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5. SITUATION ACTUELLE

5.1 L'ORGANISATION DU SERVICE DE VULGARISATION

Compte tenu des recommandations de Janssen (1989) et avec le soutien de tous les participants, la pisciculture a bénéficié, en september 1988, d'une séparation financière et organisationnelle entre les stations principales et le service de vulgarisation.

Avec le nouvel organigramme (Annexe 3) le pays est divisé en trois zones piscicoles: orientale, centrale et occidentale. Chaque zone est dirigée par un chef de zone. Celui-ci coordonne les activités de sept à neuf agents de vulgarisation. Ces vulgarisateurs, qui travaillent directement avec les pisciculteurs, sont des moniteurs piscicoles et des volontaires américains du Peace Corps; ils remplissent tous les mêmes fonctions, et ils ont chacun leur sous-zone d'action.

Alindao est le chef-lieu de la zone orientale, et Bangui et Bouar sont les chefs-lieux de leur zone respective.

Les chefs de zone sont surpervisés par le Chef du Service national de vulgarisation, à Bangui, qui est à son tour soutenu par le Directeur du centre piscicole national (CPN). Le CPN est le siège de la vulgarisation piscicole.

Cette structure a supprimé une fois pour toutes le rôle des animateurs. Auparavant l'animateur était un jeune cultivateur scolarisé ayant reçu une formation accélérée en pisciculture. Ce pisciculteur subventionné constituait le lien entre les pisciculteurs ruraux et les cadres techniques - par son truchement les villageois recevaient leurs informations techniques (Marquet, 1983). La nouvelle organisation est plus restrictive, avec moins de niveaux. Le consultant trouve que l'idée est bonne et que le gouvernement sera sans doute à même de prendre en charge tous les frais de fonctionnement d'un service plus restreint.

5.2 INFRASTRUCTURE LOCALE

5.2.1 Moyens financiers

A l'heure actuelle le programme de vulgarisation bénéficie de trois sources de financement: les fonds de contrepartie du gouvernement; le PNUD; et l'USAID. Pour l'année 1989 la contribution est partagée comme suit:

 FCFA 1
fonds de contrepartie15 000 000 (43 %)
PNUD (US$ 40 601)11 000 000 (31 %)
USAID (= US$ 30 000)9 000 000 (26 %)
TOTAL35 000 000

1 $US 1 = FCFA 338 (juin 1989)

Les fonds de l'USAID se sont épuisés à la fin d'avril 1989; ces fonds sont gérés par le Peace Corps en collaboration avec la Direction du CPN. Ces fonds ont été alloués à l'achat de véhicules, de pièces détachées, de carburant, de bicyclettes, ainsi qu'à la formation, à la documentation et aux petits équipements.

Les fonds du PNUD se sont achevés en juin 1989. Ces fonds ont servi à financer la formation, l'achat d'équipement, les frais de missions, l'assistance technique et les opérations d'entretien.

Les fonds de contrepartie ne constituent pas un budget de fonctionnement permanent mais sont liés directement aux contributions des tierces parties. Un budget de fonctionnement n'existe pas à l'heure actuelle.

5.2.2 Personnel

Les agents de vulgarisation

Après la réorganisation de 1988 un remaniement complet du personnel de terrain a été effectué. La plupart des moniteurs ont été mutés aux nouveaux postes; les trois quarts des volontaires ont terminé leur séjour et ont été remplacés. En fait tout le personnel se trouve dans les nouvelles sous-zones.

L'effectif actuel s'élève à 12 moniteurs et 13 volontaires donc 25 agents de vulgarisation. Comme expliqué ci-dessus, l'agent qui s'occupait de la vulgarisation était auparavant l'animateur. En 1983 on comptait 8 700 pisciculteurs encadrés par 86 animateurs (Marquet 1983). A l'époque le rôle du moniteur était celui de superviseur et organisateur chargé de l'enregistrement des données, du contrôle sur le terrain et de l'organisation des réunions hebdomadaires (Marquet 1985). Le programme d'animateur a pris fin en 1985 avec l'épuisement du fonds du FISE qui subventionnait les frais.

