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3. VULGARISATION

3.1 MOYENS

3.1.1 Moyens financiers

La vulgarisation dispose de trois sources de financement:

  1. fonds de vulgarisation (= fonds de contrepartie). De 17 millions environ 30% (près de 5 millions) sont réellement disponibles cette année pour les activités de vulgarisation;

  2. assistance technique PNUD d'un montant de US$ 355 000 dont 144 831 sont disponibles cette année. Sur ce total, les frais de mission d'experts internationaux ont été budgetés à US$ 84 250 (62%);

  3. assistance technique USAID d'un montant de US$ 200 000 disponibles depuis juin 1986 dont le reliquat actuel, environ US$ 140 000 disponibles jusqu'à fin 1988.

En résumé, les ressources financières disponibles pour les activités sur le terrain (frais experts/volontaires exclus) s'élèvent à 103 millions de FCFA dont la répartition entre les différents financements est comme suit: 42% PNUD, 41% USAID et 17% Gouvernement.

En plus le FISE semble, à présent, vouloir compléter cette assistance technique au développement de la pisciculture rurale. Une partie (à déterminer) du fonds pour la sécurité alimentaire (US$ 191 × 340) serait mise à la disposition du CPN à cet effet.

3.1.2 Moyens humains

Le service de vulgarisation était à l'arrivée du consultant composé de:

1 responsable national
1 responsable, zone centrale
5 moniteurs, zone centrale
5 moniteurs, zone orientale
3 moniteurs, zone occidentale

Ce service est assisté par 9 volontaires du Peace Corps dont 2 (zone centrale), 4 (zone orientale) et 3 (zone occidentale).

3.1.3 Moyens matériels

Ce service dispose de:

1 véhicule tout terrain (break)
1 véhicule tout terrain (pick-up)
2 motocyclettes 125 cc
9 mobylettes 50 cc dont 6 en assez bon état
6 transporteurs à poisson avec 4 agitateurs de 12 volts.

Ce service reçoit une dotation de 1 840 1 de carburant par trimestre, ce qui correspond à environ 40% du besoin effectif pour le fonctionnement efficace du service. (cf. tableau 1). A l'exception des 4 moniteurs de Bangui, aucun moniteur ne reçoit à présent de carburant.

3.2 DEVELOPPEMENT DE LA PISCICULTURE ARTISANALE

Le développement de ce secteur, jusque là encore inexploité, est l'objet d'une assistance technique du PNUD. Les problèmes relatifs à l'exécution de ce projet, mis en oeuvre par le Gouvernement et démarré en août, ont été signalés et discutés par les deux consultants précédents (Fulconis 1986, 1988; Delincé 1987).

La situation du crédit piscicole PNUD au 31 août 1988 est comme suit:

Crédits octroyés

Au total 29 prêts (26 à Bangui, 3 à Bouar) ont été octroyés pour un montant global de FCFA 6 290 895 (cf. tableau 13). Le solde (théorique) de la 1re tranche (8 437 500) restant disponible est donc FCFA 2 146 605 (cf. ci-aprés).

Par ailleurs, la répartition globale (théorique) des crédits entre les différentes utilisations est la suivante:

  1. investissement (construction, petit matériel): 36%
  2. alevins (tilapia, silure): 21%
  3. aliment (mélange Landjia): 43%

Le montant des prêts accordés fluctue entre FCFA 30 300 et 1 471 105 pour une moyenne de FCFA 217 000 par bénéficiaire.

Engagement CPN

Avec l'action de ces crédits, le Centre Piscicole National s'est engagé d'une part à superviser la construction des nouveaux bassins et d'autre part à assurer/superviser l'élevage mixte tilapia-silure, en fournissant les instrants afin d'optimaliser la production. Un mélange de 60% de son de riz, 30% de tourteau de coton et 10% de drêche séchée a été préparé à cet effet.

Au total, le service de vulgarisation a supervisé la construction de 14 bassins (93 ares), livré 1 030 kg d'alevins tilapia, 113 kg d'alevins silure (environ 75 000), 7 801 kg de mélange, 1 000 kg de son de riz, ainsi qu'une quantité importante de fumier. Ces intrants ont permis l'exploitation (un cycle d'élevage de six mois) de 93 bassins pour une surface de 470 ares (moyenne 5 ares par étang).

