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Chapitre 3: Conception et mise en oeuvre des activités et projets participatifs de nutrition


Résumé
Identification et sélection des activités
Mobiliser les ressources de la communauté
Obtenir l'appui des institutions locales
Préparer des propositions de micro-projets

Résumé

Après l'analyse participative de la situation alimentaire et nutritionnelle, l'agent de développement aide la communauté à concevoir et à mettre en oeuvre le projet participatif et les activités de nutrition.

Il faut tout d'abord identifier les activités qui peuvent aider la communauté à résoudre ses problèmes d'alimentation et de nutrition. L'agent de développement aide la communauté à se fixer un but pour chacun des problèmes prioritaires, à identifier les activités requises pour atteindre ces buts, à discuter de la faisabilité et du rapport coût-efficacité de ces activités, à établir les objectifs et un calendrier pour chaque activité, à choisir ou à se mettre d'accord sur les activités à entreprendre.

Une fois un accord obtenu sur les activités à entreprendre, l'agent de développement aide la communauté à préparer un plan de travail, à identifier un groupe de coordination pour l'alimentation et la nutrition et à mobiliser ses ressources internes.

Pour les activités qui requièrent une aide extérieure, l'agent de développement peut aider la communauté à identifier et à contacter les institutions locales susceptibles de les aider. Si des ressources supplémentaires sont nécessaires, il peut également l'aider à préparer des propositions de micro-projets et à les présenter aux institutions appropriées.

Identification et sélection des activités

Une fois que la communauté a identifié ses problèmes d'alimentation et de nutrition, il s'agit de trouver des solutions à ces problèmes en choisissant des activités qui améliorent sa situation alimentaire et nutritionnelle.

L'agent de développement aide la communauté à trouver des réponses concrètes aux causes de malnutrition précédemment identifiées. Dans les zones rurales, les projets participatifs de nutrition mettront en général l'accent sur la production, la conservation, la préparation et la consommation d'aliments locaux qui peuvent contribuer à une alimentation équilibrée. Les activités retenues peuvent inclure par exemple la diversification des cultures vivrières pour l'alimentation de la famille et/ou comme source de revenu, l'éducation nutritionnelle, l'amélioration de la conservation et de la préparation des aliments (en particulier pour les enfants), L'amélioration de la disponibilité en bois ou en toute autre énergie de substitution, L'amélioration du système d'approvisionnement des aliments, la promotion d'activités génératrices de revenu, L'amélioration du système d'approvisionnement en eau, l'accès aux services de santé et l'éducation en matière de population.

Schéma 7: "Arbre de solutions": identification des activités pour améliorer la nutrition - (Kenya)

Les étapes suivantes aideront la communauté à décider des activités à mettre en place:

1 - Fixer un but pour chacun des problèmes prioritaires: La communauté peut transformer "l'arbre à problèmes" préparé lors d'analyse participative en "arbre à solutions" (voir Schéma 7).

Par exemple:

Problème: L'accès difficile au bois de feu est un obstacle à la préparation des aliments.
But: Assurer l'accès au combustible nécessaire pour la préparation des repas.

2 - Examiner les activités possibles pour atteindre ces buts. La communauté ou des groupes d'intérêts spécifiques étudieront les différentes alternatives et choisiront la stratégie la plus appropriée pour atteindre ces buts. Cette stratégie combinera probablement une série d'activités.

Pour choisir les activités les plus faisables, la communauté a besoin de savoir quelles sont les ressources nécessaires pour mener à bien ces activités et si celles-ci sont disponibles localement. L'agent de développement peut aider la population à obtenir ces informations et à évaluer la faisabilité des solutions envisagées.

Dans le cas de notre exemple, ces activités pourraient inclure la plantation et la gestion de parcelles réservées au bois de feu, la promotion de l'agro-foresterie, l'utilisation de foyers à faible consommation d'énergie, la promotion de recettes de cuisine requerrant une cuisson moins longue, la promotion et l'amélioration de la distribution de sources d'énergie alternatives telles que le gaz ou le kérosène.

Les activités les plus faisables peuvent ne pas correspondre aux problèmes identifiés comme prioritaires. Dans de nombreux cas, il peut être relativement facile de résoudre des problèmes que la communauté ne considère pas prioritaires. Par ailleurs, certains obstacles majeurs à une nutrition appropriée, comme l'accès à la terre ou à l'eau, peuvent être difficiles à surmonter à court terme. Ces obstacles et les solutions possibles peuvent être cependant discutés et soumis à l'attention des décideurs par l'intermédiaire des représentants de la communauté, des agents de développement et de l'administration locale.

