Page précédente Table des matières Page suivante


3. PROGRAMMATION DES ACTIVITES DU PROJET

3.1 ASSISTANCE DU PROJET OISO

La situation du secteur des pêches à Madagascar a fait l'objet d'une table ronde avec les responsables du projet OISO (RAF/87/008) et le CTP du projet MAG/85/014, arrivé à Mahé (Seychelles) le 22 mars à cet effet.

Le projet OISO apporte actuellement son soutien au secteur des pêches à Madagascar principalement dans les domaines suivants:

Il a été constaté que les activités du projet OISO ne constituaient pas de double emploi avec les activités projetées par le projet MAG/85/014. Au contraire ces activités, principalement orientées vers l'aménagement de pêcheries spécifiques étaient étroitement complémentaires du programme d'assitance à l'administration des pêches et leurs résultats préliminaires seront très utiles pour la formulation d'un bilan diagnostique du secteur.

Malgré un programme de travail chargé, il serait néanmoins souhaitable que le projet OISO apporte son soutien au projet MAG/85/014 pour la préparation et le traitement de l'étude socio-économique du milieu pêcheur envisagée dans le cadre du volet planification du projet ainsi que pour la vérification et l'analyse des résultats sur l'enquête-cadre de production menée par le volet statistique du projet.

3.2 PROGRAMME DE TRAVAIL DU VOLET PLANIFICATION

3.2.1 Introduction

Selon l'opinion de la mission, le diagramme des activités du projet, tel que formulé pour refléter les recommandations de la réunion tripartite du 10 août 1988, demeure excessivement ambitieux. Il comprend en effet vingt-sept activités à réaliser en trente mois et regroupées sous les quatre modules suivants: (i) réorganisation de l'administration des pêches; (ii) formation des cadres et agents de la DPA; (iii) mise en place d'un système statistique de collecte et de traitement des données; (iv) préparation du plan de développement à moyen et long termes du secteur halieutique dans son ensemble.

Il est important de noter que les activités des différents volets sont interdépendantes. Ainsi, la formulation du plan sectoriel repose pour une grande part sur l'analyse de données statistiques fiables, alors que la collecte et le traitement de ces données dépendent à leur tour de l'avancement des volets réorganisation de l'administration et formation des cadres, lesquels enfin, doivent répondre aux besoins du plan de développement.

En ce qui concerne plus particulièrement le volet planification, objet de la consultation, un certain nombre d'études et analyses étaient déjà programmées ou initiées à l'arrivée du consultant. Ces activités ont été revues et évaluées en étroite collaboration avec le CTP et le Directeur national du projet. D'autres activités complémentaires ont été mises au point afin de parvenir à un ensemble coordonné d'études sous-sectorielles menées par des experts nationaux et des analyses technicoéconomiques effectuées par une équipe multidisciplinaire de consultants internationaux permettant aisément la formulation d'un bilan diagnostique et la première ébauche d'un plan sectoriel de développement à court et moyen termes.

3.2.2 Etudes et analyses projetées ou en cours

a) Etude sur la commercialisation interne et la consommation de poisson à Madagascar

La période de préparation de cette étude est prévue d'avril à septembre 1989, y compris trois mois d'enquête sur le terrain. L'étude qui sera réalisée par des experts et enquêteurs nationaux recrutés à cet effet apparaît très complète, voire relativement ambitieuse (voir Annexe 2a) puisqu'elle suppose également l'analyse comparative pour les périodes 1987 et 1988 des COS, des enquêtes de marché déjà disponibles et le traitement mécanique des fiches d'enquête socio-économique. En l'absence d'un cadre-associé économiste au sein du projet et compte tenu de la masse importante d'information attendue de cette étude, il est recommandé qu'un consultant international participe à la formulation des conclusions de l'étude et qu'il traduise celles-ci en un programme d'action pour l'amélioration du système de commercialisation des produits halieutiques basé sur l'étude de faisabilité des projets qui seront éventuellement sélectionnés.

b) Etude socio-économique des pêcheurs traditionnels à Madagascar

Cette étude est encore au stade de la programmation. L'appui du projet OISO est envisagé pour l'identification des modalités d'échantillonnage, l'élaboration des fiches d'enquête et leur traitement mécanique. De l'opinion de la mission, cette étude n'est pas prioritaire pour l'élaboration du plan de développement, notamment pour les raisons suivantes: une masse de données socio-économiques seront disponibles au moment de la préparation du bilan diagnostique du secteur, soit que ces données aient été fournies par d'autres études (par exemple l'étude socio-économique sur la pêcherie de crabe, celle sur la pêcherie crevetière, celle sur la commercialisation ainsi que par les nombreuses études ponctuelles déjà menées dans le cadre de l'UFSH et qu'il conviendrait au préalable d'analyser), soit qu'elles proviennent de l'analyse de l'enquête-cadre (statistique) sur la production.

