Chapitre IX: Synthese et recommandations
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9.1. Situation des réalisations par rapport aux
objectifs
9.2. Situation des superficies protegées par
rapport a celles a protéger
9.3. Formation des agents du projet et des
populations
9.4. Participation
9.5. Impacts des réalisations
9.6. Enseignements tirés
9.7. Récommadations
9.1. Situation des réalisations par rapport aux
objectifs
Le tableau no.21 ci-dessous récapitule les
réalisations de la composante de 1991 à 1993 et fait le point
par rapport aux objectifs assignés au projet.
OPERATIONS |
OBJECTIFS |
1991 |
1992 |
1993 |
TOT.REAL. |
RESTANT |
PROTEC. VILLAGE |
300 Ha |
57,4 Ha |
215 Ha |
43,4 Ha |
315,8 Ha |
+ 15, 8Ha |
PROTEC. CUVETTE |
15 Unités |
2U./21Ha |
4U./47Ha |
9U./44Ha |
9 U./112Ha |
- 6 Uni. |
AGROFORESTERIE |
100 Ha |
55 Ha |
25 Ha |
0 Ha |
80 Ha |
- 20 Ha |
MISE EN DEFENS |
100 Ha |
102 Ha |
|
|
102 Ha |
+ 2 Ha |
BRISE - VENT |
10 Kms |
0 Km |
0 Km |
0 Km |
0 Km |
- 10 Km |
Ce tableau montre qu'en fois ans d'intervention
le projet a réalisé, en matière de:
- protection des villages: 105,1% des
objectifs visés;
- protection des cuvettes: 60% des objectifs
visés;
- agroforesterie: 80% des objectifs visés;
- amélioration des terres de parcours: 102%
des objectifs visés;
- protection des terres agricoles
irriguées: 0%
Le faible pourcentage des réalisations de
protection des cuvettes est dû au fait que nous avons
privilégié celle des villages à cause, d'une part, de la
menace de l'ensablement qui demande une intervention plus urgente
et énergique, car il y va de la survie et de l'existence des
populations, et d'autre part, de la non mise en valeur de ces
cuvettes qui n'incite pas à leur protection.
Concernant l'introduction des brise-vent dans
les périmètres irrigués, la composante a décidé pour le
moment de ne rien entreprendre compte tenu du fait que non
seulement ceux en exploitation ne nécessitent pas
d'intervention, mais l'aménagement de la plupart d'entre ceux
situés le long de la Komadougou est inachevé.
9.2. Situation des superficies protegées par
rapport a celles a protéger
Le tableau no.22 ci-dessous montre par rapport
aux superficies à protéger autour des agglomérations et des
cuvettes les réalisations menées entre 1991 et 1993 et celles
qui restent à entreprendre.
Tableau No.22: Superficies
protégées et à protéger par rapport à la protection efficace
des agglomérations et des cuvettes.
SITES |
PROTECTION DES
VILLAGES |
PROTECTION DES
CUVETTES |
|
Sup.Tot. |
Sup.Réa. |
Sup.Res. |
Sup.Tot. |
Sup.Réa. |
Sup.Res. |
MAINE SOROA |
116 Ha* |
105 Ha |
-11 Ha |
|
|
|
AMBOURAM ALI |
15 Ha |
10 Ha |
-5 Ha |
150 Ha |
46 Ha |
-104 Ha |
ADJIDOGORI |
20 Ha |
12 Ha |
- 8 Ha |
30 Ha |
3,5 Ha |
-26,5 Ha |
ADEBOUR |
50 Ha |
30 Ha |
-20 Ha |
50 Ha |
5 Ha |
- 45 Ha |
|
10 Ha |
3,4 Ha |
-6, 6 Ha |
30 Ha |
11 Ha |
- 19 Ha |
DJAJIRI DAGRAH |
20 Ha |
10 Ha |
-10 Ha |
20 Ha |
3 Ha |
- 17 Ha |
BABOULWA |
40 Ha |
20 Ha |
-20 Ha |
30 Ha |
6 Ha |
- 24 Ha |
CHERI |
40 Ha |
41 Ha |
+1 Ha |
40 Ha |
30 Ha |
- 10 Ha |
NGUEL BAYLI |
40 Ha |
25 Ha |
-15 Ha |
20 Ha |
4 Ha |
- 16 Ha |
FOULATARI |
35 Ha |
35 Ha |
0 Ha |
|
|
|
GAROUA |
30 Ha |
20 Ha |
-10 Ha |
20 Ha |
3,5 Ha |
-16,5 Ha |
|
10 Ha |
5 Ha |
- 5 Ha |
|
|
|
TOTAL |
426 Ha |
316,4 Ha |
-109, 6 Ha |
390 Ha |
112 Ha |
- 278 Ha |
*: il s'agit de 86 ha de la parcelle autour de
la ville de Mainé Soroa, des 20 ha protégés dans la parcelle
de mise en défens de mise en défens et de 10 ha de dunes
situées de part et d'autre de la RUAC, entre la ville de Mainé
Soroa et la parcelle de mise en défens.