3. Etablir des objectifs pour chaque activité: L'agent de développement aidera la communauté à choisir des objectifs qui soient:

- réalistes: cette activité est-elle vraiment faisable? Les ressources sont-elles disponibles?
- clairement spécifiés: quoi'?
- quantifiés: combien?
- planifiés dans le temps: pour quand?

Par exemple "23 familles qui ont des difficultés à obtenir le bois nécessaire pour leur usage quotidien construiront un foyer amélioré avant le 31 janvier 1994".

Les indicateurs pour suivre le progrès de chaque activité seront donc choisis à ce stade (dans notre exemple: nombre de foyers améliorés).

Une des tâches de l'agent de développement est de vérifier systématiquement qui sont les bénéficiaires des activités convenues, et ceci particulièrement quand il s'agit d'activités génératrices de revenus dont seul un nombre limité de ménages peut profiter. La priorité devrait être donnée:

- aux activités génératrices de revenu, individuelles ou de groupe, qui ne profitent pas uniquement aux ménages engagés dans ces activités, mais améliorent également l'accès à la nourriture de toute la communauté, comme la mise en place d'un magasin de vente au détail pour les aliments de base dans les communautés où il n'en existe pas.

- aux individus ou aux groupes dans la communauté qui ont le plus de problèmes alimentaires et nutritionnels.

Comme les ménages marginalisés auront vraisemblablement des problèmes nutritionnels, ils constitueront probablement un groupe-cible prioritaire pour certaines de ces activités. Cependant, la communauté peut décider que des activités supplémentaires sont nécessaires pour aider spécifiquement ces foyers, au moins durant une phase initiale.

Une fois que la communauté s'est mise d'accord sur les activités à entreprendre et a établi des objectifs pour chaque activité, une décision formelle est prise et enregistrée.

Tout au long de ce processus, l'agent de développement se contente de jouer un rôle d'animateur et respecte le rythme de la communauté de façon à ce que celle-ci puisse arriver à ses propres conclusions quant à l'identification des problèmes et des solutions correspondantes.

Du fait de la nature participative du projet, la perception de la communauté quant aux problèmes prioritaires évoluera au fur et à mesure du projet. Les buts, les activités et les objectifs changeront donc vraisemblablement et l'exécution des activités devra donc être souple.

Encadré 10: Améliorer l'alimentation et la nutrition de la communauté (Philippines)

Dans la communauté de Kiko Rosa, aux Philippines, la population a identifié comme causes principales de ses problèmes de nutrition le prix élevé des aliments de base tel que le riz, l'insécurité du régime foncier, le manque de connaissances dans le domaine de la nutrition, l'hygiène défectueuse, un approvisionnement en eau inadéquat, l'assainissement insuffisant, des services de santé inappropriés, la pollution de l'air et de l'eau par une porcherie industrielle voisiné, l'éloignement des marchés associé à un réseau routier défectueux, les salaires bas, les familles nombreuses, une mauvaise utilisation du budget familial (alcool, tabac, jeu, "frivolités").

Les solutions envisagées comprenaient l'éducation des jeunes, des sessions d'éducation sanitaire et nutritionnelle, la promotion de technologies appropriées pour la production alimentaire, la transformation et la conservation, des activités génératrices de revenu à domicile pour les mères d'enfants malnutris, la construction de latrines, et des discussions avec les responsables de la porcherie.

Les problèmes furent classés par ordre de priorité, les groupes cibles identifiés et les solutions regroupées dans le cadre d'un plan d'action.

Des sessions d'éducation sur la: santé et la nutrition pour les parents furent organisées conjointement par l'ONG responsable du projet participatif de nutrition et par les agences gouvernementales concernées (Département de la Santé, Département des Affaires Sociales et du Développement, Département de l'Agriculture et Conseiller municipal pour la santé). Des réunions furent organisées avec les représentants du Département de la Réforme Agraire pour discuter des priorités de la communauté. Une partie du terrain des écoles fut attribuée au jardinage et aux démonstrations d'horticulture biologique, et les intrants nécessaires (semences, matériel de formation, engagement des professeurs) furent fournis par le Département de l'Agriculture et celui de l'Education, de la Culture et des Sports. Plusieurs sorties furent organisées pour permettre à des membres dé la communauté de visiter des projets et activités en rapport avec leur propre situation, avec le double objectif de les informer et de les motiver. Les visiteurs faisaient un rapport sur leur sortie à toute la communauté comme base de discussion.