Toutefois, le principal argument pour le maintien de cette activité dans le programme de travail est que cette étude ne requiert pas de moyens humains et matériels supplémentaires au niveau de la phase d'enquête sur le terrain puisqu'il est prévu que celle-ci sera effectuée par le personnel chargé de la vérification de l'enquête-cadre de production dans les villages déjà sélectionnés à cet effet. Les résultats de l'étude (deux mois d'enquête et un mois d'analyse) sont prévus pour septembre 1989.

La mission recommande par conséquent qu'une attention toute particulière soit donnée à l'élaboration de fiches d'enquête simples et servant les seuls besoins de la planification. En outre, l'analyse des informations ne devrait être entreprise que si le soutien du projet OISO est assuré ou qu'un consultant national (par exemple de l'université) est identifié ou encore si un cadre professionnel associé a été recruté en temps utile sur le projet.

c) Les autres études projetées ou en cours

Les études ci-dessous étaient programmées dans le cadre du volet planification. A l'instar des études discutées au paragraphe précédent, elles ont l'avantage d'utiliser le personnel de la DPA et par conséquent de participer à l'exécution du volet formation du projet tout en couvrant des parties homogènes d'un bilan diagnostique du secteur. Ces études concernent respectivement:

Le calendrier et les termes de référence des auteurs de ces études ont été redéfinis lors de la consultation. Il font l'objet de l'Annexe 2a ainsi que les fiches de deux études supplémentaires concernant:

On peut également mentionner qu'une enquête-cadre sur les grands plans d'eau continentaux est prévue en juillet/août 1989 dans le cadre du volet statistique.

D'après le programme de travail (Annexe 4) les études et analyses seront toutes complétées au plus tard en octobre 1989. Ces études de préplanification et les informations annexes recueillies serviront de matériel de base pour les consultants internationaux chargés d'assister le projet dans la formulation des programmes et projets de développement du plan sectoriel. Les résumés de ces études seront également utilisés comme articles de situation et présentés au séminaire national sur les politiques et la planification.

3.2.3 Consultations d'experts internationaux

Il est recommandé que des consultants internationaux, ayant si possible une expérience du secteur des pêches à Madagascar, soient recrutés pour une durée d'un mois/homme respectivement pour couvrir les domaines suivants:

Les termes de référence de ces expertises font l'objet de l'Annexe 2b. L'expertise concernant l'aquaculture et la pêche continentale pourrait avoir lieu dès que les résultats de l'enquête-cadre sur les grands plans d'eaux continentaux sont connus, soit en août/septembre 1989. Il est recommandé que les deux autres expertises aient lieu impérativement en octobre/ novembre 1989 et si possible simultanément afin que les consultants puissent collaborer lors de la rédaction de leurs rapports respectifs.

Le recrutement d'un consultant/planificateur est recommandé pour assister le projet dans l'organisation du séminaire national sur les politiques et la planification. En outre, d'autres expertises pourraient s'avérer nécessaires dans les domaines institutionnels (réorganisation de l'administration, coordination des activités entre institutions) et juridiques (fiscalité, code des investissements, textes d'application de la législation sur les pêches en fonction des besoins de l'aménagement). Il est toutefois suggéré d'attendre les conclusions du séminaire national, au cours duquel ces différents thèmes seront abordés, avant de prendre une décision sur ces points. En ce qui concerne les besoins en expertise du volet réorganisation de l'administration, les conclusions du séminaire organisé par le projet sur ce sujet à Taomasina le 12 mai 1989 devraient dèjà apporter des éléments majeurs dans ce domaine.

3.2.4 Séminaire national sur les politiques et la planification

3.2.4.1 Objectifs et contexte

L'organisation de ce séminaire était prévue à l'Annexe l du document de projet révisé du 10 août 1988. Toutefois sa conception, ses objectifs et son importance en tant que vecteur du plan sectoriel de développement n'étaient pas explicités.

