Page précédente Table des matières Page suivante


100. L'offre


110. La situation des ressources et potentiels forestiers issus des forets denses au Congo
120. La capacité de l'exploitation forestière congolaise et de sa transformation


110. La situation des ressources et potentiels forestiers issus des forets denses au Congo


111. Situation d'ensemble de la foret dense congolaise
112. Situation passée et actuelle régions sud
113. Région nord
114. Quelle est la situation réelle et les potentialités des forêts denses congolaises? - Quelles sont les conséquences? - Que devraient être les orientations et les possibilités?


Il n'est pas dans notre objectif de refaire l'analyse détaillée des ressources et inventaires et de redéfinir les potentiels forestiers de la forêt dense congolaise car ce chapitre a fait l'objet de nombreuses consultations et rapports détaillés.

Toutefois, il nous paraît utile de mettre en valeur plusieurs aspects qui nous paraissent importants eu égard au problème de la commercialisation et à sa situation dans le contexte local, interrégional et mondial.

111. Situation d'ensemble de la foret dense congolaise

Il semble admis que le territoire congolais soit couvert de 20 Mio d'Ha de forêt pour plus de 60% de son territoire national dont 14 Mio sont considérés comme exploitables avec 4 Mio d'Ha dans la zone Sud et 10 Mio d'Ha dans la zone Nord.

La quasi-totalité de la zone Sud a déjà été exploitée plusieurs fois, sauf certaines zones reculées, depuis plus de 50 ans. La coupe a été sélective au niveau des essences (préférence à Okoumé et Limba) et des qualités.

Cette zone se trouve donc appauvrie en particulier pour la fourniture de ces essences dominantes qui continuent à fournir un volume non négligeable de produits ligneux.

Au Nord, l'exploitation n'existe que depuis à peine 30 ans et l'on peut estimer qu'à peine 15% de la surface exploitable a été touchée jusqu'à maintenant avec seulement 1 seul passage et 1 exploitation très sélective basée à 85% sur 1 seule essence (le Sapelli).

Environ la moitié de la zone de 10 Mio d'Ha exploitables a été attribuée à un nombre limité de forestiers. On peut donc considérer cette zone Nord comme encore pratiquement intacte. Elle constitue d'ailleurs une part importante du bassin forestier du Congo et se situe en bonne position géographique par rapport aux pays voisins.

Globalement parlant et comparativement à la plupart des ressources forestières naturelles des pays de l'Afrique de l'Ouest et du Centre, le Congo est en situation privilégiée avec l'un des meilleurs potentiels quantitatifs après le Zaïre.

112. Situation passée et actuelle régions sud

L'extraction forestière a été localisée à la zone Sud jusqu'en 1970 environ. Pour cette zone, on peut estimer le total de la production en bois d'oeuvre jusqu'à ce jour à environ 20 à 25 Mio de m³ commercialisés dont la majeure partie en Okoumé et Limba.

Même en doublant cette valeur et en considérant que l'exploitation utile n'a eu lieu que sur la moitié de la surface forestière, cette extraction a représenté moins de 25m³/ha en l'espace de 50 ans, soit beaucoup moins que la capacité de régénération naturelle de cette forêt.

Même exploitée plusieurs fois, cette zone Sud, du fait de la faible démographie, est restée une zone de forêt que la pénétration agricole n'a pratiquement pas atteinte.

Par contre, l'exploitation sélective intense et répétée a appauvrie le potentiel de certaines essences qui n'ont pu se régénérer normalement (Okoumé, Limba).

113. Région nord

L'exploitation a commencé un peu avant 1970 pour atteindre aujourd'hui une capacité annuelle de 400.000m³. On peut estimer l'extraction à environ 3 Mio de m³ depuis le début, sur une surface utile qui n'a pas excédé 500.000 ha soit moins de 6m³/ha en moyenne.

A la différence de la zone Sud, le Nord a immédiatement bénéficié d'un régime d'exploitation unique en Afrique où l'extraction s'effectue chaque année dans une nouvelle zone laissant "théoriquement" les surfaces exploitées antérieurement en situation de jachère jusqu'à une date "théoriquement" calculée en fonction de la surface de l'UFA et de la densité exploitable. Nous parlons de théorie car en réalité les choses ne sont pas aussi nettes, nous y reviendrons.

Pourtant ici encore, cette fois conditionnée par l'éloignement de la zone par rapport au point de consommation ou d'évacuation principal, l'exploitation est limité à 1 essence principale et 2 ou 3 annexes (marginales), ces essences faisant elles-mêmes l'objet d'une sélection qualitative par le haut.

114. Quelle est la situation réelle et les potentialités des forêts denses congolaises? - Quelles sont les conséquences? - Que devraient être les orientations et les possibilités?


114.1. Le problème des inventaires et des suivis de la production forestière
114.2. Les ressources restantes au Sud Congo
114.3. Nous en tirons les remarques et conclusions suivantes


Avant d'aborder ce chapitre, on pourrait se poser beaucoup de questions et essayer d'expliquer le pourquoi du ou des modes d'exploitation passés. Il existe bien entendu des causes naturelles et économiques mais aussi bien d'autres explications ou justifications bonnes ou moins bonnes, en fonction des intérêts concernés directement ou indirectement.

Nous ne pensons pas utile d'épiloguer sur le sujet mais plutôt de tenter de voir avec réalisme ce qui existe aujourd'hui et les possibilités à venir.

114.1. Le problème des inventaires et des suivis de la production forestière

- 75% du domaine forestier congolais n'a jamais été inventorié.

- Sur les 7 Mio d'hectares mis à disposition des opérateurs économiques, 40% n'ont pas été inventoriés.

- 60% des inventaires existants datent de 10 à 20 ans.

- Les inventaires ne sont pas mis à jour suite aux passages successifs de l'exploitation.

- Force est de constater que les nombreux et importants travaux d'inventaires forestiers réalisés depuis 1970 constituent aujourd'hui une base de réflexion de travail et de décision tout à fait insuffisante.

- En général, les inventaires réalisés donnent une "bonne idée" de la densité moyenne des différentes zones mais des écarts importants ont été constatés (cf la localisation de l'UFA attribuée à SFAC suite à une mauvaise estimation de la densité réelle exploitable du permis mais pratiquement la réalité est tout autre!).

En fait, on se trouve ici en présence d'un problème général (donc non seulement valable pour ce cas mais pour tous les inventaires de ce type) et à multiples facettes où:

* l'inventoriste est d'abord botaniste, puis statisticien, beaucoup plus rarement exploitant, industriel ou commerçant du bois. De ce fait, même si le travail du terrain est méticuleux et exhaustif, il ne présente pas toujours les résultats de façon réaliste ou tout simplement adaptable aux conditions pratiques de l'aménagement et de l'exploitation.

