backcontents next

CHAPITRE III
LE ROLE ET LA PLACE DES MEDIAS DANS LA STRATÉGIE NATIONALE DE COMMUNICATION POUR LE DÉVELOPPEMENT

Trois circuits parallèles

Etant donné une certaine confusion sur le mode de coexistence des médias et des départements de communication (appelés aussi IEC: information, éducation, communication) au sein des institutions publiques et ONG, concernant leurs tâches, attributions, rayons d'action, etc., il est d'une importance primordiale de faire la distinction entre les différents circuits de communication pour le développement, et d'analyser leurs avantages comparatifs.

Un premier circuit est consacré à la communication sociale, assurée principalement par les médias, un deuxième circuit est consacré à la communication éducative, assurée principalement par les départements IEC. Bien que ces deux circuits soient parallèles, il y aura toujours des interférences entre eux. Ils sont complétés par un troisième circuit, celui de la communication institutionnelle.

Le cadre juridique de la communication sociale

La communication sociale en Guinée-Bissau avait, jusqu'à l'indépendance, un statut qui lui attribuait le rôle d'un instrument de propagande politique pour la défense des valeurs et intérêts coloniaux. Les lois concernant le secteur de la communication sociale étaient un répertoire des idées du pouvoir colonial.

Après l'indépendance, un rôle important était attribué par l'Etat à la presse, selon des directives qui peuvent être résumées comme suit:

Dans ce contexte politique, la communication sociale devenait l'instrument du Parti et de l'Etat, avec un rôle d'appui à la mise en oeuvre de leurs objectifs.

Le multipartisme a introduit des modifications législative. importantes, à commencer par la première révision ponctuelle de la Constitution.

En même temps que la Constitution étaient approuvés la Loi de la presse, le Statut des journalistes, la Loi de création du Conseil national de communication sociale et la Loi d'accès des partis politiques aux organes de la communication sociale.

Au niveau institutionnel, la Constitution garantit le principe de l'indépendance des organes de communication sociale du pouvoir politique et économique et impose à l'Etat le devoir de garantir un service public de presse, aussi bien pour les moyens audiovisuels que pour les supports imprimés.

L'analyse des dispositions existantes, en matière de communication pour le développement, fait ressortir l'existence :

Cependant, il y a également des contraintes qui limitent les actions des agents et professionnels dans le domaine de la communication pour le développement; notamment:

Considérant l'évolution socio-économique du pays;

Considérant l'expérience en matière de communication au sein des organes et structures de la communication sociale, des ministères et départements publics, des ONG et associations;

Considérant l'insuffisance et l'inadéquation du dispositif de communication existant sur le plan juridique et technique;

Considérant la Loi no. 1/91 qui supprime l'Article 4 qui attribuait au PAIGC le monopole du pouvoir, qui donne la possibilité de la création d'autres formations politiques, qui garantit la liberté de la presse (Art. 44A), la liberté de la création intellectuelle, artistique et scientifique (Art. 42), le droit et le devoir des citoyens de participer à la vie politique, économique et culturelles (Art. 43) et la liberté d'expression {Art. 44l, et que conjointement avec la Constitution étaient approuvés la Loi de la presse (Loi no. 4/9 1 ), le Statut du journaliste (Loi no.5/91), la Loi de création du Conseil national de communication sociale (Loi no.6/91) et la Loi d'accès des partis politiques aux organes de communication sociale (Loi no.7/911;

Considérant que la Loi no. 1/91 a créé l'impératif d'une communication pour le monde rural, favorise l'intégration culturelle, ainsi que la valorisation et la diffusion des langues nationales;

le séminaire recommande:

le renforcement et l'élargissement des espaces de communication pour le développement, afin de décentraliser les structures et moyens de communication sociale et de mieux prendre en considération les particularités culturelles et linguistiques, ainsi que les besoins des collectivités de base.

Les médias

La radio diffusion

Le point sur l'utilisation de la radio comme support aux activités de développement:

En 1979, le gouvernement préconisait l'adoption d'un système national de radiodiffusion capable de servir les objectifs de développement du pays dans les domaines de l'éducation, de l'agriculture, de la santé, de la protection sociale et de permettre le recueil, la valorisation et la diffusion du patrimoine culturel. Pour y parvenir, les objectifs suivants étaient formulés:

Comme résultat des efforts du gouvernement au cours des dernières années, l'état des lieux de la radio est aujourd'hui le suivant:

La RDN, qui est la seule station de radio du pays, a ses installations centrales dans la capitale Bissau où, dans trois studios, sont produits tous les programmes.

