Page précédente Table des matières Page suivante


6. Méthodologie, moyens et contraintes


6.1. Méthodologie de collecte
6.2. Difficultés liées à la collecte
6.3. Le personnel et les moyens
6.4. Publications


L'importance et l'utilité des statistiques dans l'élaboration des différents plans d'action n'est plus à démontrer.

C'est dans ce contexte qu'il faut situer la motivation de création des services statistiques au sein des Directions d'études et de planification des Ministères reliés étroitement à l'activité économique congolaise.

Tel que mentionné antérieurement, toutes les attributions du Service des statistiques du Ministère de l'Économie forestière convergent vers une tâche principale qui est en un mot sa finalité, la publication, dans les rapports périodiques, des informations chiffrées relatives:

· aux ressources humaines;
· à la production grumière;
· à la production industrielle;
· à la commercialisation du bois et de ses dérivés;
· aux activités de chasse et aux produits fauniques.

Pour réaliser ces attributions, le service a mis au point deux questionnaires destinés aux entreprises et aux Directions régionales.

6.1. Méthodologie de collecte

La méthodologie de collecte des statistiques forestières appliquée depuis plusieurs années consiste principalement à dépouiller les sources d'information statistiques suivantes:

· les rapports trimestriels (rares), semestriels et surtout annuels complétés par un nombre limité d'entreprises d'exploitation forestière identifiées au secteur formel, lequel compte au moins une vingtaine de grandes entreprises. Ces rapports sont actuellement remis aux Directions régionales plutôt qu'à la Direction des études et de la planification;

· les rapports trimestriels, semestriels et annuels des Directions régionales, lesquels rapports ne présentent pas les informations d'une façon uniforme et montrent ici et là certains écarts méthodologiques dans l'évaluation des activités des entreprises de leur région. Il faut également noter que ces rapports sont généralement produits avec des délais inacceptables;

· le rapport annuel complété par la Direction de conservation de la faune et du personnel du Parc zoologique de Brazzaville.

Tout ce travail du personnel de la Direction des études et de la planification se fait au bureau et ne nécessite aucune mobilisation de fonds.

A chaque trimestre le personnel du Service des statistiques des Directions régionales doit descendre auprès des entreprises avec des questionnaires préétablis et doit les compléter sur place; il en profite alors pour examiner attentivement les cahiers de chantier des exploitants. Cette opération est d'une importance primordiale puisqu'elle est directement liée au financement du FAR (Fonds d'aménagements et de reboisement), donc à la collecte de redevances et parfois aussi d'amendes. Compte tenu de la conjoncture financière du pays, elle s'avère actuellement difficile à réaliser adéquatement, notamment parce que les Directions régionales n'utilisent pas avec efficience les moyens matériels mis à leur disposition.

Les responsables administratifs du Ministère pour ce genre d'opérations soutiennent qu'il y a d'autres moyens, moins onéreux d'obtenir les informations. Le moyen proposé par certains responsables est l'envoi des questionnaires par voie postale aux entreprises en demandant à ces dernières de les renvoyer dûment remplis.

Dans la même optique, d'autres pensent que le Service pourrait remplir ses questionnaires par coup de téléphone. La nature même des questionnaires n'autorise pas cette approche, d'autant plus que la plupart des opérateurs économiques du secteur forestier congolais ne jugent pas nécessaire de désigner un repensant, ce qui traduit leur intérêt mitigé à l'égard des statistiques.

6.2. Difficultés liées à la collecte


6.2.1. Insuffisance de personnel qualifié
6.2.2. Manque d'intérêt et de motivation
6.2.3. Retard dans le remplissage des questionnaires
6.2.4. Absence de suivi méthodologique
6.2.5. Manque de concertation


Hormis les contraintes financières évoquées plus haut, les autres difficultés sont des différents ordres suivant:

6.2.1. Insuffisance de personnel qualifié

Cette insuffisance se caractérise aussi bien au niveau de l'administration centrale, qu'au niveau des fournisseurs de ces statistiques.

Au niveau du ministère de l'Économie forestière, le Service des statistiques ne compte que deux statisticiens formés, dont le chef du service. Tous les autres agents sont issus de formations diverses; ils n'ont reçu qu'une formation sur le tas en matière de collecte et traitement des statistiques. Par ailleurs, aucune politique précise de développement des ressources humaines n'a encore été élaborée pour tenir à jour et améliorer les connaissances du personnel du ministère affecté aux tâches de collecte et de traitement des statistiques.

Au niveau des fournisseurs des statistiques forestières, entreprises publiques et privées, de même que des Directions régionales, on ne compte aucun employé disposant d'une formation en statistique.