La ligue de Basket-ball, très active et très populaire, fut utilisée pour diffuser l'information à la communauté.

Contraintes possibles

- Les agents de développement ont été habituellement encouragés à suivre un processus logique de formulation de projet qui envisage successivement l'identification des problèmes, la sélection des activités, leur exécution et le suivi et l'évaluation. Quand on traite un sujet aussi complexe que la nutrition, adhérer de façon trop stricte à cette démarche séquentielle peut conduire l'agent de développement à imposer son point de vue à la communauté et entraver le processus de participation.

- Le degré de participation à l'identification des problèmes et à la sélection des activités doit être suivi de près. La présence lors des réunions n'est pas suffisante en elle-même. La contribution active de certains des membres de la communauté est plus significative. La participation prendra des formes différentes pour des personnes différentes dans des cultures différentes, et l'évaluation de la participation devra donc être adaptée au contexte social.

- Dans la plupart des communautés, il existe des mécanismes de nivellement qui visent à maintenir le statu quo en ce qui concerne l'accès aux ressources et la hiérarchie de l'organisation sociale et des prises de décision. Ces mécanismes limiteront l'efficacité des activités de lutte contre la pauvreté. Les agents de développement ont peu d'influence sur ces mécanismes, si tant est qu'ils en aient. Mais ils devront les prendre en compte lors du développement du projet pour améliorer la sélection et la conception des activités et pour minimiser l'impact négatif de ces mécanismes sur la sécurité alimentaire des ménages marginalisés. Comme nous l'avons vu au Chapitre 1, il est important pour la viabilité du projet participatif de nutrition d'impliquer dès le départ les personnes les plus influentes de la communauté. Dans certains cas, celles-ci peuvent d'ailleurs avoir tout intérêt à ce que les membres de la communauté les moins bien lotis et les ménages marginalisés.

Mobiliser les ressources de la communauté

Une fois la communauté d'accord sur les activités à inclure dans le projet participatif de nutrition, il s'agit de préparer un plan de travail avec l'aide de l'agent de développement et d'établir un groupe de coordination pour l'alimentation et la nutrition qui puisse superviser la mise en oeuvre du projet Le processus d'analyse participative aura permis à la communauté et à l'agent de développement d'identifier les gens les plus intéressés et les plus actifs. Ceci peut fournir un point de départ pour la constitution du groupe de coordination. Ce groupe sera responsable du suivi des activités et en informera régulièrement la communauté.

Pour être durable, un projet communautaire doit mobiliser ses ressources internes. De nombreuses communautés ont déjà des systèmes d'épargne qui doivent être identifiés au cours de l'évaluation initiale des ressources disponibles. Si les premières activités sont financées par les économies personnelles des participants, elles resteront dans les limites de la capacité et des ressources existantes du groupe, renforceront l'adhésion et réduiront la dépendance des personnes impliquées. L'expérience prouve que la participation augmente quand les gens participent à des activités communes et y contribuent matériellement et financièrement. Quand les gens sentent qu'ils sont responsables ou que leurs intérêts sont en jeu, ils ont davantage intérêt à s'assurer que les activités réussissent.

Une personne ou un groupe spécifique devra assumer la responsabilité de chacune de ces activités et en assureront la conception détaillée. Qui fera quoi? Quand? Comment? Quelles autres ressources (assistance technique, formation, matériel ou financement) sont-elles nécessaires? Chaque groupe identifiera, planifiera, exécutera et évaluera ses propres activités. Le rôle de l'agent de développement est d'agir comme un conseiller quand on s'adresse à lui.

Là planification d'activités d'alimentation et de nutrition par la communauté constitue également un processus de prise de conscience. Au fur et à mesure que le projet évolue, la communauté va probablement identifier des besoins de formation complémentaire. La tâche de l'agent de développement est de chercher le meilleur moyen de faciliter une telle formation.