* les conclusions et décisions de ce type d'inventaire ne sont pas appliquées avec suffisamment de recul et de précautions pour définir les UFA; de plus, l'administration forestière a tendance à extrapoler ces résultats et à n'utiliser que cette référence dans leurs discussions et rapports avec les opérateurs forestiers et ceci le plus souvent dans le sens prohibitif.

* les exploitants n'utilisent ces inventaires qu'à titre informatif et bien souvent ils mettent totalement en doute les informations présentées.

En fait, le problème n'est pas de savoir si c'est l'inventoriste ou l'exploitant qui est dans le vrai et de savoir qui il faut suivre, mais plutôt de créer les conditions qui vont réunir ces 2 visions le plus souvent opposées ceci afin de pouvoir commencer à parler d'aménagement de ces forêts en vue de leur exploitation rationnelle et pérenne.

L'inventaire dans sa forme et sa définition actuelle n'est en fait qu'un sondage qui donne une estimation de la situation. Il faut certainement aller plus loin dans la connaissance des potentialités en associant plus étroitement l'exploitant potentiel ou existant lors de cette étape dans la réalisation d'inventaires et de comptages plus fins avant l'exploitation, et ceci pour de nombreuses raisons:

- il apportera des éléments pratiques et réalistes à la connaissance des potentiels commercialisables et aux aménagements forestiers possibles (à développer).

- une meilleure information du potentiel ne peut être que bénéfique à la réduction des coûts d'exploitation.

- il pourra être plus facilement associé et concerné par le suivi des extractions au furet à mesure de l'exploitation et même participer à la détermination continue des potentiels.

Nous sommes convaincus que la participation de l'exploitant aux décisions et aux suivis des aménagements forestiers est la meilleure dynamique utilisable. Bien entendu, il n'est pas question de faire supporter à l'opérateur la charge supplémentaire de ces actions.

Cet investissement sur l'avenir suppose que l'on veuille vraiment trouver des solutions au problème de l'exploitation pérenne des forêts denses; il concerne aussi les aspects écologiques autant qu'économiques et ne peut porter que sur du long terme. Il faut donc que l'opérateur concerné soit d'abord assuré du long terme lui-même et que des modes de financement soient assurés pour la mise en oeuvre immédiate.

Le Nord Congo est l'exemple typique où il est encore possible de mettre en oeuvre rapidement un tel programme avec les sociétés existantes. Les UFA sont bien délimitées, en principe les surfaces annuelles de VMA déjà exploitées ont fait l'objet d'un layonnage précis sur le terrain et en cartographie, et des inventaires/comptages entrepris (même si ceux-ci ont été incomplets, il est relativement facile de reprendre à partir de l'infrastructure existante).

Il faudrait aussi périodiquement définir ou actualiser, toujours en concertation entre les inventoristes, l'administration forestière et les exploitants/transformateurs/commerçants, les critères de l'aménagement à retenir en fonction des évolutions réelles ou réalistes des marchés, des types de transformation existants ou à mettre en place pour chaque essence ou groupe d'essences.

Ce changement des mentalités et des attitudes envers le producteur forestier considéré de toujours comme étant plutôt un mal nécessaire (à l'économie du pays) n'a à notre sens rien de démagogique ni d'irréaliste, en particulier si d'un autre côté les malversations, fraudes évidentes et dissimulations volontaires ne sont plus admises et même sincèrement sanctionnées. Car à notre sens c'est sur toute la chaîne productive que cette politique de coopération et de transparence gagnerait intérêt à être appliquée.

Au Sud Congo le problème est beaucoup plus délicat pour ce qui concerne le problème des inventaires, du suivi de la production et de l'aménagement forestier car:

- les UFA sont beaucoup plus morcelées et distribuées de façon plus disparate à un plus grand nombre d'opérateurs sur des superficies pouvant varier de 5000 à 250.000 ha.

- la zone a été globalement surexploitée mais ce terme ne peut s'appliquer de façon uniforme.

- le suivi et le contrôle des exploitations est quasi inexistant.

Cependant, nous pensons qu'un système analogue pourrait être appliqué ne serait-ce que partiellement, là où existent des opérateurs sérieux et dignes de confiance qui accepteraient cette action coopérative. Peut-être faut-il procéder à certains regroupements de permis et en retirer d'autres de l'exploitation en fonction de certains critères comme:

- la capacité réelle d'exploitation
- les objectifs de transformation
- les nécessités de protection de certaines zones.

114.2. Les ressources restantes au Sud Congo

L'analyse succinte faite par le DEP du Ministère de l'Economie Forestière fait le point de la connaissance de la situation au Sud Congo (chapitre 11421). Ce rapport résumé illustre parfaitement nos propres inquiétudes sur la parfaite méconnaissance des potentiels encore existants dans cette zone et sur l'insuffisance d'un support et d'un matériel plus appropriés.

Il nous semble cependant qu'il devrait être possible en rassemblant:

- les études et inventaires divers déjà effectués
- les informations statistiques sur l'exploitation passée
- les informations des différentes opérations,

de produire une première estimation des potentiels actuels réels pour les quelques 25 essences commercialisables de façon régulière dans ce marché actuel et à moyen terme à savoir par exemple: okoumé, kossipo, limba, mukulungu, longhi, tali, iroko, padouk, iroko, safoukala, bahia, ilomba, tiama, sipo, khaya, movingui, moabi, kotibe, douka, bilinga, agba, bossé, dibétou, accuminata, niové, olon.

Cette information paraît être une base même indispensable pour prendre certaines décisions relatives à la poursuite de l'exploitation, l'aménagement et la commercialisation.

114.2.1. Analyse de la ressource (Sud Congo)

La forêt congolaise se répartit en 3 grands massifs d'importance, de compositions et de mise en valeur très différente:

- 14 Mio d'ha de forêts exploitables
- 7,5 Mio d'ha de forêts improductives (marécages, relief accidenté, enclavements...).

* Le Massif du Kouilou Mayombé

Il est situé à l'Ouest du pays et représente une superficie de 1,2 Mio d'ha environ. Cette zone était très riche en Limba et en Okoumé mais du fait de sa proximité avec Pointe-Noire, elle a subi depuis la fin de la seconde guerre mondiale, un régime d'exploitation forestière intense qui ne lui permet plus maintenant de participer à la production forestière nationale à plus de 10/15%.

