Page précédente Table des matières Page suivante


11. COMPARAISON DES DENSITES (BIOMASSE/SURFACE) EN ESPECES DEMERSALES DES DIFFERENTES ZONES

Le tableau 37 donne les densités estimées (avec et sans baliste) par des campagnes de chalutage pour l'ensemble de la plateforme continentale des différents pays. Pour la Côte d'Ivoire, le Togo et le Bénin, les campagnes ont été effectuées avec le même navire et le même chalut de 1978 à 1986. Pour le Ghana, on a pris en compte les valeurs fournies par les campagnes du N/O KAKADIAMAA de 1979 à 1982, car elles couvrent mieux l'ensemble du plateau que les évaluations antérieures et ont eu lieu grosso modo à la même période.

La biomasse démersale par unité de surface est de loin la plus importante au Ghana, suivie de la Côte d'Ivoire, puis du Bénin et du Togo. Il doit cependant être pris en compte que les engins de pêche n'ont pas été les mêmes au Ghana et dans les autres pays. Au Ghana un chalut à grande ouverture verticale a été utilisé; il a une efficacité plus grande (surtout pour les espèces semi-pélagiques) que le chalut de fond utilisé dans les autres pays. Ainsi, Caverivière (communication personnelle) signale qu'au Sénégal le changement du chalut classique du navire de recherche LOUIS SAUGER pour un chalut à grande ouverture verticale, a conduit à des prises beaucoup plus grandes pour une surface balayée (ouverture horizontale) comparable. Le calcul de la surface balayée peut conduire également à des différences; l'ouverture horizontale du chalut a été estimée à 7,8 m au Ghana (Koranteng, 1984), soit 19% de la longueur de la corde de dos, alors que pour les autres pays, elle a été estimée à 16,4 m, soit 68% de la corde dos. A noter aussi que la vitesse en pêche, entrée dans le calcul de la surface balayée, est de 3,25 noeuds en Côte d'Ivoire et de 3,0 noeuds au Togo; comme il s'agit du même bateau, du même chalut et du même capitaine, cette différence ne paraît pas devoir être aussi importante.

En considérant que la surface balayée est soit sous-estimée au Ghana, soit surestimée dans les autres pays (ou les deux à la fois), on aurait pu penser que les densités moyennes du plateau continental ghanéen et du plateau continental ivoirien seraient du même ordre de grandeur, Togo et Bénin montrant des valeurs plus faibles, ce qui avait déjà été admis par plusieurs auteurs (Domain, 1979; Caverivière, 1982). Le Bénin aurait une productivité un peu supérieure à celle du Togo. Il est à remarquer que c'est ce qui avait été également observé pendant les campagnes GTS (tableau 38). Aucune explication vraiment satisfaisante ne peut en être donnée (nature des fonds, dérive des produits phosphatés de l'usine de Kpeme au Togo), car l'upwelling qui est en principe la principale source de l'enrichissement est beaucoup plus faible au Bénin qu'au Togo. D'après les résultats des campagnes GTS, la productivité des eaux voisines, Nigéria, serait beaucoup plus faible que celle du Togo et du Bénin.


Page précédente Début de page Page suivante