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Recommandations adoptées par la Conférence Internationale


I. Problèmes a court terme
II. Problèmes a long terme
III. Procédure d'application

I. Problèmes a court terme

LA CONFÉRENCE

1. CONSIDÉRANT que seules la solidarité des pays européens et la mise en application des mesures de coopération sont de nature à fournir une solution à la crise actuelle,

RECOMMANDE que pour les exercices 1947-1948 et 1948-1949, tous les pays augmentent de dix pour cent leurs abattages destinés à produire des sciages résineux, le résultat de cette augmentation devant apparaître soit dans une augmentation des exportations soit dans une diminution des importations. Étant donné la situation particulière de certains pays, ceux-ci auront la faculté d'atteindre le but ci-dessus, à leur gré, par tous les moyens autres que les abattages, notamment par économie de matière ou de consommation.

RECONNAÎT que certains pays ne pourront pas faire l'effort demandé sans assistance extérieure, qu'elle soit fournie par l'organisation internationale compétente ou autrement, par suite du manque de main-d'œuvre, nourriture, charbon machines, crédit et autres conditions matérielles.

2. RECONNAISSANT le fort prélèvement qu'imposent aux forêts européennes les coupes extraordinaires entreprises par les pays européens.

RECOMMANDE pour assurer que cet effort ne porte pas préjudice aux ressources forestières, que les pays européens envisagent dans le cadre général de leur politique forestière à long terme l'adoption immédiate de mesures de remise en état des forêts et de reboisement et qu'ils envisagent aussi d'autres moyens de reconstituer leurs ressources forestières.

3. RECONNAISSANT que l'aggression allemande est responsable des besoins de reconstruction des régions ayant souffert de la guerre,

RECOMMANDE aux autorités d'occupation de tenir compte des grands besoins en produits forestiers de ces régions en établissant leurs projets d'exploitation.

4. RECOMMANDE que:

a) les Etats Membres examinent avec soin les suggestions contenues dans le rapport du Sous-Comité technique de cette Conférence, concernant les économies à réaliser dans l'emploi du bois de construction;

b) les Etats participant à la Conférence envisagent la possibilité de répandre des informations parmi les ouvriers, les contremaîtres et entrepreneurs de la construction et des industries du bois, en vue de réaliser des économies à tous les stades, depuis l'arbre jusqu'aux produits finis;

c) les Etats participants envisagent, si elles ne l'ont pas encore fait l'adoption de mesures de contrôle sur le logement et la construction pour économiser le bois disponible;

d) la FAO procède à la réunion, codification et rapide diffusion des informations techniques ayant trait aux divers aspects du problème de l'utilisation économique du bois de construction, en collaboration avec toutes les organisations nationales et internationales intéressées à cette question à quel titre que ce soit.

II. Problèmes a long terme

LA CONFÉRENCE

5. RECOMMANDE l'application dans tous les pays de politiques forestières rationnelles, basées sur un usage raisonnable des forêts existantes, sur la régénération des surfaces exploitées et sur le reboisement des terrains incultes.

6. RECOMMANDE que les différents Gouvernements européens prennent des mesures pour réglementer les coupes, tant dans les forêts particulières que dans celles du domaine publie, en vue d'un rendement soutenu et, si possible, accru.

7. INSISTE sur l'importance des enquêtes périodiques portant sur les ressources forestières et les coupes annuelles.

8. INSISTE sur le développement des travaux de recherche en matière forestière, particulièrement en ce qui concerne les bois coloniaux.

9. APPELLE l'attention des Gouvernements sur la priorité indiscutable dont doivent bénéficier les demandes concernant la régénération, le reboisement, et l'amélioration des moyens d'exploitation dans les plans nationaux financiers et économiques.

10. RECOMMANDE que la FAO, sur la demande de tout Etat Membre intéressé, attire l'attention des organisations internationales appropriées sur les besoins en crédits internationaux pour les buts suivants:

a) l'exécution de politiques forestières rationnelles, plans de régénération et le reboisement en particulier,

b) l'amélioration des moyens d'exploitation,

c) le développement de nouvelles ressources forestières,

d) l'amélioration technique des industries forestières spécialement dans les pays ayant souffert de dévastations de guerre, y compris particulièrement le développement des indus tries fabriquant des matériaux de substitution à base de bois ou de déchets de bois.

11. ATTIRE l'attention des Gouvernements participant à la Conférence et des organisations internationales appropriées sur la nécessité:

a) de procurer un emploi stable et sûr aux ouvriers forestiers,

b) d'établir des échelles de salaire comparables à celles appliquées dans les autres professions, compte tenu des différences particulières propres aux conditions économiques générales de chaque profession,

c) d'améliorer les conditions générales de vie des ouvriers forestiers, dans le cadre des politiques nationales sur la législation sociale, en tenant compte aussi des conditions de logement et de l'hygiène,

d) de procurer les moyens nécessaires de formation technique aux ouvriers forestiers

e) d'améliorer les mesures de sécurité en matière d'accident du travail.

f) de fournir des facilités d'instruction aux enfants des ouvriers forestiers, en conformité avec le niveau d'éducation générale.