Jusqu'alors la vulgarisation proprement dite était entre les mains des moniteurs. Ceux-ci avaient le rôle le plus proche de celui d'ancien animateur avec le chef de zone jouant un rôle plus proche de celui d'ancien moniteur.

Avec 25 agents actuellement sur le terrain, il est évident que le nombre de pisciculteurs encadrés devra diminuer. Si le nombre actuel de pisciculteurs est maintenu, chaque agent travaille avec près de 80 pisciculteurs. Suivant la source, la plupart des experts en vulgarisation estiment qu'un encadrement efficace demande que l'agent n'encadre pas plus de 10 à 25 personnes. Donc, un maximum de 625 pisciculteurs pourront être encadrés.

Plusieurs postes occupés par les agents dans les projets précédents sont à l'heure actuelle vacants et cela explique sans doute la baisse de la pisciculture rurale. Mais il est remarquable de noter qu'un bon nombre de pisciculteurs continuent à pratiquer la pisciculture sans encadrement même si leur gestion a diminué.

Cette année le service a acquis deux nouveaux moniteurs ce qui signifie que probablement l'effectif sur le terrain tendra à augmenter petit à petit. Dans l'éventualité de ces nouveaux postes il faudra soigneusement établir le mandat des moniteurs. Il faudrait éviter de devoir affronter à nouveau une situation où le contact paysan/moniteur est difficile; les anciens moniteurs étaient en fait des gardes des eaux et forêts, un service paramilitaire qui intimidait les paysans (Bangassi 1978).

Plusieurs rapports des projets précédents décrivent en détail la formation des moniteurs piscicoles. Bien que les techniques enseignées doivent être modifiées, la méthode de formation restera probablement la même.

En ce qui concerne le Peace Corps, le programme actuel continuera jusqu'en 1996 et l'on prévoit de garder 15 à 17 volontaires sur le terrain. Parmi les agents contactés par le consultant, certains ont indiqué qu'ils encadraient cinq pisciculteurs, d'autres de 10 à 20, et d'autres encore ont dit travailler avec jusqu'à cent pisciculteurs. Certains agents ont indiqué qu'ils suivent un programme de visites hebdomadaires, d'autres des visites mensuelles et quelques autres un programme flexible. Il n'y avait pas de plan directeur pour l'organisation des travaux sur le terrain.

5.2.3 Matériel

Chaque agent possède son propre moyen de transport. Les moniteurs utilisent des mobylettes et reçoivent 30 l de carburant par mois.

Les volontaires, excepté deux d'entre eux, se déplacent à bicyclette. Deux volontaires, vu leur poste éloigné, se déplacent en motocyclette et le carburant leur est fourni directement par le CPN. Les volontaires ont aussi un petit équipement comprenant une senne, un niveau à main, etc.

Les trois chefs de zone et le chef de service national possèdent chacun une motocyclette de 125 cc. Un réapprovisionnement de 60 l par mois est assuré par le CPN à travers les différentes contributions.

Chaque zone ainsi que le chef de service national disposent en principe d'une Toyota Land Cruiser Pick-up fournie par l'USAID. Les voitures pour les zones orientale et occidentale sont neuves contrairement à celles destinées à la zone centrale et au chef national, qui se trouve à la Landjia, qui sont d'occasion et ont été offertes par l'USAID. L'une a 94 000 km et l'autre 104 000 km. Même si ces derniers deux véhicules sont destinés aux activités de la vulgarisation, les activités à la Landjia en imposent une utilisation variée.

Le carburant pour tous les véhicules est accordé par la Direction suivant le cas et après une requête effectuée par le responsable des véhicules. Il n'y a pas de règle fixe mais l'on considère comme base 200 à 300 l par véhicule et par mois pour pouvoir effectuer les déplacements nécessaires.

Chaque zone dispose d'un équipement piscicole (filets, bac de transport, moyens audiovisuels pour la vulgarisation, etc.). Le chef de zone a (ou aura) un bureau avec meubles et matériel didactique.

