2. Généralites


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La variable démographique est essentielle dans la planification du développement économique et social. La population du globe connait un taux d'accroissement naturel de 1.7%, dû principalement à la population des pays en voie de développement, soit 2.1% versus 0.5% dans les pays industrialisés. La Mauritanie n'est pas restée à l'écart de cette progression.

Différentes opérations démographiques effectuées en Mauritanie permettent d'avoir une bonne connaissance de la population du pays, notamment par les recensements généraux de 1977 et 1988, l'enquête nationale sur la fécondité de 1981, l'enquête sur la santé de la mère et de l'enfant en 1990 et l'enquête démographique de 1965.

Le tableau ci-après indique l'évaluation de la population mauritanienne entre 1965 et 2010.

Année Total (en million)
1965 1.097
1977 1.339
1988 1.864
1991 2.100
2010 3.560

Le tableau ci-haut démontre que la population totale du pays a connu un accroissement de 2.17% entre 1965 et 1977 et de 2.93% entre 1977 et 1988. L'espérance de vie à la naissance demeure en deçà de la moyenne en Afrique (53 ans au milieu de l'année 1991) mais elle se rapproche néanmoins de la moyenne de l'Afrique de l'Ouest, établie à 49 ans. La mortalité infantile a continué de diminuer pendant la période de 1977 à 1988 et est passée de 159 pour 1,000 en 1977 à 124 pour 1,000 en 1988.

Le taux de mortalité infantile demeure élevé comparé à 102 pour 1,000 en Afrique et à 14 pour 1,000 dans les pays industrialisés.

Une importante caractéristique de la population mauritanienne est sa forte proportion de jeunes. En 1988, les moins de 15 ans représentaient 44% de la population tandis que les plus de 65 ans n'en représentaient que 4%.

Un autre aspect significatif de la population mauritanienne est le taux d'alphabétisation. Ce dernier a doublé entre 1977 et 1988, passant de 18.2% en 1977 à 39% en 1988. Il est à noter que le taux d'alphabétisation chez les femmes a plus que triplé durant cette période, passant de 9.9% à 30.01%.

On remarque une même croissance dans le taux de scolarisation des enfants de 6 à 14 ans, lequel a plus que doublé, soit de 17.6% en 1977 à 38.9% en 1988.

En ce qui concerne les aspects économiques, il ressort une différence importante entre le niveau d'activités des hommes et celui des femmes. Une femme sur quatre est déclarée active comparé à sept hommes sur dix. Le taux de chômage est estimé à 25.8%. En matière d'offres d'emploi, le secteur de l'agriculture domine, occupant 53.7% des actifs, suivi par l'Administration, les Services Collectifs et Financiers avec 21% et le commerce avec 17%. On note cependant en milieu sédentaire un recul de l'importance de l'agriculture au profit des autres secteurs d'activités, passant de 55.4% des actifs en 1977 à 46.4% en 1988.

Deux décennies de sécheresse ont renforcé le processus de sédentarisation des nomades, entraînant la surcapacité dans les secteurs urbains.

La population nomade, estimée en 1965 à 73%, est passée progressivement à 33% en 1977 et à 12% en 1988. On peut constater que tous les wiliaya, à l'exception du Trarza, Tagant et de l'Inchiri, ont connu un accroissement. La ville de Nouakchott compte maintenant 21% de la population totale du pays. Le taux de migration à Nouakchott est de 73.3% (7 nouakchottois sur 10 ne sont pas natifs de la capitale).

Les motivations de la migration invoquées par les migrants sont, en premier lieu, le travail pour 64%, suivi par la famille pour 10% et les autres facteurs (sécheresse, maladies, scolarité) pour 27%.