institut des études pour l'Amazonie.

3.4 La sécurité de jouissance est un important facteur qui favorise la conservation et la durabilité des systèmes d'utilisation des terres. La zone subhumide, qui se situe entre les régions arides et la forêt ombrophile tropicale et qui est le principal endroit où se pratique l'agriculture, est une zone où il n'y a pas de sécurité de jouissance. La mise en valeur des PFNL dans cette zone devrait être axée sur des efforts visant à freiner la désertification, mais elle devrait aller de pair avec une meilleure définition des droits de propriété sur les arbres et la terre.


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