5.2.4 Les stations piscicoles

Bien que les stations ne figurent plus directement dans la hiérarchie de la vulgarisation, elles sont peut-être en dehors du mandat du consultant. Néanmoins, les deux stations principales de Bambari et de Bouar, et le centre national de la Landjia ont été visités et la mission constate qu'une revue sera utile.

Actuellement la station de Bambari est complètement sèche. Un seul étang contient un peu d'eau avec quelques poissons mais le cours d'eau et le canal sont secs. Cet assèchement (Janssen 1989) a fait que Bambari n'est plus en mesure de fonctionner en tant que station piscicole. L'élevage de porcs et de volaille continue mais cela est sans doute peu rentable. La station comprend cinq employés et le chef de station; elle dispose d'un camion et d'un pick-up Land Rover en mauvais état.

La sécheresse a aussi touché Bouar et la Landjia mais d'une façon moins grave. A Bouar six parmi les quinze étangs de production sont secs. La gestion de la station est médiocre et le chef de station se plaint d'un manque d'intrants, notamment de graines de coton étant donné que Bouar ne se trouve pas dans une région cotonnière.

La station pratique l'élevage associé poisson/porc, poisson/canard, et poisson/poulet mais la rentabilité de ces activités n'est pas assurée faute de marché; les volailles se vendent difficilement à Bouar et les porcs sont transportés à Bangui pour la vente. La station a cinq manoeuvres, un chef de station et un pick-up Land Rover presque hors usage.

Selon les informations, la gestion de la Landja s'est améliorée ces derniers temps mais beaucoup reste encore à faire. Neuf étangs de production ont repris depuis un an mais malheureusement trois étangs sur neuf sont secs. L'élevage associé est pratiqué bien qu'il y ait une forte concurrence sur le marché de Bangui et que la demande soit restreinte pour les produits d'élevage. Cependant le marché de poisson semble très fort. Le centre vient de relancer le programme pour la reproduction de Clarias.

La Landja a produit 9 284 kg (net) en 1988 (Yamindou 1989), par contre les stations de Bouar et Bambari n'ont produit que 3 911 kg et 1 006 kg respectivement pour la même période.

Il y a aussi 13 stations piscicoles secondaires ou sous-stations dans les trois zones piscicoles (FAO 1986). Celles-ci ont été construites par les divers projects et en particulier pour l'alevinage. Depuis mars 1985 la Direction des eaux, pêche et pisciculture a entamé un programme de privatisation de ces stations. Cette privatisation a la forme d'un prêt pour une période de cinq ans, renouvelable. Les conditions du prêt sont expliquées dans l'annexe 4. Actuellement cinq stations sur treize sont passées au secteur privé.

Le consultant a visité quatre stations déjà privatisées et deux autres pour lesquelles on recherche un gestionnaire privé. Quant aux stations déjà passées au secteur privé deux d'entre elles se trouvent dans les mains des groupes de pisciculteurs, une station a été prise en charge par une école, et l'autre par deux anciens animateurs. Parmi les quatre stations aucune n'a été bien gérée, et deux ont été quasiment abandonnées.

5.2.5 Les prévisions

Cette année marque la fin des interventions de la FAO/PNUD et de l'USAID. En même temps deux nouvelles interventions sont attendues dans un proche avenir: le Fonds européen de développement (FED) avec un financement de ECU 950 000, ou environ FCFA 285 180 000 pour la pisciculture dans le contexte du programme de développement dans le centre sud (projet CAF/6005); le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (FISE) avec une subvention de US$ 191 000 (soit environ FCFA 57 300 000) provenant de la communauté belge et allouée à la pisciculture.

Le projet FED s'intéresse uniquement à la zone piscicole orientale est et aura son siège à Alindao. Les activités piscicoles prévues sont celles élaborées dans le rapport Haskoning en mai 1987. Avec la récente réorganisation du service piscicole beaucoup d'éléments de ce rapport ne sont plus valables.

Les éléments exacts du projet FISE n'étaient pas encore précisés à l'arrivée du consultant. Cependant, le FISE voulait concentrer ses efforts dans la zone piscicole occidentale.

