Page précédente Table des matières Page suivante


Marches des produits en 1996-97: Faits saillants

L'augmentation des cours des produits agricoles amorcée en 1994 s'est poursuivie en 1995 pour la plupart des produits, notamment les céréales et plusieurs produits non alimentaires. Par rapport aux records atteints en 1994 et 1995, les cours mondiaux ont généralement diminué en 1996 - de 9 pour cent si l'on considère l'indice des prix à l'exportation des principaux produits agricoles de base. Leur poids relatif dans les exportations totales n'étant pas le même, l'indice nominal a chuté de 16 pour cent pour les pays en développement et de 5 pour cent pour les pays développés. En ce qui concerne les premiers, l'essentiel de la réduction s'explique par le recul observé pour les boissons tropicales et le sucre, qui entrent pour une large part dans les recettes d'exportation. Pour les pays développés, la chute de l'indice général des prix à l'exportation est la conséquence de la baisse des cours des produits laitiers, du coton, de la laine et du sucre, qui a largement compensé les effets de la hausse des cours moyens des céréales.

Ces diminutions nominales des indices des prix à l'exportation en 1996 ont représenté en termes réels, aux prix de 1990, 13 pour cent pour les pays en développement, 3 pour cent pour les pays développés et 7 pour cent pour l'ensemble du monde. Sur longue période, la tendance générale est à une réduction séculaire des prix réels. Bien que, par rapport à 1990-93, l'indice des prix agricoles pour les pays en développement ait été supérieur en moyenne de 33 pour cent pour la période 1994-96, celle-ci a été caractérisée par des prix de produits particulièrement déprimés; par rapport à 1980-82, la moyenne de l'indice 1994-96 a été inférieure de 40 pour cent en termes réels. Pour 1997, les évaluations de la FAO, présentées en détail dans le présent Rapport montrent que les cours mondiaux ne devraient pas remonter en général au-dessus des niveaux de 1996.

Outre des conditions météorologiques globalement favorables, l'un des facteurs de variation des prix des produits agricoles est l'augmentation de la production qui a découlé d'une augmentation des emblavures due en partie aux prix élevés des deux années précédentes. Le ralentissement de la croissance dans plusieurs pays d'Europe occidentale fin 1995 et début 1996 explique aussi la baisse de la demande d'importation et la diminution des prix de certains produits. Toutefois, le raffermissement de l'économie mondiale dans son ensemble en 1996 aurait dû empêcher une nouvelle diminution des prix. En particulier, la reprise de la croissance dans les économies en transition d'Europe et de l'ex-URSS, après des années de croissance négative, a permis d'alimenter la demande d'importation et de soutenir les cours mondiaux pour certains produits.

En dépit de la diminution de 16 pour cent de l'indice des prix à l'exportation des principales productions agricoles des pays en développement, on estime que les recettes d'exportation correspondantes ont augmenté de 1 pour cent seulement en valeur nominale en raison d'un accroissement sensible des volumes. En 1995, les recettes d'exportation des pays en développement ont augmenté de 17 pour cent, tous produits agricoles confondus. Pour les pays développés, on estime que les recettes tirées de l'exportation des principaux produits agricoles en 1996 ont augmenté de 4 pour cent en valeur nominale. Etant donné que la valeur de l'indice implicite utilisé pour mesurer les prix réels a diminué en 1996, le taux d'augmentation des recettes d'exportation en termes réels a été de 4 pour cent pour les pays en développement et de 7 pour cent pour les pays développés.

La première partie du présent Rapport résume également quelques études FAO sur les conséquences de l'Uruguay Round. On estime que pour deux groupes de produits - agrumes et produits apparentés, et fruits tropicaux - l'Uruguay Round a eu un effet positif, mais modeste, sur la production et les échanges. Une autre étude conclut que le commerce mondial de produits forestiers a été stimulé par l'Uruguay Round puisqu'il a augmenté de 340 à 472 millions de dollars par an, ce qui représente moins de 1 pour cent des échanges mondiaux de produits forestiers en 1991.