Parallèlement à une analyse de la situation du secteur, une conception “participative” du séminaire a été élaborée au cours de la mission. Elle a été ensuite présentée et discutée avec les principaux responsables de la DPA et des représentants des différents sous-secteurs privés et publics de l'industrie halieutique (pêche traditionnelle, artisanale et industrielle; banque; commerce; institutions de recherche et de formation) lors de visites sur le terrain, et adoptée lors d'une réunion organisée à cet effet avec les chefs de services de la DPA.

Deux raisons expliquent l'enthousiasme avec lequel cette proposition a été reçue aussi bien par le secteur privé que public. D'une part, l'expérience d'un tel forum n'est pas étrangère à Madagascar puisque les grands axes de la politique malgache des pêches ont été formulés lors de réunions analogues (séminaire sur les pêches de 1983, conférence sur la conservation des ressources naturelles au service du développement de 1985). D'autre part, le secteur traverse une période de transition caractérisée notamment par: l'émergence d'un sous-secteur artisanal maritime de type avancé profondément intégré avec la pêche traditionnelle; une augmentation notable des produits halieutiques exportés; l'apparition d'un marché interne des produits congelés; une augmentation de la consommation par habitant de produits halieutiques au détriment de la consommation de viande; un engouement nouveau des agences de développement international pour le secteur des pêches marqué par un manque de coordination alors que la capacité nationale d'absorption de projets de développement n'est pas loin d'être atteinte.

Dans ce contexte, les objectifs principaux du séminaire national sont:

En outre, d'autres objectifs du projet qui n'ont pas fait l'objet d'activités particulières, faute de temps et de personnel, seront couverts par le séminaire. Il s'agit par exemple de: l'amélioration des mécanismes de consultation et de coordination entre le MPAEF et les autres ministères concernés et entre ceux-ci et les professionnels; la coordination des activités de recherche sur l'exploitation des ressources halieutiques; la définition du rôle des différentes commissions intergouvernementales sur les pêches, etc. Les résumés des études entreprises dans le cadre du volet planification seront utilisés comme documents d'information du séminaire.

3.2.4.2 Organisation du séminaire

a) Date et lieu

Le séminaire doit se tenir au plus tôt après qu'une première ébauche du bilan diagnostique, de programmes et projets aient été formulés par le projet afin qu'ils puissent être présentés et discutés au séminaire (c'est-à-dire après l'achèvement des études de préplanification projetées, y compris celles des consultants internationaux) et au plus tard avant le début de la saison crevettière (15 février). Il est donc suggéré que le séminaire soit organisé à Antananarivo du 5 au 8 février 1990.

b) Participants

La participation au séminaire devra s'effectuer sur une base aussi large que possible. Il est nécessaire de créer un environnement participatif dans lequel chacun des groupes et sous-secteurs ayant une influence déterminante dans le développement des pêches puissent présenter les problèmes et perspectives tels que ressentis de leur point de vue. Des représentants des opérateurs traditionnels, des intérêts de la pêche artisanale et industrielle, des responsables des facilités de traitement à terre et du commerce, des banques, des différentes institutions et ministères concernés (administration des pêches, recherche, formation, finance, plan, etc.) ainsi que des représentants des agences internationales de financement ou d'assistance technique devraient être invités.

Une liste provisoire des participants est suggérée à l'Annexe 3c.

c) Documents d'information

L'information sera inchangée sur la base de courts articles/ documents techniques de situation (de 5 à 10 pages au maximum et directement ciblés sur le seul thème choisi) qui donneront lieu à des discussions conformément à l'ordre du jour (Annexe 3b).

Le premier type de document sera constitué par des articles de stratégie provinciale préparée par les services décentralisés de la DPA sous l'autorité des chefs de SPPA, si possible sur la base d'ateliers de planification avec les représentants de la profession. Afin de faciliter les travaux de synthèse du séminaire, le contenu de ces articles portera de préférence sur les points suivants: (i) synthèse des activités halieutiques les plus importantes dans la province; (ii) identification des principales contraintes recontrées par les pêcheurs, transformateurs, commerçants, villageois et par l'administration des pêches pour le développement des pêches dans la province; identification des priorités de développement et proposition d'activités ou de projets afférents. Ces articles seront présentés à la session I du séminaire.