Les superficies efficaces à protéger pour
épargner les agglomérations et les cuvettes contre
l'ensablement sont respectivement, pour l'ensemble des sites
d'intervention, de 426 ha et 390 ha. Après trois ans
d'intervention, il a été réalisé 316,4 ha, soit 74,3% de
protection des agglomérations et 112 ha, soit 28,7% autour des
cuvettes.
Il reste ainsi à protéger, respectivement
109,6 ha, soit 25,7% et 278 ha, soit 71,3%. Cela montre que d'
importants efforts restent encore à fournir pour sauver les
villages protégées et assurer une protection durable.
9.3. Formation des agents du projet et des
populations
- Formation des agents du projet: au cours
de ces 3 campagnes, la composante a formé 6 AVAF, 5 ATEF
dont 2 du Service d'Arrondissement de l' Environnement et
4 Conseillers Forestiers et l'ITEF. Ces agents ont été
formés aux techniques de sensibilisation et
d'organisation des populations, de lutte contre
l'ensablement des agglomérations et des terres de
cultures et à la programmation et de planification des
activités forestières.
- Formation des populations: la composante a
eu à entrainer et former plus de 2000 personnes au cours
de ses trois années d'activités dans les 12 villages
touchées par le projet. Ces personnes ont ainsi
bénéficié du transfert des techniques sur la lutte
contre l'ensablement, la protection de l'environnement et
l'organisation du travail.
Il a été formé près de 40 paysans pilotes
et 55 paysanes pilotes qui font preuve actuellement d'une
certaine maîtrise des techniques transférées au niveau des
villages.
Chaque village dispose actuellement d'un
comité de gestion de l'environnement, capable de se prononcer et
d'agir spontanément sur les problèmes qui se posent à leur
niveau.
Par rapport à la dimension et à l'envergure
des problèmes de survie et de développement que connaissent les
populations de ces milieux, il restent beaucoup à faire dans le
domaine de la sensibilisation et de formation technique pour
qu'elles une parfaite maîtrise des techniques de protection
del'environnement et réagissent spontanément face à toute
situation.
9.4.
Participation
Au niveau de tous les villages, les travaux ont
été entièrement réalisés par les populations. Elles ont pris
part aux travaux depuis le choix des sites jusqu'à l'entretien
et surveillance des plantations, de Janvier 1991 à Décembre
1993. Les femmes ont constitué entre 60 et 100% de la main
d'oeuvre.
Dans tous les sites la participation de la
population aux activités du projet a évolué au cours de
l'année en dents de scie. Après un début difficile et timide,
au cours de la première campagne, la participation a connu une
réelle augmentation à partir de 1992. Au cours de l'année, la
participation subit une variation significative à la baisse, à
partir du mois d'Avril, à cause des travaux champêtres. Ainsi,
les mois de Décembre et Avril peuvent être qualifiés de haute
activité, ceux de Mai à Août comme une basse saison et les
mois de Septembre à Novembre comme une saison morte.
La période de haute activité est consacrée
à la fixation mécanique des dunes et à la production des
plants. La saison basse est consacrée à la production des
plants et à la plantation. La saison morte est consacrée à la
consolidation des réalisations et à la programmation.