La radio émet 14 heures par jour, entre 6h et 8h, et entre 12h et 24h. Le week-end, le temps d'émission est légèrement élargi. La couverture est quasi nationale.

La rédaction se compose de 9 cadres qui ne sont pas tous des journalistes. La plus grande partie des informations provient des agences ANG et LUSA.

L'information régionale est assurée par un petit réseau de journalistes de 1'ANG.

Outre la radio rurale initiée par le projet M.I.-FAO: "Assistance en matière de communication rurale", l'utilisation de la radio à des fins de développement se réduit à des réalisations du Cabinet National de la Communication Sociale (CNCS), un organisme sous tutelle du Ministère de la communication sociale et des affaires parlementaires, cofinancé par l'Etat et l'Unicef.

D'une manière générale, les journalistes ne se rendent sur le terrain que quand ils peuvent entièrement être pris en charge par le responsable politique qu'ils accompagnent. N'importe quel organisme de développement qui veut diffuser des émissions doit payer, et peu de différence est faite entre la publicité commerciale et les messages de développement.

L'utilisation de la radio comme support aux actions de développement se situe encore à un niveau insignifiant. Les causes sont les suivantes:

Sur le plan matériel

Sur le plan financier

Sur le plan des ressources humaines

Sur le plan institutionnel

La radio rurale

La radio rurale (RR) a débuté ses émissions le 2 août 1993. Les émissions en créole et en langues nationales avaient une durée de 30 minutes et étaient diffusées tous les j ours du lundi au samedi à partir de 20h30. Pour différentes raisons, la RR a interrompu ses émissions. Pourtant, tous les participants aux Rencontres Régionales ont exprimé l'espoir qu'il y ait une reprise de la RR; on faisait surtout mention des émissions publiques qui avaient un succès particulier.

La continuité de la RR au sein de la RDN était un problème; il est nécessaire de solliciter l'appui d'autres secteurs (éducation, santé, agriculture) étant donné que, pour le moment, il n'y a encore aucune structure de concertation entre les utilisateurs de la radio et les producteurs des programmes. I1 est donc nécessaire de renforcer, dans la programmation, les thèmes relatifs à l'éducation, à la nutrition, aux problèmes spécifiques des femmes et des jeunes, à l'éducation des adultes en milieu rural et urbain, etc.

Considérant ces constats, les recommandations sont les suivantes:

Le secteur privé

Etant donné que l'on peut s'attendre à un élargissement du secteur privé dans le domaine de la radiodiffusion, il est important de prêter une attention particulière aux aspects de la production à des fins non-lucratives et aux activités publicitaires, deux volets dont chacun mérite un traitement spécifique. I1 faut veiller sur une série de critères pour attribuer les licences aux radios privées. Ces stations privées devraient:

La télévision

Le point sur l'utilisation de la télévision comme support aux activités de développement:

Montée avec l'appui de la Télévision du Portugal, la Télévision Expérimentale de la Guinée-Bissau (TVE-GB) a été inaugurée en 1989. L'assistance technique de la coopération portugaise a duré cinq ans.

La TVE-GB emploie actuellement 90 personnes: journalistes, réalisateurs, techniciens, cameramen, ingénieurs du son, etc., ainsi que du personnel administratif. Le personnel a été formé en grande partie "sur le tas"; peu de journalistes et réalisateurs ont bénéficié d'une formation formelle. Les uns ont étudié au Portugal, d'autres à Cuba, en Bulgarie, en ex-URSS, au Brésil, etc. Leurs études ont été plutôt techniques que méthodologiques.

La dernière version de la grille des programmes fixe un temps d'antenne de lundi à vendredi entre 20h et 23h30 ou 24h, et les samedi et dimanche entre 12h et 24h. D'après la direction de la TVE-GB, les plages d'antenne potentiellement disponibles pour les émissions en appui au développement seraient situées entre l9h et 20h. En septembre 1992, on a analysé la répartition entre les émissions de provenance extérieure et de productions nationales: elle était de 15% de productions nationales et de 85% de productions étrangères, reparties entre des émissions de la RTP (67%, inclusivement la "telenovela" brésilienne, que la RTP a le droit de céder gratuitement aux pays avec lesquels elle entretient des relations de coopération) , 11 % de TransTel, 2% de l'Ambassade de France, 2% de l'Ambassade du Royaume-Uni et 3% de provenance non identifiée. Le projet initial stipulait une relation de 50/50 entre productions nationales et de provenance externe.