Le deuxième type d'articles sera préparé et présenté par les différents groupes de participants lors des sessions (II à VII) techniques du séminaire. Ils auront pour objectif principal de donner un bref aperçu des activités en cours ou projetées, d'approfondir un thème particulier ou une problématique spécifique à partir d'une étude de cas et de souligner les principales contraintes rencontrées et les solutions jugées né essaires pour résoudre ces contraintes à court et moyen termes.

Les titres présentés dans l'ordre du jour provisoire correspondent aux divers thèmes des discussions et pourront faire l'objet de plusieurs articles. Durant la dernière session (VII), dite de programmation, une ébauche du programme de développement et des fiches de projet élaborées par le projet seront présentées sous forme de matrice aux séminarites et discutées.

Tous les articles devront être impérativement soumis au coordonnateur national du séminaire avant le 30 novembre 1989 afin de permettre leur édition et leur duplication.

d) Budget

Un budget prévisionnel est présenté à l'Annexe 3e. Le coût estimé du séminaire ne dépassant pas $EU 4 000 (non inclus les éventuels ateliers de planification au niveau régional et les représentants du siège de la FAO), il est suggéré que ces dépenses soient imputées au budget du projet.

e) Comité d'organisation du séminaire

Il est recommandé qu'un comité d'organisation du séminaire soit établi avant juillet 1989. Le comité servira d'organe de coordination pour tous les travaux et activités nécessaires à la préparation et au déroulement de la rencontre. Le cas échéant, le comité pourra décider de former des groupes de travail pendant le séminaire pour examiner un thème critique ou un sujet donné requérant des délibérations plus approfondies entre les participants. Ce comité sera composé de fonctionnaires de la DPA travaillant sous l'autorité d'un coordinateur national et du CTP du projet. Le comité pourra être subdivisé en trois sous-comités (de rédaction, de la logistique et du secrétariat) ayant chacun des tâches spécifiques sous la conduite d'un responsable, tel que suggéré à l'Annexe 3f.

3.2.4.3 Suite à donner au séminaire

Les termes de référence du CTP du projet prévoient de lancer l'exécution des projets préalablement ou nouvellement élaborés. Il est suggéré que cette clause soit mise en oeuvre de la manière suivante: les recommandations plénières du séminaire feront l'objet d'un rapport (février 1990). Elles seront prises en compte lors de la rédaction finale du plan sectoriel de développement (mars/mai 1990). Sur la base de ces deux documents une réunion de donateurs sera organisée en juin 1990. Les projets retenus feront l'objet de corrections techniques en collaboration avec les agences de développement intéressées, la version définitive des projets marquant la fin des activités du volet planification du projet.

3.3 CONCLUSIONS CONCERNANT LE VOLET PLANIFICATION

Le programme de travail du volet planification demeure très lourd; d'autant plus que l'expert chargé de son exécution est également le CTP du projet (ce qui représente de 20 à 30 pour cent de son temps consacré à des tâches administratives) il est également responsable des autres volets du projet.

Le document de projet indique que le mandat du CTP s'achève en principe en juin 1990, ce qui est incompatible avec l'exécution de toutes les tâches prévues dans le programme de travail (Annexe 4).

Dans ces conditions, les alternatives suivantes pourraient être envisagées:

  1. réduction de certaines activités du projet (soit du volet planification, soit d'autres volets);

  2. extension de quelques mois du projet, ou pour le moins du volet planification (septembre/octobre 1990);

  3. recrutement dans les plus brefs délais pour une période d'un an d'un cadre professionnel associé, économiste/ planificateur dont les termes de référence sont proposés à l'Annexe 2b.

  4. recrutement d'un expert, économiste, pour une période de six mois (octobre 1989-mars 1990).

La mission recommande que les parties signataires du document de projet (PNUD, FAO, Gouvernement) prennent en considération ces alternatives en temps utile.

3.4 REMARQUES CONCERNANT LES AUTRES ACTIVITES DU PROJET AYANT UNE INCIDENCE SUR LE VOLET PLANIFICATION

3.4.1 Volet statistique

3.4.1.1 Résué de la situation

Les statistiques des pêches à Madagascar sont principalement obtenues à partir des certificats d'origine et de salubrité (COS) dont l'objet primaire est de garantir la qualité des produits commercialisés d'une province à l'autre. Accessoirement des données proviennent également d'en quêtes menées sur les marchés des centres urbains importants ainsi que d'enquêtes de suivi des exportations. Ce système, très lourd sur le plan administratif ne permet d'obtenir que des informations partielles et peu fiables. Seules les statistiques de production de la pêche industrielle sont actuellement utilisables aux fins de l'aménagement des pêcheries et de la planification de leur développement.

