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7. MAILLES DES FILETS, RECRUTEMENT, SELECTIVITE

7.1 MAILLAGES

Des renseignements sur les maillages utilisés dans la construction des filets de la pêche artisanale du Togo (Faggianelli E. et D.J., 1984) et de la Côte d'Ivoire (Boubéri Hié Daré, Konan, 1983) sont disponibles depuis la dernière réunion. Les mailles des sennes de plage et des sennes tournantes auraient diminué au Togo (et de ce fait, très probablement au Ghana) dans les huit dernières années (Faggianelli, communication personnelle), lorsque ces engins ont pris pour cible l'anchois (Engraulis encrasicolus).

Le tableau récapitulatif de la situation actuelle (mailles observées et législation) apporte quelques modifications depuis la dernière réunion (tableau 23). En particulier, la législation actuelle au Ghana est de 60 mm (maille étirée) pour les culs de chalut et de 25 mm pour les sennes de plages. En Côte d'Ivoire la législation concernant les mailles des culs de chalut est toujours de 35 mm de côté (63,4 mm étirée) mais dans la pratique des mailles de 20 mm de côté (40 mm étirée) sont utilisées.

7.2 LE RECRUTEMENT ET SES VARIATIONS, LA SELECTIVITE

Le recrutement ne dépendra 'de la sélectivité des chaluts qu'au cas où les pré-recrues se trouveraient dans l'aire de pêche. Pour les espèces démersales principales capturées par chalutage dans la région, on peut estimer (Caverivière, 1982, à partir des recherches effectuées au Congo par Fontana, 1979) que la sélectivité joue seule dans les courbes d'entrée des prises à partir d'un maillage des culs de chalut de 40 mm, maille qui peut être considérée comme la taille minimale utilisée par les chalutiers de la région. Ce n'est pas le cas pour les espèces Pseudotolithus typus et Pseudotolithus elongatus qui peuvent atteindre de très grandes tailles, mais elles font partie de la forme estuarienne de la communauté des sciaenidés qui n'est que peu représentée de la Côte d'Ivoire au Bénin.

Aucune étude nouvelle sur la sélectivité n'a été entreprise depuis le dernier groupe de travail. Des valeurs du coefficient de sélectivité b reliant la valeur L50, qui correspond à la taille pour laquelle 50% des poissons sont retenus par le cul du chalut, et la taille des mailles m (L50 = b.m), sont récapitulées dans le tableau 24 à partir des deux études effectuées dans des conditions de pêche similaires à celles en usage dans la région.

Les variations internannuelles du recrutement ont été étudiées par Caverivière (1982) en Côte d'Ivoire pour sept des principales espèces démersales: Galeoides decadactylus, Brachydeuterus auritus, Pagellus coupei, Cynoglossus canariensis, Pomadasys jubelini, Pseudotolithus senegalensis, Dentex angolensis. Les “forces” des classes d'âge sont représentées à la figure 8. Les dispersions des points par rapport à l'unité apparaissent comme relativement faibles (surtout si on les compare à celles obtenues pour des espèces pélagiques). Le recrutement des espèces démersales pourra donc être considéré comme constant, suivant en cela Troadec (1971) pour les Pseudotolithus senegalensis du Congo et Fontana (1969) pour les Galeoides decadactylus, Pentanemus quinquarius, Pterescion peli, Pseudotolithus typus et Pseudotolithus senegalensis de la même région.

Cette faible variabilité du recrutement, comparée aux espèces pélagiques, pourrait s'expliquer par une variabilité différente de la nourriture disponible. On sait en effet (annexe IV) que la majorité des poissons démersaux se nourrissent essentiellement aux dépens de l'épifaune vagile ou sédentaire et de l'endofaune qui présentent une variabilité d'ensemble saisonnière et interannuelle - relativement peu élevée par rapport à celle de la nourriture des espèces pélagiques (zooplancton et poissons planctonophages). Cette stabilité entraînerait de meilleures chances de survie pour les juvéniles et régulariserait le cycle biologique, notamment la maturation sexuelle et la ponte.


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