La phase expérimentale d'une période de 5 ans se terminait en mars 1994.

La TVE-GB et le développement

Quelques émissions ont été réalisées dans le domaine du développement. Mais en réalité, moins encore que la radio, la télévision sert comme support aux activités de développement. Même le "Réseau communautaire" ne peut pas encore être considéré comme une contribution au développement.

Le Réseau communautaire (RC) était un pilier principal du projet de la TVE-GB appuyé par la coopération portugaise; il visait, en 1989, l'équipement de 100 villages en récepteurs communautaires de télévision. La sélection des villages revenait aux Ministères des provinces; ensuite les techniciens de la TVE-GB s'occupaient de l'installation.

En octobre 1993, 88 installations de téléviseurs communautaires ont été réalisées, dont 55% au nord, 41% au sud et 4% à l'est. On estime que 53% seulement des installations seraient encore en état de fonctionnement, même partiel.

Le Réseau communautaire (RC) reste actuellement la meilleure voie d'équipement pour la réception de la télévision dans les villages, mais il rencontre de grandes difficultés, et sa pertinence est menacée. Or une politique de TV développement perd en grande partie sa raison d'être si ceux qui sont directement concernés n'ont pas accès à la télévision.

Recommandations concernant le secteur de l'audiovisuel

Concernant le cadre institutionnel: création d'une entreprise publique de Radio-Télévision comme personne collective de droit public, dotée d'autonomie administrative, financière et patrimoniale, ayant le droit de pouvoir pratiquer tous les actes de gestion privée nécessaires et convenables à la poursuite de ses objectifs.

La presse écrite-état des lieux

Le journal Nô Pintcha

Situation actuelle

Le journal Nô Pintcha existe depuis 1975 et était initialement conçu comme organe révolutionnaire du PAIGC et de l'Etat, instrument d'instruction politique et sociale du nouveau citoyen bissau-guinéen dans une situation d'indépendance politique.

Le journal, généralement de douze pages, devrait paraître trois fois par semaine, mais n'arrive même pas à être un hebdomadaire régulier. Son tirage est de 2 500 à 3 000 exemplaires (imprimés en offset par l'Imprimerie nationale, INACEP) qui sont vendus principalement dans la capitale.

Le journal n'a pas d'autonomie financière. I1 est financé, en grande partie, par le Ministère de la communication sociale et des affaires parlementaires; une partie du financement provient des recettes de la vente du journal, des annonces diverses et de la publicité.

Son contenu thématique, réparti en sections, est dominé par l'actualité politique nationale, la politique internationale. Les nouvelles locales et le sport occupent moins d'espace. Les articles sont présentés sous forme de nouvelles et rapports sur les événements; on trouve aussi des enquêtes et des interviews, mais peu d'analyses.

Les sources d'information les plus utilisées sont les agences ANG (pour les nouvelles nationales) et LUSA (pour les nouvelles internationales). Le journal ne fait pas encore suffisamment d'efforts pour rechercher activement les informations; il se limite plutôt à une attitude passive: recevoir des informations pour en faire la sélection et le traitement journalistique.

La qualité graphique du journal s'est beaucoup améliorée, grâce à un ensemble d'équipements de haute performance acquis en 1993. Malheureusement, les potentialités ne sont pas exploitées à cent pour cent, et ceci est dû au manque de personnel qualifié et de matériel consommable.

Le journal manque d'archives et d'une documentation fonctionnelle.

Contraintes

Les contraintes se trouvent à quatre niveaux

L'ANG

Situation actuelle

L'agence de presse de la Guinée-Bissau fut créée en 1975, mais n'a commencé à travailler qu'en 1982.

L'ANG compte 8 journalistes au siège à Bissau et 8 correspondants régionaux, mais a l'intention d'augmenter les effectifs.

Les correspondants régionaux n'ont guère de formation professionnelle. Ils n'ont pas de moyens de transport, et souvent l'accès à des moyens de communication pour Bissau est difficile. Néanmoins, ce petit réseau de correspondants arrive à fournir des informations des régions à 1'ANG et aux médias du pays qui, eux, n'ont pas de correspondants régionaux.

Le service d'information de 1'ANG consiste en une production moyenne de 20 à 30 nouvelles par jour (dont une dizaine provenant des correspondants régionaux).

Par manque de moyens, 1'ANG n'a pas de centre de documentation ni de service de secrétariat fonctionnel.