Le volet statistique du projet a pour objectif principal la mise en place d'un systéme de collecte et de traitement des données statistiques concernant la production halieutique annuelle (caractéristiques dynamiques des pêches traditionnelles et artisanales) ainsi que l'analyse de ces données portant sur une année compléte. Il a été admis lors de la réunion tripartite du 10 août 1988 que ce système serait mis en oeuvre à partir des résultats d'une enquête-cadre de production. Le but de cette enquête était d'acquérir les connaissances préalables sur les caractéristiques structurelles des pêcheries côtières en vue d'élaborer un système statistique sur les prises et l'effort de pêche. Une enquête analogue a également été menée pour le lac Itasy. Des rapports circonstanciés sur les résultats de ces enquêtes ont été produits par l'expert statisticien du projet. Toutefois, les résultats préliminaires de l'enquête-cadre concernant les eaux estuarines et côtières font apparaître des chiffres inattendus lorsqu'on les compare aux estimations produites par une enquête-cadre réalisée en 1972 (augmentation d'un facteur 10 pour la plupart des indicateurs), comme le montre le tableau ci-après:

 PêcheursPiroguesFilets maillantsSennesLignes
19725 5173 5521 6682285 235
198854 67425 93316 9773 86564 171

Source FAO: Rapport de terrain No. 4, du projet FI:DP/MAG/85/014. Résultats de l'enquête-cadre des pêcheries traditionnelles côtières malgaches, 1987/1988, par M.S. Bellemans, janvier 1989.

Ces chiffres, qui pour l'heure ne constituent que des ordres de grandeur indicatifs, pourraient situer la production des pêcheries artisanales et traditionnelles autour de 100 000–140 000 t, au lieu des 60 000 t généralement retenues par les statistiques officielles. Le facteur décisif est probablement l'évaluation de l'effort de pêche moyen par pêcheur qui dépend lui-même d'une meilleure identification du nombre de pêcheurs occasionnels et à plein temps ainsi que d'estimations plus réalistes du temps effectif passé à la pêche pour chacune de ces catégories (dans le contexte malgache une moyenne de 100 à 150 jours de pêche pourrait être un maximum).

Il est probable que les chiffres globaux de production révélés par l'enquête-cadre soient surestimés. Cette question a fait l'objet de discussions lors du séminaire sur les statistiques des pêches organisé par le projet du 12 au 14 décembre 1988. Le séminaire a en outre accepté le système des données statistiques de capture proposé par le projet en souhaitant toutefois la mise en place d'un système plus léger. Le séminaire a également recommandé l'organisation d'une enquête de vérification de l'enquête-cadre (mai 1989-mars 1990), l'organisation d'une enquête des productions sur les grands plans d'eaux continentaux (juillet-août 1989) et d'une enquête socioéconomique sur le milieu de la pêche traditionnelle et artisanale ainsi que la conduite d'une deuxième enquête-cadre de production dans un délai de un à deux ans. Ces activités à l'exception de la dernière ont été incluses dans le programme de travail (Annexe 4).

Les résultats préliminaires de l'enquête de vérification de l'enquête-cadre de la production côtière et estuarine sont attendus pour la fin septembre 1989, permettant ainsi de faire des corrélations et extrapolations relativement fiables. Celles-ci seront renforcées par les informations rendues disponibles par les études de préplanification. Par conséquent, contrairement aux termes du rapport du séminaire sur les statistiques qui prévoient que la préparation du plan de développement ne serait possible que lorsque le volet statistique aura engendré une base de données plus fournie et détaillée 1, la mission estime que le manque de données statistiques ne devrait pas constituer un frein à l'établissement d'un bilan diagnostique et à la formulation d'une ébauche de plan de développement.

1 Page l du rapport du séminaire “Séminaire des pêches et les activités de l'Administration de la pêche et de l'aquaculture”, Antananarivo, 12–14 décembre 1988. Projet FI:DP/MAG/85/014, FAO, Rome, février 1989.