Remboursements

Les conditions d'octroi et de remboursement des prêts sont récapitulées dans le tableau ci-aprés:

CatégorieTauxPériodicité des remboursementsDurée totalePériode de grâce
Crédit Aliment et Alevins8%/an
(+ 1%/mois)1
6 mois6 moisnon
Crédit Investissement9%/an
(+ 1%/mois)1
6 mois18 mois12 mois

1 taux de pénalité en cas de retard

Les remboursements effectués jusqu'à présent sont récapitulés dans le tableau 14. A noter que 24 pisciculteurs sur 29 ont déjà terminé leur cycle d'élevage et dépassé le délai du premier remboursement. Au total FCFA 292 520 ont été remboursés. Le taux de recouvrement, calculé sur le montant théorique à rembourser au 31 août 1988 (FCFA 3 958 969) est de 7,4 pour cent.

Ce taux de recouvrement est trés faible ce qui est dû, d'une part à des problèmes climatologiques, notamment sécheresse, inondation, et chez 5 bénéficiaires non-respect des critéres de sélection et, d'autre part, à des productions extrêmement faibles (cf. tableau 21), même plus faibles que la moyenne nationale de la pisciculture familiale, pourtant déjà peu élevée (environ 20 kg/are/an). Il est évident que les pisciculteurs ont pêché presque la totalité de la production (pêches domestiques) avant la vidange officielle (contrôlée par les vulgarisateurs). Cette hypothése est confirmée par le fait que: (i) les conditions d'élevage ont été respectées (mise en charge, quantité d'aliment, fertilisation, etc.). Ainsi, la production escomptée de la polyculture tilapia-silure (60–80 kg/are/an) a certainement été atteinte; (ii) les poids moyens des deux espèces à la vidange ont été ceux escomptés, mais la survie a été faible (une faible survie due à une mortalité excessive, soit naturelle, soit par prédation comme prétendu par les bénéficiaires, aurait été confirmée par un poids moyen élevé, ce qui n'a pas été le cas).

A noter également que les pisciculteurs bénéficiaires d'un compte en banque (19 sur 29) disposent d'un reliquat de FCFA 422 920. En raison de l'arrêt du crédit (cf. ci-aprés) ces reliquats devraient être reversés au compte et considérés comme remboursements (versement en cours). Ainsi le taux de recouvrement sera de 18,1 pour cent.

Le tableau 15 récapitule la situation réelle du compte crédit. Mis à part les dépenses relatives aux trois spéculations des prêts, un important montant a été utilisé comme fonds de roulement permettant l'achat des ingrédients pour l'alimentpoisson et 67% ont été reversés au fur et à mesure que les bénéficiaires achetaient le mélange (14,4 t dont 6 594 kg restent théoriquement à livrer). Ainsi le solde effectif a été (au 31 août 1988) de FCFA 1 936 245.

La situation du stock aliment acheté avec ce fonds de roulement se trouve au tableau 16.

Une importante quantité de son et de tourteau a été empruntée par la station de Landjia. Il existe également une discordance considérable entre le stock fictif et effectif. Cela est dû à la non-inscription des prêts de la station mais certainement aussi (et pour une grande partie) aux vols (manque de rigueur dans le contrôle, absence de fiches de stock). La mission recommande que le restant de ce stock soit vendu au prix de revient à la station et aux pisciculteurs privés.

Dans le cadre de la réunion tripartite, à la fin de la deuxiéme et derniére année d'exécution de la 7e phase du projet, le consultant a tenté d'évaluer ce projet également en vue d'une éventuelle 2e phase (intensification). Des défaillances de conception ainsi que des défaillances d'exécution ont caractérisé ce projet. Celles-ci sont résumées comme suit:

Défaillances de conception

(i) partie technique

(ii) systéme de crédit choisi

(iii) moyens humains

Défaillances d'exécution:

(i) partie technique

(ii) systéme de crédit choisi

(iii) moyens humains

La réunion tripartite du 20 juin 1988 a, par la suite, fait les recommandations suivantes:

  1. arrêter le crédit piscicole;

  2. mettre l'accent sur les remboursements des crédits octroyés;

  3. utiliser les fonds restants, plus ceux qui retournent du crédit pour le développement/relance de la pisciculture en milieu rural;

  4. coordonner avec la Délégation de la CEE (FED) concernant leur projet proposé et relancer l'assistance technique FISE.