* Le Massif du Chaillu-Niari

Il fait frontière avec le Sud-Est du Gabon et couvre une superficie d'environ 3,3 Mio d'ha. Deux inventaires ont été réalisés sur cette zone sur financement PNUD, l'un en 1973 dans la zone de Sibili-Zanaga, l'autre en 1978 dans la zone de Tsinguidi-Mayoka. Le taux de sondage utilisé a été de 0,3% constitué essentiellement d'Okoumé, le potentiel sur pied disponible est de l'ordre de 8 à 10 Mio de m³. Le massif très exploité depuis 1960, date de mise en service de la voie ferrée Comilog, fait actuellement l'objet d'une seconde exploitation avec une diversification vers les essences de bois divers (Moabi, Dibétou...).

* Le permis COMETRAB situé dans l'UFA7 sur la zone Tsinguidi Mayoko. Les inventaires réalisés en 1978 ont porté sur une zone de 53.265 ha et ont donné les résultats suivants:

Densité (en m³/ha)

okoumé

8,3

bois divers

1,2

soit un total de 9,5 m³ de bois commercialisable par ha et donc un potentiel global sur la zone inventoriée de 506.000 m³ de grumes se répartissant en:

okoumé

442.000 m³

bois divers

64.000 m³

* Le permis SIBOM situé dans l'UFA7 à Mossendjo

Les inventaires réalisés en 1982 ont apporté sur une superficie de 220.000 ha. Il s'agit d'une zone relativement pauvre dont les densités à l'ha sont sensiblement les suivantes:

okoumé

3,10 (en m³ à l'ha)

bois divers

0,96

soit un total de 4,06 m³ de bois commercialisables par ha et donc un potentiel global sur le permis de Sibons de 893.200 m³ se répartissant en:

okoumé

682.000 m³

bois divers

211.200 m³

* Le permis de FORALAC situé dans l'UFA Sud 7

Les inventaires réalisés en 1984 ont porté sur 112.000 ha et ont donné les résultats suivants:

okoumé

1,7

limba

6,1

bois divers

8,6

essences complémentaires

3,4

soit un total de 16,4 m³ de bois commercialisables par ha et donc un potentiel global sur la zone inventoriée de 1.840.000m³ de grumes se répartissant en:

okoumé

195.000 m³

limba

680.000 m³

bois divers

965.000 m³

Ace potentiel, il faut ajouter les 380.000 m³ d'essences complémentaires.

UFA 2, 4, 5 et 6

UFA 2 Madingo-Kayes

Cette UFA d'une superficie de 360.000 ha a fait l'objet d'un inventaire réalisé en 1985 par la FAO, le PNUD et le Ministère de l'Economie Forestier dont les résultats globaux en volumes commercialisables par essence sont les suivants:

Volumes commercialisables

en m³/ha

en 1000 m³

- okoumé

2,4

963

- limba

0,5

214

- niové

6,0

2387

- safoukala

2,9

1128

- ilomba

1,0

378

- essia

0,4

167

- Autres bois commerciaux

4,2

1715

- Bois de promotion

1,5

606

- Essences complémentaires (?)

62,4

16990

Total


24468

UFA4

L'unité forestière d'aménagement Sud 4 (Niari) a une superficie utile de 120.000 ha. Deux tranches d'inventaires ont été mises en place:

- la 1ère en fév et mars 85 a porté sur la partie intitulée "Bloc 1 Passi Passi" d'une superficie totale de 21.200 ha.

- la 2ème, d'avril à août 85 a porté sur une superficie globale de 24.320 ha en 4 blocs:

1.

Bihona

52.000 ha

2.

Lonabi

92.000 ha

3.

Makanaba

3.800 ha

4.

Mila Mila

6.120 ha

Les taux de sondage retenus pour l'ensemble de ces inventaires est de 0,5%.

Les résultats sont les suivants:

Bloc Passi Passi

Ramenée à la superficie sondée, le potentiel à l'hectare de Limba serait de 34,7 m³ brut pour les diamètres de plus de 60 cm. Ce résultat est manifestement surévalué. D'après les exploitants locaux de ces zones, la réalité se situe dans un rapport de 1 à 3 par rapport aux résultats présentés dans les inventaires.

SYNTHESE GLOBALE

La superficie forestière totale du Sud représente environ 5.000.000 d'ha. Sur lesquels 2.200.000 ont été inventoriés. Les résultats globaux pour zone inventoriée sont les suivants: (en 1000 m³)


okoumé

limba

bois div.

ess. compl

Sibili/Zanaga

2850

675

-

-

SNEB

442

-

-

-

SIBOM

682

-

24

-

FORALAC

195

680

965

380

UFA 2

963

214

4060

19230

UFA 4 (Passi Passi)

-

150

42

-

UFA 4 (autres blocs)

-

432

382

240

UFA 5

989

1967

2390

14035

UFA 6

741

897

850

540


6862

4365

9639

39425

L'extrapolation sur le reste des zones est très difficile et peu significative car l'exploitation y a été pratiquée à des degrés très différents.

Sur les 3.800.000 ha non inventoriés, 90% ont d'ores et déjà été affectés à l'exploitation. Il faut donc attendre que ces zones retournent au domaine, les mettre en réserve, procéder à leur inventaire systématique.

114.2.2. Les ressources existant en zone Nord

Nous n'avons pas pu sérieusement étudier en détails le travail important réalisé par le CTFT qui a inventorié la zone Nord, mais l'avons utilisé et procédé avec des recoupements et informations données par certains exploitants de cette zone.

Afin de se faire une idée des potentialités de réelles régions, nous avons procédé à une grossière et prudente estimation en tenant compte des aspects suivants:

- récapitulatif des essences qui nous semblent avoir un intérêt actuel ou futur à la commercialisation.

- classement en 4 groupes.

* celles qui sont actuellement exploitées et commercialement rentables.

* celles qui le sont moins mais épisodiquement exploitées selon les possibilités du marché.

* celles qui regroupent les bois durs intéressants à promouvoir dès que les conditions le permettront.