3.4.1.2 Goulet d'étranglement

Par contre, le problème important qui se pose concerne la pérennité des activités du volet statistique. Ce problème peut être résumé comme suit:

Selon les termes du document du projet révisé, le mandat de l'expert statisticien devrait s'achever en février 1990. A cette date, la vérification de l'enquête-cadre sur la production ne sera pas achevée pas plus que l'analyse des données portant sur une année complète; le système “plus léger” de collecte et de traitement des données n'aura pas été suffisamment testé. Le risque existe en outre que la formation des cadres de la DPA en micro-informatique soit encore insuffisante en février 1990 pour assurer la pérennité du système. Enfin, les trente-trois enquêteurs/collecteurs formés par le projet deviendront chômeurs à la fin de l'enquête, sans que leur relève par des agents des CIRPA ait été assurée.

Dans ce contexte il est recommandé que:

A ce stade plusieurs alternatives pourront être considérées, parmi lesquelles:

3.4.2 Volet réorganisation de l'administration

Les activités de ce volet ont récemment débuté avec l'analyse d'une enquête sur les problèmes des services décentralisés de la DPA en vue de l'organisation d'un séminaire sur le bilan et les perspectives des activités des services décentralisés. Ce séminaire aura lieu du 12 au 14 mai 1989 à Toamasina avec pour objectif principal d'analyser les activités actuelles à différents niveaux du service de terrain et de proposer d'éventuelles modifications dans l'organisation des services ainsi que la confirmation des attributions et la redéfinition des compétences.

Il est espéré que le séminaire sera en mesure de formuler des recommandations précises sur l'étendue et les besoins (humains et matériels) de la réforme institutionnelle en cours.

A ce stade, la mission estime que le concours d'un consultant spécialiste des questions institutionnelles est prématuré. Toutefois, l'opportunité d'un telle consultation devra être réévaluée en fonction des recommandations du séminaire et éventuellement pour clarifier d'autres éléments de ce volet du projet, en particulier:

  1. l'amélioration des mécanismes de liaison entre les professionnels et l'administration;

  2. l'amélioration des mécanismes de consultation et de coordination entre le MPAEF et les autres ministères;

  3. la définition des rôles de la DPA au sein des différentes commissions intergouvernementales.

De l'opinion de la mission, ces thèmes qui n'ont pas encore fait l'objet d'actions particulières, concernent à différents degrés la réhabilitation de la commission des pêches dont le rôle est actuellement essentiellement limité à l'attribution des licences de pêche. Dès lors, le séminaire national sur les politiques et la planification pourrait constituer le forum le plus approprié pour réfléchir sur cette question, au besoin en instituant un groupe de travail ad hoc en marge du séminaire pour formuler des recommandations à ce sujet. Sur la base de ces recommandations le projet aura toute latitude pour décider des actions à entreprendre, celles-ci pouvant être incorporées si nécessaire dans le plan sectoriel de développement.

Enfin, le dernier module du volet réorganisation de l'administration qui concerne les activités de recherche sur l'exploitation des ressources halieutiques devrait être une activité relevant du volet planification. Il s'agit en effet d'analyser et de définir un calendrier des activités de recherche prioritaires et d'élaborer des mécanismes de coordination de ces activités. En particulier, il faudrait évaluer les propositions contenues dans le Plan directeur de la recherche océanographique, publié en juin 1988 par la Direction Appui aux recherches sur les sciences de l'environnement (MRSTD) et le CNRO ainsi que les propositions des autres institutions (universités, ENEM, secteur privé) en fonction des priorités identifiées dans l'ébauche du plan sectoriel de développement devant être formulé par le projet. Cette question a donc été incorporée parmi les thèmes du séminaire national sur les politiques et la planification avec l'objectif de définir les grandes lignes d'un plan de la recherche halieutique à court et moyen termes.

3.4.3 Volet formation

Le volet formation du projet a atteint sa vitesse de croisière avec la mise en oeuvre d'un certain nombre d'activités dont la publication d'un cahier d'information des pêches, la formation continue en informatique, l'organisation de séminaires, etc. Les problèmes concernant la formation se situent plutôt à un autre niveau. Cet aspect du développement de l'industrie halieutique connaît depuis quelques années des mutations importantes avec notamment:

Ces éléments pèsent à des degrés divers sur la politique de formation de la DPA et sur la réforme institutionnelle en cours et devraient constituer un aspect important du plan sectoriel de développement. A ce titre le bilan et les perspectives de la formation halieutique sont un des thèmes majeurs de la Session VI de l'ordre du jour provisoire du séminaire national sur les politiques et la planification.


Page précédente Début de page Page suivante