Tous les bénéficiaires du crédit, pisciculteurs et autres intéressés ont été informés de cette décision d'arrêter tout examen de dossier ainsi que tout nouveau octroi de prêts.

Une réunion du comité d'agrément de crédit a modifié les principes de rééchelonnement des remboursements jugés trop hypothétiques et pénalisent pour les bénéficiaires qui ne sont nullement responsables du non-respect des critéres de choix. Les nouveaux principes retenus sont:

  1. l'intérêt est calculé sur le solde restant à rembourser;

  2. en cas de retard, un nouveau taux d'intérêt annuel pour le crédit de campagne (aliment et alevins) ainsi que par le crédit d'investissement est fixé à 10%;

  3. les échéances sont maintenues (aprés chaque vidange) et la fraction à rembourser est proportionnelle aux recettes.

3.3 APPUI A LA PISCICULTURE FAMILIALE

La pisciculture rurale caractérisée à la fin de 1985 par environ 8 500 pisciculteurs, exploitant environ 10 000 bassins pour une superficie de plus ou moins 120 ha, est en régression. Un récent recensement global a essayé d'estimer l'impact de la pisciculture en milieu rural.

La pisciculture est installée dans les préfectures (les autres sont favorisées par la pêche et la chasse). Au total environ 2 000 pisciculteurs exploitent actuellement 3 000 bassins totalisant 50 à 60 ha (cf. tableau 17). Le recensement a pu identifier environ 50 petites fermes piscicoles renfermant plusieurs étangs (des possibilités d'extension existent chez la plupart d'entre eux) qui peuvent prétendre la qualification “artisanale”. Les autres sont essentiellement “familiales”.

Sur les 85 animateurs (pisciculteurs-encadreurs indemnisés par le FISE) que comptait le pays à la fin de 1984, 47 (soit 55%) continuent leurs activités piscicoles et ils demeurent toujours animateurs aux yeux des pisciculteurs (conseiller technique).

Conformément à la recommandation du dernier projet exécuté par la FAO, la gestion de certaines des 15 stations-secondaires est passée à des examinateurs ou pisciculteurs confirmés. La situation actuelle de ces sous-stations est représentée au tableau 18. Sur l'ensemble, neuf stations fonctionnent sous la responsabilité d'une gestion privée et six ont été abandonnées. Par contre, les contrats de prêts pour l'instant trop désavantageux pour les bénéficiaires, doivent être remplacés par des baux en bonne et due forme.

Plusieurs raisons ont caractérisé la régression de la pisciculture en milieu rural, dont les plus importantes sont:

  1. dépendance quasi permanente (au moins pour le moment) de la pisciculture familiale/subsistance (donc presque tous les pisciculteurs) d'un encadrement;

  2. insuffisance d'encadrement (quantitative et qualitative sur le terrain, aggravée par:


  3. conditions climatologiques et hydrologiques défavorables, surtout dans les limites nord de la zone piscicole, très souvent accentuées par un mauvais choix de sites.

Malgré les défaillances d'encadrement sur le terrain, un noyau “dur” de pisciculteurs persiste et continue, bon gré mal gré, à pratiquer la pisciculture. Ce facteur encourageant démontre que la pisciculture commence à prendre racine et devient petit à petit une activité agricole acceptée. Les plus importantes contraintes de la pisciculture en milieu rural sont: (i) défaillances techniques et organisationnelles des pisciculteurs, (ii) manque de motivation, (iii) vols (problème national très inquiétant), (iv) manque d'alevins (certains endroits), (v) restriction des ingrédients fertilisants et alimentaires.

3.4 RENFORCEMENT DE LA PISCICULTURE FAMILIALE ET ARTISANALE

Selon les recommandations de la revue tripartite le projet “Développement de la pisciculture artisanale” (crédit PNUD) a été révisé. Les ressources restantes (US$ 71 101) sont orientées vers le renforcement de la pisciculture familiale et artisanale en milieu rural. Ces ressources permettent le fonctionnement du service de vulgarisation pendant la période d'activité du projet, qui a été prolongée de 10 mois jusqu'en juin 1989.

