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6. Présentation et examen des rapports de pays et autres documents


6.1 Présentation des rapports de pays
6.2 Documents généraux, de synthèse et techniques présentés (Annexe 3)


6.1 Présentation des rapports de pays

11. Six rapports de pays ont été présentés, concernant les pays suivants: Ouganda, Afrique du Sud, Gambie, République-Unie de Tanzanie, Mali et Kenya. Les rapports: a) ont donné une vue d'ensemble des activités de gestion forestière et des problèmes de politique forestière dans chaque pays, et b) ont fourni et partagé des informations avec d'autres pays de l'Afrique sèche sur l'applicabilité des critères et indicateurs de gestion durable des forêts et les activités de suivi entreprises par chacun en vue de faire appliquer les critères et indicateurs au niveau national.

12. Les rapports permettent de conclure que la plupart des pays représentés ont déjà pris des mesures importantes pour encourager l'application des critères et indicateurs de gestion durable des forêts au niveau national. Sous l'effet de diverses contraintes, la majorité des pays n'ont pas été en mesure de convoquer une réunion nationale regroupant tous les secteurs de la société s'occupant d'aménagement forestier pour procéder à une évaluation et à une analyse de la série de critères et d'indicateurs suggérée par la réunion d'experts de 1995. Au niveau des départements des forêts, une analyse a été faite jusqu'à un certain point. Il s'ensuit que les pays ont maintenant une idée plus claire des critères et indicateurs préalablement identifiés au niveau éco-régional qui sont plus adaptés à un pays particulier, compte tenu de leurs conditions économiques, sociales, environnementales et écologiques et des possibilités de les inclure dans les plans généraux d'aménagement forestier et dans la surveillance des forêts. Les principales raisons avancées par les représentants des pays qui n'ont pas pu appliquer intégralement les critères et indicateurs dans leurs pays respectifs étaient les suivantes: a) manque de ressources, surtout financières; b) manque de connaissances et d'expérience concernant l'application et/ou la mesure de certains de ces indicateurs, et c) absence d'une sensibilisation politique et d'un appui national.

13. Les six pays ont tous manifesté un intérêt constant pour le processus relatif à l'Afrique sèche et ont reconnu qu'il s'agissait d'une démarche nécessaire pour parvenir à la durabilité des activités d'aménagement forestier dans la région. Toutefois, ils se sont aussi déclarés conscients de la nécessité de renforcer la formation et l'appui direct, éventuellement dans le cadre d'un plan de coordination régionale, qui permettrait de maintenir actifs les processus et le dialogue y afférents. Afin de réaliser les objectifs spécifiés, les pays ont invité le PNUE et la FAO à continuer à fournir une aide sur la base des recommandations formulées par la Commission des forêts et de la faune sauvage pour l'Afrique à sa dixième session, et de celles qui pourraient découler de la onzième session qui aura lieu en avril 1998.

14. Selon le rapport présenté par l'Ouganda, le pays n'avait pas encore complètement analysé la série de critères et indicateurs mise au point par la réunion d'experts de novembre 1995, ni leur applicabilité en Ouganda. Toutefois, il a indiqué que quelques progrès avaient été faits concernant l'application des critères et indicateurs de gestion durable des forêts. Cela transparaît dans la méthodologie utilisée actuellement pour élaborer des plans d'aménagement forestier et de conservation des forêts naturelles et dans les données déjà collectées dans le cadre des inventaires de la biomasse et de la diversité biologique en cours.

15. Le rapport de la Gambie a montré que l'évaluation de certains indicateurs (par exemple, production de bois énergie) sera difficile dans le pays en raison, en partie, des façons traditionnelles de collecter ces données et aussi en raison du morcellement des forêts en "petites îles" éparpillées dans tout le pays. Des difficultés financières rendront aussi très difficile l'application des critères et indicateurs de gestion durable des forêts. Néanmoins, selon le rapport, certaines données sont collectées par le biais des projets forestiers en cours, qui pourraient aider à évaluer certains des indicateurs spécifiés.

16. Le rapport concernant l'Afrique du Sud a démontré que le pays concentrait dernièrement ses efforts sur la définition d'une nouvelle politique forestière. Un Plan d'action forestier national avait été élaboré, qui comprenait la mise au point et l'application de critères et indicateurs de gestion durable des forêts au niveau de l'unité d'aménagement forestier. Une évaluation de la série de critères et d'indicateurs élaborée par le processus relatif à l'Afrique sèche en novembre 1995, avait révélé que tous les critères sont généralement applicables en Afrique du Sud; toutefois, le rapport a conclu que certains indicateurs supplémentaires seraient appropriés, notamment pour être appliqués dans les plantations industrielles.