La participation totale se chiffre à 260616
Homme-jour (Hj). Sur la base 1000 FCFA par Hj, on peut estimer la
contribution de la population au projet, à 260616000 FCFA.
9.5.
Impacts des réalisations
Après les trois années d'activités, les
réalisations du projet ont suscité beaucoup d'intérêt auprès
des populations, des autorités locales et centrales et au niveau
du service de l'environnement.
Parmi les effets positifs du projet, on peut
citer:
1). Niveau technique
- maîtrise des techniques de lutte contre
l'ensablement par les populations rurales et les
techniciens de l'environnement;
- amélioration des capacités
d'intervention du service de l'environnement par la
formation d'agents en approche participative, en
techniques de sensibilisation et d'organisation des
populations, en techniques de production des plants et de
stabilisation des dunes, de planification d'actions
forestières;
- mise au point de techniques de production
de plants de qualité;
- mise au point de techniques de fixation
mécanique et biologique;
- capitalisation des expériences de lutte
contre la désertification et de la dégradation des
écosystèmes ruraux arides.
2). Niveau économique
Dans la mesure où les actions menées sont
envisagées dans le but de créer une dynamique endogène de
développement, l'approche participative présente des effets
induits incalculables;
- Grâce aux revenus de la vente des plants
produits, les femmes de Mainé Soroa, Adébour et de
Chéri ont pu acheter chacune 2 à 3 animaux (ovins et
caprins) pour l'élevage familial et acquérir certains
biens de première nécessité, en 1992 et 1993;
- Grâce à la stabilisation des dunes, les
populations sont fixées dans leur terroir et ainsi
reprennent des activités économiques;
- L'amélioration de la productivité des
terres par leur protection contre l'ensablement aura a
terme un effet sensible sur l'accroissement de la
production agricole, d'où une activité économique
importante.
- Grâce à l'encadrement technique par l'
Expert Forestier et l'équipe de la composante, les
Service départemental des T.P de Diffa, a protégé la
RUAC sur les pK 1165, 1197, 1249, 1260, 1295 et 1297. Ces
points qui constituaient des gouffres à sous à cause
des dépenses qu'ils entraînaient pour le
désensablement, sont définitivement protégés et
n'occasionnent plus de coût. Aussi la circulation des
engins roulants est devenu plus facile, ce qui crée une
plus value pour les opérateurs économiques.
3). Niveau des populations des villages:
- la stabilisation des dunes a très vite
redonné confiance à la population pour un mieux être,
grâce à un nouveau cadre de vie créé par les
plantations réalisées autour des villages;
- moins de sables provenant du côté
protégé arrive dans les maisons;
- extension de l'agglomération du côté
protégé du village, due à l'arrivée de gens
déplacés des villages voisins non protégés;
- arrêt de déplacement des cases pour
cause d'ensablement, car elles ne sont plus ensablées
depuis que ls dunes sont stabilisées;
- mobilisation des jeunes dans les villages
qui vont de moins en moins en exode vers les centres
urbains ou au Nigéria;
- plus grande cohésion sociale dans les
villages entre les habitants. Au début du projet, il
était très difficile de faire travailler ensemble les
populations dans certains villages ayant deux chefs tels
que Adébour et Garoua, ou a plusieurs tendances tel que
Chéri. Grâce aux efforts de sensibilisation déployés
par l'équipe de la composante, les populations ont fini
par oublier leurs différends et se mettre ensemble pour
combattre l'ensablement. Aujourd'hui les tensions
sociales et les mésententes sont moins perceptibles
qu'il y avait deux ans de cela.
- diminution de maladies dues à des
parasites (Ascari, etc.) apportés par les sables
attérissant sur la nourriture. Avant les réalisations
du projet, les populations souffraient beaucoup des
maladies gastriques. Ainsi le Flagyl était devenu le
médicament miracle connu de tous et demandé à tout
visiteur arrivant au village;
- changement de mentalité quant aux
possibilités de lutte contre la désertification et,
particulièrement, contre l'ensablement, car les
populations ont compris qu'il n'y a rien de fatalité, il
s'agit tout simplement des perturbations climatiques et
écologiques qui sont à l'origine de ces fléaux et que
l'on peut lutter contre tout simplement avec la volonté
et le savoir faire technique;
- effet polarisant manifesté par les
fixations initiées par les populations des villages
voisins des sites du projet et par les demandes
d'intervention formulées par d'autres villages auprès
du projet. Actuellement plus de 20 villages ont exprimé
leur désir de bénécier de l'assistance du projet, mais
malheureusement ne sont pas satisfaits.