* les bois blancs (non exploités actuellement sauf un peu d'ayous pour le marché local) qui auraient des débouchés dans le déroulage et les produits moulurés, sèches.


m³/ha densité probable moyenne

volume total estimé sur 5 Mio ha utiles

Sapelli

6

30.000.000

Sipo

0,6

3.000.000

Afrormosia

0,05

250.000

Doussié

0,1

500.000

Wengué

0,4

2.000.000

Groupe ess. actlment. commercialisées

7,15

35.750.000

Kosipo

0,2

1.000.000

Tiama

0,15

750.000

Khaya

0,05

250.000

Dibétou

0,3

1.500.000

Bossé

0,15

750.000

Douka

0,05

250.000

Iroko

0,15

750.000

Ess. épisodiquement utilisées

1,05

5.250.000

Tali

0,2

1.000.000

Limbali

6

30.000.000

Bilinga

0,15

750.000

Azobé

0,05

250.000

Dabéma

0,15

750.000

Makulunga

0,05

250.000

Padouk

0,1

500.000

Etimoé

0,05

250.000

Bois durs intéressants à promouvoir

6,75

33.750.000

Ayous

4,0

20.000.000

Limba

2

10.000.000

Eyong

0,3

1.500.000

Bahia

0,1

500.000

Emien

0,1

500.000

Ilomba

0,08

400.000

Anigre/longhi

0,05

250.000

Bois blancs et tendres pour déroulage/tranchage moulures

6,63

33.150.000

- estimation du volume moyen minimum de grumes commercialisables à l'hectare rapporté à l'ensemble de la zone.

- extrapolation à une surface utile limitée à 5 Mio d'hectares (sur les 10 Mio potentiels estimés).

Ces données n'engagent que nous, elles demandent à être précisées et recalées par des études et relevés plus approfondis, mais nous sommes certains que la réalité ne peut se situer en dessous.

Nous obtenons un total de plus de 20m³/ha et un volume potentiel de près de 110 mio de m³ mais seulement 40 Mio de m³ si la production se poursuit selon le mode actuel.

Notons toutefois qu'au rythme de 1.000.000m³/an le cycle de production serait de 40 ans. La réalité commerciale potentielle se trouve certainement entre ces 20m³/ha et les quelques 100m³/ha sortant des inventaires CTFT et à notre avis beaucoup plus près du 1er chiffre que du second.

Il est sans doute facile de vérifier la moyenne d'extraction de 8m³/ha actuelle résultant de notre estimation en considérant les volumes déjà existants de cette zone et en les comparant aux surfaces des VMA déclarés consommés.

114.3. Nous en tirons les remarques et conclusions suivantes

Pour la zone Nord

A coté de l'extraction considérée comme la seule commercialement rentable actuellement, se trouvent 2 autres grosses potentialités:

- le groupe des bois durs et lourds avec une essence fortement dominante (le Limbali pour laquelle un effort important devrait être entrepris dans le domaine de la recherche pour son utilisation, sa transformation et sa commercialisation). Ces essences sont destinées aux constructions lourdes, aux traverses, aux parquets et aux planches de camions, containers, wagons, etc...

- le groupe des bois blancs avec 2 essences dominantes (Ayous et Limba) déjà connues et commercialisées, encore faut-il s'assurer de leur qualité intrinsèque par rapport à ce qui en est commercialement admis ou attendu aujourd'hui dont la vocation est:

- d'abord du déroulage
- du tranchage de la production
- de moulures et de bois sèches.

Nous n'avons pas inclus dans ce groupe des essences comme le Fromager et le Kapotier qui sont également abondantes et qui pourraient être déroulées.

Tous les efforts doivent être entrepris pour assurer le développement dans ces 3 directions (celle qui existe et les 2 autres).

Compte tenu de l'éloignement de cette zone, on voit difficilement comment éviter de passer par un maximum de transformation de ces produits sur place.

Le problème le plus épineux à résoudre va précisément être de définir le type d'industrie à mettre en place, son importance et sa localisation, ce qui implicitement signifie que cette décision ne peut certainement pas être prise individuellement, à l'échelle des entreprises mais dans une étude concertée entre elles, l'Etat, ainsi que quelques organismes spécialisés (technique, marketing) et des industriels.

Pour la zone Sud

Nous sommes quelque peu démunis car privés de données pour la décision. Les inquiétudes et recommandations des inventoristes et aménagistes sont édifiantes et claires quant à la nécessité de procéder à une reprise quasi totale de ce secteur.

En ce plaçant sur un plan purement commercial, nous pensons que ce serait une erreur de prendre des décisions brutales et aveugles de fermeture de certaines exploitations ou même d'interdiction totale de l'exploitation de certaines essences devenues rares (sous prétexte de préserver les ressources de certains transformateurs).

La production du Sud Congo représente une activité non négligeable bien qu'en réduction ces dernières années, mais une part importante du volume des différents produits qui alimente le marché extérieur participe à la reconnaissance du Congo comme un fournisseur potentiel régulier à ce type de produits et ce courant ne doit pas être brisé car il risque de compromettre aussi celui du développement du secteur Nord.

Il faut donc être mesuré et sélectif, favoriser la poursuite d'activités et privilégier la fourniture des matières premières nécessaires aux outils de production existants (sans pour autant exagérer dans un système protectioniste) mais reprendre sérieusement en mains le secteur de la production "sauvage" de grumes.

Voir ci-après la liste des permis et attribution des pays.

120. La capacité de l'exploitation forestière congolaise et de sa transformation


Sa situation par rapport aux autres pays similaires
121. Exemple et historique pu processus
122. La situation congolaise actuelle


Sa situation par rapport aux autres pays similaires

Sans reprendre les problèmes spécifiques de l'étude détaillée qui a été réalisée pour le Congo sous l'égide du PAFT, nous souhaiterions situer les problèmes de l'exploitation et de la transformation au Congo mais également en faisant référence aux autres pays producteurs voisins de l'Afrique afin de mieux situer les possibilités Congolaises dans la filière des bois tropicaux africains sous leurs différentes formes.

Le Congo est depuis longtemps un pays producteur de grumes tropicales; son taux de transformation est faible et même plutôt en régression.

Production

1987

1988

1989

1990

Forêt (m³)

694.000

751.000

809.000

812.000

Produits transformés

Sciages

60.200

57.400

46.100

50.000

Placages

48.900

56.000

51.900

51.300

Contrepl.

4.800

4.900

2.400

-

Equivalence en grumes Rend. 0,40

285.000

295.700

251.000

255.300

% transformé

41

39,4

31,0

31,5

Ce problème n'est pas propre au Congo et doit être analysé en faisant un peu référence au passé et au contexte global de l'utilisation des essences tropicales.

Hormis quelques essences dont l'utilisation est bien définie et monovalente (ex: l'okoumé pour le déroulage et le contreplaqué) pour la plupart des essences le processus économique d'utilisation implique un cycle bien précis.

121. Exemple et historique pu processus

121.1 Les grumes d'une essence donnée sont transformées AU MIEUX de leur potentiel intrinsèque selon des techniques et technologies appropriées et généralement concentrées dans les pays industrialisés.

Triage et sélection des grumes et orientation par lots vers:

a) tranchage par ordre de priorité décroissante
b) déroulage
c) sciage, plots, avivés, frises, prédébits
d) récupération (industrie papetière, panneaux déchets).