12. RECOMMANDE que la FAO, en liaison avec les Etats Membres examine les possibilités d'un contrôle international des maladies des peuplements forestiers.

13. RECOMMANDE que la FAO, en liaison avec les Etats Membres examine les possibilités d'introduire les standards de certification des semences et des plantes forestières dans la convention internationale concernant les semences agricoles.

14. RECOMMANDE que la FAO, en liaison avec les Etats Membres continue à rassembler et à diffuser des renseignements concernant les progrès techniques dans les industries forestières.

III. Procédure d'application

LA CONFÉRENCE

15. RECONNAISSANT que la solution de la crise mondiale du bois ne peut être trouvée dans le cadre restreint des ressources en bois de construction, de l'abattage, de la distribution et de la consommation, mais dépend dans une grande mesure de la solution d'autres problèmes économiques, parmi lesquels figurent les questions de finance, de crédits et de moyens de paiement, ainsi que de la disponibilité des moyens de transport et de main-d'œuvre, et d'autres problèmes connexes tels que ceux du charbon et des machines, et qu'à leur tour les solutions adoptées en matière de pratiques forestières et de commerce du bois ont une répercussion sur la solution d'autres problèmes économiques,

ATTIRE l'attention des organisations internationales telles que le Conseil économique et social, la Banque internationale pour la reconstruction et le développement, le Fonds monétaire international, le Comité provisoire de coordination des accords internationaux sur les produits, la Commission économique pour l'Europe (ECE), le Bureau international du Travail, etc., sur l'urgence que revêt la crise mondiale du bois.

RECOMMANDE que ces organisations, chaque fois que c'est opportun, fassent appel aux conseils techniques et à l'assistance de la FAO dans l'examen des problèmes économiques qui touchent à la situation critique du bois dans le monde.

RECOMMANDE en outre que la Commission économique européenne, avec l'assistance technique de la FAO, voue une attention toute spéciale à :

a) l'augmentation des quantités disponibles de bois d'œuvre et à la réduction du gaspillage de bois, de façon à contribuer à couvrir les besoins de la reconstruction en Europe;

b) l'assistance permettant de réduire les difficultés économiques mentionnées dans la résolution concernant l'augmentation de la production de certains pays en les aidant à obtenir l'appui économique nécessaire;

c) la distribution satisfaisante des quantités disponibles de bois.

Note: dans le sens de cette résolution le terme «bois» comprend aussi les bois feuillus, les bois de mine, les traverses de chemins de fer, les poteaux télégraphiques, le bois de pâte et les contre-plaqués.

16. CONSIDÉRANT que les problèmes des forêts et du bois de tous les pays européens et les pays non européens du bassin méditerranéen forment un ensemble technique,

FAIT APPEL à l'ECE pour assurer à tous ces pays intéressés la possibilité de participer aux travaux en matière de forêts et de bois.

17. CONSIDERANT:

a) les conclusions de cette Conférence concernant la tendance probable des besoins et des quantités de bois disponibles pour la consommation en Europe et dans le bassin méditerranéen,

b) la nécessité de combler aussi rapidement et aussi complètement que possible le déficit envisagé afin de rétablir des conditions économiques et sociales normales, et d'améliorer graduellement les conditions de logement et le niveau de vie dans cette partie du monde,

ACCUEILLE avec satisfaction l'intention de la FAO de tenir dans d'autres parties du monde des conférences chargées d'étudier les problèmes du bois et des produits forestiers, dans l'intention d'examiner les possibilités de développement de nouvelles ressources forestières; et exprime l'espoir que tous les Gouvernements ayant des ressources de bois disponibles pour l'exploitation prendront en considération la nécessité d'une expansion des quantités de bois disponibles.

18. CONSIDÉRANT le long délai qu'exigeront la mise en valeur des ressources forestières et la réalisation de politiques intérieures rationnelles en matière forestière,

ESTIME souhaitable que les pays européens intéressés se réunissent de temps à autre afin d'échanger des renseignements et de se communiquer leurs vues sur les problèmes relatifs aux politiques forestières à moyen et à long termes.

19. CONSIDÉRANT que la FAO, conformément à son présent mandat, est habilitée à provoquer la réunion de Commissions consultatives,

SUGGÈRE en conséquence que la FAO envisage de créer, dans son cadre actuel, une commission de ce genre chargée de s'occuper de questions forestières. Cette Commission pouvant se réunir de temps à autre lorsque la FAO et les Gouvernements intéressés, agissant en étroite collaboration, le jugeront utile.


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