4). Niveau national
- Les résultats du projet ont eu un
retentissement national car un des sites (Adébour) de la
Composante a gagné le premier prix national de
reboisement;
- L'approche participative expérimentée
par le projet a permis de placer plus de confiance aux
populations quant à leur capacité de mobilisation et
d'assimilation de paquets techniques permettant de
changer leurs conditions de vie;
- Grâce aux résultats obtenus, l'approche
participative est en passe de devenir la meilleure
approche d'intervention en milieu rurale et qu'il faut
developper et étendre à travers tout le pays;
9.6.
Enseignements tirés
Ces trois campagnes de réalisations nous ont
permis de tirer des enseignements sur les approches
méthodologique et technique utilisées pour combattre
l'ensablement et amener les populations à prendre en charge la
protection de leur propre environnement.
- Concernant l'Approche Participative,
la participation des populations et le succès des
réalisations constituent le baromètre de succès de la
stratégie mise en oeuvre. Ce qui était pour les uns et
les autres comme une bataille perdue d'avance, est
devenue une réalité. Malgré les difficultés
rencontrées, les résultats obtenus nous permettent
d'affirmer que l'Approche Participative sur une
sensibilisation continue et engagée, constitue un
passage obligé pour toute action de développement
forestier viable en milieu rural. Les échecs
enregistrés par les projets antérieurs, s'expliquent
par le fait que les populations étaient restées à
l'écart.
Mais l'approche reste à parfaire, surtout en
ce qui concerne la sensibilition des populations afin que la
lutte contre l'ensablement, en somme la protection de
l'environnement, devienne un réflexe et qu'elles puissent
s'approprier les réalisations.
La pérennité des actions initiées ne peut
être assurée que si les populations les prennent en charge et
de manière responsable. L'exécution des différentes
opérations de protection doit leur être progressivement
transférée.
- L'Approche participative ne peut
mobiliser les populations que si, d'une part les actions
proposées vont dans leur sens d'intérêt et montrent
des résultats concrets et, d'autre part que l'on traite
avec elles dans un cadre de respect absolu;
- Concernant la prise en charge des
activités par les populations, la participation
enregistrée au niveau des sites, tout simplement par la
sensibilisation, a fait envoler les idées préconçues
selon lesquelles, les populations ne sont pas à mesure
de prendre en main leur propre développement, tant
l'idée d'assistés permanants est développée chez
elles. Celle des femmes, longtemps perçue comme un sujet
tabou est très édifiante, de telle sorte que c'est
devenu banal de voir une femme se mettre à l'oeuvre pour
ramasser des rachis, produire des plants en pépinière,
installer des palissades sur les dunes vives ou planter
des dizaines d' hectares.
- Quant à l'Approche Technique utilisée
pour les fixations mécanique et biologique des dunes,
elle est porteuse d'espoir, dans la mesure où les
résultats obtenus commencent à redonner confiance aux
populations grâce à la stabilisation des dunes autour
de leurs villages et cuvettes.
Les mauvais résultats enregistrés dans les
parcelles non fixées mécaniquement, montrent que la
fixation mécanique demeure une opération clé et prioritaire
dans les techniques de fixation des dunes, car sans clayonnage
les plants restent à la merci des vents et se trouvent de ce
fait très vite ensevelis par les sables dès l'arrêt de la
saison des pluies. Pour les dunes vives très dynamiques telles
que les barkhanes, les cordons dunaires et les trains
barkhaniques, la fixation mécanique doit précéder la
plantation.
La connaissance du modelé dunaire du
terrain à planter est indispensable à une bonne
programmation du nombre et type de plant à produire. Les
différentes unités du paysage doivent être délimitées avec
une estimation des superficies.