Selon une étude concernant les effets de l'Uruguay Round sur certains produits non traditionnels en forte expansion (fruits et produits horticoles essentiellement), l'accès aux marchés devrait être plus aisé grâce à l'abaissement des droits de douane auquel se sont engagés les signataires de l'Accord. Toujours selon l'étude, l'Uruguay Round devrait se solder par une augmentation d'environ 10 pour cent des échanges de ces produits en l'an 2000, soit un montant supplémentaire de 1,6 milliard de dollars. Une autre étude sur l'évolution de la progressivité des droits du fait de l'Uruguay Round a également fait apparaître que les possibilités d'exportation allaient s'élargir pour les produits agricoles transformés et que les écarts tarifaires positifs sur les produits transformés diminueraient de 25 pour cent en raison de l'Uruguay Round pour s'établir à un niveau moyen de 17 pour cent. La conclusion générale de l'étude est que, si la progressivité des droits n'a pas disparu, les concessions tarifaires consenties au titre de l'Uruguay Round devraient offrir aux pays en développement quelques possibilités de diversifier leur production avec des produits à plus forte valeur ajoutée.

La deuxième partie du présent Rapport décrit en détail l'évolution des marchés des différents produits. Dans la catégorie boissons tropicales, sucre et fruits, les marchés mondiaux sont restés déprimés en 1996 pour le café et le sucre alors qu'ils ont été équilibrés dans l'ensemble pour le cacao, le thé, les bananes et les agrumes. Si pour le café l'offre était excédentaire, pour le cacao en revanche l'offre et la demande ont été plus équilibrées. Les prix du thé se sont raffermis avec l'augmentation de la demande d'importation, contrairement à ce qui s'était passé en 1995. Les cours mondiaux du sucre ont subi une pression à la baisse pendant quelque temps en raison des bonnes récoltes et de l'accroissement des stocks, et cette tendance s'est maintenue en 1996. Pour 1997, les prix de la plupart de ces produits devraient se maintenir à leur niveau relativement bas de 1996.

Si l'on considère les céréales, les marchés internationaux se sont stabilisés au deuxième trimestre 1996 après avoir connu une forte tension en 1995/96. Avec la reprise générale de la production, les échanges mondiaux devraient chuter et les prix rester très inférieurs au niveau de 1995/96. Les échanges mondiaux de riz ont beaucoup diminué en 1996 après le record enregistré en 1995, pour deux raisons: réduction des achats de quelques-uns des principaux importateurs et chute des cours sur le marché international. Les disponibilités étant élevés en 1997 en raison de l'accroissement de la production, le niveau des échanges et des cours mondiaux devrait être faible.

Le marché mondial des graines oléagineuses, matières grasses et tourteaux a été l'un des plus tendus de ces dernières années. En particulier, la demande d'importation a été très soutenue pour les tourteaux dont les prix se sont envolés dans le courant de l'année 1996. Bien que les prix des huiles végétales aient quelque peu fléchi en 1996 par rapport à 1995, ils ont été plus élevés en moyenne qu'au cours des dernières années. Avec la baisse des prix des céréales, l'accroissement probable des superficies plantées en oléagineux devrait permettre un rééquilibrage partiel du marché en 1997, même si les prix risquent de se maintenir à un niveau record.

En ce qui concerne les produits de l'élevage, la situation a été différente sur le marché de la viande et sur le marché des produits laitiers. Dans le premier cas, les prix se sont raffermis dans l'ensemble, excepté pour la viande de boeuf. Les prix de la volaille en particulier ont beaucoup augmenté, les quantités disponibles pour l'exportation n'ayant pas permis de répondre à une forte hausse de la demande. En revanche, les prix à l'exportation des principaux produits laitiers - exception faite du fromage - ont diminué en 1996, la demande d'importation ayant été moins forte dans quelques grands pays.

Le marché mondial des principales matières premières agricoles a été peu actif en 1996 alors qu'il était resté très tendu en 1995. Les prix à l'exportation du coton, de la laine, du caoutchouc naturel et des cuirs ont chuté alors que les prix du jute et de la plupart des fibres dures ont augmenté. La baisse des prix fait suite aux tensions inhabituelles enregistrées sur les marchés en 1994 et 1995.

Les échanges mondiaux de produits de la pêche ont encore augmenté en valeur en 1996. Tout comme les volumes échangés, les prix ont été fermes dans l'ensemble. La part des pays en développement dans les exportations mondiales a elle aussi augmenté en 1996. On estime que les échanges de produits forestiers ont diminué en valeur de 18 pour cent entre 1995 et 1996 en raison principalement de la chute en valeur des exportations de pâte à papier et de papier, dont les prix ont diminué en 1996 à cause de la faiblesse de la demande et de la forte augmentation de la capacité de production de pâte à papier en Asie. Le marché des autres produits forestiers est resté lui aussi déprimé dans l'ensemble en raison de l'excédent de capacité.


Page précédente Début de page Page suivante