L'ANG est directement liée avec les agences LUSA (Portugal) et ANGOP (Angola). Les nouvelles diffusées par ces agences sont reproduites sans travail de rédaction par 1'ANG et diffusées telles quelles aux organes de communication sociale dans le pays.

Une tentative de publier un bulletin d'information a dû être interrompue par manque de moyens (finances, papier).

L'ANG est partiellement financée par le Ministère de la communication sociale et des affaires parlementaires.

Contraintes

L'Imprimerie nationale (INACEP)

Situation actuelle

L'imprimerie nationale est un organisme d'Etat de tradition séculaire. Elle commença à fonctionner officiellement le 7 février 1880 dans la ville de Bolama.

En 1978, 1'INACEP est transformée en entreprise publique, et la direction est transférée à Bissau.

L'INACEP consiste en deux unités de production, la principale étant celle de Bissau avec 178 employés. La deuxième unité, à Bolama, emploie une quarantaine de personnes.

L'unité principale de Bissau produit, en offset, tous les documents nécessaires pour l'administration publique, mais répond aussi à des demandes du secteur privé. L'INACEP a la capacité technique de produire journaux, revues et livres.

Sur le plan juridique, 1'INACEP est une société de droit civil avec une autonomie financière et administrative. Son objectif est de répondre aux besoins graphiques du pays, produire des imprimés, journaux, revues et oeuvres littéraires, contribuant ainsi à la promotion de l'écrit, au développement de l'éducation et au progrès socio-économique du pays. Sous la tutelle du Ministère de la communication sociale et des affaires parlementaires, 1'INACEP est gérée par un directeur général et comporte deux organes: un Conseil consultatif et un Conseil fiscal.

Sur le plan financier, 1'INACEP génère des recettes provenant de la prestation de services en tant qu'imprimerie et bénéficie de subventions de l'Etat.

Contraintes

La presse privée

Situation actuelle

Jusqu'en 1991 la presse était le monopole de l'Etat. La Loi no. 4/91 (Loi de la presse) libéralisait le secteur de la communication sociale en l'ouvrant à l 'initiative privée. L'Article 5 de cette loi dit au point no. 1: "La création d'entreprises journalistiques et d'information est libre, la participation de capital étranger ne pouvant, toutefois, pas dépasser 30% du capital total."

En conséquence de cette libéralisation, bon nombre de publications, surtout liées à des groupes politiques, faisaient leur apparition sur le marché. Mais la plus grande partie de ces journaux n'existe plus.

Sur le plan de l'information générale, trois initiatives seulement se sont matérialisées:

Par ailleurs, il faut signaler l'existence d'une petite imprimerie privée, la Nova Grafica, qui a donné des résultats satisfaisants.

Contraintes

Absence de règlements juridiques et d'incitations fiscales.

Discrimination de la presse privée en ce qui concerne l'accès à l'information, s'agissant notamment des invitations officielles.

La presse rurale

I1 n'y a jamais eu, en Guinée-Bissau, une initiative de presse rurale.

Recommandations concernant la presse écrite

Recommandations spécifiques concernant l'INACEP

Recommandations spécifiques concernant la presse privée

Recommandations spécifiques concernant la presse rurale

Supports de communication éducative

Les institutions publiques et les projets de développement engagés en milieu rural, mais aussi les ONG internationales et nationales dans le pays, les représentants des associations et groupements paysans se rendent de plus en plus compte que le développement et la communication sont indissociables et que le développement durable est impossible sans l'adhésion et la participation active des populations concernées.

Ce constat a amené les acteurs du développement à s'intéresser de plus en plus à la communication. Par ailleurs, les organes de communication sociale ne jouant pas le rôle qu'ils devraient jouer au service du développement, la plupart des institutions ont créé, au sein de leur institution/ projet/ organisation, un volet de communication, en instituant des départements spécialisés (départements IEC).

En principe, ces dispositifs de communication pour le développement devraient disposer:

En réalité, les problèmes des départements IEC sont multiples: les équipements (dont les types, les standards et les marques sont souvent définis par les donateurs] sont incompatibles, incomplets ou mal adaptés; ils restent dans les armoires et ne sont guère exploités. Les cadres affectés à ces départements sont souvent frustrés professionnellement, ayant un sentiment de sous-valorisation professionnelle; le rapport coût-efficacité n'est pas favorable, etc.