Le succès enregistré quant à la croissance
et au bon taux de survie des plantations, est dû à deux
facteurs importants:
- la qualité des plants utilisés: les
plants utilisés dans nos parcelles ont une hauteur entre
40-60 cm et sont très robustes et équilibrés. Cette
qualité permet aux plants de supporter les mauvaises
conditions édaphiques et hydriques du milieu;
- la période de plantation: du fait
de l'aridité du climat et du cactère ératique des
précipitations, nous avons toujours cherché à
réaliser la plantation avant la mi-août, de manière à
ce que les plants puissent profiter des faibles
précipitations.
La période de plantation a été fixée entre
les 15 juillet et 15 août. La prise en compte de ces deux
facteurs est capital lorsque l'on veut réussir la plantation.
La programmation des activités doit
être faite avec la plus grande rigueur possible en tenant compte
des moyens financiers et matériels réellement mobilisation, des
capacités réelles, de la mobilité et du calendrier agricole
des populations. Ceci permet d'éviter des surcharges et
d'assurer le bon déroulement des travaux.
Une fois le programme annuel arrêté, tout le
matériel nécessaire à la conduite des travaux doit être mis
en place avant le démarrage des activités.
- Quant au coût, l'approche participative
est un moyen très économique car elle ne nécessite pas
de gros moyens et des investissements coûteux, dans la
mesure où la main d'oeuvre est fournie gratuitement par
les populations et que toute action envisagée doit se
faire avec les possibilés des populations. Mais elle
demeure une approche contraignante car elle impose une
présence permanante de l'équipe d'encadrement.
9.7.
Récommadations
NIVEAU TECHNIQUE:
- La fixation mécanique doit rester
l'activité prioritaire dans le cadre de la lutte contre
l'ensablement, selon les normes recommandées: fixation
simple, tous les 20 m complété par un croisement sur
les lignes de crêtre, dans le cas de dunes de types
barkhane, train barkhanique, cordon dunaire et nebka
très actives. Pour les autres dunes peu mobiles, une
fixation tous les 20 m ou 40 m simples suffit, s'il
s'agit de tiges hautes, et tous les 10 m s'il s'agit de
rachis;
- Diversification des types de matériaux:
dans les zones où il n'y a pas de nappes de leptadenia,
il faut utiliser d'autres types de matériaux tels que
les feuilles de rachis de palmiers doums ou des tiges de Chrosophora
brocchiana ou Pergularia tomentosa,
sous forme de mulching, comme c'est le cas actuellement a
Ambouram Ali et NGuel Bayli;
- Les observations faites sur la
régénération des souches coupées dans les parcelles
de prélèvement des matériaux, montrent que toutes les
tiges coupées à moins de 10 cm de la base donner au
bout d'un an des rejets vigoureux, alors qu'au-delà, ils
sont chétifs ou inexistants. De ce fait, nous
recommandons à ce que la coupe se fasse entre 5 et 10
cm de la base et que le prélèvement soit sélectif, en
laissant 1 à 2 tiges par souches.
- La priorité de protection doit être
accordée aux villages actuels jusqu'à atteindre la
superficie efficace évaluée au niveau de chaque site,
afin d'assurer une protection durable;
- Compte tenu de la concurrence des
herbacées qu'il entraîne, l'épandage de fumier doit
être évité sur les dunes rouges vives très actives.
Cependant il doit être encouragé sur les dunes blanches
à sables très fins et sur les zones de déflation ou
tassées;
- La plantation doit se faire tôt, entre
les 15 juillet et 15 Août, ce qui veut donc dire que les
plants doivent avoir la taille requise, avant cette date.