Une assemblée de la communauté peut être organisée pour présenter le programme d'activités et discuter de l'allocation des ressources locales. Si la mobilisation de ressources internes n'est pas suffisante, peut-être certaines ressources peuvent-elles être obtenues localement des institutions gouvernementales ou des ONGs, comme par exemple une expertise technique ou des intrants agricoles. Des activités plus complexes peuvent requérir un appui extérieur. L'agent de développement peut aider la communauté à estimer les ressources extérieures nécessaires.

Encadré 11 - Comités villageois (Kenya)

Dans un projet participatif de nutrition dans le district de Kakamega au Kenya, des Comités de Sélection Villageois furent tout d'abord créés pour identifier les ménages marginalisés. A la requête de la population, ces comités furent reconstitués et renforcés en Comités Villageois.

Des petits Groupes d'Intérêts furent ensuite constitués et inscrits auprès du Ministère de la Culture et des Affaires Sociales.

Les fonctions des comités villageois étaient de:

- tenir un registre de tous les groupes d'intérêts et des groupes focalisés du village.

- tenir un registre de tous les projets du village.

- coordonner les activités entreprises par les groupes d'intérêt en rapport avec la nutrition, la sécurité alimentaire et la santé

- surveiller, évaluer et documenter les progrès accomplis par la communauté pour améliorer l'état nutritionnel et la santé et promouvoir la sécurité alimentaire.

- administrer la Banque Alimentaire pour les villageois.

- administrer les ressources internes et externes et assurer leur utilisation adéquate selon les désirs de la communauté.

- agir comme comité de projet pour apprécier les projets des groupes d'intérêt ou des groupes focalisés en vue de les recommander à des donateurs éventuels.

- aider à l'identification des ménages marginaux afin de les faire participer aux activités de développement liées à la nutrition et à la sécurité alimentaire.

- réunir les fonds internes et externes pour la construction de la Banque Alimentaire et les autres activités de sécurité alimentaire.

- constituer les sous-comités nécessaires pour déléguer certaines des activités énoncées ci-dessus, comme les comités exécutifs et les comités de crédit pour les groupes d'intérêt et les groupes focalisés

- signer les accords de responsabilité des groupes ou tout autre contrat nécessaires pour assurer le contrôle des groupes ou de leurs membres.

Contraintes possibles

Des projets de développement antérieurs dans la communauté peuvent avoir amené les gens à croire que:

- les activités de nutrition ne concernent que les enfants de moins de 5 ans, les femmes enceintes et allaitantes et ne concernent pas les hommes;

- les projets de développement ne concernent pas les ménages marginalisés;

- le rôle de la population se limite à celui d'objet passif de recueil de données.

- on ne leur demande pas de jouer un rôle actif mais qu'ils recevront vraisemblablement des dons ou des intrants gratuits.

Le point de vue et l'attitude de ces gens ne pourront être modifiés que progressivement par le dialogue et par leur implication dans le projet au fur et à mesure de son évolution.

Obtenir l'appui des institutions locales

Les agents de développement ou les institutions qui appuient un projet participatif de nutrition doivent identifier celles des activités retenues par la communauté qui relèvent de leur domaine d'activités. Les agents de développement pourront vraisemblablement n'appuyer qu'un nombre limité d'activités qu'ils inclueront dans leur plan de travail et discuteront avec le groupe responsable. Leur appui ne se limitera pas aux aspects techniques mais incluera le renforcement de l'organisation communautaire et la formation aux techniques de gestion de base pour accroître la capacité d'exécution de la communauté.

Beaucoup des activités identifiées par la communauté tomberont en dehors du champ d'action de l'agent de développement. Celui-ci devra dans ce cas identifier les institutions comme les services gouvernementaux ou d'autres ONGs, susceptibles d'appuyer des activités spécifiques, en entrant en contact avec eux, en aidant la communauté à les approcher et en suivant les résultats de ces démarches.

Certaines activités peuvent faire partie d'ores et déjà du plan d'opérations d'une autre institution. Il sera donc plus facile d'obtenir leur aide, en particulier s'il s'agit d'activités d'information ou de formation, qui demandent essentiellement une disponibilité en termes de temps. Par exemple, si la population a identifié le besoin de techniques agricoles améliorées, l'agent de développement peut demander à un vulgarisateur agricole local de se rendre dans la communauté. Dans la mesure où communauté aura déjà identifié ses besoins, ses problèmes et les opportunités existantes, le technicien concerné sera A même de proposer rapidement des solutions appropriées.