Les facteurs de blocage se trouvent à plusieurs niveaux:

Conclusions et Recommandations

Considérant que les activités de communication pour le développement des départements publics et des organismes de la société civile souffrent d'un manque de coordination;

Considérant que les départements IEC sont souvent institutionnellement mal intégrés dans leur structure de tutelle et que les informations ne passent pas entre les départements techniques et les départements chargés de la communication pour le développement;

Considérant que les équipements sont souvent mal adaptés aux conditions de terrain, ce qui est dû au manque d'implication des techniciens nationaux au moment de l'acquisition de ces équipements;

I1 est recommandé que les départements chargés de la communication pour le développement élaborent leurs stratégies sectorielles de communication pour le développement, telles que:

Ces stratégies devraient également définir clairement les termes de référence des départements IEC au sein de leur structure institutionnelle afin d'obtenir une meilleure intégration dans la structure à laquelle ils appartiennent, ce qui est la condition de base pour leur efficacité sur le terrain.

Ces départements devraient notamment faire l'inventaire et l'analyse des besoins en communication dans leurs secteurs respectifs, proposer des programmes de communication en appui aux actions de développement, réaliser ces programmes, produire les outils de communication, faire le suivi et évaluer les actions de communication de leurs secteurs.

Ils devraient assister les vulgarisateurs, agents vétérinaires, agents de santé, personnes chargées de l'alphabétisation, des projets et institutions publiques, mais aussi les animateurs de base, membres d'associations de base, dans leur travail d'animation, de sensibilisation, de mobilisation, de formation, etc.

Cette assistance devrait se matérialiser par des actions de formation et recyclage dans les domaines de la communication interpersonnelle et de la production des outils de communication, par une assistance technique et matérielle par la mise à disposition et la publication des données statistiques de leur domaine technique pour les différents acteurs et services de développement intéressés.

Au lieu de créer leur propre structure de communication, les projets de développement devraient contribuer au bon fonctionnement des structures de communication sociale et éducative existantes.

Les moyens traditionnels de communication

Les moyens traditionnels de communication regroupent l'ensemble des genres ou des styles traditionnels de communication, exploités dans des situations de communication pour le développement.

Leur efficacité est fortement tributaire du contexte social et culturel auquel ils renvoient.

Le théâtre populaire et les chansons ont permis de véhiculer une quantité importante de messages.

Les moyens traditionnels de communication représentent un potentiel important de communication parce qu'ils mobilisent des ressorts culturels qui permettent une excellente réception des messages par les populations. La difficile question de la participation et de la créativité des populations devient ici une donnée acquise d'emblée.

Les moyens traditionnels de communication sont des genres et des styles vivants parce qu'ils s'insèrent dans le tissu de la communication sociale quotidienne et évoluent en rapport intime avec la société au sein de laquelle ils sont pratiqués. C'est pourquoi ils sont en mesure d'exprimer, mieux que n'importe quel autre média, la sensibilité particulière d'un groupe social.

Cependant, il convient de mentionner quelques contraintes qui limitent l'emploi des moyens traditionnels de communication:

Certains groupes de théâtre et d'animation rurale essaient, en ce moment, de redynamiser quelques moyens traditionnels de communication, notamment dans le cadre du Cabinet National de Communication Sociale (CNCS).

Prenant en considération les constats sus-mentionnés, le Séminaire recommande une étude approfondie des potentialités des moyens traditionnels de communication et de leur utilisation complémentaire aux moyens modernes de la communication pour le développement.

Les options techniques et technologiques

L'analyse de cette question nous permet de constater qu'il est nécessaire de réaliser une étude plus approfondie sur les options techniques et technologiques.

En ce qui concerne la radio, il est nécessaire de faire un choix définitif entre la couverture en FM et la couverture en AM.

En ce qui concerne la télévision, des doutes persistent sur la validité de l'option qui a été prise en matière d'équipements du réseau communautaire. En plus, subsistent des hésitations concernant les options pour les équipements des studios, notamment ceux qui assurent la liaison avec l'émetteur central de Nhacra.

Sur le plan de la presse écrite, l'option du parc graphique du journal Nô Pintcha ne correspondait pas au niveau de savoir-faire existant en Guinée-Bissau.

D'une manière générale, les techniciens des organes de la communication sociale ne disposent ni d'outils d'entretien des équipements ni de pièces de rechange.

C'est la raison pour laquelle le séminaire recommande la réalisation d'une étude afin de mieux définir les options technologiques et les critères pour l'importation de nouvelles technologies qui correspondent aux réalités du pays, notamment au savoir-faire existant et aux outils d'entretien disponibles.

backcontents next