8.1.1 L'analyse a porté sur le Ghana et la Côte d'Ivoire et 4 indices d'abondances annuels ont été définis (tableau 9).
- à partir des sardiniers ghanéens
L'effort disponible étant le nombre de sorties ventilées par mois, la PUE annuelle calculée est:
- à partir des sardiniers ivoiriens
Les captures et temps de recherche ayant été compilés par secteur et par quinzaine, la PUE annuelle calculée est:
NOTA: 1 < × < 5 secteurs
Il faut noter ici que les PUE des secteurs par quinzaine où l'effort n'a pas atteint un seuil minimal ont été considérées comme des données manquantes.
- à partir des pirogues Poli/Ali ghanéennes
Les captures par sortie étant disponibles au niveau mensuel, les PUE annuelles sont calculées ainsi:
- à partir des pirogues Poli/Ali ivoiriennes
Les PUE annuelles ont été calculées par M. Ecoutin (de l'ORSTOM). La méthode de calcul sera demandée à l'auteur.
8.1.2 Les PUE des sardiniers et des Poli/Ali ghanéens suivent la même évolution entre 1972 et 1986 (tableau 9 et figure 14). L'échantillonnage des sardiniers et des Poli/Ali étant indépendant, il semble raisonnable de penser que les tendances ainsi obtenues reflètent les variations d'abondance en ZEE du Ghana.
Sur les six années disponibles, les PUE des sardiniers et des Watsa ivoiriens obéissent au même schéma (figure 15). On peut donc tirer la même conclusion.
Sur cette base, que l'on peut estimer solide, il est possible de comparer les tendances ivoiriennes et ghanéennes. De 1972 à 1976, les évolutions de PUE de sardiniers sont similaires (le chiffre anormalement élevé de 1974 pour la Côte d'Ivoire étant un artefact dû à la méthode de calcul d'aprés Ph. Cury). De 1976 à 1981, les évolutions sont inverses: tandis que la PUE est revenue à un niveau assez élevé au Ghana, elle redescend en Côte d'Ivoire à son niveau le plus bas jusqu'en 1980. De 1980 à 1986, les évolutions sont à nouveau semblables, et les PUE atteignent des niveaux très élevés, surtout en Côte d'Ivoire.
Ce double caractère (évolution alternativement paralèlle et opposée) ne rejette pas l'hypothèse d'un seul stock, car il peut être expliqué par la théorie des bassins, qui est exposée plus loin par Ph. Cury. Pour approfondir l'analyse, il est encore utile de considérer les classes de tailles exploitées au Ghana et en Côte d'Ivoire pour les différentes années évoquées ci-dessus. Il semble que l'effondrement relatif de l'abondance sur toute la région en 1984 ne puisse être expliqué simplement car les upwellings de 1982 à 1986 sont restés à un niveau élevé (indice 26 à 30).
Les fréquences de taille pour la senne de plage au Ghana ont été échantillonnées sérieusement de 1980 à 1984. Elles montrent que cet engin capture toute l'année des juvéniles situés entre 2 et 9 cm (6 cm étant le mode). La senne de plage apparaît donc comme un échantillonneur du recrutement. La difficulté provient du fait que l'abondance telle que la révèle la PUE de la senne de plage est le produit de l'abondance réelle par la disponibilité dans la zone de travail des sennes, cet engin ayant un volume d'accessibilité très restreint. Cette PUE est ainsi très variable et il est fréquent de rencontrer une valeur nulle encadrée de deux valeurs très élevées (figure 16). Pour évaluer une PUE annuelle moyenne représentant l'abondance du recrutement, il semble nécessaire de calculer une moyenne mobile avec une fenêtre de trois mois, afin d'obtenir un lissage des données mensuelles.
Il serait préférable dans le futur d'effectuer ce calcul sur une base hebdomadaire de manière à ce que les importantes variations de disponibilités intramensuelles ne soient pas dissimulées.
Les PUE mensuelles de senne de plage au Ghana montrent que les recrutements auraient été très importants en 1976, 1977, 1978, 1983, 1984, 1985 et 1986 (figure 16). La comparaison de l'évolution de ces PUE aux abondances données par les autres engins montre que celles-ci sont synchrones. Si l'on exprime le recrutement par un “indice de recrutement” choisi comme étant le rendement des sennes de plage ghanéennes sur l'année biologique (année n: juin à mai n+1), une corrélation forte apparaît entre les variations de l'upwelling et du recrutement à partir de 1977 (figure 17). Avant 1977 le stock effondré a pour conséquence la non-réponse du recrutement aux conditions d'upwelling (1972–1977).
La Côte d'Ivoire et le Ghana disposent de données de captures, effort et PUE pour cette espèce pour une bonne série d'années. De façon générale, les PUE annuelies moyennes des pêches semi-industrielles ghanéennes et industrielles ivoiriennes vont plus ou moins de pair (figure 18) jusqu'en 1982. Au facteur d'échelle près et exprimées dans la même unité d'effort, les deux courbes seraient certainement beaucoup plus proches. Après 1981 les tendances ne sont plus comparables et surtout les grandes prises de 1983 en Côte d'Ivoire n'apparaissent pas au Ghana.
Les PUE de la pêche artisanale (exprimées en kg/sortie) sont représentées à la figure 19. La tendance suivie par la PUE des sennes de plages ghanéennes est voisine de celle des PUE industrielles pour la période 1972–1982. Pour la Côte d'Ivoire, on dispose de PUE annuelles des filets Watsa du port de Vridi seulement; les deux premières (1979 et 1980) marquent probablement le début de cette pêcherie installée en 1979. Ces points sont mis entre parenthèses. Les engins Poli/Ali/Watsa du Ghana ne montrent pas la même évolution de PUE pour cette période. Leurs périodes de bons rendements sont les années 1973, 1975 et 1985. La prise par sortie du “set net”, un filet maillant de surface est indiquée, mais elle est très variable et pas très importante à cause de son ordre de grandeur (0,7 à 7,2 kg/sortie).
Les PUE du Togo et du Bénin ne sont pas indiquées, mais elles sont présentées au tableau 10. Les prises par sortie des sennes tournantes et filets à sardinelles (Ali) du Bénin sont en concordance avec les Poli/Ali/Watsa du Ghana pour les années 1985–1986.