Tout ceci contribuera A développer une meilleure coordination des activités de développement communautaire et A combler le fossé qui existe souvent entre les techniciens du secteur public et la communauté.

Une bonne structure globale d'organisation et de gestion, où les responsabilités de chaque partenaire sont clairement établies pour chaque activité, contribuera grandement au succès de l'approche participative. Le chapitre 4 expliquera comment établir un système de suivi conjoint pour s'assurer que ces responsabilités soient effectivement assumées.

Encadré 12: La mobilisation des conseils villageois Philippines

Aux Philippines, des conseils de développement des Barangay (Barangay Development Councils - BDCs) furent créés dans chaque village en 1986. Dans certains villages, ces conseils se révélèrent inactifs. Le projet participatif de nutrition dans le village de San Francisco a organisé et mobilisé le BDC en suscitant des réunions et en contribuant à leur organisation. Le BDC reçut alors une formation du Ministère de l'intérieur et du développement local et son rôle dans le développement communautaire fut ainsi clarifié.

Contraintes possibles

- Les techniciens du secteur public peuvent avoir des problèmes logistiques qui les empêchent de fournir l'assistance technique dont la communauté a besoin. Dans ce cas, la communauté pourrait chercher à résoudre ces problèmes, par exemple en assurant le transport et l'alimentation du technicien.

- Les autres agents de développement peuvent trouver difficile de fournir l'aide demandée du fait de leurs autres activités professionnelles ou d'un travail excessif. Ceci peut être évité et surmonté en partie en impliquant les autres agents de développement dès le début du projet et en les tenant constamment informés.

Préparer des propositions de micro-projets

Les projets participatifs de nutrition identifieront et utiliseront en premier lieu les ressources disponibles dans la communauté ou au niveau local (institutions du secteur public, autres institutions). Si certaines activités requièrent une aide supplémentaire, l'agent de développement peut aider la communauté à préparer des propositions de micro-projets regroupant plusieurs activités et à les soumettre aux institutions pertinentes.

Des fonds pour financer de tels micro-projets peuvent souvent être obtenus dans le cadre d'un programme de développement communautaire, d'ONGs ou de fonds de développement destinés à appuyer des initiatives locales (voir par exemple certains programmes de coopération bilatérale). Les sources de financement et la manière d'obtenir ces fonds varient d'un pays à l'autre. Cette aide extérieure sera plus facile à obtenir si l'agent de développement commence à rassembler les informations nécessaires et prend contact avec les sources de financement dès le début du projet. Aider la communauté à préparer des propositions de projets et à se familiariser avec les procédures de recherche de financement contribuera à donner à la communauté confiance en elle-même.

Dans de nombreux pays, des fonds pour le développement socio-économique sont mis à la disposition de projets locaux qui aident les couches les plus pauvres de la population. Des micro-projets intégrés pour améliorer l'alimentation et la nutrition de la communauté, touchant à différents secteurs comme l'agriculture, la santé, et l'éducation satisfont habituellement les critères pour l'attribution de ces fonds.

Ces demandes de financement ne doivent en aucun cas être vues comme l'objectif final du projet participatif de nutrition. Les résultats les plus importants sont le changement d'attitudes de la communauté quant à la prise en charge de ses problèmes et les activités que la communauté entreprend pour améliorer sa situation alimentaire et nutritionnelle.

Des activités communautaires dépendant essentiellement d'un financement extérieur, en particulier pour les coûts récurrents, sont rarement viables à long terme. L'expérience a montré que la viabilité des activités de développement est étroitement associée à un bon équilibre entre les ressources internes et externes.

Attention: un financement extérieur excessif engendre souvent la dépendance

Conception et exécution des activités en matière d'alimentation et de la nutrition: les différentes étapes

L'agent de développement aide la communauté à:

1. Se fixer un but pour résoudre chacun des problèmes prioritaires.
2. Identifier les activités requises pour atteindre ce but.
3. Discuter de la faisabilité et du rapport coût-efficacité des différentes activités possibles.
4. Identifier les objectifs et fixer une échéance pour leur réalisation.
5. Choisir et approuver les activités.
6. Mobiliser les ressources internes disponibles.
7. Contacter les institutions locales pour obtenir leur aide pour les activités retenues.
8. Préparer des propositions de projets pour la recherche de financements complémentaires et approcher les institutions appropriées.


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