6.2.2. Manque d'intérêt et de motivation

L'entrepreneur forestier, parce qu'il ne connaît par l'utilité des questionnaires qu'on lui soumet, estime que cette démarche est une perte de temps. En conséquence, il tarde à les compléter et il ne fournit pas toujours les informations requises, ce qui entraîne des rappels et des délais.

La Direction des études et de la planification n'a pas fait suffisamment d'efforts pour sensibiliser les fournisseurs de statistiques aux avantages de mieux connaître le secteur et pour leur faire partager ses objectifs et valeurs. Par ailleurs, aucun des rapports produits par le personnel de la Direction n'a été diffusé jusqu'à maintenant auprès de ceux-là mêmes qui en ont fourni la substance.

6.2.3. Retard dans le remplissage des questionnaires

Les retards dans le remplissage des questionnaires et dans la fourniture des rapports sont en grande partie la conséquence logique de l'insuffisance des efforts de sensibilisation pratiqués auprès des fournisseurs de statistiques.

Par ailleurs, le questionnaire utilisé actuellement pour la collecte comporte cinq pages. La lourdeur de ce questionnaire n'est pas de nature à favoriser son remplissage par l'entrepreneur pour qui cette activité n'est pas d'emblée jugée rentable.

Enfin, certains opérateurs économiques du secteur forestier acceptent mal que les informations confidentielles contenues dans les formulaires qu'ils ont été contraints de compléter se retrouvent finalement dans le rapport annuel du ministère de l'Économie forestière, et par conséquence accessible à ceux qui désirent le consulter.

6.2.4. Absence de suivi méthodologique

La décentralisation de l'information statistique au niveau de chacune des Directions régionales de l'Économie forestière pose des problèmes de manque d'uniformité. Ceci est dû non seulement à l'insuffisance des moyens mis à la disposition de ces structures décentralisées, mais cette situation est surtout attribuable au manque de directions précises à l'égard de la méthodologie à respecter par le personnel des deux palliers et au manque d'uniformité des questionnaires et du contenu des rapports trimestriels et annuels produits par le personnel des régions.

6.2.5. Manque de concertation

Plusieurs services gouvernementaux font appel en même temps aux mêmes opérateurs économiques afin d'obtenir des statistiques portant sur les mêmes activités. Cette lacune, très souvent observée dans les pays dits-développés, est tout à fait inacceptable dans les pays en voie de développement où les ressources matérielles disponibles sont faibles et doivent être utilisées d'une façon rationnelle.

6.3. Le personnel et les moyens

Au niveau de la structure centrale, le Service de la statistique est animé par quatre personnes, dont deux statisticiens. Il est tributaire du budget de fonctionnement de la Direction des études et de la planification, lequel est finalement très limité.

La saisie et le traitement de l'information sont manuels. Pour réaliser la collecte des statistiques, il s'appuie également sur un réseau d'antennes régionales qui sont, elles, totalement dépourvues de moyens.

Cette absence généralisée de moyen produit des effets néfastes: pour n'en décrire que quelques-uns, mentionnons que le personnel éprouve souvent des difficultés à maintenir sa motivation, que les statistiques recueillies font rarement l'objet d'une contre-vérification, et enfin que le fruit du travail n'est guère diffusé.

Au niveau des directions régionales, l'ensemble du personnel a été formé sur le tas. Chaque directeur régional exige, pour la production des rapports, des contenus différents. Il serait souhaitable d'établir de meilleurs mécanismes de concertation entre la structure centrale et les antennes régionales.

6.4. Publications

En dehors du remplissage des questionnaires annuels des organismes internationaux du bois (OAB, OIBT) et la FAO, bien qu'il devait produire des rapports à une fréquence plus régulière, notamment des rapports trimestriels, le service de la statistique ne produit qu'une seule publication, le Cahier annuel des statistiques forestières.

Ce rapport annuel est mis à la disposition des utilisateurs près de deux ans après l'année de référence; il retrace les activités du secteur formel, à savoir l'exploitation, la transformation, la commercialisation du bois tiré de la forêt congolaise. Il comporte en outre des informations sur les autres produits de la forêt (maranthacées, charbon de bois, bois de chauffe), des statistiques sylvicoles, fauniques et économiques (quelques indicateurs portant sur la valeur ajoutée et le chiffre d'affaire des principales entreprises du secteur, etc...). Toutes ces statistiques précitées figurent dans la partie annexe du Cahier sous forme de séries chronologiques.

Ce document n'est pas reproduit. L'unique copie est conservée au ministère de l'Economie forestière et doit être consultée sur place. Autant dire que ce rapport n'est jamais consulté par des personnes extérieures au ministère.


Page précédente Début de page Page suivante