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Chapitre VI - La fixation primaire: La technique du mulch

1. Définition
2. Procèdes utilises


1. Définition

La technique du mulch consiste à recouvrir le sable d'une couche protectrice aussi uniforme que possible pour supprimer l'action du vent au niveau du sol et empêcher le phénomène de saltation.

Tout produit susceptible de remplir cette fonction est susceptible d'être utilisé. C'est dire la grande variété des solutions possibles.

2. Procèdes utilises

2.1 Le paillage
2.2 Les pulvérisations d'eau
2.3 Les films plastiques
2.4 Les mèches acryliques
2.5 Les huiles minérales
2.6 Les stabilisations chimiques


2.1 Le paillage

La confection de mulch à base de paille, d'herbes locales ou de résidus agricoles est souvent très efficace dans la stabilisation d'une surface mobile en attendant que la végétation puisse s'y établir. En outre, il introduit des matières organiques dans le sol et aide à retarder l'évaporation. Toutefois, ces matières sont plus légères que le sable et peuvent être facilement emportées par le vent. Il faut donc les compacter ou les ensevelir. On peut aussi les faire adhérer au sol au moyen de substances agglutinantes comme l'asphalte ou par un système de piquets et liens.

2.2 Les pulvérisations d'eau

L'eau est un bon fixateur du sable. En agrégeant entre eux les grains de sable, elle leur confère une cohésion qui leur permet de résister à l'érosion éolienne. De plus, le sable humide ôtant plus lourd que le sable sec, il ne peut être arraché au sol par le vent. Il faut cependant veiller à ce que la surface à protéger soit maintenue constamment humide par des pulvérisations régulières.

2.3 Les films plastiques

Outre leur capacité d'assurer une couverture totale de la zone où ils sont posés, les films plastiques offrent divers avantages:

- ils empêchent l'évaporation de l'eau du sol,
- ils maintiennent au niveau de celui-ci une atmosphère favorable a la croissance de la végétation,
- ils évitent l'encroutement de la couche superficielle qui reste meuble et aérée.

Les films plastiques peuvent être déroulés et fixés soit à la machine pour les grandes surfaces, soit, plus généralement, à la main. Ils doivent être tendus énergiquement et fixes solidement aux quatre coins, leurs bords étant écrasés dans des sillons préparés à l'avance pour empêcher que le vent ne les soulève.

2.4 Les mèches acryliques

Ce matériau se présente sous l'aspect d'une mèche blanche formée par l'assemblage de filaments continus très fins en matière plastique. On étale ces mèches sur des bandes de largeur variable et sur une profondeur de 200 mètres. La quantité nécessaire varie selon les marques de fabrication, mais on peut l'estimer en moyenne à 50 kg de mèche à l'hectare.

Ce système de fixation a l'avantage de s'adapter très bien à toutes sortes de dunes car le matériel en épouse parfaitement les contours. Des précautions doivent être constamment prises pour éviter des affouillements par le vent.

2.5 Les huiles minérales

a) L'asphalte
b) Les huiles lourdes
c) Les huiles brutes


Parmi ces produits trois types peuvent être utilisés pour stabiliser les sables mobiles: l'asphalte, les huiles lourdes et les huiles brutes.

a) L'asphalte

Epandu par pulvérisation il forme une mince pellicule protectrice, mais fragile, non salissante, qui n'adhère pas au sol et n'y pénètre pas.

Cette pellicule est facilement endommageable par le passage d'engins et d'êtres vivants. Une surveillance constante est à exercer sur les zones traitées, et des pulvérisations de colmatage doivent être pratiquées là où des dégâts apparaissent. Faute de quoi la pellicule risquerait d'être rapidement détruite sous l'effet de la déflation qui provoquerait sa fragmentation. Un épandage répété est habituellement nécessaire pour en accroître l'épaisseur et réduire ce risque.

b) Les huiles lourdes

Il s'agit des huiles de graissage permettant d'obtenir une stabilisation durable et bon marché des dunes. Contrairement à l'asphalte elles pénètrent dans le sable à une profondeur de 5 à 10 cm pour former une couche visqueuse et salissante. Lorsque des dommages s'y produisent ils se résorbent d'eux-mêmes en grande partie. Le déchaussement de la couche peut intervenir mais sur des pentes fortes seulement.

c) Les huiles brutes

Ces huiles provenant de la distillation fractionnée du pétrole sont probablement le produit qui a été le plus largement utilisé pour la stabilisation des dunes. Chauffées à 50° et pulvérisées en bandes de 20 m de large à raison de 4 m3 par hectare, elles forment une croûte protectrice de 0,5 cm.

La faible épaisseur de celle-ci et la non-imprégnation du sable font que la stabilisation des aires traitées n'est pas définitivement acquise. Toutefois sa durabilité de trois années est suffisante pour qu'une couverture végétale implantée puisse prendre le relais.

2.6 Les stabilisations chimiques

Plusieurs produits chimiques sont disponibles sur le marché. Non phyto-toxiques ils peuvent être employés à la stabilisation de la surface de sols instables, mais pour de courtes périodes jusqu'à ce qu'une végétation ait été ou se soit installée.

Le temps qu'ils mettent à se désintégrer dépend de la structure du sol, de la pente, des techniques de pulvérisation et de la concentration du produit répandu. Dilués dans l'eau, ils sont épandus par pulvérisation. Ils n'imprègnent que les premiers millimètres du sable traité et forment une pellicule protectrice très mince et très fragile. Après que l'eau de dilution se soit évaporée, le produit lie entre eux les grains de sable qui acquièrent ainsi une cohésion suffisante pour résister au vent érosif. Diminuant en outre l'évaporation du sol, ils favorisent la germination de semences et la croissance des plantes.

La plupart des stabilisants chimiques ont été mis en oeuvre dans des zones de latitude moyenne, pour la stabilisation des pentes de talus des bords de routes, ou pour la fixation de dunes côtières avec la végétation.


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