Le renforcement de la vulgarisation requiert toute une restructuration du service de vulgarisation, afin de pouvoir devenir opérationnel. La restructuration proposée implique deux importants changements, à savoir:

  1. séparation compléte entre les activités des stations (production commerciale) et de vulgarisation (service d'encadrement). Jusqu'à présent le chef de station est responsable de la gestion de sa station, ainsi que de la vulgarisation de sa zone. Pourtant, la pratique a démontré que ces deux activités distinctes sont incompatibles. La figure 5 représente le nouvel organigramme proposé, qui prévoit également la création de deux nouveaux postes (chef de vulgarisation pour la zone de Bouar, Bambari);

  2. affectation de six nouveaux moniteurs afin de compléter les 12 moniteurs actuellement en poste et les 10 volontaires du Peace Corps (six anciens ont été remplacés par sept nouveaux). Ces 28 encadreurs sont indispensables afin de pouvoir encadrer de façon adéquate chaque lieu/secteur ayant actuellement au moins 50 pisciculteurs actifs. Le tableau 19 reprend les lieux d'affectation de ces encadreurs. Bangui et Bouar disposent respectivement de deux et un moniteurs “à retraiter”. Ainsi avec les six nouveaux moniteurs, le nombre effectif de vulgarisateurs sera de 25. En plus, un volontaire canadien s'occupe d'un groupement à Bangui. Le tableau 20 reprend les cadres qui sont affectés au service de vulgarisation;

  3. imputation du fonds de vulgarisation au budget régulier du Ministére de tutelle afin de garantir la continuation du fonctionnement du service aprés le retrait des bailleurs de fonds. A présent, ce fonds, considéré comme fonds de contrepartie, est imputé au budget d'investissement du Gouvernement et prendra automatiquement fin dès le retrait de l'assistance technique.

Un programme de travail a été établi en étroite collaboration avec le responsable national de la vulgarisation (cf. annexe 4). Ce programme, dont le but principal est d'encadrer de façon efficace la pisciculture en milieu rural, particuliérement en province, est basé sur les principes suivants:

Les activités liées à l'exécution de ce programme sont résumées dans la révision ``D'' du projet.

L'apport PNUD d'un montant de US$ 71 101 (fin de période d'activités: juin 1989) couvre essentiellement (i) le fonctionnement et l'entretien des moyens de déplacement, (ii) l'appui au personnel du projet (mission de suivi, appui administratif, frais de mission), (iii) la formation (frais des stages), (iv) matériel (mobylettes). L'assistance technique du PNUD est complétée par celle de l'USAID et celle du FISE.

USAID

Les ressources restantes à dépenser avant fin 1988 sont d'environ US$ 144 000. Ce montant couvre (i) du matériel (deux véhicules tout terrain, pièces de rechange, (ii) le fonctionnement de ces véhicules (carburant), (iii) un voyage d'études au Zaïre pour les responsable du service Vulgarisation (trois chefs de zone et un responsable national), (iv) formation (construction salles de formation, frais de mission), (v) réimpression de documents techniques. Les démarches pour ces dépenses sont en cours.

FISE

Un montant de US$ 191 340 est disponible (fin de période d'activité: fin 1989) pour le secteur sécurité alimentaire. La préparation d'un document de projet dont les grandes lignes budgétaires ont été retenues est en cours. Le bailleur de fonds prendra en charge (i) matériel (didactique, équipement moniteurs et chefs de zone, petit matériel de pêche et construction), (ii) formation (équipement, salles de formation, frais de stages), (iii) fonctionnement (carburant). Le montant des dépenses sera fixé en fonction des besoins réels. Un rôle important, négligé depuis quelques années du CPN est la coordination sur le terrain de toutes les activités piscicoles. A cet effet, la mission a réinstauré un étroit contact entre le CPN et tous les bailleurs de fonds susceptibles d'intervenir dans le secteur pisciculture. A présent, les activités du Gouvernement, PNUD, USAID, FISE, FED et OCSD (Organisation canadienne pour la solidarité et le développement) sont coordonnées/planifiées en conformité avec la politique gouvernementale du secteur par le directeur du CPN.


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