Parfois, selon le degré d'intégration de l'industrie, une même grume pourra être partiellement orientée en plusieurs transformations selon sa qualité propre (un tronçon ou ½ grume pour le tranchage, le reste en sciage).

Cette sélection/intégration n'a pas encore été développée dans les pays producteurs pour des raisons multiples dont notamment:

- elle conduit à des investissements lourds et fait appel à des technologies sans cesse en renouvellement (car il faut rester compétitif) qui ne sont pas facilement et rapidement transférables dans les pays producteurs.

- les marchés locaux ou débouchés locaux pour les produits dérivés sont inexistants ou insuffisants pour assurer à la fois un rendement matière optimal et un écoulement optimal des produits et sous-produits.

- la taille de l'entreprise à implanter n'est pas compatible avec les ressources existantes ou avec la régularité de leur approvisionnement.

- globalement, on estime qu'une majeure partie des grumes ainsi traitées conduisent à une opération dont le rendement économique est faible (frais important de transport sur une quantité non négligeable de déchets).

* c'est la raison pour laquelle le haut de gamme est toujours sélectionné car il est supposé réduire le % de déchets et donner les produits finis de la plus haute valeur qui vont donc pouvoir supporter ces frais inutiles élevés.

* c'est aussi pour cette raison que les transformateurs cherchent à en réduire au maximum la valeur d'achat et à profiter de toute circonstance (vraie ou fausse) justifiant d'une dégradation de qualité, donc de prix, (réfactions sur mesurage, diamètre ou longueur, aubier piqué, défauts visibles sur faces, etc...). L'acheteur est toujours supposé être meilleur connaisseur de l'utilisation finale et donc du rendement et de la qualité du produit, il dicte donc sa loi au producteur ou à son intermédiaire.

D'où la difficulté de mettre en oeuvre des normes précises pour la définition des qualités de grumes car chaque acheteur ou chaque type d'utilisateur (marché) fonctionne selon des critères propres ou différents.

Seules quelques essences particulières dont les utilisations sont plus ou moins monovalentes (ex: okoumé avec le déroulage) ont pu faire l'objet d'un classement spécifique.

Plus la fourniture est hétérogène et plus les conditions d'exploitation et de transformation sont difficiles ou précaires, moins les utilisateurs et transformateurs des P.D. sont tentés de "lâcher" ce circuit prioritaire de l'approvisionnement grumes car il leur assure une certaine sécurité pour l'approvisionnement de leurs propres unités de transformation tout en ayant la possibilité de se tourner ou de rechercher d'autres sources d'approvisionnement en grumes et de "jouer" sur les prix et souplesse et régularité de fourniture en fonction de la conjoncture.

Le transfert d'une partie de plus en plus importante des outils de transformation vers les zones productrices de grumes n'a pu se faire ou ne s'est généralement faite que:

- sous la menace de voir disparaître ou se réduire la source d'approvisionnement grumes.

- si les pays producteurs offraient en contre-partie de la transformation sur place des avantages ou garanties jugées suffisantes.

- lorsque certaines conditions économiques s'avéraient particulièrement favorables à la transformation locale (exemple de plus en plus fréquent, main d'oeuvre bon marché et productive en comparaison de la main d'oeuvre de plus en plus coûteuse dans les pays développés).

- sauf quelques cas particuliers rares (surtout en Afrique), le transfert et la mise en place des outils de transformation ont été timides ou timorés et se sont traduits par l'envoi de machines et équipements, dits robustes et fiables et simples à utiliser, mais en réalité généralement obsolètes ou peu performants.

Le résultat a été multiple:

* les outils implantés en PEVD ont toujours été moins performants que ceux des PD.

* les produits obtenus n'ont donc pu être qualitativement comparables à ceux des PD.

* la rentabilité des projets de transformation a été mise en doute quand ce n'est simplement qu'une preuve de non rentabilité.

* les investisseurs ont maintenu coûte que coûte le circuit traditionnel grumes afin de s'assurer la pérénité de l'approvisionnement de leurs propres usines évitant d'ailleurs ajuste titre de dépendre trop vite d'un approvisionnement en produits transformés précaire, de qualité médiocre et de coût élevé.

121.2 C'est ainsi qu'il existe un certain nombre d'entreprises qui, contraintes, forcées ou ponctuellement calculatrices sont entrées dans le processus de transformation généralement intégré à l'exploitation forestière dans les pays producteurs:

- dans la même période, les états des pays producteurs, émus de la fuite de leurs matières premières et parfois soupçonnant les exploitants de dilapider ces ressources, ont échaffaudés des plans et mesures qui visent à:

* réduire ou même interdire la seule exploitation et exportation de grumes.

* contraindre les exploitants à transformer un certain quota (parfois mais rarement la totalité) de leur production sur place.

* favoriser la venue d'investisseurs nouveaux dans le cadre de la transformation.

Dans certains cas, les Etats désireux d'accélérer le processus se sont instaurés promoteur et industriel et ceci dans de nombreux projets à grande échelle dont la plupart ont lamentablement échoué.

Aujourd'hui, le paysage de la transformation des bois en Afrique se présente sous un angle plutôt désastreux:

- nombreuses sinon la majorité sont les entreprises qui continuent de faire de l'exploitation grumes leur "cheval de bataille" et qui maintiennent, font semblant de maintenir, ou tout simplement font fi de la législation et des contrats passés avec les Etats et "se passent" d'un outil de transformation sommaire (généralement une scierie) en démontrant facilement aux Etats combien il est difficile d'entrer et de maintenir ce processus.

Cette attitude fait d'ailleurs "école" à tel point qu'il est facile pour les exploitants nationaux qui se sont intégrés aux opérations d'exploitation de grumes, d'expliquer leurs propres difficultés à promouvoir un outil de transformation alors que les opérateurs expatriés réputés professionnels n'y parviennent déjà pas.

Le peu d'activité de ces unités de transformation ne peut évidemment être tourné que vers des produits de seconde qualité, généralement destinés au marché local:

- quelques unités ont fait ou font l'effort d'introduire une technologie et une expertise plus élaborées et commencent une véritable recherche de compétitivité et de rentabilité à partir de la transformation d'une part significative de leur exploitation (à 40%). Nombre d'entre elles n'ont cependant pas abandonné la filière grumes pour des raisons généralement de rentabilité globale et de sécurité.

Ce sont généralement des scieries industrielles qui se développent progressivement et généralement vers l'élaboration des produits mieux finis (avivés, sèches, moulures, menuiseries, etc...).