Elle doit être faite à un écartement de 3 x 3 m ou 3 x
4 m, de manière à assurer une couverture rapide du sol;
- Les suivis des parcelles de protection et
l'étude du comportement des plantations doivent
continuer afin de suivre l'évolution du taux de survie
et connaitre la dynamique de croissance des arbres
(hauteur, circonférence et houppier). Ceci permettra
après 2 à 3 ans de dégager un plan d'aménagement des
plantations;
NIVEAU ENCADREMENT
- L'équipe de la Direction du projet devra
achever la formation de l' Expert national par un suivi
régulier, tant au niveau technique, administratif et
gestion du personnel, que organisation du travail. Le
retard de son affectation et certaines difficultés n'ont
pas permis à son homologue international d'assurer le
transfert de tous les paquets techniques dont il aurait
pu bénéficier;
- La formation des agents actuellement en
service au niveau de la composante tant Conseillers que
ATEF, doit être renforcé par des stages de courte
durée dans des institutions de formation appropriées,
dans le domaine de l'analyse et de l'évaluation des
projets forestiers, l'animation, la sensibilisation et la
vulgarisation en milieu rural et dans la les techniques
de communication;
- Dans le but d'asseoir des bases réelles
d'une continuité des actions et de la préservation des
acquis, l'équipe actuelle de la composante doit être
maintenue pendant au moins 4 ans, quelle que soit l'issue
de la première phase, afin de continuer la formation des
paysans pilotes par des réunions de sensibilisation, sur
la gestion préventive des ressources naturelles,
l'organisation des chantiers et la gestion des
plantations forestières;
- Mettre un accent particulier sur la
sensibilisation des populations pour asssurer un bon
gardiennage des parcelles;
- Renforcer la formation des comités
villageois de Gestion de l'environnement, tout en leur
donnant un contenu réel et préparer les populations à
s'approprier progressivement les réalisations. Pour ce
faire, il est urgent et indispensable de voir avec la
Direction Nationale de l' Environnement, les autorités
locales, les modalités de transférer administrativement
et juridiquement les réalisations aux populations
concernées afin qu'elles deviennent les vraies
bénéficiaires. Ceci sera sans doute un gage de
motivation pour s'investir davantage aux activités;
NIVEAU POLITIOUE
- Renforcer la collaboration avec les autres
services techniques, surtout le SAE qui devra prendre la
relève à la fin du projet.
- Associer davantage, par des missions
d'évaluation interne et d'appui pour la mobilisation des
populations, les autorités politiques, administratives
et coutumières, aux activités du projet;
- La lutte contre la désertification, et
particulièrement contre l'ensablement, doit s'investir
dans la durée, car il s'agit d'un combat centenaire qui
intéresse plus d'une génération et que l'on ne peut
gagner d'avance.
Dans ce cas toute politique de développement
allant dans ce sens, doit avoir comme principale préoccupation
la recherche d'une cohérence tant au niveau financier que
d'approche, et une continuité dans l'action.
L'ampleur des phénomènes d'ensablement dans
le Département de Diffa doit retenir l'attention des décideurs,
tant au niveau local que national, dans tous les programmes et
politiques de développement socio-économiques durables. Rien ne
peut se faire de façon durable si l'on ne tient pas compte de
l'ensablement, car il constitue la principale contrainte au
développement de la zone.
Eu égard aux résultats obtenus sur le terrain
après tant d'investissement humain et qui ont fait renaître
auprès des populations la joie de vivre, il sera dommage, voire
suicidaire de voir les activités s'arrêtent pour une raison ou
d'une autre fut-elle financière. Le Gouvernement, le bailleur de
fonds (PNUD) et l'agence d'exécution (FAO), doivent prendre le
devant pour rechercher dès à présent les voies et moyens
permettant d'assurer la continuité des actions, c'est-a- dire la
réalisation d'une deuxième phase.
DEUXIEME PHASE
- La deuxième phase ne doit plus se limiter
à la seule lutte contre l'ensablement. L'amélioration
de la production agricole et la création de pôles
d'attraction économique par le désenclavement de la
zone, sont deux impératifs à remplir pour rentabiliser
les réalisations actuelles. Sans un environnement
propice à une économie de marché, garantissant le
minimum vital, il est illusoire de pouvoir maintenir les
populations dans leur terroire.
- Une attention particulière devra être
portée sur le mécanisme de fonctionnement à mettre en
place pour assurer à la composante de Mainé Soroa une
plus grande autonomie financière; ce qui faciliterait la
bonne marche des activités, car cela évitera les
blocages que l'on connait actuellement.