17. Le rapport de la République-Unie de Tanzanie s'est concentré sur les objectifs, instruments, possibilités et contraintes, tels qu'ils ont été identifiés dans le projet de politique forestière de 1997, pour l'applicabilité des critères et indicateurs de gestion durable des forêts fondée sur la disponibilité actuelle des données forestières qui ont été obtenues par le biais de plusieurs projets bilatéraux et nationaux en cours. Le rapport a montré que ces données aideraient en effet à mettre en oeuvre les critères et indicateurs du processus relatif à l'Afrique sèche pour la gestion durable des forêts du pays. Enfin, le rapport a conclu que, considérant les conditions environnementales, économiques et sociales générales du pays, l'application des critères et indicateurs de gestion durable des forêts exigera le maintien d'une collaboration et d'une coordination étroites avec tous les secteurs intéressés.

18. Le rapport du Mali a brossé un tableau semblable au précédent: le pays a estimé qu'il aura des difficultés pour appliquer tous les critères et indicateurs pour la zone sèche du fait qu'actuellement il y a peu de données sur l'aménagement forestier qui peuvent être collectées et correctement analysées. D'autre part, l'inactivité actuelle a été jugée opportune du fait que le pays tente en ce moment d'appliquer une nouvelle législation sur les forêts. Celle-ci pourrait servir de base pour la sélection, le perfectionnement, l'adoption et l'application des critères et indicateurs applicables dans le contexte environnemental, écologique, économique et social du pays.

19. Le rapport présenté par l'expert du Kenya s'est concentré sur une description des ressources forestières du pays, insistant principalement sur les forêts sèches. Il a également approfondi la question de l'applicabilité et de la pertinence d'un nombre limité de critères et indicateurs du processus relatif à l'Afrique sèche pour les régions sèches et semi-arides du Kenya.

20. En résumé, tous les pays représentés ont mentionné des problèmes pour la collecte, l'analyse, la présentation et/ou la diffusion des données, bien que la majorité d'entre eux aient précisé que les données relatives à la plupart des indicateurs pourraient être facilement collectées. Les pays ont aussi reconnu que la qualité des données recueillies était plus importante que la quantité. Les experts présents ont indiqué que les réponses données dans les questionnaires n'étaient pas basées sur une consultation à l'échelon national (surtout faute de temps), mais que dans certains cas, la consultation avait eu lieu au niveau des ministères des forêts.

6.2 Documents généraux, de synthèse et techniques présentés (Annexe 3)

21. Document général 1: il a donné un aperçu des activités et réalisations et fait ressortir le besoin de renforcer encore les initiatives et les programmes se rapportant à l'élaboration et à l'application des critères et indicateurs de gestion durable des forêts. Ce faisant, des liens appropriés devraient être instaurés avec le dialogue international en cours sur la politique forestière; en particulier avec l'Organisation internationale de normalisation (ISO), le Groupe intergouvernemental sur les forêts et le Forum intergouvernemental sur les forêts.

22. Document général 2: il contenait un résumé des expériences faites avec les processus en cours pour la mise à l'essai et l'application des critères et indicateurs. Il a examiné et clarifié les liens entre les critères et indicateurs au niveau national et à celui de l'unité d'aménagement forestier.

23. Le Rapport succinct a présenté une première analyse de l'applicabilité dans les pays concernés des critères et indicateurs éco-régionaux définis lors de la réunion d'experts de 1995. L'information utilisée pour cette analyse provenait des réponses au questionnaire que les dix pays participant au processus relatif à l'Afrique sèche avaient rempli avant de se rendre au colloque. Les trois questions charnières ci-après ont de nouveau été posées pour chacun des indicateurs identifiés par la réunion d'experts de novembre 1995:

Question 1: L'indicateur est-il applicable dans votre pays? (oui/non)

Question 2: Des données peuvent-elles être collectées pour l'indicateur? (oui/non)

Question 3: Quel est le laps de temps prévu pour voir des changements dans l'indicateur (1, 5 ou 10 ans).

24. Les résultats de cette enquête indiquent que (Annexe 6):

• La plupart des indicateurs étaient applicables au niveau national. Toutefois, certains d'entre eux ont été jugés inappplicables par les pays participants en raison des conditions environnementales, économiques et sociales de la région (Annexe 7).

• En général, des données étaient disponibles pour les indicateurs proposés ou pouvaient être facilement collectées dans les pays concernés.

• Des pays ont reconnu qu'ils manquaient de données et/ou ont signalé des déficiences dans la collecte de données, ce qui rend difficile la présentation de données sur des indicateurs particuliers, compromettant tout le processus.

• Le laps de temps nécessaire pour voir des changements dans les indicateurs a varié considérablement. Toutefois, les réponses au questionnaire font penser qu'un intervalle de 1 à 5 ans est nécessaire pour suivre les changements dans la plupart des indicateurs. Compte tenu des laborieuses procédures à suivre pour collecter des données, on a jugé que des intervalles de cinq ans seraient acceptables.

