4. Taux d'accroissement des coûts et prix

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Suite aux données émises par le Département des Statistiques, l'index des prix moyens entre les années 1986-1991 est de 8.3%. Selon la FAO, durant les années 1975-1985, l'inflation moyenne en Mauritanie était de 12%.

L'avis de la Banque Mondiale sur le sujet est que le taux d'inflation, du moins pour l'année 1991, était plutôt entre 16 et 20%, au lieu de 8%. Lorsque l'on considère le pouvoir d'achat réel entre le dollar et le UM, il existe une différence d'environ 40%. Cette différence produit aujourd'hui un impact encore plus dramatique sur les prix car avec l'incertitude économique actuelle, beaucoup d'individus augmentent leur prix en conséquence d'une dévaluation. Le projet, tributaire d'un financement en dollars U.S., est en quelque sorte isolé de l'impact d'une dévaluation et, à un certain degré, il en profitera. Si une dévaluation intervient, le gouvernement sera déficitaire dans sa contribution au projet par la nécessité d'octroyer des augmentations afin d'au moins stabiliser l'impact et de conserver intact le pouvoir d'achat des travailleurs.

En utilisant les indices de prix préparés par l'ONS (Office Nationale de la Statistique), nous constatons une détérioration du pouvoir d'achat étalée sur toute la deuxième phase du projet. En même temps que la hausse des prix de 50% (pourcentage conservateur) durant la période 1986-1991, la valeur des contributions par les bailleurs de fonds a été diminuée. Entre 1989 et 1991, la valeur du dollar équivalente à l'ouguiya s'est détériorée de 11%.

Il existe également un marché parallèle qui affecte le calcul du taux d'échange. Il semble que la valeur, au marché parallèle, en août 1992 était d'environ 100 ouguiyas pour 1 dollar, soit 35% de plus-value que le taux officiel. Une dévaluation est prévue et attendue par la population. L'économie comporte une importante valeur d'importation, incitant les commerçants à hausser les prix, ou à stocker leurs produits en inventaire, afin de protéger leur investissements jusqu'à la stabilisation de la valeur de la monnaie.

Tel que mentionné au début de ce rapport, il est très difficile d'obtenir une information exacte, constante et vérifiable. Les statistiques fournies par l'ONS (voir graphique) sont plutôt indicatives d'une valeur sûre et mesurable de la monnaie en termes d'échange.

Les graphiques de la Phase I et II démontrent l'évolution du UM versus le dollar. Dans la première phase, la valeur de l'ouguiya connait une baisse totale d'environ 28%, le projet réalisant ainsi certaines économies. La deuxième phase a vu un renforcement mineur de l'ouguiya, lequel s'est accentué dans la phase intermédiaire. Durant cette phase intermédiaire, les salaires et les indemnités étant fixés en ouguiya, le projet a dépensé plus de fonds que prévus pour rencontrer ces obligations. La baisse de la valeur d'échange, tant pour le taux officiel que le taux parallèle, entraîne évidemment une hausse des prix. En conséquence, le projet subit les effets de l'augmentation des prix étant donné que les transactions sont toujours effectuées au taux officiel.

Même sans une dévaluation, les portes sont ouvertes à la spéculation et la balance commerciale mauritanienne est globalement déficitaire. Il est évident que les rumeurs de dévaluation entraînent une hausse des prix. Par exemple, les produits de base (thé, sucre, riz) sur le marché accusent une augmentation d'environ 40%

Les variations de prix, sans aucun contrôle, diminuent la valeur des contributions des bailleurs de fonds (si aucune dévaluation n'y est associée) et contribuent à la perte de motivation au travail par le gel des salaires octroyés aux agents et autres intervenants.

Evolution UM/dollars U.S. - Phase I

Evolution UM/Dollars U.S. - Phase II

Tableau d'indice des prix à la consommation - Nouakchott

PROJET PLEMVASP-ANALYSE DES COUTS
TABLEAU 4.1