De crainte que ces actions régionales ne puissent faire obstacle à la stucture nationale récemment mise en place et à la création d'une stratégie piscicole nationale, le consultant a proposé et a participé à une réunion technique réunissant les organisations liées aux activités piscicoles, notamment, le Ministère des eaux, forêts, chasse, pêche et tourisme, le PNUD, la FAO, le Peace Corps, le FED et le FISE. Une ligne de conduite pour cette stratégie a été tracée et est présentée dans l'annexe un.

Suite à cette réunion la mission a rencontré les représentants du FED et du FISE pour donner son appui à une coordination des efforts afin que tous les bailleurs suivent la politique nationale élaborée par le gouvernment en collaboration avec le Service national. Les deux organisations ont affirmé qu'elles coordonneraient leurs activités avec le CPN. Du côté du FISE le consultant a constaté une réorientation basée sur la stratégie proposée. Le FED, à priori d'accord, attend l'arrivée de leur expert piscicole avant d'élaborer le plan.

Janssen, lors de sa consultation a proposé l'organisation actuelle. En plus de cette recommandation, il faudrait élaborer un nouveau projet d'assistance technique avec intervention du FISE et du FED.

A l'heure actuelle la situation est la suivante:

5.3 PISCICULTEURS ET LEURS ETANGS

Les pisciculteurs ruraux ont souvent été classés dans trois catégories suivant l'entretien de leurs étangs et le rendement de la récolte (Miller 1978, Coche 1980).

A l'heure actuelle, les étangs et les pisciculteurs en milieu rural sont divisés en trois catégories:

  1. les pisciculteurs qui gèrent l'étang d'une façon plus ou moins acceptable utilisent assez d'intrants et sont relativement autonomes.

  2. les pisciculteurs confirmés qui continuent à pratiquer la pisciculture en toutes saisons bien que leurs étangs ne soient pas aussi bien gérés

  3. les pisciculteurs qui pratiquent la pisciculture à mi-temps, par manque d'eau, parce que les étangs dans la nappe phréatique ne peuvent être vidangés, ou à cause des inondations ou parce qu'ils pratiquent aussi d'autres activités.

Les pisciculteurs de la première catégorie comptent pour moins de 10 % des 2 000 pisciculteurs estimés. Ceux de la troisième catégorie sont les plus nombreux. Herzet (1981) note que 40–45 % des étangs sont saisonniers. Si l'on ajoute à ce chiffre le nombre d'étangs gérés à mi-temps, cette catégorie englobera plus de la moitié des étangs. Ce sont les pisciculteurs de la deuxième catégorie qui seront concernés par le service de vulgarisation. Ceux-ci peuvent améliorer leur gestion à travers un encadrement du Service et éventuellement devenir autonomes.

La gestion des étangs ruraux que le consultant a visités, était le plus souvent médiocre ou mauvaise. Les rares étangs bien gérés appartiennent à des pisciculteurs possédant les moyens dépassant ceux de la majorité.

Le problème majeur est celui de la fertilisation (compostage). Même les pisciculteurs qui ont moyennement géré leur étang n'ont pas bien saisi le concept du compostage. Bien que la plupart des étangs soient munis d'enclos pour le compost (et selon les pisciculteurs le compost est un intrant important), aucun d'entre eux ne possède suffisamment de compost et très peu de pisciculteurs ont les notions nécessaires pour la préparation et l'entretien du compost. Par conséquent la quantité était insignifiante et la qualité pauvre.

Ce problème n'est pas nouveau et le service est conscient de son importance. Miller (1975) a noté que la technique du compostage est très valable à cause du manque de sous-produits agricoles. Marquet (1984) a remarqué que seuls 56 % des 8 019 étangs recensés étaient équipés d'un compost plus de six mois par an.

Un autre problème lié au compost est celui du réglage d'eau. En effet, l'eau provenant de la plupart des étangs visités montrait bien que le compost n'avait aucun effet.

Le nourrissage des poissons pose toujours un problème. Certains pisciculteurs achètent des sous-produits (son de riz, tourteau, etc.) et fabriquent une nourriture pour poisson. D'autres cultivent uniquement pour nourrir leurs poissons. Dans les deux cas il est douteux que cette nourriture puisse être rentable. Les pisciculteurs qui pratiquaient ce système distribuaient une ration quotidienne si petite qu'il aurait mieux valu qu'ils concentrent leurs efforts pour augmenter leur compost.