Ces entreprises doivent déjà faire certains choix au niveau de l'utilisation de leur matière première et optimiser le flux entre l'exportation de grumes, la transformation export et local, etc...

Rares sont les entreprises intégrées capables d'assurer au mieux la transformation des grumes dans les différents types de produits et d'obtenir ainsi une rentabilité optimale comme cela est possible dans les multiples centres existants en P.D.

Ce stade ne peut être atteint en Afrique que par des industriels, véritables professionnels de longue date dans ce type de transformation, possédant pour la plupart leurs propres circuits de commercialisation car étant les mieux placés pour connaître les produits finis, leurs utilisations et les faire évoluer.

En fait, les conditions économiques sont rarement réunies pour permettre et réussir l'implantation de telles unités intégrées, aussi trouve-t-on le plus souvent des complexes hybrides n'ayant que partiellement réussi l'intégration (sciage + tranchage, déroulage seul, déroulage + tranchage, sciage + menuiserie + moulures) car l'opérateur chef de file est toujours un peu plus spécialiste dans une technique donnée (tranchage, déroulage ou sciage).

En conclusion de cette longue parenthèse, nécessaire à l'explication de la présente situation de l'exploitation et de la transformation des bois tropicaux en Afrique, nous pensons qu'il faut tirer les leçons de l'histoire en ne retenant que ce qui reste et restera de positif pour l'organisation du futur.

Nombreux sont encore les raisons ou les paramètres qui freinent le développement harmonieux du secteur des produits tropicaux forestiers africain tels que:

- le manque d'infrastructure
- l'éloignement
- le coût relatif élevé de la main d'oeuvre
- l'absence ou la faiblesse de marchés intérieurs
- l'hétérogénéité de la forêt
- la faiblesse de certaines structures
- le manque de formation et d'expertise, etc...

Mais non moins nombreux sont les projets, les unités de production, les sociétés qui en dépit de ces contraintes ont montré la voie à suivre en mettant en place, soit une organisation, soit une unité de production avec la volonté et la conviction de participer activement au développement et à l'économie du pays.

Nombre de ces projets existent encore et continuent d'évoluer. Ils sont la base active du futur, il convient de s'appuyer sur eux pour infléchir le cours de la prochaine évolution en les associant et les faisant participer aux décisions.

122. La situation congolaise actuelle


122.1. La production forestière du sud
122.2. L'outil de transformation est très hétérogène
122.3. En matière de contreplaqué
122.4. Pour ce qui est de la transformation en scierie
122.5. Séchage des débités
122.6. La zone du Nord
122.7. La transformation du Nord Congo


L'histoire du bois au Congo suit très exactement le processus décrit ci-dessus pour ce qui est des idées générales. Cependant, depuis 1975, un élément spécifique à ce pays a modifié considérablement le cours des choses, il s'agit de l'OCB, dont l'impact a été considérable sur la production, la transformation et la commercialisation.

Au Sud, depuis cette échéance, la production forestière a chuté de moitié environ: certains pourront considérer que finalement c'était une chance pour la préservation de ces forêts mais on peut se demander aussi si, dans ce même temps, cette situation n'a pas été à l'origine de la désorganisation et de la réduction des contrôles et suivis de l'exploitation dans cette zone.

Au Nord directement, l'OCB n'a pas eu d'influence puisque tous les forestiers sont dérogataires, mais le système de tarification rigide et de contrôle de l'OCB sur le flux de toute cette production a eu un effet dissuasif et a été source de ralentissement dans cette zone. Nombreux ont été les investisseurs qui auraient pu être intéressés par cette région et que l'existence et les méthodes de l'OCB ont fait fuir.

122.1. La production forestière du sud

La production forestière du Sud s'établit aujourd'hui à environ 400.000m³ dont environ la moitié est transformée (moins de 200.000m³ se partageant presque également entre le placage et les sciages).

L'essentiel de l'outil d'exploitation forestière se trouve concentré entre:

* 3 sociétés privées qui réalisent la moitié,

* moins d'une trentaine d'autres dont moins de 10 sont à considérer comme significatives (produisant plus de 1000m³/mois).

Il n'y a vraiment que dans les 3 premières et dans 2 ou 3 de moyenne importance que l'on peut parier de l'existence d'une certaine organisation et d'un outil de production suivi et entretenu. Une réorganisation complète de ce secteur, associée à la réétude de l'aménagement forestier correspondant semble inévitable et même profitable (à la forêt et à l'économie de la région).

A notre avis, le niveau d'extraction doit être réajusté:

- au respect des besoins des unités de transformation fiables et perfectibles (unités de production de placages, scieries organisées pour l'exportation, autres unités nouvelles à développer) à un volume exportable complémentaire compatible avec les exigences des aménagements, mais libre dans ce cadre, avec toutefois la détermination d'un quota exportable pour les essences jugées nécessaires à la pérénité des industries locales ou à protéger contre un appauvrissement jugé inadmissible.

- les opérateurs privés congolais pourraient être regroupés en associations ou autre GIE, coopérative afin de rationaliser leurs méthodes et de pouvoir mettre en place toute action de formation nécessaire (techniques et commerciales).

122.2. L'outil de transformation est très hétérogène

La zone Sud est la seule qui soit équipée en production de placages avec:

- 2 unités performantes dont le matériel est entretenu (Boplac capable d'environ 30.000m³ de placages déroulés et Socobois capable de 25.000m³ de placages déroulés et 10 Mio de m² de placages tranchés).

- 1 unité en voie d'extinction (SIDETRA) et qui sur le plan technique ne peut être réactivée que par une solide équipe de professionnels dans le cadre d'une privatisation et d'une reprise par des industriels du métier.

122.3. En matière de contreplaqué

- Paradoxalement Sidetra est la seule unité actuellement équipée pour produire du contreplaqué alors que le Congo importe actuellement la totalité de ses besoins. Les repreneurs de Sidetra ont sans doute été très intéressés par ce marché qui devrait être particulièrement rémunérateur.

- Toutefois cette unité est capable de produire environ 6000m³/an ce qui est loin d'être suffisant pour assurer les besoins du Congo. Nous estimons le marché actuel à environ 15.000m³/an mais pensons qu'il pourrait facilement se développer jusqu'à 25.000m³ ou plus.

- Boplac a déjà acheté un équipement pour produire 5 à 6000m³/an, Socobois a ce projet en étude.

- A notre avis ceci mérite d'être examiné d'un niveau global en concertation avec toutes les parties concernées car de nombreux problèmes sont à régler et les intérêts de tous en jeu:

* les producteurs de placages actuels recherchent un débouché pour les placages déroulés qui ne peuvent s'exporter; une partie importante de ces produits sont donc disponibles pour cette production locale de contreplaqué.