• La présente analyse s'appuie sur les réponses de dix pays seulement sur les trente pays africains de la zone sèche. Ces résultats auraient probablement été différents si les trente pays avaient tous répondu.

• Si pour mesurer et suivre la plupart des indicateurs, des données sont déjà disponibles, pour d'autres, il faudrait collecter des données supplémentaires. A cette fin, il serait bon de procéder à de nouvelles enquêtes systématiques et/ou une recherche, mais cela poserait un grand problème à la plupart des pays de la région.

25. Le document thématique 1 contient un résumé des expériences en matière d'élaboration et de mise en oeuvre des critères et indicateurs de gestion durable des forêts en Afrique sèche, et une étude de l'état de l'aménagement forestier dans la région par rapport à la pertinence et à l'applicabilité générales des critères et indicateurs identifiés au niveau éco-régional en novembre 1995. Il a conclu que les pays de la région ont eu et continueront d'avoir certains problèmes pour appliquer la série de critères et indicateurs, et a proposé qu'afin d'éviter des difficultés d'application, les pays élaborent, s'ils le souhaitent, une politique fondée sur:

• Au niveau national: appropriation du processus par toutes les parties intéressées.

• Aux niveaux régional et sous-régional: collaboration, coopération et participation aux activités de gestion forestière compte tenu des compétences techniques, des qualifications et des avantages des divers secteurs de la société s'occupant de la gestion des ressources naturelles des pays.

• Au niveau international: appui aux instituts nationaux, renforcement des institutions aux plans financier, technique et scientifique.

26. Le document thématique 2 a donné un aperçu de la mesure et de l'évaluation des indicateurs de gestion durable des forêts, en ce qui concerne particulièrement l'initiative relative à l'Afrique sèche. Un cadre général pour l'élaboration et l'application des critères et indicateurs a été présenté. Ont été examinés la disponibilité de données, leur présentation, l'expérience acquise en matière d'évaluation des critères et indicateurs de gestion durable des forêts obtenues dans le processus en cours, particulièrement au sein du processus d'Helsinki. On a souligné la nécessité de présenter régulièrement des données sur les critères et indicateurs, et de mieux spécifier les indicateurs à des fins de collecte de données, et le besoin de préparer des directives appropriées pour la collecte et la présentation des données.

27. Le document thématique 3 a examiné la répartition des forêts d'Afrique sèche et passé en revue des plans de présentation des données qui pourraient contribuer à faire appliquer les critères et indicateurs au niveau national. Il a décrit les progrès accomplis par les pays africains de la zone sèche concernant la gestion durable des forêts et l'application des critères et indicateurs. Il a recommandé que les gouvernements nationaux concernés, ainsi que les institutions régionales et mondiales, poursuivent leurs efforts pour parvenir à un accord général sur les plans de présentation des données, leur structure et leur contenu.

ACTIVITES IMMEDIATES DE SUIVI REQUISES POUR L'APPLICATION AU NIVEAU NATIONAL DES CRITERES ET INDICATEURS EN AFRIQUE SECHE

28. Un débat sur le suivi et la mise en oeuvre des recommandations du processus relatif à l'Afrique sèche a été facilité par les personnes-ressources. Le résumé de l'"étude d'applicabilité" fait par les pays concernés a été présenté et examiné indicateur par indicateur (Annexe 8). Une feuille de travail a été fournie à chaque participant afin d'examiner et de décider les nouvelles mesures à prendre par ce processus et un calendrier pour le suivi, aux niveaux national et régional. Un projet de directives pour la collecte de données a également été présenté et examiné.

29. Au cours des débats, une grande place a été faite aux activités de suivi, particulièrement à la présentation de données au niveau national, et pour faire en sorte que la collecte et la présentation des données soient compatibles, par exemple, avec les données présentées pour l' Evaluation mondiale des ressources forestières. Les participants sont convenus d'un plan d'action et ont proposé un calendrier pour la présentation des données (Annexe 9).

30. Il y a eu d'autres échanges de vues sur la nécessité d'entreprendre des activités de suivi au niveau régional (Afrique sèche), et sur les possibilités de présenter des données régionales dans les instances internationales. Les travaux futurs concernant la présentation de données pourraient comprendre, par exemple: i) la compilation de l'information au niveau éco-régional, ii) l'harmonisation des données au niveau régional et leur comparaison avec d'autres informations présentées, iii) la présentation de données par région, iv) la diffusion de l'information provenant de cette présentation, v) des consultations et ateliers régionaux, vi) l'établissement de réseaux entre les centres de coordination nationaux, et entre les initiatives pour l'Afrique sèche et d'autres initiatives internationales et régionales et vii) la réalisation d'études pilotes et la mise à l'essai et l'élaboration d'indicateurs et/ou de directives au niveau de l'unité d'aménagement forestier (ou niveau opérationnel).


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