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2. GENÈSE D'UN PROGRAMME DE DÉVELOPPEMENT POUR LES BASSES-TERRES TROPICALES - SON SYSTÈME DE COMMUNICATION

UNE APPROCHE INTÉGRÉE

Le concept de développement rural intégré a vu le jour vers le milieu des années soixante-dix. Dans cette optique, les fonctionnaires du SARH et les conseillers de la FAO décidèrent que tout programme de développement devrait prendre en compte l'ensemble des facteurs déterminant ou influençant les conditions de vie et de travail des familles rurales. Les responsables du SARH tinrent également compte du fait que, généralement, les paysans n'envisagent pas leurs problèmes séparément mais qu'ils considèrent leur vie comme un tout, comme un ensemble dont les éléments sont en relation directe les uns avec les autres.

C'est pourquoi un programme de développement devrait apparaître aux yeux des paysans comme une réponse globale à leurs problèmes, même lorsque les experts en distinguent les différents composants (par exemple: infrastructures, assistance technique, crédit, recherche, formation, organisation des agriculteurs), dont chacun requiert un haut degré de spécialisation.

Ce concept ne peut être appliqué sans la participation des populations tout au long du processus de planification locale des actions de développement, de leur application, de leur suivi et de l'évaluation des résultats.

LA VIDÉO: UNE TENDANCE NOUVELLE

Les grandes lignes du projet permettant de répondre aux attentes réelles des cultivateurs se dessinèrent peu à peu. On procéda d'abord à une longue enquête auprès des populations et nombre de rencontres furent enregistrées sur magnétophone, avec l'accord préalable des participants.

A la même époque, en 1977, alors que la recherche était déjà en cours auprès des paysans de Zapotal (Etat de Tabasco: cette région avait été selectionnée pour lancer une éventuelle action de développement) l'un des spécialistes de l'équipe eut l'idée d'enregistrer les débats en vidéo puis de les projeter pour promouvoir la discussion entre les paysans, et les aider ainsi à analyser leur propre situation. Par la même occasion, les chercheurs pourraient mieux comprendre le point de vue des cultivateurs. Les experts du groupe de Zapotal demandèrent alors à un projet de la FAO de soutien à la formation des agriculteurs qui opérait dans la région de leur prêter leur vieil équipement vidéo, en noir et blanc.

Enregistrements et projections vidéo devant les paysans eurent les résultats que les experts souhaitaient: les paysans deviendraient progressivement les acteurs de leur propre développement. La réponse des agriculteurs fut en effet amplement positive. Les projections vidéo les entraînèrent à mieux exprimer leur propre point de vue. Ces enregistrements furent également utilisés comme témoignages par le personnel du SARH et pris en compte lors de la planification des différents programmes de développement des basses-terres tropicales. Les enregistrements de Zapotal marquèrent ainsi le point de départ d'une tendance riche de promesses.

LA NAISSANCE DE PRODERITH - SES ANTÉCÉDENTS INSTITUTIONNELS

Le processus d'enquête et de planification, arrivé à son terme en 1978, déboucha sur un projet de développement connu sous le nom de PRODERITH: Programa de Desarrollo Rural Integrado del Trópico Humedo (Programme de développement rural intégré pour les marécages tropicaux). Ce programme comportait deux phases dont la première allait de 1978 à 1984, la seconde de 1986 à 1995.

PRODERITH avait le statut de programme spécial au sein du SARH. Du point de vue administratif, il relevait de la Commission du Plan national hydrique, mise sur pied en 1976.

Au cours des années, le programme fut affecté par divers changements institutionnels. En 1986, la Commission du Plan national hydrique devint l'Institut mexicain de technologie de l'eau (IMTA). Cela coïnçida avec le transfert de divers instituts gouvernementaux à Cuernavaca, à 80 km environ de la capitale, à la suite du tremblement de terre de 1985. L'IMTA est situé dans un vaste complexe entouré d'arbres et de jardins, à la périphérie de Cuernavaca; c'est là que s'installa également le siège de PRODERITH.

Puis, en 1989, on créa la Commission nationale de l'eau (CNA), organisme suprême chargé de gérer les différents aspects de l'usage de l'eau au Mexique. L'IMTA et PRODERITH furent alors placés sous le contrôle de cette nouvelle institution.

UN APPUI INTERNATIONAL À PRODERITH

Les deux phases de PRODERITH bénéficièrent des prêts de la Banque Mondiale. Vers 1985, à mi-route, on déplora une interruption des financements qui eut des effets très négatifs sur le cours du programme, comme on pourra le voir par la suite.

Etant donné l'importance que les responsables de PRODERITH accordaient à la participation des communautés rurales à chaque étape du projet, le Gouvernement mexicain sollicita l'aide de la FAO, pour tout ce qui relevait de la communication au service du développement. Les deux phases du programme bénéficièrent donc de l'appui de la FAO, par le biais de projets d'assistance technique dans le secteur de la communication. Le Gouvernement mexicain prit en charge le financement de cette assistance au moyen d'un accord passé avec la FAO, sous la forme d'un Fonds fiduciaire unilatéral . Le projet visant à la mise en place d'un Système de communication au service du développement rural dans le cadre de PRODERITH I s'intitulait UTF/MEX/025/MEX. Le projet d'assistance technique de la FAO dans le cadre de PRODERITH II s'intitulait UTF/MEX/027/MEX. Ce dernier, prévu à l'origine pour durer trois ans, s'étendit en fait sur quatre ans.

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