* mais ce contreplaqué local ne se fera pas uniquement avec ces sous produits, de plus le marché local ne se contentera pas uniquement de contreplaqués de mauvaises qualité.

* il existe certainement un débouché complémentaire local pour des contreplaqués replaqués d'essence nobles (revêtements de murs et plafonds, fabrication de meubles).

* il faut réfléchir au problème de l'utilisation d'autres essences que l'okoumé pour la production de placages et de contreplaqué.

* autant aussi réfléchir avec les potentialités du Nord qui ne peut totalement écarter ce type de production.

122.4. Pour ce qui est de la transformation en scierie

- les 3 précédentes unités ont une scierie mais seule Socobois à une unité en état et commence à l'utiliser (quand elle n'est pas occupée à la production de flitches) pour la transformation de grumes à l'exportation (limba).

- il n'existe aucune "grosse" scierie au Sud. La plus importante unité est capable de produire 500 à 600 m³ de débités pour l'exportation. A notre connaissance 5 unités sont capables de cette production dont 3 à Pointe-Noire, COFIBOIS (gérance Bisson), CITB (Quator Mr. Lekaba), KIMBAKAKA (nouvellement installé) et l'ancienne SCIRIMA (reprise par FORALAC) et la scierie BANINA de Pointe-Noire mais dont l'activité semble en extinction.

Les 3 premières se sont spécialisées dans le sciage quasi exclusif du Niové destiné à l'exportation vers le secteur de la Réunion, suivant en cela le chemin tracé par le promoteur de cette activité (M. Bisson). A cette cadence, le marché va être rapidement saturé et ces scieries pourront connaître des difficultés car elles ne sont pas prêtes à s'orienter vers le sciage d'autres produits, nécessitant soit une technologie plus élaborée (stellitage) soit une technique plus expérimentée, soit la mise en place d'équipements complémentaires (séchoirs, moulures, raboteuses).

Une société nouvelle Italienne s'installe en ce moment à Pointe-Noire avec un matériel de scierie et des compléments avec visiblement l'intention d'aller plus loin dans le processus de transformation, en utilisant des essences disponibles sur cette zone et non encore travaillées.

N'ayant pu avoir plus de détails sur les objectifs et sur l'organisation de cette société, nous ne pouvons en déduire plus, mais nous pensons à priori que ce type d'initiative est tout à fait conforme aux orientations à prendre pour l'avenir de la transformation au Congo.

Toutes les autres unités (sauf omission ou erreur de notre part) sont de petites scieries souvent limitées à des scies mobiles type CD qui alimentent les marchés locaux avec, sauf exception rare, une production de qualité médiocre.

122.5. Séchage des débités

Seule Socobois vient de s'équiper d'un important séchoir industriel moderne pour bois débités, marquant ainsi sa volonté d'avancer dans le processus de l'intégration de la transformation vers des produits de plus en plus élaborés tout en recherchant une amélioration du rendement matière total.

A notre avis, la transformation au Sud doit s'aligner sur l'expérience et la réussite de sociétés comme Socobois mais aussi sur des initiatives anciennes et nouvelles en matière de scierie (dans le sens de la diversification et des produits plus élaborés et nouveaux) afin de répondre à une demande très ouverte vers ce type de produits qui servira aussi une exploitation plus diversifiée de la forêt.

La proximité de la source d'approvisionnement du port de Pointe-Noire donne beaucoup plus de chance de réussite à ce secteur de transformation. Les outils existants doivent être améliorés dans ce sens.

Il y a encore de la place pour plus de placages déroulés, surtout tranchés, pour beaucoup plus de contreplaqué et pour tous les sciages (y compris sèches) et dérivés.

Sous réserve d'être régulièrement approvisionné en grumes, Pointe-Noire est un excellent site d'implantation et de développement de l'industrie de la transformation du bois (zone privilégiée pour les importateurs et utilisateurs qui demandent des détails de livraison de plus en plus réduits mais aussi pour tous les produits sèches qui risquent beaucoup moins la reprise de l'humidité).

Mais d'autres sites doivent aussi se développer dans la zone Sud sur 3 ou 4 points centrés à proximité des zones d'extraction principales et sur des axes réguliers et fiables de transport.

122.6. La zone du Nord

122.6.1. Production forestière - Capacité

Le Nord est aujourd'hui capable de produire plus de 400.000m³ de grumes à partir de 7 sociétés dont 3 privées. 2 nouvelles sociétés privées devraient être opérationnelles dans un proche avenir, ce qui pourrait porter la production à plus de 500.000m³/an.

Ce niveau d'activité pourrait être encore accru sans grande difficulté et compte tenu des ressources de ce secteur sans aucun danger majeur d'appauvrissement de la ressource.

Cependant le goulot d'étranglement existant au niveau de l'évacuation ferroviaire des grumes entre Brazzaville et Pointe-Noire limite considérablement les possibilités réelles à un niveau qui a été unanimement évalué à un maximum de 350.000m³/an et plus vraisemblablement 300.000m³ en moyenne sur une longue période.

Certes il est question de laisser les 2 nouvelles sociétés du Nord (qui ont des intérêts et une infrastructure en RCA) évacuer leurs produits vers le Nord sans emprunter cette voie; encore faudrait-il examiner les conséquences d'une telle décision sur les résultats des autres sociétés congolaises qui pourraient se trouver défavorisées par le biais d'une concurrence induite par le même produit mis sur le même marché par un canal plus économique.

De plus, il y a aussi lieu de se poser sérieusement la question de la réaction du marché par la mise à disposition brutale d'un volume important de Sapelli (base actuelle de la production de cette région). Nous reviendrons sur cet aspect commercial plus tard.

La production est basée à 80% sur le Sapelli, 10% le Sipo et 5 à 10% de 2 à 3 essences principales diverses selon les sociétés. Ceci pour des raisons économiques.

122.7. La transformation du Nord Congo

- seules 2 sociétés (privées) sont équipées d'un outil de transformation en l'occurrence une scierie qui leur permet de transformer 40 à 60% de leur production.

- elles tendent donc à respecter ou respectent la législation forestière et les contrats de transformation y affèrant, justifiant ainsi les divers avantages particuliers fiscaux dont elles profitent et qui s'avèrent indispensables à leur équilibre économique.

Les autres sociétés n'ont pas respecté ces contrats mais continuent de bénéficier des mêmes avantages, ce qui place les 2 premières en état de discrimination notoire; Outre les conséquences déjà signalées au cours du chapitre précédent, cette pratique n'est pas sans attirer l'attention des investisseurs potentiels qui pourraient être intéressés par cette zone avec 2 effets éventuels:

* soit la connaissance de cette possibilité de discrimination les décourage.

