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3. DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE ET BATHYMETRIQUE DES STOCKS, EFFETS DES FACTEURS HYDROGRAPHIQUES ET DE LA NATURE DES FONDS

Depuis la tenue du dernier groupe de travail (novembre 1978), de nombreuses études ont permis d'affiner les connaissances sur la distribution géographique et bathymétrique des poissons démersaux présents dans la région. La distribution bathymétrique a été étudiée en Côte d'Ivoire par Caveriviére (annexe III), au Togo par Lhomme (1985) (figures 6 et 7), au Ghana par Rijavec (1980) et Koranteng (1984). Là nature des fonds est souvent prise en compte pour expliquer les variations de la répartition. Les espèces sont regroupées dans les communautés démersales définies par Longhurst (1969) et déjà utilisées dans le précédent groupe de travail (tableau 2); une intéressante interprétation de ce tableau, mettant en relation de manière plus précise les communàutés précédemment définies avec les types d'eaux et la nature du substrat est donnée par Villegas et Garcia (1983) (tableau 3), qui donnent des cartes géographiques de répartition précises de ces communautés au Ghana, au Togo et au Bénin.

Les variations périodiques de l'abondance des principales espèces ont été étudiées depuis le dernier groupe de travail sur une base saisonnière par Caveri 'ière (annexe VII) en Côte d'Ivoire, Lhomme (1985) au Togo, Koranteng (1984) au Ghana; les variations nycthémérales par Caverivière et al. (1982); les variations à plus courte période dues aux ondes de marée par Caverivière et Picaut (annexe VI).

L'upwelling majeur étant plus ou moins marqué suivant les années, on a cherché à mettre en évidence des relations entre la force de l'upwelling et les abondances apparentes des espèces démersales. Caverivière (1982 et annexe VII) a calculé plusieurs indices d'upwelling, pour l'année et pour la période juilletoctobre, auxquels il a comparé les rendements moyens totaux et de “pageots” obtenus par les chalutiers sur les fonds de 10-15 m et supérieurs à 50 m pour les mêmes périodes. Aucune relation entre les valeurs des indices d'upwelling et les rendements n'a pu être mise en évidence ce qui aurait été le cas malgré les effets tampons sur les données statistiques et les possibilités de biais (rendements dépendants des efforts des années précédentes, changements d'abondance dus à des modifications de l'écosystème) si les relations pouvant exister étaient bien marquées au niveau du fond. A partir d'un indice d'upwelling calculé au Ghana (tableau 4) selon une méthode décrite par Bernacsek (1986), le groupe de travail a cherché des corrélations entre la force de l'upwelling et les PUE totales ainsi qu'avec celles de plusieurs espèces des petits chalutiers côtiers, sans résultats.

L'ensemble des connaissances sur le rôle des différents facteurs peut être résumé ainsi:

La répartition bathymétrique globale qui paraît être sous l'influence des facteurs trophiques peut être modifiée par des variations saisonnières dépendant des facteurs physiques du milieu. Ces variations sont particulièrement importantes pour les espèces de la communauté des sciaenidés. La nourriture serait le facteur essentiel déterminant la répartition de ces espèces sauf quand d'autres facteurs - température et oxygène dissous - sont vraiment par trop défavorables. Il y a alors une remontée des espèces vers la côte ou vers la surface et une même espèce présenterait souvent ces deux types de mouvements. Les poissons démersaux côtiers ne montrent généralement pas de migrations latérales importantes pour échapper à des milieux hydrologiques défavorables et ils supportent donc en saison froide des conditions qu'ils évitent quand ils ont le choix. Les espèces de la communauté des sparidés pourraient, elles, toujours suivre les eaux qui leur conviennent et présentent une abondance globale plus élevée en saison froide sur le plateau continental.


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