Une nourriture supplémentaire au compost est possible avec les produits disponibles autour des étangs, par exemple les termites avec les feuilles (manioc, taro, papaye, etc.) et avec l'utilisation des déchets des fermes.

Plusieurs pisciculteurs ont essayé la pisciculture associée, principalement poisson/poulet en achetant des poussins importés et en adoptant une alimentation commerciale. Vu les mêmes difficultés rencontrées sur le marché par les stations piscicoles la majorité ont abandonné cette activité.

Un autre problème souvent signalé est celui du manque d'alevins en milieu rural. A l'heure actuelle, on constate que ce problème n'existe plus exception faite pour peu de nouveaux sites où le manque d'étangs poussait les pisciculteurs à s'approvisionner en alevins chez des collègues.

Un autre problème encore est en train de se manifester: celui de la qualité des alevins. Avec beaucoup d'alevins provenant des étangs ruraux un problème d'empoissonnement avec les nains se crée. Cela se remarque surtout dans le système d'élevage fréquent où les alevins d'environ 10 g sont empoissonnés et l'étang vidé au bout de six mois. Si les alevins sont des nains ils commencent à se reproduire à partir de trois à six semaines et en deux mois l'étang est déjà rempli de poissons. A la vidange la taille moyenne des poissons de taille commerciale est de 30–50 g et plus de la moitié de la récolte est constituée d'alevins qui sont aussi des nains.

En principe le rendement de l'étang devra augmenter au fur et à mesure que les pisciculteurs maîtriseront les techniques d'élevage. Par contre certains agents et pisciculteurs se plaignent que c'est l'inverse qui se produit et que la première récolte est plus abondante que les récoltes successives. Cela pourrait être dû à une diminution dans la qualité de la gestion de la part du pisciculteur, mais aussi assez fréquemment de l'empoissonnement d'alevins avec les nains et/ou le réempoissonnement de l'étang avant mise à sec de ce dernier. Il est parfois impossible d'adopter cette technique pour les étangs construits dans la nappe phréatique.

Bien que Tilapia nilotica soit l'espèce vulgarisée, les agents contactés ont indiqué que plusieurs étangs sont contaminés par Tilapia zilli et dans certains endroits les étangs sont empoissonnés rien que par des T. zilli. Autour des stations piscicoles les pisciculteurs pratiquaient la polyculture avec Clarias/Tilapia. La ferme de Boyali pratique l'élevage de plusieurs espèces de carpes mais l'on n'a pas rencontré la culture de carpe en milieu rural.

Auparavant les pisciculteurs étaient classés comme pisciculteurs artisanaux ou pisciculteurs ruraux (ou familiaux); la différence entre les deux était basée sur la superficie exploitée et le niveau de gestion (c'est-à-dire la superficie qui dépassait 3 ares avec un rendement de 60 kg/are/an). Dans ce but on a démarré un programme de crédit piscicole pour aider les pisciculteurs à arriver au stade artisanal.

Des 29 pisciculteurs qui ont bénéficié d'un crédit de FCFA 6 290 895, en juin 1988, 88 % d'entres eux ont vidé leurs étangs mais seulement 7,4 % du crédit a été remboursé (Yamindou 1988). Parmi 23 pisciculteurs ayant bénéficié d'un crédit autour de Bangui deux seulement ont pu empoissonner leurs étangs à la fin de 1988 (CPN 1989). A cause de la diminution des pisciculteurs artisanaux et de l'échéance du crédit la distinction entre pisciculture artisanale et rurale n'existe pratiquement plus et certainement pas au niveau d'appui du service.

5.4 ASPECT SOCIAL

Le consultant a parlé de la situation actuelle avec plusieurs pisciculteurs et agents. En ce qui concerne les pisciculteurs, le plus grand problème, souvent cité, est le manque de matériel et/ou crédit. Pour ce qui est des agents, le problème principal est de transférer efficacement les principes de base de la pisciculture. A travers ces discussions le consultant à noté également:


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