* soit ils tentent de négocier des contrats équivalents en manoeuvrant pour éviter les investissements de transformation, puisque des situations équivalentes existent de fait dans la région.

En réalité, c'est une situation anormale et dangereuse, préjudiciable aux intérêts de certains producteurs de l'Etat, et susceptible de perturber les données du marché pour les produits concernés. Il conviendrait d'y mettre rapidement de l'ordre.

- les 2 unités de scierie mises en place sont lourdes et performantes, en particulier celle de CIB qui est capable d'absorber 80.000m³ de grumes par an en 2 équipes.

- les 2 unités produisent des débités standard destinés à l'exportation, ainsi que quelques produits de récupération et des frises.

Toutes deux consomment pour cette production des grumes de basse qualité (estimées non exportables) et travaillent donc avec un rendement matière très bas (inférieur à 30%). Cette situation n'est pas très satisfaisante et ces deux sociétés étudient actuellement les moyens d'améliorer ce rendement en composant plusieurs éléments comme:

* l'utilisation partielle de grumes exportables dont la valeur marchande en tant que tel permettrait une amélioration sensible du rendement matière en récupérant sur le produit fini la marge perdue sur la grume.

* une meilleure organisation de la production forestière en liaison avec la transformation.

* une récupération plus poussée.

* la production de sous-produits.

* l'utilisation d'autres essences.

Toutes ces recherches vont dans un sens positif pour:

* la recherche du meilleur rendement total forestier.
* la réduction des coûts.
* la réduction du volume de grumes exporté.

En outre, différents essais sont en cours pour promouvoir la transformation d'essences non commercialisées actuellement à partir de cette zone.

Enfin, des projets sont en étude pour la transformation plus poussée et le séchage, mais d'importants obstacles économiques extérieurs doivent être franchis avant de les réaliser.

Une seule de ces scieries travaille également pour alimenter le marché local en bois de construction et d'ameublement y compris en bois blanc (ayous). Elle limite volontairement sa production car elle est concurrencée:

- par les produits importés du Cameroun et de RCA (produits moins cher dans ces pays et exonérés de taxes de transport et à la vente).

- par les débités produits en fraude à partir de billes volées à Brazzaville.

- récemment par des débités produits artisanalement à partir de coupes de bois autorisés par l'administration forestière.

Une situation très pénalisante pour le circuit commercial formel local (qui se retrouve d'ailleurs à l'identique dans tout le pays, Pointe-Noire, Loubomo...) et qu'il semble difficile de maîtriser.

Reste le cas très particulier du complexe industriel SCBO entrepris depuis 1984/85, pratiquement achevé mais non en service.

Techniquement cet outil encore inachevé présente de gros défauts au niveau de la conception. Il est l'exemple parfait de ce qu'il ne faut pas faire (c'est à dire confier à des non industriels l'élaboration et la mise en oeuvre d'un projet industriel qui réclame toujours des compétences professionnelles très spécifiques).

Ceci dit, l'idée était bonne puisque c'était une industrie qui prévoyait déjà une certaine intégration (sciage, séchage, tranchage) et il est très dommage qu'elle ait été "matraquée" par des néophytes.?

Nous pensons cependant que cet outil même imparfait ne doit pas être abandonné, bien au contraire. Il peut, en effet, participer à l'élaboration de tout un volume de grumes qui aurait du être produit et transformé par les sociétés forestières non équipées d'une unité de transformation de cette zone (SCBO, SFAC, SOCALIB).

La multiplication d'unités de transformation dans la zone Nord n'est pas souhaitable à ce stade du développement de ce secteur. Aussi vaut-il mieux trouver une solution pour mettre cet outil en production et l'utiliser comme base pilote industrielle de transformation pour cette région.

Ne voyant aucune chance de trouver une solution viable à la structure juridique à laquelle il faudrait parvenir pour la gestion de ce centre industriel qui regrouperait 3 sociétés (plus peut-être un 4ème partenaire pour la gestion technique), nous suggérons la mise à l'étude d'un projet plus vaste incluant cette situation.

Notre idée consisterait à faire des installations industrielles de NGOMBE un centre technique d'études, de formation professionnelle et d'applications industrielles; Ce projet pourrait s'intégrer dans le cadre de celui de la création d'un centre interrégional de recherche intéressant le bassin du Congo.

Les installations industrielles de Ngombé, tout en servant partiellement ou totalement de base de formation de personnel pour l'industrie de transformation du bois, pourraient être utilisées de façon semi-industrielles en gérant un revenu par le canal des produits finis vendus. La double ligne de sciage de cette unité pourrait être organisée de façon à en spécialiser une pour la production industrielle et l'autre pour les besoins de la formation.

La technicité pourrait être apportée par une équipe permanente de professionnels chargés totalement ou partiellement de la formation. Eventuellement un contrat d'assistance technique pourrait être établi avec une société productrice industrielle de la région (CIB ou SNBS) pour permettre à ce centre de rester en contact avec les réalités économiques et commerciales et pour une partie de la logistique du flux industriel.

Les 3 sociétés concernées (SCBO, SFAC et SOCALIB) devraient au préalable apporter leur contribution aux investissements résiduels nécessaires pour assurer le démarrage de cette unité.

Pour ce qui est de la scierie de SOFORIB, le problème se pose en des termes un peu semblables en ce sens que l'outil présente des imperfections techniques et que les frais de remise en service, plus la constitution du fond de déroulement correspondant à une activité normale sont importants pour une rentabilité non évidente.

Encore une fois pour ce secteur de la Likouala, nous pensons que le problème de la transformation doit être examiné dans sa globalité. La rigidité de la loi imposant un taux de transformation de 60% pour toutes les sociétés, ne peut être appliquée avec réalisme eu égard à la situation géographique de ce secteur et aux possibilités du marché correspondant aux produits sortant de cette région.

Il faut étudier des solutions par zone et:

- soit créer un site commun ou toute forme de transformation adéquate sera possible, localisée sur un axe commun de passage aux sociétés concernées.

- soit redéfinir avec plus de précision la taille des UFA en fonction:

* des densités réelles.

* du niveau de production annuel qui est économiquement compatible avec la taille économique de complexe industriel rentable.

Cela reviendrait à limiter le nombre des opérateurs et vraisemblablement à réduire globalement la production annuelle de la zone Nord pour une meilleure rentabilité et pérénité.

Cette deuxième solution semble la plus réaliste et la plus apte à répondre aux exigences des marchés extérieurs.


Page précédente Début de page Page suivante